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prolongements, c'est-à-dire du neurone, par l'appareil neurofibrillaire, ce qu'il importe de noter, c'est que cet appareil appartient bien en propre à la cellule nerveuse. C'est un point qui à l'heure actuelle, grâce aux recherches embryologiques d'un grand nombre de neurologistes distingués, et en tout premier lieu, du célèbre Professeur S. Ramon Cajal, est définitivement établi. C'est pourquoi nous jugeons inutile de rappeler ici, même en les résumant, les longues et ardentes controverses auxquelles a donné lieu la théorie polygénésique ou caténaire, qui regarde les neurofibrilles comme un produit de différenciation d'un certain nombre de cellules étrangères disposées en série linéaire (en chaîne), sur le trajet du nerf futur.

Ce qui est beaucoup moins bien établi que l'origine et le mode de développement topographique du réseau neurofibrillaire, c'est sa constitution intime. Cette question se rattache à un problème d'une portée très générale. Nous avons fait remarquer plus haut que si le noyau et le cytoplasme de n'importe quelle cellule, ont chacun leurs caractéristiques fonctionnelles aussi bien que morphologiques, ils ne constituent pourtant pas. deux individualités vitales absolument indépendantes l'une de l'autre. Toute intervention qui les sépare les tue. Leur mort n'est cependant pas immédiate, d'où la nécessité de conclure que chaque partie a bien réellement une vie à elle, encore que cette vie ne puisse sortir son plein, normal et durable effet, que par l'union des deux constituants dans l'unité symbiotique cellulaire.

En serrant la question de plus près, on arrive à se demander si chacun de ces deux constituants n'est pas lui-même réductible à des unités vitales plus simples encore, et, puisque nous parlons de neurofibrilles, s'il ne faut pas concevoir ces formations cytoplasmiques comme résultant de la symbiose de particules vivantes

de même espèce, soit microscopiques, neurosomes, soit ultramicroscopiques, neurotagmes, neurobiones. C'est, on le voit, appliquée à l'appareil fibrillaire neurosomatique, la théorie micellaire générale de Nægeli (1).

La question, en elle-même, n'est pas nouvelle, mais peut-être s'est-elle posée ces dernières années avec un peu plus de précision qu'autrefois, du fait de l'observation des phénomènes de survie, de dégénérescence et de régénération des neurofibrilles des prolongements nerveux, dans le cas de lésion de ces prolongements. Cajal croit pouvoir conclure de ses propres recherches sur cette question, que « la cellule est une association symbiotique de plusieurs vies ultra-microscopiques; mais ces vies élémentaires se sont accommodées si étroitement à la réalisation d'un acte spécial qu'aussitôt que la collaboration des autres compagnes leur manque, elles succombent irrémédiablement » (2).

D'après cette conception, les transformations du réseau neurofibrillaire sous l'influence de diverses actions pathologiques accidentelles ou expérimentales, s'expliqueraient assez facilement. A l'état normal, le réseau serait constitué par la juxtaposition en séries linéaires d'un nombre considérable de neurobiones. Le groupement en séries épaisses constituerait les filaments ou trabécules primaires, et le groupement en séries plus déliées, les filaments ou trabécules secondaires. Or, on conçoit que sous l'influence de causes multiples, soit chimiques, soit physiques, il pourrait se produire des modifications assez sensibles dans l'arran

(1) Il faut entendre par micelle le plus petit agrégat moléculaire qui possède toutes les propriétés du corps considéré.

(2) Les métamorphoses précoces des neurofibrilles dans la régénération et la dégénération des nerfs. Travaux du Laboratoire de recherches biologiques de l'Université de Madrid, t. V, 1907, p. 94.

Il est à peine besoin de faire remarquer que cette conception de la cellule ne contredit en rien la doctrine philosophique de la forme substantielle.

gement des neurobiones et, par suite, dans la figure neuroréticulaire totale.

La constitution ultramicroscopique des neurofibrilles rendrait compte aussi de ce fait que les gros filaments réticulaires affectent une disposition parallèle dans les prolongements, et peuvent se poursuivre directement, à travers le corps cellulaire, d'un prolongement protoplasmique au prolongement cylindraxile: les neurobiones doivent en effet s'aligner suivant le sens de la marche de l'ondulation nerveuse, dans leurs travées principales.

Que les neurobiones enfin soient des unités vivantes, leurs phénomènes de nutrition, de mouvement actif et de multiplication, suffisent à le prouver. Leur vitalité est sans doute sous la dépendance étroite de l'activité du noyau, mais non pas sous sa dépendance absolue, comme le démontre la suractivité nomentanée du bout périphérique des neurofibrilles séparées du corps cellulaire.

