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normal et durable des phénomènes vitaux. Quand la lésion du prolongement cylindraxile, dont nous parlions tout à l'heure, a déterminé dans le corps cellulaire des réactions particulièrement violentes, il peut arriver que le noyau sorte de la cellule, et ce serait, d'après Van Gehuchten, cette énucléation cellulaire, qui expliquerait l'absence de régénération de quelques cellules à la suite de certaines lésions (1). Car des cellules tombées en chromolyse ne sont pas irrémédiablement condamnées à disparaître, du moins dans le cas de chromolyse par section du nerf. Il est même ordinaire que ces cellules se réparent complètement. Au cours du travail de reformation des blocs de Nissl, le noyau revient lentement à sa position première (2), et il n'est peut-être pas tout à fait étranger aux phénomènes de reconstitution qui se passent autour de lui, pendant qu'il regagne son lieu d'élection. On peut du moins le conclure de ce que l'on sait, en général, de l'influence du noyau sur les manifestations de l'activité cytoplasmique. Cette influence, au point de vue de la réfection de la cellule nerveuse lésée, nous apparaîtrait même ici comme particulièrement efficace, s'il fallait admettre, comme certains le pensent, que la substance de Nissl elle-même est d'origine nucléaire : dans la cellule réparée, en effet, cette substance est beaucoup plus abondante que dans la cellule normale.

C. RÉSUMÉ

Chez les animaux un peu élevés en organisation, presque tous les phénomènes vitaux sont sous la dépendance, médiate ou immédiate, de la fonction nerveuse,

(1) Van Gehuchten, Anatomie du système nerveux de l'homme, 4o édition, 1906, p. 305.

(2) Remarquons en passant que ce phénomène de migration, inverse du précédent, est peut-être encore plus difficilement explicable par des influences intra-cytoplasmiques que le noyau subirait passivement.

qui prend de ce chef une importance capitale dans l'étude de l'anatomie et de la physiologie animales.

Cette fonction nerveuse, comme d'ailleurs toutes les autres fonctions organiques du vivant, considérée dans son substratum anatomique élémentaire, comporte toujours l'existence d'une cellule spéciale, la cellule ner

veuse, ou neurone.

Le neurone est une cellule, et par le fait nous trouvons en lui tous les constitutifs cellulaires généraux : le cytoplasme avec son réticulum et sa substance amorphe; le caryoplasme avec son suc nucléaire et ses formations figurées spéciales, nucléoles et trame chromatique (1).

Mais le neurone est une cellule nerveuse, et comme tel il a subi, au cours du développement ontogénique, des transformations spéciales, en rapport avec son fonctionnement particulier.

Vues, pour ainsi dire, du dehors, ces transformations caractéristiques consistent surtout dans la production, en certains points du corps cellulaire, de prolongements plus ou moins abondants, et aussi plus ou moins richement ramifiés, dont les dimensions, toujours assez réduites en diamètre, peuvent prendre en longueur des proportions considérables.

Certains de ces prolongements nerveux, ou fibres nerveuses, s'entourent sur presque tout leur trajet d'une gaine constituée par une substance spéciale, la myėline, dont l'apparition est contemporaine de leur entrée en fonction, et dont les rapports avec la fibre centrale sont assez intimes pour que la dégénérescence de la fibre s'accompagne d'une transformation profonde des caractères physiques et chimiques de la myéline. Les manifestations les plus importantes de la spécia

(1) Dans la cellule nerveuse adulte il n'existe pas de membrane, du moins comme formation spéciale distincte de la couche cytoplasmique périphérique.

lisation interne de la cellule nerveuse, sont la différenciation de sa trame cytoplasmique en un réticulum neurofibrillaire qui, du corps cellulaire, se prolonge dans toutes les expansions et l'élaboration d'une substance chromatique particulière, ou substance de Nissl, sujette elle aussi à des modifications profondes, en relation étroite avec la lésion des prolongements.

Le neurone ainsi constitué, ne forme, avec son corps cellulaire et ses expansions, si développées qu'elles soient, qu'une seule cellule.

