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même coup, la latitude relative dans le choix du sujet laissée à chaque candidat, impose à celui-ci et lui permet de donner des preuves de son talent. Qu'importe vraiment qu'il ne sache pas à fond les matières d'un programme dont il aura oublié une si grande partie quelques mois après l'examen ! N'est-ce pas avant tout par l'ouverture d'esprit et la sûreté du jugement qu'il doit s'imposer? D'ailleurs, si quelque sujet hors ligne joint toutes les qualités de l'intelligence à celles de la mémoire, il se jouera de ses concurrents, quel que soit le mode d'examen. Il appartient, évidemment, au jury de régler les séries de questions de manière à ce que chacun puisse trouver, dans l'une d'elles au moins, les éléments qui lui permettent de faire valoir ses capacités et de les montrer sous leur véritable jour.

L'arrêté royal du 10 mai stipule qu'il ne sera pas fait usage, pour l'appréciation des réponses et des travaux des candidats, de cotes dites d'exclusion. C'est un palliatif nécessaire, afin de ne pas écarter définitivement un jeune homme capable qui aurait eu de la malchance dans une branche du programme. Avec le système ternaire, une malchance systématique n'est guère possible la cote d'exclusion (moins de 8 sur 20 p. ex.) pourrait être établie et donnerait l'assurance de ne pas admettre des candidats dont l'éducation scientifique présente un vice rédhibitoire.

La durée de l'enseignement complet à l'École de guerre est de trois ans. Dans certaines conditions, il est possible d'entrer directement en deuxième année d'études.

Pour initier les officiers-élèves à l'art de commander, cet enseignement doit être pratique, positif et scientifique. Il comprend les branches suivantes : art de la guerre, histoire militaire, organisation des armées, tactique, stratégie, histoire générale, géologie, géographie physique et militaire, chimie appliquée, artillerie, fortification, communications militaires, topographie, droit des gens, administration, droit constitutionnel, justice militaire, équitation et escrime.

De nombreux voyages, des visites d'établissements et de forteresses, des applications sur le terrain complètent les données du cours. Une hypothèse stratégique concrète permet aux officiers, vers la fin de la troisième année, d'appliquer à l'armée belge, opérant contre un adversaire déterminé, les théories et les principes qui ont été développés pendant trois ans.

Une série d'examens clôture chacune des années d'études. Pour pouvoir être admis en seconde année, les officiers-élèves doivent

avoir obtenu la moitié du nombre des points, sur l'ensemble des cours de la première année. - Ne peuvent être admis en troisième année que les élèves qui ont obtenu les 3/5 du nombre maximum des points attribués au cours de la deuxième année. Seuls, enfin, les officiers qui ont obtenu les 13/20 du nombre maximum de points au classement final reçoivent le diplôme d'adjoint d'État-major. Ces variations sont peut-être un peu subtiles; pratiquement les professeurs, par un accord tacite avec les élèves, considèrent les cotes inférieures à 12 et 13 comme mauvaises; ils donnent 12 et 13, en deuxième et troisième années pour des réponses qui, à l'examen d'entrée, auraient reçu 10 sur 20. Il y a même un inconvénient à relever ainsi la cote dite d'exclusion comme chacun obtient de 13 à 16 points sur 20, rarement davantage, presque jamais moins, il s'établit, à la longue, une sorte d'équilibre les moyennes générales ne diffèrent, en fin de compte, que de quelques millièmes de point sur le maximum de 20. Il s'ensuit que le classement final ne donne qu'une idée très inexacte de la valeur des officiers. Il suffit d'avoir été interrogé un jour par surprise dans une branche importante pour ne plus pouvoir relever sa moyenne.

Le diplôme d'adjoint d'Etat-major dispense son possesseur de tous les examens qui sont, ou pourraient, dans l'avenir, ètre imposés pour l'avancement au choix.

A la suite des examens de sortie, le conseil de perfectionnement des établissements d'instruction militaire classe les officiers dignes de recevoir le diplôme, en deux catégories. La catégorie d comprend tous ceux qui ont une moyenne supérieure à 13. Ils resteront dans leur arme. La catégorie e est réservée à ceux qui, ayant manifesté le désir d'être admis ultérieurement dans le corps d'État-major, réunissent les quatre conditions suivantes : 1 S'être distingués par leurs travaux pendant leur séjour à l'école; 2° avoir obtenu au moins la cote 14, en moyenne,, sur un maximum de 20; 3° avoir des aptitudes spéciales pour le service d'état-major; 4° être âgés de 32 ans, au plus, le 1er octobre de l'année dans le courant de laquelle ils sortent de l'École de

guerre.

Tout cela est très bien, sauf, semble-t-il, cette subdivision en catégories d et e. Les personnes non averties, de même que les officiers qui n'ont point passé par l'École de guerre, appliquent ainsi cette distinction: catégorie d, les officiers capables, catégorie e, les officiers très capables. Or, rien n'est moins exact. Chaque année, des jeunes gens classés très avantageusement et

réunissant toutes les conditions requises pour être compris dans la catégorie e, refusent d'accepter l'éventualité de se voir versés dans le corps d'État-major, pour une foule de raisons personnelles. Tel officier du génie, par exemple, a dans son arme un avancement très rapide; tel autre, officier de cavalerie, ne s'accommode pas d'une vie dans laquelle le cheval n'est plus qu'un moyen de locomotion lente. Celui-ci préfère, à la vie sédentaire des bureaux, celle de la caserne et aime à façonner les àmes des jeunes soldats; celui-là, marié, cherche à rentrer au plus vite dans sa garnison de province, pour y retrouver ses relations de famille et d'amitié. Tous ces officiers seront classés dans la catégorie d alors que des concurrents parfois de moindre valeur seront portés dans la classe e.

