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peut-être les comparer au point de vue des accroissements annuels en pour cent de la quotité de vie.

Parmi les bases de comparaison souvent employées, il y en a une qui n'a vraiment qu'une faible valeur quand on l'applique à la fois à de petits et à de grands pays; c'est celle du commerce avec les pays étrangers (exportation, importation, transit) des uns et des

autres.

La France et l'Allemagne sont dix-huit fois plus étendues que la Belgique. Supposez-les divisées l'une et l'autre en dix-huit districts à peu près égaux en superficie à la Belgique. Pour pouvoir comparer raisonnablement le commerce de la France ou de l'Allemagne à celui de la Belgique, il faudrait évidemment ajouter aux données habituelles le commerce des dix-huit districts les uns avec les autres on ne le fait jamais et on ne conçoit pas comment on pourrait le faire. Les comparaisons du commerce des nations grandes et petites n'ont donc guère la portée qu'on leur attribue souvent dans notre pays.

PAUL MANSION.

LES PLEIADES

Pendant les belles soirées d'hiver, on aperçoit dans la constellation du Taureau une lueur discrète, vaporeuse qui semble un lambeau perdu de la Voie lactée. L'attention et surtout de bons yeux y découvrent un groupe de petites étoiles frissonnantes : ce sont les Pléiades.

Ce nom traduit vraisemblablement l'impression que nous donnent, au premier regard, leur nombre et leur disposition: «< hinc nomen Pleiades, dit un vieil auteur, quia plures et turmatim apparent, quasi nλeíoves » (1).

De tout temps et sous tous les climats, elles ont attiré et retenu l'attention. Jadis elles rendaient aux marins et aux laboureurs d'excellents services; aujourd'hui les découvertes des astronomes en ont fait une des merveilles de l'Univers stellaire.

Nous nous proposons de raconter leur histoire ; mais nous devons rappeler d'abord les visées pratiques que poursuivait l'astronomie primitive.

I

La science du Ciel, comme toutes les autres, est née de la nécessité. Avant de devenir l'objet d'une curiosité savante et de profonds calculs, l'observation des astres eut un but purement utilitaire.

(1) Nous verrons qu'on ne s'est point contenté de cette étymologie.

Socrate, nous dit Xénophon dans ses Mémoires (1), recommandait d'apprendre assez d'astronomie pour pouvoir connaître le moment (pa) de la nuit, du mois ou de l'année, en cas de voyage, de navigation, de garde ou pour tout ce qui se fait après le coucher du Soleil, dans le mois ou au cours de l'année. Ce qu'il importe, disait-il, c'est d'avoir « des repères permettant de distinguer des moments dans ces divers temps; mais il est facile de les apprendre des chasseurs de nuit, des marins et de bien d'autres personnes qui ont intérêt à les connaitre. »

L'astronomie, à l'origine, était donc chose purement pratique on observait le ciel comme nous consultons nos calendriers et nos montres, sans autre but que celui de connaître la date et l'heure, et avec bien moins de souci de l'exactitude; aujourd'hui les trains partent à l'heure... parfois, quelques minutes de retard nous exposent à les manquer; les anciens ignoraient ces préoccupations.

Le mot pa qu'emploie Xénophon n'était nullement, comme pour nous le mot heure, un instant précis ou une durée absolument constante, mais l'indication vague des phases successives du jour et de la nuit, ou une fraction de leurs durées variables suivant les saisons. Encore le mot « saison» ne doit-il pas s'entendre, au début de l'astronomie, d'une partie déterminée de l'année solaire, mais des époques assignées, sous un climat donné, à quelque travail agricole ou à quelqu'expédition lointaine: la saison des labours, de la navigation, etc.

Pour atteindre le but qu'elle poursuivait, cette astronomie pratique dut se donner des repères sur la

(1) IV, 7; cité par P. Tannery, Recherches sur l'Histoire de l'Astronomie ancienne, Paris, 1893, p. 6.

voûte étoilée, ce qui l'amena à partager le ciel en constellations.

Ce partage ne fut évidemment ni l'œuvre d'un jour ni celle d'un seul homme. On le retrouve, rudimentaire et varié, chez tous les peuples où il reflète les préoccupations locales et présente certains traits communs dont l'aspect du firmament suffit généralement à rendre raison. Partout aussi ses origines remontent à la plus haute antiquité et son achèvement, au sein des nations civilisées, fut l'oeuvre des siècles. Il est certain, par exemple, que la division du ciel telle que les Grecs la connurent ne se compléta qu'au cours des vre et Ve siècles avant notre ère.

C'est cette sphère grecque que les modernes ont adoptée; ils ont précisé les limites de ses constellations et en ont créé de nouvelles en étendant au ciel entier ce groupement des étoiles; mais les procédés d'observation se sont complètement transformés.

C'est la culmination des astres, à l'instant précis de leur passage au méridien, que les modernes observent en s'aidant d'instruments et avec toute l'exactitude qu'exigent les visées singulièrement élargies de l'astronomie. Les anciens, au contraire, observaient les astres à l'horizon, au moment de leur lever et de leur coucher; la précision de ces observations n'avait évidemment rien de mathématique, mais elle suffisait au but pratique que l'on avait en vue.

A qui sait s'orienter, la situation du Soleil sur l'horizon permet d'évaluer approximativement la fraction écoulée de la durée du jour; la nuit, les étoiles peuvent lui rendre le même service. Au moment, en effet, où le Soleil se couche, la constellation zodiacale qui lui est opposée se lève; elle présidera à la nuit qui commence, comme le Soleil a présidé au jour qui s'achève, entraînant après elle d'autres constellations. Peu à peu, on en vint à la division complète du

zodiaque en douze signes égaux, ou supposés tels. Dès lors, le partage de la durée de la nuit fut rendu à la fois plus facile et moins conjectural pour qui connaissait le dénombrement des astres qui se lèvent ou se couchent pendant que se lève ou se couche chaque signe du zodiaque. C'est sur ce dénombrement qu'insistent les premiers écrits astronomiques, les ancêtres de la Connaissance des temps, destinés aux marins, mais où les agriculteurs trouvaient aussi leur part.

On sait qu'au cours de l'année les constellations du zodiaque se dégagent tour à tour des rayons du Soleil, brillent quelque temps pendant la nuit et se perdent ensuite dans la clarté du jour. Chaque astre étoile ou constellation, en dehors des circompolaires passe donc par quatre phases fixant quatre repères dans la durée de l'année, un peu comme les phases de la Lune au cours du mois.

La première phase stellaire est le lever apparent du matin, ou le lever héliaque de l'étoile ou de la constellation elle a lieu quand, pour la première fois au cours de l'année, on aperçoit l'astre à l'horizon oriental un peu avant le lever du Soleil (1).

La seconde est le coucher apparent du soir, ou le coucher héliaque : elle se produit quand, pour la dernière fois au cours de l'année, l'astre apparaît à l'horizon occidental un peu après le coucher du Soleil.

De même la troisième et la quatrième phase, le lever apparent du soir et le coucher apparent du matin, ont lieu respectivement quand on voit l'astre se lever pour la dernière fois peu après le coucher du

(1) Le lever vrai du matin, ou le lever cosmique, a lieu quand l'astre est à l'horizon oriental en même temps que le Soleil : il échappe à l'observation; l'éclat du Soleil absorbe celui de l'étoile. Il faut que le Soleil soit abaissé d'un certain nombre de degrés sous l'horizon pour que les étoiles puissent être aperçues. Les anciens supposaient que cet abaissement devait être de 18° environ pour les petites étoiles et de 10° à 12o pour les étoiles principales.

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