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motrices, et produire des mouvements qui seuls doivent être considérés comme des mouvements volontaires » (1).

Les neurones des zones d'association, sur lesquels s'exerce l'influence directe de la volonté, pour la production des mouvements du langage, constituent le premier élément de la voie de transmission. Le second a son siège dans les sphères sensorielles : c'est la cellule pyramidale, dont le prolongement corticifuge, après avoir traversé le centre ovale et la capsule interne, descend plus ou moins profondément vers les noyaux gris inférieurs. Cet élément peut être le dernier des éléments totalement centraux de la voie de transmission. S'il se termine, en effet, dans la corne grise antérieure de la moelle, d'ailleurs à n'importe quel niveau, il entre là en relation avec les prolongements cellulipètes d'un dernier neurone, qui est bien un neurone central, de par ces prolongements, de par son corps cellulaire lui-même, et une partie de son prolongement cellulifuge; mais celui-ci, après un court trajet, sort de la moelle, et prend part à la formation d'un nerf périphérique. Ce neurone, en partie périphérique et en partie central, dont le corps cellulaire siège dans la corne grise antérieure de la moelle épinière, ou dans les centres gris équivalents des niveaux supérieurs du névraxe, existe toujours, que la cellule pyramidale s'articule avec lui directement (voie motrice principale) ou par l'intermédiaire d'autres éléments (voie motrice secondaire). Et c'est ce neurone qui est le dernier constituant nerveux de la voie de transmission.

La cellule musculaire complète cette voie.

Quand tous ces éléments existent à l'état normal, anatomiquement et physiologiquement, l'enfant est à même d'exécuter tous les mouvements de l'écriture et

(1) Van Gehuchten, op. cit., p. 778.

de la phonation; il est désormais, ou peut être désormais en possession de la fonction du langage.

Ces données ne sont point arbitraires.

Les méthodes histologiques qui révèlent l'existence, dans les diverses régions corticales ou profondes de l'encéphale, de cellules nerveuses de types différents, et qui permettent de poursuivre, sur un trajet plus ou moins long, les prolongements de ces cellules, ne disent rien, il est vrai, de leur rôle psycho-physiologique. Mais la neurologie n'en est pas réduite à ces seules méthodes. Elle peut s'aider de l'observation clinique, et celle-ci lui a rendu, en effet, depuis quelques années, de très importants services, pour la recherche des zones physiologiques et psychiques du cerveau. Nous reviendrons d'ailleurs sur cette question à propos des controverses récentes sur les localisations cérébrales.

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Les troubles dont nous avons à parler, très sommairement d'ailleurs, sont compris sous le nom général d'aphasies.

Celui-là seul, à parler en rigueur de termes, est aphasique, qui a perdu la faculté d'exprimer sa pensée par des mots parlés. Etymologiquement, cette expression ne désigne que cela (1), et Trousseau n'avait probablement pas l'intention de lui faire dire autre chose, quand il l'introduisit, le premier, dans le vocabulaire pathologique. Il peut d'ailleurs, très légitimement, désigner les diverses modalités du trouble dont il s'agit : privation absolue, simple affaiblissement ou perversion

(1) Aphasie a privatif, qdois, parole.

de la faculté d'exprimer sa pensée au moyen du langage articulé.

Mais l'usage a détourné le terme de son sens naturel. Il signifie actuellement « le défaut d'adaptation du mot à l'idée », quelle que soit, d'ailleurs, la nature de ce défaut d'adaptation. Ainsi, quelqu'un qui a une idée, qui connaît le mot exact qui l'exprime, qui prononce ce mot, qui l'entend et le comprend quand il l'entend prononcer par d'autres, mais qui, bien que n'étant pas paralysé, est incapable d'écrire ce mot, celui-là pré sente un défaut d'adaptation du mot écrit à l'idée que représente ce mot : il est aphasique. On avait trouvé un terme précis pour désigner ce cas pathologique : on disait que le sujet présentait de l'agraphie, de a pri

vatif et rpάeiv, écrire. Malheureusement Charcot est intervenu, il a parlé de l'aphasie de la main, et on se croit tenu de signaler, tout au moins, cette expression figurée.

Il est inutile de protester, après tant d'autres, qui font ressortir l'impropriété du terme, puis, cela fait, se croient quittes envers leur conscience scientifique et se résignent à parler, comme tout le monde, le langage défectueux qu'ils condamnent.

