Sayfadaki görseller
PDF
ePub

«Par conducteur convenable, j'entends, d'une part, celui qui s'enfonce dans le sol jusqu'au terrain humide, et de l'autre un conducteur assez massif pour transmettre les plus violents coups de foudre sans se fondre.» (Notice citée, pp. 550-552).

Un seul conducteur de descente, une seule terre, certes c'est se montrer parcimonieux mais, pour le reste, voilà une description qui se rapproche singulièrement de celle du paratonnerre moderne. Et, comme nous l'annoncions, il n'y est question ni de tiges ni de pointes.

Pouillet à son tour n'était pas éloigné de croire à l'efficacité d'un paratonnerre sans tiges (INSTRUCTION, etc., p. 149).

Aujourd'hui l'opinion est faite à cet égard: hautes ou basses, les tiges sont inutiles.

Pour conclure d'après ce qui précède, le pouvoir des pointes étant pratiquement nul et la zone de protection n'existant pas, tiges et aigrettes doivent être considérées comme un luxe sans raison - et d'ailleurs souvent antiesthétique.

Nous sommes communément si habitués à nous représenter la tige de Franklin ou tout au moins les aigrettes de Melsens comme partie essentielle de tout paratonnerre qu'on ne peut trop insister sur leur non nécessité, pour ne pas dire leur inutilité. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes attardés sur cette question. Un grand progrès sera réalisé quand on aura réussi à débarrasser la conception du paratonnerre de ce gros impedimentum.

II (suite). «2. Les conducteurs de descente établissent une connexion métallique continue entre les capteurs et les prises de terre. Ils doivent, aussi complètement que faire se peut, envelopper la construction de tous les côtés et notamment le toit et depuis les capteurs con

duire aux prises de terre par les chemins praticables les plus courts, mais en évitant, le plus possible, de se courber en angles aigus. x

Voilà, clairement énoncé, le principe fondamental du paratonnerre de Melsens : la cage mise à la terre. Nous n'avons pas à V revenir.

Mais remarquons la recommandation finale: éviter les angles aigus.

Sait-on que, guidé par la seule étude attentive des relations de coups de foudre, Arago indiquait déjà cette précaution?« Jusqu'ici, dit-il, les physiciens ne paraissent pas avoir attaché aucune importance à la forme des inflexions qu'on est obligé de faire subir au conducteur, pour l'amener du comble parallèlement auquel il est descendu, vers le mur vertical de l'édifice. Au bord même du larmier du toit, au bord des corniches, la barre conductrice est pliée de telle manière qu'au lieu de se trouver sur une même droite, la partie du comble et celle qui va rejoindre le mur, font entre elles un angle de 90° et même quelquefois un angle aigu.» Or on connaît des coups de foudre où l'on vit«< la foudre suivre régulièrement un conducteur, l'abandonner ensuite dans le point où la barre était ployée de telle sorte que ses parties formaient un angle aigu, pour aller, à travers l'air, frapper des objets situés sur le prolongement du premier côté de l'angle. (Notice citée, p. 594). - On sait à l'heure actuelle que l'objet frappé n'est pas nécessairement situé sur le prolongement du premier côté de l'angle, mais, à part ce détail, on voit que nous avons affaire à une décharge latérale.

En pareil cas, nos praticiens ont au sujet de l'insuffisance du paratonnerre une explication toute prête : il devait y avoir un mauvais contact dans le paratonnerre, proclament-ils, ou bien une mauvaise terre. Échappa

toire facile! Comme si une décharge à haut potentiel, telle la foudre, refusait de suivre un conducteur pour un défaut de contact ou même une brisure nette! Comme si, d'autre part, on pouvait admettre « que l'électricité quitte à un certain point un bon conducteur, parce qu'il n'a pas une bonne terre, pour choisir un conducteur plus mauvais (mur, air, etc.) qui n'a pas une terre meilleure » (1).

Arago était mieux inspiré quand il concluait : << Maintenant que la question est posée, des expériences de cabinet ne manqueront pas de faire prompte justice des considérations précédentes si elles ne sont pas fondées; en attendant, il ne pourra y avoir que de l'avantage à éviter, dans la forme du conducteur, des angles aigus, à ne passer d'une direction à une autre très différente, qu'à l'aide de courbes de raccord exemptes de tout changement brusque ». (Notice citée, p. 595).

