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touche divine se révèle dans cette sagesse qui obtient, par le jeu de causes simples, les effets infiniment variés, qui jusqu'à la fin des temps justifieront l'adhésion si hautement raisonnable du croyant et mériteront le tribut de nos admirations.

G. DELÉPINE,
Professeur de Géologie

à l'Université catholique de Lille.

LE MILIEU INTERSTELLAIRE

En dictant aux astres, dont elle prétend régir la course, les lois de leur mouvement, la Mécanique Céleste suppose formellement qu'ils se meuvent dans un vide parfait sous l'influence des seules attractions newtoniennes ; et la ponctualité que, sauf de rares. caprices, ils ont toujours mis à obéir, consacre, d'une façon magnifique et, semble-t-il, définitive, la légitimité de l'hypothèse du « vide interastral ».

D'autre part, cependant, les progrès de la Physique terrestre, aussi bien que les découvertes de l'Astronomie physique, paraissent devoir aboutir naturellement à troubler un peu cet empire absolu de la gravitation universelle; sans aller jusqu'à révolutionner le gouvernement des mouvements célestes, ils tendent à revendiquer une certaine part en faveur de nouvelles influences, à réclamer certains amendements à la loi de Newton qui fait jusqu'à présent tout son code.

Nous voyons en effet le « vide » interastral se peupler petit à petit d'éléments perturbateurs autrefois inconnus. Sans doute, leur action sur la course des grosses masses célestes, même si elle a pu accumuler ses effets à loisir au cours de périodes multiséculaires, est si minime qu'elle échappe au contrôle des observations les plus précises et leur échappera, c'est probable, pendant des milliers d'années encore. Mais cette action du milieu pourrait n'être pas négligeable quand elle s'exerce sur des masses célestes plus légères ou plus rapides: astéroïdes, comètes, traînées météoriques.

IIIe SÉRIE. T. XXVI.

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Lorsque nous parlerons d'influences perturbatrices, que le lecteur veuille donc bien songer aussi à ces éléments plus mobiles et moins impassibles, menu peuple du monde astral.

D'ailleurs, en dehors de ses effets dynamiques, le milieu interastral peut révéler sa présence, nous le dirons, par d'autres manifestations encore; en tout cas, son existence et sa nature intéressent la connaissance descriptive de l'univers, et, à ce titre au moins, si les autres semblaient trop insignifiants, nous avons cru utile de réunir dans cet article, quelques idées, certaines, probables ou simplement conjecturales, qui se sont fait jour à ce sujet dans les spéculations astronomiques récentes.

Dans l'ancienne physique à notre époque une conception physique vieillit en trente ans un milieu interastral à réaction dynamique ne pouvait être conçu que comme un milieu pondérable. L'impondérable était, en effet, comme tel, incapable d'action dynamique sur le pondérable. L'éther de Young et de Fresnel, par exemple, trame élastique chargée de porter dans l'espace et de propager l'onde lumineuse; se laissait traverser et pénétrer sans résistance par la matière. L'énergie radiante dont il était le siège était incapable d'effets pondéromoteurs et n'engendrait tout au plus que des mouvements stationnaires de molécules.

Mais il n'en va pas de même du nouvel éther où le génie imaginatif et concret de Maxwell devina le jeu superposé des champs électrique et magnétique, dont les variations se propagent par une sorte d'engendrement mutuel et continu. De l'hypothèse de Maxwell, il suit en effet, qu'une onde éthérée rayon lumineux, radiation calorifique ou ébranlement hertzien exerce sur les corps matériels qu'elle rencontre une pression de nature mécanique. Maxwell l'avait prévue, Bartoli

l'établit par voie thermodynamique et la précisa par le calcul; les retentissantes expériences de Lebedeff, puis celles de Nichols et de Hull, en vérifiant de tout point les prévisions théoriques, ont établi définitivement l'existence de la pression de la lumière. S'il en est ainsi, les corps célestes, petits et grands, reçoivent des soleils rapprochés ou lointains un appoint de force lumineuse pondéromotrice, et leur course en est, dans une mesure, perceptible ou non, mais réelle, accélérée, retardée ou infléchie. Ce n'est donc pas dans le « vide » qu'ils cheminent, puisque le milieu, quoique impondérable, qui les enveloppe leur communique sous forme cinétique une partie de l'énergie qu'il porte en lui.

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Cet exemple car nous n'avons pas fait plus que citer un exemple nous montre qu'une étude du milieu interastral, entreprise au point de vue dynamique, doit tenir compte, non seulement des éléments doués de masse qui peuvent se rencontrer dans l'espace et qui agiraient par attraction, chocs ou frottements, mais aussi des champs de force électrodynamiques qui peuvent y exercer leur action.

Nous commencerons notre étude par ces derniers. Nous verrons d'abord l'action dynamique due à la convection de masses électriques, charges propres des soleils et des planètes ou courants électroniques; ensuite celle qui résulte des variations périodiques du champ constituant les radiations lumineuses et calorifiques. Passant, dans une seconde partie, aux éléments matériels proprement dits, nous aurons à signaler, suivant l'ordre des grandeurs décroissantes, les météorites, les poussières, les molécules gazeuses et les ions qui peuplent l'espace.

Supposons deux corps entre lesquels existe la gravitation newtonienne et chargés d'électricité. On serait tout d'abord tenté de penser que l'attraction ou la

répulsion électrique, s'exerçant entre ces corps d'après la loi de Coulomb, en raison inverse du carré des distances, vient se superposer, sans plus, à la gravitation qui suit la même loi; les deux causes fusionneraient leur action suivant une loi résultante, identique à chacune des lois composantes, à la valeur près d'un coefficient numérique de proportionnalité; en sorte que le mouvement des corps graves chargés d'électricité serait encore régi d'une manière rigoureuse par les équations de la mécanique newtonienne et obéirait par conséquent aux lois de Kepler.

En réalité, depuis Maxwell, nous savons que la réaction dynamique due au déplacement relatif de corps électrisés est beaucoup plus complexe et qu'elle ne copie pas simplement celle de la gravitation. Celle-ci. en effet, est instantanée et s'exerce à distance, tandis que l'autre se propage avec une vitesse finie dans un milieu, l'éther. Il résulte de là que l'action d'un astre sur un autre, au moment où elle atteint ce dernier, n'est pas dirigée suivant la droite géométrique qui les unit, mais est déviée de celle-ci d'un certain angle d'aberration.

L'effet de cette aberration est équivalent, on peut le démontrer aisément, à celui d'une résistance de milieu, proportionnelle à la vitesse, qui écarterait l'astre de son orbite elliptique et modifierait l'allure de sa vitesse keplérienne.

Hâtons-nous de le dire: s'il est probable que les astres portent des charges électriques (1) et si même, ce qui est probable aussi, ces charges sont sujettes à des variations, on n'a jamais constaté, au point de vue qui nous occupe, le moindre effet électromagnétique

(1) D'après G. Hale (ASTROPHYSICAL JOURNAL. Vol. XXXVIII (1913), p. 37), le soleil et la terre seraient chargés tous deux négativement. L'action de gravitation serait donc partiellement contrariée par la répulsion existant entre les charges électriques de même signe.

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