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de constitution analogue aux forêts secondaires, et cela en particulier par le fait que, plus rapidement envahie par l'homme, elle n'aura pas le temps d'atteindre le stade le plus avancé de son évolution?

Ce sont-là des questions auxquelles il est de toute impossibilité de répondre pour le moment et dont nous. n'aurons, fort probablement, jamais le dernier mot.

Il convient cependant d'envisager ces problèmes, car, de leur solution approchée dépend largement l'avenir de la colonie congolaise. C'est pourquoi nous persistons à penser qu'il est loin d'être inutile, comme beaucoup le pensent, de créer, pour notre Congo, un service forestier sérieux, capable de faire marcher de pair les études scientifiques, techniques et pratiques, relatives au maintien, et à la mise en valeur, de notre forêt tropicale congolaise.

On ne pourrait d'ailleurs assez insister sur la très grande importance de la conservation des forêts on l'oublie trop souvent, les forêts ont une très grande action sur le climat et l'hydrologie, surtout dans les régions tropicales.

Cela a été démontré à plus d'une reprise et récemment encore M. Th. Altona, forestier à Lawang (Indes Néerlandaises), publiait dans les « notes de la réunion des planteurs de Java (29 novembre 1913), à Blitar » une étude sur cette question. Nous y voyons que la surface forestière n'atteint à Java et Madoera que 18 à 20%. Or on estime qu'en Europe, sous un climat beaucoup plus favorable à la conservation des propriétés culturales du sol, la réserve forestière devrait atteindre au moins 20%. Java se trouverait donc dans une situation inférieure à celle de l'Europe; aussi de plusieurs côtés réclame-t-on du reboisement et non sans raison.

Pareille conséquence s'impose pour la plupart des régions tropicales, que l'on considère souvent à tort,

comme vierges; il faut donc à tout prix éviter à l'avenir les déboisements et multiplier les réserves. A Java celles-ci atteignent 7% seulement; au Congo il en est à peine question.

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On compare souvent la forêt tropicale africaine avec celles du Brésil; mais à la suite de certaines enquêtes, on a sur ces dernières des données qui, tout en étant peut-être un peu au-dessus de la vérité, sont cependant approchées elles font voir que la Hylaea brasiliana est bien plus dense qu'en Afrique et que dans les autres pays du monde ; il y a là incontestablement, si on les met en exploitation rationnelle, des réserves considérables comme le fait voir le tableau ci-contre (1). Trouverons-nous encore au Congo belge de tels pourcentages de forêts? Nous en doutons fort. Et cependant si l'on veut dans tous les pays, aussi bien au Congo, que dans nos régions tempérées, conserver l'eau dans les rivières; si l'on veut protéger les sources, régulariser les courants, c'est non seulement sur les bords de ces derniers et autour des sources qu'il faudra maintenir des arbres, mais sur de grandes surfaces, en particulier dans les parties montagneuses et même sur les coteaux, qui sont plus facilement dégradés, en l'absence de couverture, par les rayons solaires.

M. Altona considère l'état actuel à Java, auquel nous avons fait allusion plus haut, comme si grave, qu'il souhaiterait qu'il ne fut plus permis de détruire désormais le moindre terrain boisé, sans avoir pu s'assurer, par des recherches précises, que la forêt à supprimer peut l'être sans porter préjudice au régime des eaux ou à la production future du bois.

Cette dernière condition pourrait être considérée

(1) Dr Pedro de Toledo. Relatorio apresentado ao Presidente da Republica dos Estados Unidos do Brasil. Vol. III. Rio de Janeiro, 1911, p. 75.

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comme secondaire, bien qu'elle ait une importance notable, le bois étant une matière qui devient de plus

en plus rare sur les marchés; mais le régime des eaux est de loin la considération la plus importante.

Cette situation est-elle si particulière à Java? Nous ne le pensons pas. Au contraire nous croyons que la situation est la même presque partout. Dans les possessions anglaises, dans les États fédérés malais on se plaint déjà vigoureusement des modifications sensibles du climat par suite des déboisements faits pour l'installation des plantations.

Si nous pouvions envisager ce côté de la question, nous observerions certainement la même chose au Congo où, dans bien des régions, certaines cultures sont impossibles faute de régularité dans les chutes d'eau ou dans le niveau des rivières.

Il est certainement désirable de faire de la culture, mais avant de l'entreprendre il s'agit de savoir si les conditions ambiantes, à première vue très favorables, se maintiendront. Il faut se demander si un beau terrain forestier, une fois en partie épuisé par la végétation nouvelle qu'on lui impose, brûlé en grande partie par le soleil tropical, pourra continuer à nourrir les récoltes de l'avenir.

Malheureusement ce que nous connaissons de la forêt tropicale congolaise se traduit en des opinions divergentes; une connaissance insuffisante de la flore et de la Géo-botanique de l'Afrique tropicale ne permet ni de les approuver ni de les désapprouver.

Nous ne connaissons même pas dans ses détails la limite de la grande forêt centro-congolaise, tant on s'est peu préoccupé de tracer sur une carte les limites de son extension. Certaines cartes ont bien été publiées, donnant soit pour l'ensemble de la colonie, soit pour certaines de ses parties, la limite de la forêt, mais quand on compare entre elles ces données géo-botaniques on est frappé des oppositions qu'elles présentent; et cependant la connaissance, relativement très exacte,

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