Il est démontré, par l'étude du développement du neurone, que les prolongements nerveux naissent du corps du neuroblaste, qu'ils grandissent par évolution autogène, et qu'ils ne sont jamais autre chose, à quelque moment de leur croissance qu'on les examine, qu'une extension plus ou moins lointaine du corps cellulaire d'où est sortie leur première ébauche.

Le neurone est donc une unité embryologique et morphologique.

La dégénérescence des prolongements, consécutive à leur séparation du corps cellulaire, et le retentissement sur ce corps cellulaire du traumatisme qui mutile le neurone en le privant de ses expansions, montrent que le neurone est aussi une unité trophique.

(A suivre).

L. BOULE, S. J.

LES

HYPOTHESES COSMOGONIQUES

Lorsque les agitations, les tourments ou les joies de notre existence créent le mal, si connu, de l'hypertrophie du moi, enflent trop notre personnage, ou le dépriment trop, combien n'est-il pas salutaire, pour guérir ce malaise à base d'égoïsme, de contempler la Nature, ou d'embrasser, d'un regard, le firmament ?

Notre moi se distend, s'apaise, en présence de l'Univers, surtout si nous avons la sagesse de découvrir, par l'esprit et par le cœur, sous le magnifique balancement des mondes, sous la puissante et uniforme régularité des mouvements, Dieu, qui n'est pas seulement l'incomparable horloger traçant, à chaque atome, son orbite, mais qui est aussi le Roi du monde moral, la Bonté, l'Amour, le Souverain Bien.

Cette belle voûte illuminée que la Providence a placée sous nos yeux, nous pouvons la regarder, dans un sentiment confus de paix, de béatitude, dans un mouvement de sympathie admirative, anéantis, comme pétrifiés par une impression d'ordre, de puissance calme, nette...

Nous pouvons aussi regarder le sol que nous foulons, les astres lointains qui scintillent, non plus en hommes, en artistes, mais en savants, avec toute notre curiosité intellectuelle.

Cette curiosité engendre les Cosmogonies, les sys

tèmes du monde, petite science conjecturale, aujourd'hui, demain, peut-être, science plus précise.

Le dernier livre de M. Poincaré a pour titre : Hypothèses Cosmogoniques (1). Ouvrons ce beau livre et cela nous suggérera, peut-être, quelques réflexions.

Hypothèse de Kant. A l'origine, d'après Kant, l'espace est rempli par un chaos uniforme matériel, dont les particules s'attirent suivant la loi de Newton. Kant trouve, sans doute, plus philosophique de faire partir son chaos du repos absolu, et ceci est en désaccord avec notre Mécanique.

Il se forme des condensations, dans la nébuleuse, et ce sont le Soleil et les planètes. Parmi les planètes, pourquoi Saturne est-elle la seule possédant un anneau? C'est, dit Kant, parce que sa densité est faible et sa rotation très rapide. L'explication des comètes est confuse; elles devraient toujours tourner dans le même sens que les planètes. Tout cela est nuageux et fort peu satisfaisant. Avant Laplace, nous ne trouvons aucune cosmogonie faisant figure de théorie scientifique.

Hypothèse de Laplace. Laplace, ayant un esprit plus positif, plus scientifique, ne s'occupe que du Monde Solaire et non point de toute la Voie Lactée. La nébuleuse de Laplace est un nuage gazeux dont les particules, à l'origine, possèdent une rotation uniforme.

Au centre, une masse fluide, Soleil à moitié formé. Autour de ce Soleil, des anneaux tournent, et ces anneaux formeront les planètes. Bien naturellement, c'est l'anneau de Saturne qui impose à Laplace cette conception. Quant aux comètes, ce sont, pour Laplace, des vagabonds qui courent d'un système solaire à un autre, ce qui expliquerait les mouvements rétrogrades.

(1) 2o édition, 1913, chez Hermann, Paris.

IIIe SÉRIE. T. XXV.

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