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imposable des propriétés foncières a été établi en 1860 d'après la moyenne des baux et des actes de vente passés de 1849 à 1858; le revenu net imposable des propriétés non bâties étant immuable, il ne peut être question de le prendre comme symptomatique à l'égard de la situation économique. Pour les propriétés bâties, il en est de même, mais en réalité le montant des droits augmente à raison des nouvelles constructions, reconstructions, agrandissements, etc. Nous pouvons done utiliser les chiffres de la valeur cadastrale des propriétés bâties comme un indice de développement de la propriété bâtie, mais on ne peut rien y trouver en ce qui regarde l'augmentation de la rente du sol. Le droit de patente est établi sur l'exercice habituel de tout commerce, profession, industrie, métier ou débit, sauf les exceptions déterminées par la loi. Cet impôt a pour base le montant proportionné des bénéfices industriels et commerciaux évalués d'après l'importance relative et l'utilité plus ou moins grande des professions et des affaires de chaque contribuable. C'est en ces termes qu'une publication officielle (1) caractérise le droit de patente, mais en réalité le droit est appliqué sans considérer si le contribuable fait ou non des bénéfices; de plus, en pratique, l'assiette du droit de patente est arbitraire et illogique, car il a la prétention d'atteindre les revenus actuels du commerce et de l'industrie au moyen de tableaux dressés en 1819 (2). I importe done de ne pas considérer le montant du droit de patente comme mesurant d'une manière exacte le développement absolu de la richesse en Belgique, mais de le prendre uniquement comme un indice du progrès au sens relatif. Ajoutons que la patente se perçoit, sur les sociétés anonymes et sur les

(1) Exposé de la situation du Royaume de 1876 à 1900

(2) J. Ingenbleek, Impôts directs et indirects sur le revenu. Bruxelles, 1909.

particuliers, sur des bases différentes, ce qui nous a amenés à présenter séparément les deux recettes fiscales (1).

Le statistique des caisses d'épargne a été signalée souvent comme une source à interroger dans le genre de recherches qui nous occupe. En Belgique, cette recherche se trouve facilitée par le fait que la caisse générale d'épargne et de retraite placée sous la garantie de l'Etat centralise une fraction importante des épargnes populaires celles-ci cependant trouvent encore un emploi dans quelques caisses d'épargne particulières et dans de nombreuses sociétés constituées entre petits bourgeois et ouvriers; aucune statistique n'existe en ce qui concerne l'activité de ces derniers groupements, de sorte qu'il faut se borner aux chiffres de la caisse générale d'épargne et de retraite. Parmi ceux-ci il y a lieu d'opérer une double discrimination: il faut d'abord éliminer le montant des dépôts effectués par les administrations publiques; ensuite il convient de n'observer parmi les dépôts des particuliers que ceux inférieurs à une somme de moins de 3000 francs; les réductions d'intérêt en 1891 et en 1902 ont affecté la régularité de la courbe; afin d'éliminer cette influence perturbatrice, nous avons soustrait de nos calculs les deux années qui les suivent immédiatement. Enfin, le nombre des déposants est par lui-même un indice que nous avons cru devoir utiliser à côté de l'augmentation des dépôts.

Nous avons enfin adopté comme dernier indice le cours moyen de la rente belge 3%.

(A suivre).

ARMAND JULIN.

(1) Nous sommes redevables de ces chiffres inédits à la complaisance de M. l'Inspecteur général Renauld, à qui nous adressons ici nos plus vifs remerciements.

ESSAI SUR

LES COUTUMES FAMILIALES

DES

PEUPLADES DU BAS-CONGO

L'objet de cette notice est de grouper les renseignements épars dans les livres et revues sur un chapitre intéressant de l'ethnographie de l'Afrique centrale, d'en constater les lacunes et de stimuler le zèle de ceux qui sont à même de les combler. On n'y trouvera donc qu'une mise au point comparative de nos connaissances actuelles des coutumes familiales des peuplades du Bas-Congo.

Quand nous parlons du Bas-Congo, nous n'entendons point par là nous limiter au cours inférieur du grand fleuve, mais à toute la partie du Congo belge comprise entre le Stanley-Pool et l'embouchure du Congo. Les populations qui l'occupent présentent une certaine unité au point de vue linguistique et on leur donne parfois, mais improprement, le nom de Bafiote.