Nous dirons brièvement ici ce que l'on entend, en général, par aphasie et par agraphie.

Nous sommes tous, quand nous venons au monde, des aphasiques et des agraphiques naturels.

A mesure que les différentes régions de notre encéphale arrivent à maturité, la fonction du langage s'ébauche, se perfectionne, se parfait, et selon les étapes que nous parcourons ainsi, dans notre développement anatomo-physiologique, nous présentons, embryogéniquement, la reproduction plus ou moins exacte des differents cas d'aphasie et d'agraphie pathologiques. L'enfant, par exemple, dont certains centres sont déjà suffisamment développés pour qu'il puisse répéter les

mots entendus, sans qu'il en comprenne encore la signification, est semblable à l'aphasique adulte atteint de surdité verbale. Mais le développement embryogénique normal se fait suivant une marche progressive régulière, en sorte que ce qui pourrait être appelé, chez l'enfant, troubles du langage, ne présente jamais la variété des déficits pathologiques qui sont, chez l'adulte, à la merci des influences accidentelles les plus inattendues. On conçoit, d'ailleurs, en songeant au nombre considérable d'éléments qui doivent intervenir dans l'exercice normal de la fonction du langage, qu'on doit avoir affaire, cliniquement, à des perturbations de cette fonction, très nombreuses et souvent fort compliquées. Mais nous entendons laisser ici de côté tous les troubles d'origine périphérique, et même sous-corticale, pour nous en tenir à ceux qui relèvent d'une lésion quelconque siégeant dans les zones spéciales de l'écorce cérébrale.

Nous n'insisterons pas sur le fait, pourtant si singulier, de la localisation de ces zones dans un seul hémisphère, le gauche chez les droitiers, le droit chez les gauchers.

Cette localisation, d'ailleurs, n'est spéciale que pour les zones dites d'association. Les zones de projection sont bilatérales. C'est dans ces zones que se trouvent. les sphères sensorielles, et ces sphères sensorielles constituent le premier relais cortical des voies parties des organes des sens, ou, si l'on veut, le point d'aboutissement des voies nerveuses chargées de porter jusqu'à l'écorce cérébrale les ébranlements partis normalement des organes sensoriels. Nous avons dit déjà que ces sphères sensorielles, dans chacun des deux hémisphères, étaient localisées, pour la voie visuelle, dans une région du lobe occipital, et pour la voie auditive, dans une région du lobe temporal, dont la délimitation

stricte est nécessairement assez difficile à établir (1). On pourrait se demander à quoi peut bien servir la bilatéralité cérébrale des sphères de projection où aboutit l'ébranlement venu des organes des sens, et où nous prenons conscience de cet ébranlement, si les autres centres corticaux du langage sont localisés dans un seul hémisphère. Et il est vrai, en effet, qu'on ne voit pas trop, au premier abord, quelle utilité il y a, par exemple, pour un droitier, d'avoir des sphères sensorielles à droite, puisqu'il en a déjà à gauche, et que ces sphères sensorielles gauches sont en relation avec des centres du langage, qui sont précisément localisés de ce côté. On ne peut pas invoquer la raison de suppléance, en cas de lésion des sphères sensorielles gauches. Il est bien vrai que les sphères sensorielles droites sont en relation avec l'hémisphère gauche par l'intermédiaire des fibres commissurales qui passent par le corps calleux; mais ces fibres aboutissent précisément dans les sphères sensorielles gauches, et sont, par conséquent, en cas de lésion, mises hors de service, en même temps que les éléments propres de ces sphères. Il ne faut pourtant pas oublier que les sphères sensorielles sont le point de départ des fibres de projection, et que c'est par le moyen de ces fibres que s'accomplissent les actions musculaires unilatérales ou bilatérales, nécessitées par l'écriture et la phonation.

Cette question de la bilatéralité corticale des sphères de projection n'interviendra pas, d'ailleurs, dans l'exposé que nous allons faire des principaux troubles du langage.

Il est tout naturel de classer ces troubles en se basant

(1) Nous ne parlerons que des fonctions visuelles et auditives, parce que ce sont les seules dont le fonctionne.nent soit essentiel dans l'acquisition et l'exercice de la fonction du langage, et que nous entendons laisser de côté ce qui regarde l'éducation de cette fonction chez les aveugles-nés et les sourds.

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