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rieurs en impulsions altruistes. Car la théorie de Spencer de la transformation des instincts par l'intégration progressive des mouvements coordonnés en vue d'un but à atteindre, s'applique également à l'homme avant l'àge de raison (1). On a dit très justement que l'éducation de l'homme doit commencer au premier jour de sa naissance par des réactions raisonnées contre l'instinct. Voilà le principal objet de la pédologie aucune mère, aucun instituteur, aucun pédagogue ne devrait plus l'ignorer. Il existe des lois du développement physique, intellectuel et moral que les éducateurs ne pouvaient connaitre que par les merveilleuses découvertes de la Science naturelle, très justement appelée science moderne (2). Feu M. de Lapparent, notre ancien président, l'illustre géologue et secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences de Paris, ne craignait pas d'affirmer à la tribune de notre Société en 1876, « qu'il avait toujours été frappé de voir les livres de philosophie briller par l'absence complète de notions sur des sujets scientifiques qui forment une base de toute bonne philosophie ».

Comme il existe aujourd'hui une science agricole qui s'inspire des découvertes de la chimie, de la physique, de la mécanique et de la biologie, il existe aussi une science pédagogique ou pédologique, qui ne relève plus seulement du sentiment et de l'empirisme, mais de la MÉTHODE EXPÉRIMENTALE et des sciences d'observation (3).

A. PROOST.

Dr en Sciences naturelles.

(1) Voir Congrès international d'éducation familiale tenu à Bruxelles en 1910 à l'Exposition universelle, COMPTES RENDUS DES SÉANCES. Volume IX, séance du 23 août. Présidence de M. Proost, fondateur de la Ligue internationale de l'Education familiale.

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(2) Ouvrages cités et critiqués par M. Bouillier: Marion, Leçons de psychologie appliquées à l'Éducation. Recueil de Monographies pédagogiques, 6 volumes publiés par le Ministère en 1889-1890. REVUE PÉDAGOGIQUE publiée par le Musée de Paris. Psychologie de l'homme et de l'enfant appliquée à la pédagogie par Maillet. - Notions de pédagogie, par M. Joly. Bréal, Quelques notes sur l'instruction publique.

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(3) La pédagogie empirique et la pédagogie rationnelle envisagées au point de vue de l'hygiène physique et morale, par A. Proost, 1re édition, Imprimerie des Trois Rois, 1896, rue de la Monnaie, à Louvain.

II

JARDIN D'ESSAIS DE KISANTU (1)

Grâce aux bons soins de M. le chanoine G. Smets, on a fait au laboratoire agricole de Liége, l'analyse chimique et physiologique d'échantillons de terre, venus de Kisantu, au MoyenCongo. Les résultats ont paru dans les MERCURIALES AGRICOLES, et ont été réunis en brochure.

Le Frère Gillet vient également de publier le Catalogue botanique, mis à jour, des plantes introduites et acclimatées dans son jardin.

Nous voudrions ajouter certains commentaires à ces publications, qui revêtent un caractère d'intérêt général, et donnent, pour leur part, une idée des conditions pratiques, et de certaines possibilités de la culture au Congo.

M. Smets s'exprime ainsi dans son rapport:

« Le limon que nous avons étudié, provient d'un champ de Kisantu, mis en culture depuis dix ans, et non encore complètement épuisé; il a été prélevé de la surface, à 30 centimètres de profondeur. C'est un limon jaunâtre, riche en fer. Ses éléments constitutifs sont très fins; nous n'avons trouvé ni cailloux, ni graviers.

Au microscope, on reconnaît des grains très nombreux de sable, tous arrondis « roulés », ce qui fait supposer que c'est une terre alluvionnaire. Le limon fait pâte avec l'eau ; quand il se dessèche, il se forme à la surface une croûte dure, laquelle se crevasse bientôt (2).

Le champ qui a fourni les échantillons de terre, est situé dans la vallée de l'Inkissi, près du jardin d'essais.

La configuration générale de la plaine, nivelée et formant comme un estuaire entre les collines qui la bordent, est bien faite pour suggérer l'idée d'anciens dépôts d'alluvions. Ce carac

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(1) Le chanoine G. Smets, Analyse chimique et physique d'une terre de Kisantu, Maeseyck, Vanderdonck-Robyns. Le F. J. Gillet, S. J., Plantes introduites et cultivées, Bruxelles, Van Gompel, 1913.

(2) Cf. MERCURIALES AGRICOLES, no 83, vol. II.

tère peut être saisi sur le vif, au jardin lui-même. Chaque année, l'Inkissi en débordant pousse encore ses eaux, parfois jusqu'au milieu de l'emplacement réservé au potager.

Tout le jardin d'ailleurs est une ancienne forêt marécageuse de «longwas» — (Mitragyne macrophylla) où passait, avec cent méandres, un petit ruisseau, la « Kungissi», affluent de l'Inkissi.

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Actuellement, une digue, élevée en amont 500 mètres de long, 4 à 5 m. de haut- sert de protection contre les inondations, causées jadis périodiquement par les crues de la saison des pluies.

Le creusement des fossés de drainage et d'irrigation a permis de se rendre bien compte de la constitution du terrain: elle est favorable.

Le sous-sol profond, d'argile compacte, est incliné vers l'Inkissi. Un système de rigoles à ciel ouvert, a donc suffi pour assurer le drainage.

