Sayfadaki görseller
PDF
ePub
[graphic][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

A en juger uniquement par leur description verbale, << celle de l'extrémité boréale du côté occidental de la Pléiade» pourrait être Taygète; « celle de l'extrémité méridionale du côté occidental » semble être Mérope; «< celle de l'extrémité suivante et très étroite de la Pléiade» fait songer à Alcyone et plus encore à Atlas. Quant à la quatrième, « une extérieure et petite de la Pléiade, du côté des ourses », on hésite à y reconnaître Pléione.

Peut-être les positions et les grandeurs que Ptolémée donne à ces étoiles nous tireront-elles d'embarras. Voici ce tableau :

[blocks in formation]

Nouvelle déconvenue! Alcyone, la plus brillante de nos Pléiades, ne semble pas avoir trouvé place dans ce tableau; d'autre part, la quatrième de ces étoiles, celle que Ptolémée appelle « petite », serait la plus brillante et irait se perdre, loin du quadrilatère formé par Alcyone, Mérope, Électre et Maïa.

Delambre, qui reproduit le catalogue de l'Almageste (1) avec quelques changements, remplace la description que donne Ptolémée de cette quatrième étoile par celle-ci : « Petite et sixième de la Pléiade comptée de l'ourse », et il lui assigne non plus la quatrième mais la sixième grandeur. Il ajoute en note: << il serait singulier que la luisante de la Pléiade (Alcyone) ne fût pas dans ce catalogue; il faut que les erreurs l'aient rendue méconnaissable. »

(1) Histoire de l'Astronomie ancienne, t. II, pp. 264 et suiv.

M. Flammarion, dans son livre Les Étoiles (1), a longuement étudié cette énigme. Partant des ascensions droites et des déclinaisons, pour 1880, 0, de chacune des Pléiades principales, il calcule, pour la même époque, leurs longitudes et leurs latitudes, il retranche des longitudes les 24°28' dont la précession les a fait rétrograder au cours des 1750 ans qui séparent l'année 1880, 0 de l'époque de Ptolémée (130) et il conserve les latitudes (2). Il obtient ainsi le tableau suivant auquel nous ajoutons Pléione et les grandeurs actuelles de chacune de ces étoiles.

[blocks in formation]

Il reste à comparer ce tableau à celui des positions renseignées dans l'Almageste (tableau I).

Le résultat est fantastique, écrit M. Flammarion : il n'y a aucune correspondance entre ces positions et celles de Ptolémée ». En effet, les écarts en longitude, pour ne rien dire des latitudes moins sûres, sont énormes.

Mais on admet généralement (3) qu'en réduisant à

(1) Paris, 1882, pp. 290 et suiv.

(2) Le peu d'exactitude du Catalogue de Ptolémée rend superflu un calqul plus rigoureux.

(3) Delambre, Histoire de l'Astronomie ancienne, t II,

[blocks in formation]

son époque le catalogue d'Hipparque qu'il reproduit, Ptolémée a supposé la précession égale à 36" seulement au lieu de 50". Or entre Hipparque et Ptolémée, il s'est écoulé 265 années. Toutes les longitudes du catalogue de l'Almageste seraient donc trop faibles de 1°2' environ. Si nous tenons compte de cette correction, que néglige M. Flammarion, le tableau (I) devient :

[blocks in formation]

Le résultat s'améliore un peu, mais il faut faire appel à toute l'indulgence que l'on doit aux observations des anciens, surtout dans l'estimation des grandeurs stellaires qui ont pu d'ailleurs varier, et tenir compte des descriptions verbales, pour en tirer des conclusions vraisemblables.

La première Pléiade de Ptolémée peut être Electre ou Taygète, la seconde est Mérope; il est bien difficile sinon impossible de reconnaître Alcyone dans la troisième, c'est Atlas sans doute qu'il faut y voir; quant à la quatrième, de même longitude qu'Atlas et plus au nord, il faut admettre une bien grosse erreur sur la latitude pour y voir Pleione; c'est bien le cas de répéter avec Delambre, que l'identification des étoiles de l'Almageste a souvent embarrassé : « Quand l'erreur de Ptolémée est assez considérable pour rendre l'étoile méconnaissable, toutes les conjectures deviennent assez inutiles; on ne tirera jamais rien d'une étoile mal observée ou transcrite infidèlement. »

En résumé, Ptolémée ne nous apprend rien ou fort peu de chose. Du fait qu'il ne renseigne que quatre Pléiades, il n'y a rien à tirer: Ovide, son contempo

rain, en comptait six et Hipparque, dont il reproduit le catalogue, en voyait sept. L'Almageste n'est pas un traité d'astronomie pratique; les Pléiades intéressaient moins Ptolémée qu'Hésiode et Aratus. S'il n'en signale que quatre, comme le fit plus tard Tycho-Brahé qui cite Electre, Alcyone, Atlas et peut-être Mérope, c'est que l'observation des occultations, par exemple, ne lui a pas fourni l'occasion d'en mesurer un plus grand nombre.

Il n'est pas impossible - rien n'est impossible quand il s'agit d'un catalogue exposé à tant d'incorrections mais il paraît très peu probable qu'Alcyone soit au nombre des Pléiades de l'Almageste. Peut-être son éclat ne l'emportait-il pas alors, comme il l'emporte depuis le xvIe siècle, sur celui de ses sœurs. Ellesmêmes d'ailleurs n'ont pas toujours paru également brillantes (1), et d'autres étoiles du même groupe ont pu s'exalter ou déchoir; la légende de la « Pléiade perdue» est susceptible, nous le verrons, d'une interprétation littérale.

III

A l'époque de l'invention de la lunette, les Pléiades avaient cessé de régler les travaux des champs et de donner le signal des expéditions maritimes; on ne surveillait plus leurs levers et leurs couchers, les astronomes avaient d'autres soins, mais ils continuaient à s'intéresser à cette région du ciel un peu mystérieuse.

Elle fut l'une des premières vers lesquelles Galilée dirigea la lunette qui venait de lui révéler l'existence des montagnes de la Lune, des satellites de Jupiter et la nature de la Voie lactée. Le spectacle que lui offrit

(1) Voir Flammarion, Les Étoiles, loc. cit.

« ÖncekiDevam »