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On conçoit que la durée d'une affection aussi complexe soit des plus variables: si, dans les cas normaux, le mal évolue en trois à quatre semaines; dans les cas compliqués, il peut se prolonger pendant plusieurs mois.

Sa gravité oscille aussi entre de larges limites. En général, le typhus contracté dans la quarantaine et au delà, est très grave; chez les enfants, au contraire, il se montre bénin. Les statistiques le révèlent plus grave chez la femme que chez l'homme, et plus grave aussi pour des raisons faciles à comprendre ménages pauvres que dans les familles aisées.

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Toutes les épidémies de typhus ne sont pas également redoutables, non plus que tous les cas observés au cours d'une même épidémie ne sont également graves. J'ai suivi l'an dernier l'évolution de deux petites épidémies rurales, à Mazy et à Warêt-la-Chaussée : elles comptèrent chacune une quinzaine de cas, et la mortalité atteignit 50° Au contraire, à Ciney, en 1912, on n'enregistra pas moins de 400 cas et on n'eut à déplorer qu'une vingtaine de décès, ce qui fixe la mortalité à 5% seulement.

Il arrive aussi qu'un cas en apparence bénin et évoluant normalement, se transforme, en un temps très court, en un cas compliqué très grave. J'ai dans mes souvenirs l'histoire d'un homme, occupant une haute situation, qui s'était senti indisposé en rentrant chez lui d'un voyage d'affaires. Le mal parut suspect, mais les symptômes typhiques étaient tellement légers que le médecin traitant hésitait à se prononcer. Je pris du sang du malade, et quelques heures plus tard je pouvais télégraphier à mon confrère qu'il s'agissait bien de fièvre typhoide. Le lendemain matin j'étais informé que, peu de temps après mon départ, une hémorragie intestinale s'était déclarée qui avait emporté le malade pendant la nuit.

Le typhus est donc une maladie grave. Il importe de savoir comment on le contracte, et surtout comment on l'évite.

On contracte la fièvre typhoide en avalant le germe qui la produit. Le microbe pénètre de la bouche dans l'estomac et, s'il n'est pas atteint par les sucs digestifs, passe de là dans l'intestin où il se met à pulluler si le sujet est réceptif.

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On peut porter directement le microbe à la bouche, quand les mains en sont souillées; on l'y introduit indirectement en ingérant des aliments qui le contiennent : tels sont l'eau polluée par le bacille typhique, les huîtres qui ont séjourné en un pareil milieu, les légumes crus qui y ont été lavés, etc.

Mais le véritable propagateur du typhus, c'est le malade qui en est atteint, et cela non seulement au cours de sa maladie, mais après son retour à la santé. Il peut, en effet, en dépit des apparences, continuer à abriter dans son organisme et à rejeter au dehors les germes du mal dont il a souffert; il devient ainsi un foyer de contagion.

Parmi les moyens propres à prévenir la fièvre typhoïde et à enrayer sa propagation, figureront tout d'abord des mesures d'hygiène sociale et individuelle d'une importance capitale je me bornerai à énumérer les principales.

Je l'ai dit déjà, parmi les mesures générales qui ont le plus contribué à prévenir les épidémies de typhus, il faut signaler les distributions d'eau potable. Il faut y joindre les travaux effectués en vue de l'évacuation rapide des eaux usées: construction d'égouts, amélioration de la voirie, etc; la création, dans les hôpitaux, de pavillons pour infectieux, qui permettent d'isoler, dans les meilleures conditions, les malades contagieux des grandes villes: l'assainissement des quartiers

populeux et l'instruction du peuple qui se montre de plus en plus accessible aux conseils qui lui sont donnés en vue de sauvegarder sa santé.

A ces mesures générales, viennent s'en ajouter d'autres, plus spéciales, et dont l'application s'impose dès qu'un cas de fièvre typhoide éclate au sein d'une famille; deux mots les résument: isolement et désinfection.

Isoler le malade, consiste ici à le faire soigner par un garde-malade expérimenté, dans une chambre éloignée des appartements de la maison les plus fréquentés, en interdisant toute visite inutile. C'est le garde-malade lui-même qui devra assurer la désinfection des produits infectieux rejetés par le patient, et des linges qui ont pu en être souillés.

Après la guérison, le malade devra prendre un grand bai savonneux, et on procédera à la désinfection soignée de l'appartement où il a séjourné, afin de stériliser les germes qui auraient échappé aux mesures prises au cours de la maladie.