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Cajal émet encore un certain nombre d'autres considérations sur lesquelles nous n'insisterons pas. L'auteur lui-même a d'ailleurs pris la sage précaution de faire remarquer « que cette conception n'est rien d'autre qu'une conjecture qui a besoin d'être confirmée... Il est certain qu'à mesure que nous connaîtrons mieux la structure du réticulum et le mécanisme des processus chimiques qui ont lieu dans le protoplasme nerveux, l'hypothèse sera corrigée et améliorée ou peut-être totalement transformée (1) ».

Telle quelle cependant, peut-être pourrait-elle nous fournir une explication assez vraisemblable de l'aspect singulier, connu sous le nom de striation de Frommann, que présentent les expansions cellulaires, et les cellules elles-mêmes, dans certaines conditions de traitement.

(1) Ibid., p. 101.

Ces conditions, d'ailleurs, sont assez mal définies. Frommann obtenait ses stries en exposant à la lumière des fibres nerveuses préalablement soumises à l'action du nitrate d'argent. Par un procédé tout autre, et employé aussi dans un but tout différent, nous avons réalisé nous-même, chez les insectes, la production de l'aspect strié des prolongements nerveux. Quoi qu'il en soit de la technique, l'aspect lui-même résulte de la superposition de bandes transversales alternativement claires et obscures, dont l'ensemble donne une image très semblable à celle d'une fibre musculaire striée.

Or, c'est bien à la coloration des neurofibrilles qu'est dû cet aspect particulier. Quand, en effet, on est arrivé à dissocier l'extrémité du prolongement de manière à en bien individualiser les fibrilles, on remarque que chacune de celles-ci reproduit élémentairement la même image striée que celle de l'ensemble: alternance régulière d'espaces clairs et d'espaces sombres.

On peut donner de ces faits, soit une explication physique, soit une explication chimique.

L'explication physique admettrait que les neurofibrilles sont constituées par des granulations ultramicroscopiques (neurotagmes, neurobiones) dont la concentration, très dense à certains niveaux, donnerait des granulations microscopiques (neurosomes) groupées en petits disques sombres. Une densité moindre des mêmes unités neurofibrillaires constituerait les intermédiaires clairs.

On peut aussi supposer que les disques clairs et les disques sombres sont constitués par des neurobiones d'espèce chimique différente, les uns ayant la propriété de réduire l'argent (neurobiones des disques sombres), et les autres en étant dépourvus (neurobiones des disques clairs).

Il semble bien que cette explication chimique soit la vraie. Il existe, en effet, au niveau des bandes sombres,

une véritable réduction, et il ne paraît pas y en avoir au niveau des bandes claires : une simple raréfaction, ou diminution de densité des neurobiones, ne suffirait pas à expliquer un semblable aspect.

Peut-être, d'ailleurs, la façon dont se comportent les neurofibrilles, vis-à-vis des sels d'argent, à leurs différents niveaux, relève-t-elle à la fois de particularités physiques et chimiques.

A supposer que l'hypothèse de la constitution neurobionique dont nous venons de parler, soit conforme à la réalité, il reste encore à déterminer comment s'opère l'organisation primordiale du réseau neurofibrillaire.

Faut-il interpréter l'apparition des premières neurofibrilles comme le fait de la différenciation chimique d'une partie du réticule cytoplasmique primitif, se traduisant par l'aptitude à fixer l'argent à l'état colloïdal?... Dans ce cas, la croissance, au début, du réseau ne serait pas autre chose que le résultat de la différenciation progressive de la trame cytoneuroblastique préexistante.

Ne doit-on pas, au contraire, regarder l'appareil neurofibrillaire comme une formation totalement nouvelle, coexistant avec le réseau somatique embryonnaire non différencié ?... Dans ce cas, l'envahissement de la plage circumnucléaire par le réticule argentophile se ferait par addition successive de neurobiones. C'est ainsi d'ailleurs, même dans la première hypothèse, que doit se développer ultérieurement la charpente neurofibrillaire, quand la cellule continue de grandir, alors que son cytoplasme originel est déjà complètement différencié.

L'observation directe n'a pas encore tranché cette question. Lorsqu'apparaît la première ébauche du réseau sensible à l'imprégnation par les sels d'argent, elle ne consiste souvent qu'en une seule trabecule relativement épaisse, courte et repliée sur elle-même.

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