La terre arable, très épaisse par endroits (1 à 2 mètres), est ailleurs beaucoup plus mince; un fer de bêche la traverse. Telle quelle, elle s'est montrée très propice à la culture maraîchère. Mais les arbres ont semblé souffrir par place, de son peu de profondeur.

Le jardin d'acclimatation reçoit chaque année une abondante fumure, grâce aux boeufs stabulés pour le service des transports. Comme le reste du gros bétail vit dans la brousse, il ne peut encore être question de fumer le restant des terres. C'est dans ces conditions, après douze ans de cultures, à peu près régulièrement reprises tous les deux ans, que les champs voisins du jardin donnent encore le dosage suivant :

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M. Smets met en regard la composition de terres belges,

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« La terre de Kisantu, conclut l'auteur, est donc riche en azote, plus riche que les terres belges; la teneur en acide phosphorique est faible, néanmoins plus élevée que dans nos terres du Condroz et de la Campine. Mais, comme dans la latérite, l'acide phosphorique est surtout combiné à l'alumine et au fer, à cause de la pauvreté du sol en chaux et en magnésie. La teneur en potasse, soluble dans l'acide chlorhydrique, est plus élevée que dans tous nos sols belges.

» La teneur en chaux et en magnésie est très faible, comme dans les sols de notre Campine. »

La loi du minimum permet de conclure que le déficit en acide phosphorique, chaux et magnésie, amènera un rendement insuffisant dans les récoltes.

II. L'analyse physiologique du sol par la plante, faite également au laboratoire agricole de Liége, est venue compléter et modifier notablement ces données.

« On expérimenta successivement l'avoine et la moutarde. blanche, en employant dans les vases de végétation, les engrais suivants Nitrate de soude, Phosphate de soude, Sulfate de potasse et Carbonate de chaux. >>

Dans les parcelles-témoins, sans engrais, la végétation a été très chétive; 3 ou 4 plantes y sont mortes. Le manque d'azote s'est accusé très tôt ; les plantes restaient petites et leur couleur était pâle, jaunâtre.

Le manque d'acide phosphorique s'est manifesté également très tôt; les plantes avaient une teinte vert foncé très caractéristique.

On n'observait guère de différence entre les autres cultures, on aurait cru que les cultures sans potasse et sans chaux produiraient la même quantité de substances sèches que les cultures avec engrais complet.

Et réellement, les récoltes, faites finalement, ne modifièrent pas ces constatations.

« Donc, écrit M. Smets, malgré sa haute teneur en azote, le sol en livre fort peu à la végétation. L'azote du sol se nitrifie peu. Pour la production d'une bonne récolte, il faut de l'azote fourni par une fumure organique récente, ou par des engrais commerciaux actifs. Un amendement en carbonate de chaux n'a semblé nullement favoriser la nitrification de l'azote du sol.

La terre de Kisantu est particulièrement pauvre en acide phosphorique; une restitution abondante s'impose pour rendre la fertilité à ces sols.

Théoriquement, l'emploi des Phosphates Thomas est à préco

niser.

Les observations de la pratique journalière au Congo, convergent d'une façon remarquable, vers les mêmes conclusions. Pour l'azote 1° il existe en quantité notable, dit-on.

Sinon, comment expliquer ces cultures de riz, plante avide d'azote, et qui se succèdent durant des années, sans apport d'engrais?

On recourt, il est vrai, plus ou moins régulièrement aux jachères; mais le Fr. Gillet insistait surtout sur le bon ameublissement du terrain. La récolte était en proportion du travail. C'est que la préparation plus soignée, en aérant mieux le sol, devait activer fortement la nitrification.

Cependant il est temps de prévoir l'avenir. 2' L'azote n'est plus généralement sous une forme assimilable, comme il a été démontré à Liége.

De fait, souvent de grandes taches jaunes se marquent dans les emblavures. Si les pluies ne sont pas très abondantes, les plantes encore jeunes, s'étiolent, et parfois, comme en 1911, « rentrent en terre », périssent.

Les jachères elles-mêmes doivent être de moins en moins efficaces. L'herbe qui repousse spontanément est petite et, par endroits, assez clairsemée. -On a essayé d'y remédier, en enfouissant des herbes de la brousse voisine.

L'expérience, qu'il faudrait refaire, n'a pas donné des résultats décisifs.

Du nitrate a été répandu cette année, en couverture, sur du riz, déjà développé, mais mal venu et jaune; il l'a tellement amélioré, qu'en quinze jours la partie traitée avait pris une teinte d'un vert bien franc et s'élevait notablement au-dessus du reste de la culture.

Cependant, à la récolte, on constata que le gain en paille était beaucoup plus élevé que celui en grain. Ainsi dans un essai, la parcelle-témoin, sans engrais, donna 1500 kg. de grain à l'Ha et 2400 de paille: tandis que celle qui avait reçu 200 kg. de nitrate à l'Ha produisait 1800 kg. de grain, contre 4150 kg. de paille. Ce résultat est anormal.

Cette disproportion indique évidemment, que « si l'azote manquait, l'acide phosphorique aussi devait être restitué ». Ainsi conclut M. Smets.

Ce point pouvait se déduire des résultats merveilleux des cul

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