[ocr errors]

Ce sage conseil ne fut pas entendu des praticiens. Du moins les expériences vinrent-elles-moins promptement, il est vrai, qu'Arago ne le souhaitait expériences non seulement de cabinet mais de technique à grande échelle qui mirent les exploitants de réseaux de distribution d'électricité à haute tension, quasi journellement, en présence d'un phénomène tout à fait analogue. L'électricité atmosphérique risque-t-elle de provoquer sur une ligne de distribution aérienne une décharge qui endommagerait les appareils de l'exploitation, il suffit, à l'entrée des bâtiments qui renferment ces appareils, d'intercaler dans la ligne une bobine de quelques spires. La décharge foudroyante qui suit la ligne, butant contre cet obstacle, sera rejetée, à travers un intervalle d'air, vers une branche de parafoudre qui l'éconduit à la terre.

(1) Pescetto Note sur l'établissement des paratonnerres dans BULL. ASSOC. INGEN. INSTIT. MONTEFIORE, t. II. p. 313.

Ce phénomène, étrange au premier abord, est dû à l'impédance. On sait qu'à un courant très bref ou encore à oscillations rapides les conducteurs contournés en bobine ou même simplement repliés en angle prononcé offrent une résistance de réactance, une résistance de refoulement, pourrait-on dire, incomparablement supérieure à la résistance du même conducteur à l'égard d'un courant continu. Cette résistance de refoulement est d'autant plus grande que la courbure est plus forte ou l'angle plus aigu et que la rapidité de variation du courant est plus grande. Or, précisément, la décharge foudroyante peut être à haute fréquence, tout au moins tombe-t-elle très brusquement d'une très haute valeur à zéro. Si donc l'angle formé par le conducteur foudroyé est aigu, sa résistance de refoulement en ce point pourra être énorme et une décharge latérale pourra se produire.

On voit combien est justifiée la recommandation des Leitsätze.

II (suite). «3. Les prises de terre, ou simplement, les terres, consistent en des conducteurs métalliques connectés aux extrémités inférieures des descentes et pénétrant dans le sol où ils doivent s'étendre le plus loin possible, de préférence à travers les couches humides.

La nécessité d'une mise à la terre du réseau protecteur est reconnue par tout le monde et il n'y a pas lieu d'y insister. Melsens veut que ces prises de terre soient aussi nombreuses que possible afin d'offrir au flux foudroyant, qui peut être formidable, un grand nombre de chemins et de le subdiviser en un grand nombre de décharges inoffensives. Divide et impera, tel est son principe fondamental. Personne ne peut se refuser à en reconnaître le bien fondé.

Mais à quel signe reconnaître que l'on a une « bonne

terre», une « terre suffisante»? Quelle est la valeur maximum admissible pour la résistance de la « terre », d'un paratonnerre? Le rapport de Helmholtz, Kirchhoff et Siemens déjà cité nous donne la réponse qui, en Allemagne, continue à faire loi en cette matière : « Il n'y a pas lieu de donner ici des chiffres absolus. Le seul point important est que la terre du paratonnerre soit meilleure que celle de tout autre objet conducteur voisin que la foudre pourrait atteindre par décharge latérale. »

Puisque nous avons en vue tout particulièrement l'établissement de paratonnerres simples, mais néanmoins efficaces, résumons d'une manière concrète, la règle que nous commentons en montrant comment le Prof. Ruppel imagine la protection d'une maison de modeste cultivateur. La construction est supposée ne comporter comme pièces métalliques utilisables pour le paratonnerre qu'une gouttière avec tuyau de descente sur chacun des deux versants du toit. Le rôle de capteur est confié à un fil de fer bien galvanisé de 6 mm. de diamètre (Règle V), qui court le long du faîte, fixé à même le toit, - par exemple, en contrebas de la tuile faitière; un conducteur identique, raccordé à celui du faite, monte le long de la cheminée et la dépasse un peu afin d'en être le point le plus élevé. On peut également rattacher ce conducteur soit à une plaque de fonte remplaçant, sur la base supérieure de la cheminée, la dalle de pierre usuelle, soit à un fer cornière appliqué le long d'un côté de cette base ou mieux à un cadre en fer cornière l'entourant tout entière. A une des extrémités du bâtiment, le tuyau de descente sert de conducteur vers la terre. Le long du pignon correspondant le conducteur de faîte descend et vient se raccorder à la gouttière et, par suite, au tuyau de descente en question. Le second tuyau de descente sert également de conducteur vers la terre. S'il est placé à l'extrémité diamé

« ÖncekiDevam »