Au sortir de l'École de guerre, le jeune officier ne rentre pas, de suite, dans son régiment d'origine, pour y reprendre le service. Il va faire la connaissance approfondie des armes autres que la sienne, afin d'être à même, en campagne, de remplir, avec à-propos, des fonctions dans les états-majors, et pour puiser, dans le contact intime de nouveaux camarades, des éléments de base à l'esprit de solidarité qui fait la force des armées. Les stages, au nombre de 3 ou 4, se font d'après les indications du tableau suivant :

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Ces dispositions excellentes d'ailleurs laissent place à une observation elle se rapporte aux officiers d'artillerie de forteresse auxquels on eût pu prescrire un quatrième stage, au détachement du génie de leur position fortifiée, et aux officiers du génie, auxquels il eût été bon de faire faire leur troisième stage dans un fort d'Anvers, de Liège ou de Namur.

Un arrêté royal du 26 juin 1910 stipule que, pendant leur stage dans les troupes à cheval, ou lorsqu'ils sont employés dans

(1) Pour les officiers de la catégorie e seulement.

un service d'état-major, les officiers brevetés, qui n'appartiennent pas à une arme montée, sont autorisés à employer un cheval de troupe, et ont droit, de plus, à une indemnité mensuelle de 40 francs. Les artilleurs de forteresse (il y en a deux ou trois chaque année) sont, comme nous l'a fait remarquer un officier de cette arme, lésés par les termes de cette excellente disposition. Seuls, pendant le troisième stage, ils n'ont pas droit à l'indemnité mensuelle qui, somme toute, est une restitution déguisée des frais de bureau élevés que ces officiers ont dû supporter, sans la moindre compensation, pendant leur séjour à l'École de guerre. On n'y a vraisemblablement pas songé, car on n'eût pas regardé à un excédent de dépense de 80 à 120 fr. par mois pour mettre tous les stagiaires sur un pied d'égalité.

Une dernière observation; pourquoi la durée du congé annuel accordé aux adjoints d'État-major pendant les stages ne peutelle dépasser quinze jours, alors que les autres officiers, et souvent des sous-officiers, ont droit à un mois? Ne serait-il pas préférable de prolonger la durée des stages s'il le faut, et d'épargner ces mesures un peu vexatoires à des officiers qui ont eu à cœur de se perfectionner dans l'art de la guerre, pendant trois années de surmenage intellectuel? Autrefois, un seul stage, le premier, était obligatoire; les autres étaient facultatifs. Aujourd'hui les trois stages sont imposés. Il conviendrait, semble-t-il, de tenir compte de cette situation nouvelle en supprimant la restriction du congé annuel.

Pendant leur quatrième stage, le chef d'État-major général de l'armée fait rédiger par les adjoints de la catégorie e des notes et des mémoires sur des questions d'un ordre élevé, rentrant dans la spécialité de l'État-major. Après ces épreuves et l'examen de ces travaux, il désigne au Ministre de la Guerre les officiers dignes d'être promus capitaines d'État-major, ou d'obtenir un avancement exceptionnel dans leur arme. La promotion se fait au mois de septembre de chaque année.

Nous avons résumé, très brièvement, les dispositions qui règlent l'existence de notre pépinière d'officiers d'élite. Bien que nous avions formulé çà et là quelques critiques de détail, personne ne se méprendra sur la valeur et la portée de ces excellentes réformes. Les auteurs des nouveaux arrêtés royaux ont fait preuve des intentions les plus louables et d'une compétence incontestable. Ils ont fourni la preuve qu'à sa tète l'armée belge possède des chefs éclairés, dans lesquels on pourrait, au moment du danger, avoir la pleine confiance qui engendre le succès.

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BIBLIOGRAPHIE

I

EUVRES COMPLÈTES DE CHRISTIAAN HUYGENS, publiées par la Société Hollandaise des Sciences. Tome onzième. Travaux mathématiques, 1645-1651. La Haye. Martinus Nyhoff. 1908. Un vol. in-4° de 367 pages.

EUVRES COMPLÈTES DE CHRISTIAAN HUYGENS, publiées par la Société Hollandaise des Sciences. Tome douzième. Travaux de mathématiques pures, 1652-1656. La Haye. Martinus Nyhoff. 1910. Un vol. in-4° de 297 pages.

I. Le tome onzième des Euvres complètes de Christiaan Huygens, consacré à ses travaux mathématiques des années 1645 à 1651, se divise en quatre parties, précédées chacune d'un avertissement par les éditeurs. Les trois premières sont inédites.

1° Travaux divers de jeunesse. Sous ce titre se trouvent réunies les pièces composées par Huygens en 1645 et 1646. Il avait alors 17 et 18 ans. C'était un jeune homme, presqu'encore un enfant; il importe de ne pas l'oublier. Aussi plusieurs de ces pièces n'ont guère plus d'importance qu'un devoir de très bon élève. Mais cet élève est Christiaan Huygens. Il y a un intérêt véritable à voir comment ses facultés extraordinaires se sont développées et de quelle manière son esprit a été préparé aux travaux plus considérables qui n'allaient pas tarder à suivre. Les devoirs de Huygens publiés ici sont au nombre de quinze, ou plus exactement de quatorze, car l'un d'eux est de la main de Frans Van Schooten et a été composé en vue des études du jeune Christiaan, son élève. Les éditeurs en signalent quatre, comme plus particulièrement remarquables : le n° 6, de catena pendente; le n° 11, quadrature de la parabole et cubature de

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