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la famille d'Atlas l'émerveilla; il en fit un dessin qu'il se hâta de publier dans son Sidereus Nuntius.

Cette première esquisse télescopique des Pléiades compte 36 étoiles; leur nombre ne cessera plus désormais d'augmenter, tous les perfectionnements de la lunette et tous les progrès des procédés d'observation y ont contribué.

Moins de vingt-cinq ans après Galilée, ce nombre est déjà plus que doublé : Robert Hooke, en 1664, compte en effet 78 Pléiades. Un siècle plus tard, en 1767, Michell n'hésite pas à prédire qu'on arrivera au millier; cette prévision fut bientôt très largement dépassée.

En 1876, C. Wolf, à l'observatoire de Paris, cataloguait 625 étoiles de la 3o à la 14° grandeur, dans un espace de 131' d'ascension droite et 90' de déclinaison dont Alcyone occupe le centre.

Quelques années plus tard, en 1885, Paul et Prosper Henry fixaient sur la plaque photographique, dans un espace moindre, 1421 étoiles; et au cours de l'hiver de 1887, une exposition de 4 heures leur en donnait 2326 dont les plus faibles étaient probablement voisines de la 16 grandeur photographique. Nous reviendrons sur l'application de la photographie aux Pléiades; elle nous a révélé bien d'autres merveilles que l'accumulation des étoiles dans ce coin du ciel.

A cette époque et depuis longtemps déjà, on ne doutait plus que tant d'étoiles réunies en un si petit espace n'aient entre elles des liaisons physiques réelles.

Au commencement de notre ère, le poète Marcus Manilius, dans son livre intitulé Astronomicon, avait donné aux Pléiades le nom de « Glomerabile sidus » ; certes, il ne pensait pas si bien dire, mais son épithète a fait fortune les progrès de l'astronomie nous ont montré, dans le ciel, de nombreux groupes et amas globulaires d'étoiles, contenant d'une centaine à plu

sieurs milliers de membres et ne se résolvant, le plus souvent, en astres distincts que dans les très grands instruments. Les Pléiades rentrent dans cette catégorie d'objets célestes, mais des mesures précises et le contrôle du temps pouvaient seuls nous en fournir la preuve et nous donner le moyen de discerner, dans ce fouillis d'étoiles, celles que la nature a réellement unies entre elles, de celles que les erreurs de la perspective y introduisent.

Du jour où la lunette fut adaptée aux observations méridiennes, les astronomes s'appliquèrent à dresser des catalogues ou à tracer des cartes des Pléiades, basées sur les positions directement déterminées par les instruments méridiens d'un certain nombre d'entre elles; citons les cartes de La Hire (1693), de Cassini et Maraldi (1708), de Le Monnier (1748), de Jeaurat (1760) et, plus tard, les observations de Piazzi, de Baily, de Rumker, etc. La précision de ces travaux est celle des observations méridiennes de l'époque où ils furent exécutés, et le nombre des étoiles fondamentales directement mesurées y est relativement restreint.

Le travail fondamental d'où devait sortir la connaissance exacte du groupe des Pléiades est celui que Bessel inaugura à Koenigsberg, en 1829, et qu'il publia en 1841 (1).

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C'est le catalogue fondé sur les mesures différentielles héliométriques des 52 étoiles les plus brillantes comprises dans le cercle dont ʼn Tauri (Alcyone) est le centre et dont le rayon mesure 48'. On devine le profit que le temps allait permettre aux astronomes de tirer d'un travail aussi étendu et dont la précision n'a pas été surpassée.

(1) ASTRON. NACHRICHTEN, no 430: le catalogue conclu; le mémoire complet se trouve dans les ASTRON. UNTERSUCHUNGEN, I, 209, et dans les ABHANDLUNGEN de F. W. Bessel (éd. Engelmann), II, 299.

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Lorsqu'on a a faire à un système stellaire simple au plus simple le tous, par exemple, à une étoile double l'existence d'un lien physique réel entre ses composantes ons est démontrée par le mouvement orbital de l'une l'elles autour de sa compagne. Dans ce cas, les données d'une observation suffisamment prolongée, les lois de Newton et les ressources actuelles de l'analyse mathématique suffisent à nous dévoiler la stru ture interne et le mécanisme du système. Mais il n'en va plus ainsi pour un amas de quelques centaines on de quelques milliers d'étoiles.

Ici nous devons renoncer, provisoirement du moins et vraisemblablement pour longtemps encore, à pénétrer les secrets de la mécanique céleste, infiniment plus compliquée que la nôtre, qui préside à la stabilité et à l'évolution d'un tel système; mais la preuve de l'existence d'une liaison réelle entre ces étoiles, de leur unité physique. peut nous être fournie par une sorte de rigidité de l'ensemble, compatible avec certains petits mouvements individuels, d'apparence irrégulière, se superposant à un mouvement commun à tous les astres de l'amas. Si la perspective y fait voir quelques éléments étrangers, qui échappent dès lors à ce mouvement d'ensemble, le temps nous les signale, il se charge même de chasser ces intruses sur d'autres routes du ciel. Telle nous apparaît une foule marchant de concert vers un but déterminé. Chacune des personnes qui la composent n'est pas invariablement fixée à la place qu'elle occupe relativement à ses voisines, elle peut en changer sans cesser de participer à la marche de l'ensemble; mais si elle est étrangère au cortège, si elle ne va pas là où vont les autres, elle finira fatalement par les abandonner.

Or, en 1865, un quart de siècle après la publication du travail de Bessel, une photographie des Pléiades prise par Rutherford, de New-York, permit au doc

teur Gould de déterminer à nouveau les positions relatives à Alcyone de 39 étoiles du catalogue de l'astronome de Koenigsberg; elles n'avaient point changé de façon appréciable: la rigidité du groupe se manifestait donc nettement.

Il est vrai que vingt-cinq ans est une durée bien courte pour asseoir, en pareille matière, une conclusion définitive; mais cette conclusion n'a cessé d'être confirmée et étendue à un nombre de plus en plus grand de Pléiades. Rappelons, sans entrer dans une analyse qui ne peut trouver place ici (1), les mesures micrométriques de C. Wolf, de G. Rayet et de Pritchard; les mesures héliométriques d'Elkin, de Battermann et d'Ambroun, les mesures photographiques de Jacobi, Turner, Gould, Olsson, etc. Toutes aboutissent au même résultat qu'il faut accepter aujourd'hui comme définitif.

Ce ne sont pas les hasards de la perspective qui nous font voir, dans la région des Pléiades, tant d'astres réunis. Il y a là un amas réel d'étoiles, mais un amas irrégulier, comme il y en a beaucoup dans le ciel. Le plan sur lequel il est construit nous échappe; par son éclat, Alcyone domine ses sœurs, mais le rôle de Soleil central régissant les mouvements internes de ce monde stellaire qu'on serait tenté de lui attribuer, peut très bien n'avoir rien de réel.

Les étoiles brillantes du groupe, toutes celles dont les grandeurs dépassent le neuvième, à très peu d'exceptions près, font partie de l'amas; mais parmi les étoiles inférieures à la neuvième grandeur qui ne semblent pas plus nombreuses là que dans une autre région équivalente du ciel - il en est vraisemblablement beaucoup qui lui sont étrangères.

De plus, Alcyone, le centre des mesures qui ont

(1) Voir Ch. André, Traité d'Astronomie stellaire, deuxième partie, pp. 319

et suiv.

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