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Le rôle du féticheur est multiple : ce médecin sorcier est aussi une façon de pontife qui intervient dans la vie privée du noir et n'est pas étranger aux affaires publiques. Ainsi, quelques semaines après la naissance d'un enfant, le féticheur procède, en présence du chef du village, des parents et de quelques invités, à l'initiation du nouveau-né et à l'imposition du nom que lui donne le parrain ou la marraine. Il intervient aussi dans la cérémonie officielle d'installation d'un nouveau chef: c'est lui qui, d'accord avec les notables de l'endroit, le propose au peuple et le fait agréer. Il le marque au front d'un trait blanc et lui verse un peu d'eau sur la tête... Il serait intéressant de connaître le détail de ces attributions variées.

Les indigènes attribuent aux féticheurs une sorte de pouvoir magique qui leur vaut d'être entourés d'une crainte superstitieuse. Les considèrent-ils aussi comme plus habiles à découvrir la nature d'une maladie et mieux instruits des pratiques médicales traditionnelles? Y a-t-il, en un mot, entre la science du médecin, les attributions vaguement religieuses du féticheur et l'action qu'il peut exercer sur les affaires publiques des relations pouvant éclairer les origines et l'organisation sociale de ces groupements primitifs?

Sur toutes ces questions, et bien d'autres tendant au même but, les renseignements ne font pas absolument défaut, mais ils demandent à être complétés et précisés. Ceux-là surtout pourraient y aider qu'un plus long séjour au milieu des noirs, une connaissance plus parfaite de leur langue, des relations plus suivies, plus intimes avec eux, ont préparés à recevoir et à comprendre leurs confidences.

ERN. VIAENE ET F. BERNARD.

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LE

CONCEPT ACTUEL D'HYSTÉRIE

LES CAUSES

Nous avons parlé dans un article précédent (1) des symptômes qui peuvent être regardés comme caractéristiques de la maladie nerveuse appelée Hysterie.

Rappelons en quelques mots l'état de la question. Il existe une certaine catégorie de troubles nerveux qui ne s'accompagnent d'aucune lésion organique apparente. A défaut de lésion, la science médicale, pour classer les maladies qui se manifestent par ces troubles, a dû se baser sur les seuls symptômes. Partant de là, on a cru pouvoir distinguer un certain nombre d'affections spéciales, appelées névropathiques (ce qui n'est pas compromettant), et dont le nombre d'ailleurs s'est considérablement restreint depuis quelques années. On ne décrit guère aujourd'hui, comme névroses bien caractérisées, que le nervosisme, la neurasthénie, la psychasthénie, l'épilepsie dite essentielle, l'hystérie. Encore n'est-ce là que du provisoire, car il se pourrait bien que toutes ces affections ne fussent que les manifestations, à des degrés divers, d'une seule et même entité morbide organo-psychique.

D'autre part, nous avons vu que les représentants les plus autorisés de la science neuropathologique sont

(1) Voir REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, octobre 1910, p. 459.

loin d'être d'accord quand il s'agit de faire le départ des symptômes et de déterminer, d'abord quels sont ceux qui sont incontestablement de nature névropathique, puis, parmi ces symptômes incontestablement névropathiques, quels sont ceux qui relèvent de telle ou telle névrose spéciale.

Il faut pourtant admettre qu'il existe un groupe de symptômes à physionomie toute particulière : ce sont ceux qui sont susceptibles d'apparaître, de se modifier, de disparaître, sous la seule influence d'une cause d'ordre psychique. Telle la crise nerveuse convulsive; telles certaines paralysies, contractures, anesthésies. hyperesthésies; tels aussi certains troubles de la vue, du langage, de la digestion, de la respiration.

Il est tout naturel, étant donnée leur allure si spẻciale, de réunir tous ces symptômes pour en faire une classe à part. A cette classe il faut bien donner un nom. Lequel?... Peu importe. Certains de ces symptômes étaient déjà rangés sous l'étiquette «hystérie ». Que cette étiquette devienne donc, si l'on veut, celle du groupe tout entier; mais après qu'on l'aura un peu précisée. Elle fait allusion, en effet, étymologiquement, à une prétendue influence utéro-ovarienne qui n'a rien à voir à l'affaire; elle évoque aussi dans beaucoup d'esprits l'idée de fourberie, d'immoralité, etc..., qui ne lui appartient nullement d'une façon essentielle et spéciale.

