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plus souvent on y emploie des infusions variées. Les Bangala, par exemple, préparent à cet usage une décoction de feuilles de ndema (?). Ce n'est pas le seul usage de cette plante dans la médecine indigène. Le suc qu'elle contient, exprimé à froid, écrit le P.Cambier, serait un remède souverain, si on en croit les noirs, contre l'ophthalmic.

4. Les rhumatismes

Les rhumatismes sont d'autres méfaits à imputer à l'humidité de la forêt et à la fraîcheur des nuits. Les peuplades sylvestres surtout en souffrent, mais le mal est général. Il se manifeste non seulement par des douleurs sourdes et des lancements aigus, mais aussi par une éruption de boutons qui envahit tout le corps. Volontiers, les indigènes attribuent à un mauvais sort le rhumatisme dartreux.

Les incisions et les ventouses, appliquées sur le siège du mal, le massage, les bains chauds additionnés d'herbes et de poivre, les frictions et quelques breuvages spécifiques sont les remèdes courants. L'un des spécifiques pour friction est un onguent formé de beurre. auquel on a mélangé la racine d'umukuwakwa (?) réduite en poudre ; l'écorce de l'umurangara (?) et de l'umuzugo (?) pilée et diluée dans l'eau sert aussi

comme lotion.

La sciure de l'umurwazi (?) dėlayée dans l'eau, et la racine pulvérisée d'umukandambaza (?), prise dans l'eau ou dans la bière, fournissent des potions que l'on dit salutaires.

Les Bateke et les Bamfumu, sans dédaigner la saignée, s'appliquent à chaud, sur le siège du mal, des cataplasmes d'argile humide additionnée de pili-pili, Les natifs du Bas-Congo recourent au massage, et

III SÉRIE. T. XIX.

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préconisent les bains de vapeur. Le malade, emmailloté de couvertures, s'assied sur un escabeau, les jambes exposées à la bienfaisante chaleur et aux salutaires effluves d'une bouilloire sous laquelle pétille un feu de bûches.

5. Les Fièvres

Les fièvres guettent le noir surtout dans les parages fangeux et au début de la saison des pluies, quand la vie déborde dans la brousse et que, dans la forêt, les bourgeons se gonflent de sève. Le blanc n'échappe pas au fléau dont les causes sont multiples et diverses. Le noir sédentaire se fait au milieu qu'il habite : il semble immunisé contre la fièvre locale. Vient-il à se déplacer, il n'est pas rare qu'il prenne la fièvre propre à la région qu'il traverse.

C'est encore aux incisions, sur le front et sur le dos, parallèlement à la colonne vertébrale, et aux saignées abondantes, pratiquées dans le dos et dans la région du cœur, que les indigènes demandent la guérison. Mais ils s'adressent aussi à l'hydrothérapie.

Chez les Warundi, le fiévreux se plonge dans un bain froid et, immédiatement après, dans un bain de vapeur, pour opérer la réaction et provoquer la transpiration. Il en est cependant qui négligent cette seconde partie de l'ordonnance on en a vu au Mayumbe qui, au sortir du bain froid, se contentaient de grelotter. On complète cette cure d'eau en suçant la sève acide du sanda (1) un Ficus appelé bodanga dans le HantCongo, où il est employé comme coagulant du caoutchouc.

Beaucoup d'autres plantes d'ailleurs ont une action

(1) F. C., p. 505, 508.

fébrifuge que les indigènes mettent à profit. Les Batetela tirent leur principal remède de la pulpe du caféier, très commun chez eux. Ailleurs l'écorce découpée en tronçons d'un Carapa (1), mélangée au malafu, une décoction de l'écorce d'un Cassia, une infusion des racines, séchées au soleil, de cassia occidentalis (2), ou des feuilles amères de vernonia senegalensis (3), fournissent des panacées en vogue. Une décoction des racines de l'écorce du kienga (4), petit arbre de la brousse dont les natifs taillent des statuettes, donne aussi, au témoignage du F. Gillet, un fébrifuge justement apprécié. Signalons encore l'emploi des feuilles très amères de lebwa (Ikwangula), ou kiupe (Kasongo) signalé par M. A. Sapin (5).

6. La maladie du sommeil

Cet épouvantable fléau, dont les ravages au cours de ces dernières années, surtout le long de l'Inkissi, rappellent ceux des épidémies de peste les plus meurtrières, ne relève pas de la thérapeutique des noirs. Ils n'ont aucun remède de valeur qui puisse guérir ou soulager le malade, et tout le résultat de leur intervention semble se réduire à secouer la torpeur du patient en le faisant souffrir bien inutilement.