Notre étude ne comprendra que les Muserongo, les Bakongo, les Babuende, les Basundi, les Kakongo et les Mayombe.

Nous avons divisé notre travail en trois chapitres traitant successivement de l'enfance, des fiançailles et du mariage.

III SÉRJE. T. XIX.

26

I

L'ENFANCE

Une des études les plus complètes et les plus intéressantes que nous possédions sur la vie de l'enfant au Bas-Congo, est due à l'initiative du regrettė R. P. Veys. Après trois ans de séjour au milieu des Bakongo, le R. P. Rédemptoriste commença la publication d'une étude sur les coutumes familiales de cette peuplade. « Ce travail, dit-il, est la mise en œuvre de renseignements recueillis sur place, au cours des travaux de mon ministère. C'est un premier essai destiné à être complété par des observations ultérieures. »

L'auteur se proposait d'étudier successivement la vie domestique, familiale et sociale du Bakongo. L'enfance du Congolais retient d'abord son attention. Ses observations se rapportent spécialement aux indigènes des environs de la mission de Tumba. La mort vint surprendre le regretté missionnaire au milieu de ses travaux, et, de l'étude annoncée, nous ne possédons que la première partie (1).

La naissance du Bakongo ne semble point donner lieu à de véritables cérémonies, mais les superstitions qui rempliront sa vie entière le prennent dès le berceau. Les premières formalités auxquelles il est soumis sont celles de l'imposition d'un nom. On en charge un homme quelconque du village; ce parrain improvisé s'appelle Lema. Il se rend dans la case où l'enfant vient de naître, portant un cruchon de vin de palme et

(1) Veys, MOUVEMENT ANTIESCLAVAGISTE, XV (1903), pp. 33-39, 91-97, 181186: Mœurs et coutumes congolaises. pp. 92-94; reproduit dans: MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE, XX (1903), pp. 110-112 et dans LE CONGO, II (1905), pp. 110111, 125 et 126, 135 et 136,

une poule ou un coq. Il prend l'enfant par la main et lui donne un nom quelconque, choisi le plus souvent parmi ceux d'objets inanimés, de plantes, d'animaux. Ainsi un garçon s'appellera Mvindu (saletė), Tadi (pierre), Kiula (crapaud), Ngandu (crocodile), etc.; une fille Nkenge (fourmi) (1), Nsoko (foie), Kindoki (maléfice), Mafuta (graisse), Nkandi (coconote), etc. Il arrive même que le Lema prononce une sentence en prenant la main de l'enfant qui s'appellera Mbwa Munzila (le chien est sur le chemin), Pwa munzo (la mort est dans la maison), etc.

Si l'enfant naît la nuit, on s'abstient de déranger les connaissances et c'est la mère qui, dès les premières lueurs du jour, donne un nom au nouveau-né. Ce nom toutefois n'est point définitif; le Lema viendra lui en imposer un nouveau dans le cours de la journée.

Un mois environ après sa naissance, l'enfant est soumis à une cérémonie que préside le féticheur. Cette cérémonie, considérée par le R. P. Veys comme une grossière imitation du baptême, s'appelle le Tombola muana (l'élévation de l'enfant). Le féticheur, nganga a biteke, accompagné de la famille, se rend à la hutte où se trouvent la mère et l'enfant. Après avoir attaché au-dessus de la porte quatre feuilles d'une plante nommée Nsoko, il entre, asperge la mère et l'enfant avec de l'eau dans laquelle on a fait bouillir une espèce d'épinard dit Lemba-lemba (2). En même temps, le

(1) Le R. P. Struyf nous signale à propos de ce nom que nkenge signifie bien « fourmi-lion » mais que ce n'est pas le nom de cet animal qu'on donne à certaines filles. Voici quelle serait l'origine de Nkenge. La semaine congolaise se compose de quatre jours: Nkandu, Konso, Nkenge, Nsona. Les filles naissant ces deux derniers jours s'appellent presque toujours Nkenge ou Nsona.

(2) Lemba-lemba. Brillantaisia alata T. And. ACANTHACÉES. Lemba (adoucir, garantir du sortilège): la plante porte au calme. Plante fétiche, plantée dans les villages, aux endroits où l'on juge les palabres. Elle aurait la vertu de porter au calme et de forcer les palabreurs à arranger les différends sans se fàcher; si l'un d'eux se fàchait, on l'expulserait aussitôt. Ses feuilles

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