Malgré ces précisions, nous ne pourrons cependant donner encore au terme d'hystérie qu'une signification. conventionnelle. Il ne désigne, en effet, qu'un groupe de symptômes, et nous ne savons pas si ces symptômes relèvent d'une affection fondamentalement différente des affections qui déterminent les symptômes groupés sous d'autres titres névropathiques.

C'est à ces conclusions que nous avait conduit notre précédent article.

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Il faut nous demander maintenant si le groupement symptomatique hystérique est un groupement purement artificiel, basé seulement sur une façon de se présenter identique pour tous les symptômes de ce groupe, ou s'il a son fondement dans une altération organique ou psycho-physiologique, permanente ou transitoire, mais la même essentiellement dans tous les cas et pour tous les symptômes du groupe; par conséquent, une altération bien déterminée et spéciale, caractéristique d'une maladie particulière, qui peut bien, chez le même sujet, coexister avec d'autres maladies, mais qui peut aussi se rencontrer seule, et qui, d'ailleurs, dans le cas de coexistence fortuite, se sépare nettement des affections concomitantes.

Avant de chercher une réponse à la question ainsi posée, il convient de préciser encore certaines idées. Nous avions dit, en parlant de la classification des névroses, qu'une des grandes difficultés que présentait cette opération nosographique, abordable seulement par le côté symptomatologique, consistait en ce que des phénomènes, apparemment de même nature, peuvent relever de causes différentes, et qu'à l'inverse, de causes de même nature peuvent provenir des phénomènes différents. Les discussions de la Société de Neurologie nous avaient mis en présence d'une difficulté de ce genre. Il s'agissait de savoir si des phénomènes présentant tous ce caractère commun de pouvoir apparaître et évoluer sous la seule influence de la suggestion, dépendaient de l'hystérie à tel point qu'on ne pouvait les rencontrer dans aucune autre affection. Nous avons vu qu'il a été sur ce point impossible de s'entendre.

Il est bien vrai, en effet, que des troubles fort différents, soit organiques, soit fonctionnels, peuvent être déterminés par une cause unique, par exemple une altération nerveuse. Mais cette observation pourtant

n'est juste que si l'on s'en tient aux causes les plus générales des symptômes. Si on examine leurs causes particulières, si, par exemple, on recherche quel est le genre d'altération nerveuse, et même, d'une façon plus précise encore, quelle est dans ce genre l'espèce d'altération dont il s'agit, on voit le nombre des phénomènes qu'on avait d'abord expliqués par une cause unique diminuer, tandis que le nombre des causes augmente, et cette sorte de jeu de bascule dure jusqu'à l'établissement de l'équilibre, c'est-à-dire jusqu'à ce que, pour chaque phénomène ou groupe de phénomènes bien caractérisé, on ait trouvé une cause particulière et bien déterminée qui l'explique.

De même, des phénomènes à allure générale identique peuvent, au premier abord, paraître relever de causes très différentes.

Prenons, par exemple, des cas de paralysie, ou d'impotence musculaire absolue à répondre aux incitations tant volontaires que réflexes. Cette impotence peut tenir à une atrophie, à une nécrose, à une disparition des cellules motrices soit du cerveau, soit de la moelle; elle peut aussi être déterminée par une section ou une compression des voies périphériques. Ces causes elles-mêmes, atrophie, nécrose, disparition, section, compression, sont sous la dépendance de déterminants variés : tumeurs corticales ou médullaires, internes ou externes; extravasations sanguines traumatiques ou spontanées; intoxications; plaques de sclérose; développement de gliome syringomyélique, etc...; sans compter les cas de paralysie qui ne présentent aucune lésion apparente.

A s'en tenir à ces données, des phénomènes essentiellement identiques peuvent donc se réclamer de causes très différentes. Mais au point de vue de la cause radicale qui produit l'impotence à la réaction motrice, caractéristique de tous les cas considérés, il

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