Cette prophylaxie, sévèrement observée, produit les résultats les plus heureux. Me basant sur mes observations personnelles, je crois pouvoir affirmer que, de toutes les maladies infectieuses, la fièvre typhoïde est celle dont on peut le plus sûrement empêcher l'extension. C'est pour y pourvoir, qu'un grand nombre de communes de la province de Namur possèdent des caisses de secours contenant les ustensiles et les produits nécessaires à la désinfection au cours de la maladie, et nomment des agents communaux qu'elles font initier à la pratique de ce service. De plus, la province dispose de quinze équipes de désinfection, disséminées sur son territoire, et dont le soin principal est d'initier les agents communaux à la pratique de la désinfection en cours de maladie et de procéder à la désinfection. des appartements où le malade a séjourné. Dès que le

diagnostic du typhus est posé dans une commune, l'Institut bactériologique provincial se met en rapport avec le médecin traitant afin d'assurer l'application de ces mesures prophylactiques, et des infirmiers expérimentés sont mis à sa disposition. Si le personnel de l'infirmerie officielle ne suffit pas à la tâche, nous recourons à la collaboration dévouée de la monitrice sanitaire du Gouvernement et de celle des sœurs de charité de Namur. Après la maladie, le service provincial se charge de la désinfection terminale. Grâce à ̧ cette organisation, des épidémies de typhus qui menaçaient, l'an dernier, de s'étendre rapidement, ont pu être étouffées dans leur germe à Warêt-la-Chaussée, à Mazy, à Vonêche et à Verlée.

Mais toutes ces ressources de la prophylaxie ne sont pas les seules armes que nous possédions aujourd'hui contre l'invasion typhique. Les conquêtes de la bactėriologie nous en fournissent une autre, qui nous permet, non seulement de lutter contre l'extension du fléau au sein d'une famille dont un membre est atteint, mais de prévenir le mal, de protéger l'individu luimême contre toute atteinte : c'est la vaccination antityphoidique.

II

On assure cette protection contre la fièvre typhoïde en inoculant, à l'organisme, des germes de la maladie tués ou atténués, qui lui confèrent des propriétés immunisantes spécifiques, et en font ainsi un terrain impropre, pendant un temps plus ou moins long, au développement de ces mêmes germes vivants et virulents.

De toutes les maladies infectieuses il n'en est aucune dont l'arsenal des vaccins soit plus abondamment pourvu que celui de la fièvre typhoïde on n'en compte pas

moins d'une vingtaine: chaque grand pays a le sien. C'est que la préparation de ces vaccins peut subir des modalités très variées. Tantôt ils sont constitués de bacilles tués par des procédés divers; tantôt ce sont leurs produits solubles que l'on utilise; tantôt enfin on s'adresse aux bacilles vivants affaiblis par l'action de la chaleur ou l'intervention d'une opération sensibilisatrice. Citons à titre d'exemple le vaccin de Chantemesse, qui est un vaccin bacillaire tué par la chaleur; le vaccin de Vincent, où le bacille est stérilisé par l'éther, et celui de Besredka, formé par une émulsion de bacilles typhiques vivants, affaiblie par son mélange avec un sérum antityphique, mélange qui produit la sensibilisation.

Sans entrer dans de longs détails historiques sur la découverte et les premières applications de la vaccination antityphoïdique, il convient de rappeler ici qu'elle eut pour point de départ les recherches de Chantemesse et de Widal, en France. Dès 1888 et jusqu'en 1892, les travaux de ces savants montraient qu'il était possible de procurer aux animaux l'immunité active contre le bacille typhique, en leur injectant des cultures de ce même microbe, stérilisées par la chaleur poussée à 100 degrés et au delà. On reprocha à ces produits surchauffés leur peu de valeur vaccinante, mais on ne tarda à y remédier.

C'est à Wright, en Angleterre, que revient le mérite d'avoir appliqué avec succès cette vaccination à l'homme, tandis que Pfeiffer et Kolle, en Allemagne, ont beaucoup contribué à perfectionner et à répandre cette pratique en pays germaniques.

A ces noms, il faut ajouter celui du professeur Vincent du Val-de-Grace, à Paris, qui s'est fait l'apôtre de cette vaccination : c'est grâce aux efforts incessants de ce savant que cette méthode doit, en France surtout, sa rapide extension : « depuis deux ans et demi, écri

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