normal, indépendamment des irrégularités brusques et impétueuses qu'il présente accidentellement à la manière des deux autres champs qui lui sont manifestement apparentés, le champ magnétique terrestre et le champ électrique atmosphérique ? Une autre preuve, très objective celle-là, de l'existence d'un champ hertzien normal m'est fournie par les deux années et demie (janvier 1910-juillet 1912) d'observations des ondes hertziennes que j'ai heureusement trouvées et pu étudier dans les BULLETINS MENSUELS de l'Observatoire de l'Ebre, à Tortosa, observations faites sous la direction du R. P. Cirera S. J. Je dis heureusement trouvées, puisque je n'en connais pas d'autres faites ailleurs d'une façon continue et utilisable. A Tortosa, on a en service, avec l'antenne et le chronographe, un cohéreur à pointes de Branly qui exige l'addition d'un frappeur (1). On sait que les cohéreurs, quels qu'ils soient, sont moins sûrs que le détecteur électrolytique comme fonctionnement régulier. Mais, à moins d'user d'un artifice plus ou moins ingénieux qui transformera en avantage, comme à Jersey, le défaut capital du détecteur électrolytique de ne pouvoir se décohérer instantanément, il faut renoncer à s'en servir autrement que pour l'audition à distance avec le téléphone. Le P. Cirera, dans son BULLETIN MENSUEL, donne le (1) Dans ces observations de Tortosa, la moyenne fréquence relative (estimée à l'échelle 0-4) des ondes, dans les 3 étés, ne se trouve représentée que par 1,24 pour un intervalle de 2 heures, tandis que celle des 3 hivers s'élèverait à 1,38. La saison des orages aurait donné moins d'ondes que celle où ils ont rares. Pour me rendre compte de cette bizarre anomalie, j'ai calculé les moyennes fréquences des ondes dans les 7 premiers mois des 3 années d'observations avec le nombre des orages correspondants: voici ce que j'ai trouvé: 1910 1,79 et 25 orages 1911 1,22 et 39 orages 1912 0,77 et 38 orages. Il est évident que la sensibilité du cohéreur Branly, employé à Tortosa, a graduellement fléchi au cours des 54 mois d'observations. relevé des ondes sur les diagrammes de 2 en 2 h. mais seulement à l'estime, au jugé, et à l'échelle bien maigre de 0 à 4. Malgré cela, les moyennes que j'ai dû calculer (elles ne sont pas fournies dans le BULLETIN) sont bien intéressantes. Pour leur comparer les nôtres, j'ai ramené celles-ci aux-mêmes intervalles de 2 h. On voudra bien remarquer que les deux séries comparées dans le tableau suivant ne correspondent pas aux mêmes années. C'est important à noter. De cette comparaison la seule conclusion qui s'impose n'est-ce pas la suivante : c'est bien le même. phénomène qui a été observé à Jersey et à Tortosa, quoique avec des appareils différents, dans des années différentes, dans des conditions générales différentes. III SÉRIE. T. XXVI. 8 Les deux stations sont séparées, du Nord au Sud, par 900 kilomètres, celle du Nord a le continent à l'Est et l'Océan à l'Ouest, celle du Sud a toute la largeur de la péninsule Ibérique (800 kilomètres) à l'Ouest et la Méditerranée à l'Est; la première doit voir affluer les ondes orageuses parties du Nord de la France, de la Belgique, des Iles Britanniques et du Nord de l'Atlantique la seconde les reçoit de l'Espagne, de la Méditerranée, du Maroc et de l'Algérie. Malgré tant de causes réunies à la fois pour rendre discordants les résultats généraux de ces années d'observation, il y a parfaite similitude des variations les moins aptes, en apparence, à s'accorder dans de telles conditions, les variations diurnes d'un phénomène qu'on ne connaissait guère jusqu'ici que par une de ses faces, sa brusquerie, sa violence, son irrégularité. Je pense donc être maintenant bien autorisé à parler d'un champ hertzien atmosphérique toujours existant, partout existant, et dont les manifestations accidentellement tapageuses se plient cependant encore ellesmêmes à suivre une même loi générale de variation imposée par les divers mouvements du Soleil par rapport à l'horizon et à l'équateur IV CURIEUSE RELATION DU CHAMP HERTZIEN Les variations diurnes du champ hertzien dans le cours de l'année sont assez particulières pour ne s'accorder avec aucun autre des phénomènes météorologiques ordinaires. Seul le champ magnétique terrestre aurait avec lui une connexion fort remarquable, quoique détournée, et, chose curieuse, cette connexion n'est pas à chercher dans la force magnétique, mais dans la déclinaison de l'aiguille aimantée. Cette connexion est détournée, non directe, puisque la variation diurne de la déclinaison magnétique ne change pas de forme dans l'année; mais elle change d'amplitude et c'est cela qu'il faut considérer. Une même cause interviendrait qui renverserait ses effets, d'une saison à l'autre, à la fois sur les mouvements de Ondes 1912 1913 Déclinaison 1902.1963 ... L'inégalité dessinée ici est celle d'hiver Celle d'été. l'aiguille aimantée et sur la propagation des ondes hertziennes atmosphériques. A défaut d'observations magnétiques continues à Jersey, j'ai emprunté celles de Val Joyeux, succursale de l'Observatoire du Parc St-Maur, près Paris, publiées dans les ANNALES du Bureau Central de Paris. Nos deux années d'observation des ondes 1912 et 1913 étant des années de minimum des taches solaires, j'ai choisi pour la comparaison à faire avec la déclinaison deux années analogues, 1902 et 1903. |