Les indigènes ont appris des blancs le rôle que joue la mouche Tsé-Tsé dans la propagation de la maladie; quand il n'en coûte pas trop à leurs habitudes, ils suivent le conseil pressant qu'on leur donne d'établir

(1) CARAPA procera (?), F, C., p. 93, 652. De Wildeman, op. cit., p. 320. (2) F. C., P. 173.

(3) F. C., p. 295; appelé par les indigènes Manduli-duli, Molonga, Mululundje (Tanganika), Bavoapanda.

(4) Appelé aussi Borinalolo et Majampa. Rubiacée : SARCOCEPHALUS SAMbucinus, F. C., p. 239.

(5) MORINDA longiflora. F. C., p. 279.

De Wildeman, op. cit., p. 428.

leurs demeures loin des parages que fréquente ce dangereux insecte. Ils savaient que le mal est contagieux, mais tardaient et tardent encore à se mettre en garde. Ils distinguent, en effet, trois périodes, plus ou moins bien déterminées, dans l'évolution de la maladie : la période de la fièvre, de la lassitude; celle de la somnolence et des premiers symptômes nerveux; enfin la période finale, le sommeil opiniàtre, l'amaigrissement très prononcé, les accidents nerveux graves. Ils ne craignent pas la contagion au début du mal; ils se défient très peu des malades qui ont atteint la seconde période; mais dès que ces malheureux sont en proie aux attaques épileptiformes, ou que la torpeur les engourdit au point de sortir à peine de leur lourd sommeil, ou encore dès qu'ils sont envahis par la gale et couverts de plaies, la peur prend leur entourage, qui n'hésite pas à reléguer ces misérables débris humains loin du village, dans la brousse, où ils meurent d'inanition quand la pneumonie ne les emporte pas. Les chefs, les hommes libres, les mfumu seuls, échappent à cette proscription brutale.

Sans nous étendre sur la thérapeutique inefficace des indigènes, donnons, à titre d'exemples, quelquesunes de leurs recettes. Celle-ci n'a vraisemblablement pour effet que de secouer le dormeur: on verse sur un fragment d'écorce de kindumbi (?) un peu de malafu; l'écorce change de couleur et abandonne, en dissolution dans la liqueur alcoolique, certains principes irritants. On recueille cette liqueur et on l'injecte dans les yeux du malade: bientôt une suppuration se produit que devrait suivre la guérison au dire des guérisseurs, tous grands charlatans. L'opération est douloureuse; elle réussit à tirer momentanément le malade de sa somnolence, mais c'est là sans doute son seul résultat.

Le D' Calmette signale une intervention analogue,

en usage au Gabon. Là, ce sont les racines d'une amomacée qui fournit la base de la décoction obtenue par ébullition prolongée. On y mêle habituellement des fruits d'une autre amomacée que l'on cultive à cet effet près des villages. Le liquide ainsi obtenu est injecté cinq fois par jour dans les yeux du patient.

Dans certaines régions, les bains froids sont ordonnés au malade, et on le gorge de purgatifs. Le plus en Vogue se tire de 30 à 40 grammes, par litre d'eau, de feuilles d'okumé (1).

Voici quelques détails plus précis sur le traitement de la maladie du sommeil appliqué dans la région de Madibi; nous les devons à M. le Dr Dreypondt (2).

On couvre tout le corps du patient de petites incisions, après quoi on le frictionnne avec le mélange

suivant :

a) 30 grammes environ d'écorses pulvérisées et préalablement passées au feu de moaza (3) ;

b) 10 grammes environ de fourmis (espèce qui accompagne les pucerons des Funtumia, cœur de boeuf, etc.);

c) 10 grammes environ d'argile ferrugineuse du Takula minéral ;

d) Malafu (vin de palme), en quantité suffisante pour faire une pâte liquide.

Les incisions et les frictions sont faites pendant trois jours consécutifs. Le quatrième jour, on purge le malade à l'aide d'un lavement dont voici la recette :

(1) Peut-être l'okama des Batetela, le STRYCHNOS pungens, F. C., p. 372. De Wildeman, op. cit., p. 382.

(2) Voir aussi une note de M. Sapin dans De Wildeman, op. cit., p. 209. (3) C'est le nom que donnent à la plante les Bawana; les Bangala l'appellent boala au Mayumbe elle prend le nom de panza, et au Gabonce lui de boala. C'est un PENTACLETHRA Macrophylla, légumineuse assez répandue au Congo: F. C., p. 182; l'écorce est légèrement rougeâtre et résineuse, des gousses de 30 à 40 centimètres de longueur contiennent de grandes graines plates, oléagineuses, comestibles.

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