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plaque photographique, malgré des poses prolongées, n'enregistre plus que de rares étoiles; si bien que, selon toute probabilité, il n'en existe plus au delà. En existât-il d'autres, cela ne prouverait rien; il faut toujours que, un peu plus ou un peu moins loin, se rencontre la limite.

Toutes contingences sont finies. Dieu seul est infini.

L'auteur fait ressortir cette vérité autant par raisonnement direct qu'en s'appuyant sur les travaux de savants comme Tannery, Isaac Roberts, Miss Clarke, Newcomb.

Nous avouons toutefois goûter moins le raisonnement de Miss Clarke, d'après lequel, si l'on suppose les étoiles innombrables, il en résulterait une somme de radiations sans limites, par laquelle l'obscurité serait bannie des cieux. Car, des millions d'étoiles existantes, quelques milliers seulement fournissent une lumière appréciable à nos yeux; au delà des millions visibles à l'aide des lunettes et des télescopes, il en est qui n'impressionnent que la plaque photographique ; il pourrait done y avoir encore au delà, des étoiles dont la lumière ne parviendrait pas jusqu'à nous et ne produisant donc pas cette illumination générale par laquelle l'obscurité serait bannie des cieux ».

Mais ce n'est là qu'un détail sans importance. Que l'univers ait commencé, qu'il doive finir, qu'il soit limité dans son immensurable immensité, c'est ce que la science elle-même démontre à quiconque veut se servir de ses yeux pour voir.

Revenons à l'objet même de cet article : le lieu de l'espace où nous sommes serait donc au voisinage du centre de l'univers. Mais il est constaté que le Soleil ne demeure pas en place et qu'il se dirige avec une extrême rapidité (19 kilomètres par seconde), nous et pareillement avec lui, vers un point appelé apex, non loin de l'étoile Véga. Ainsi depuis des millions d'années qu'il circule autour de son seigneur et maître, notre globe n'a jamais repassé par le même lieu. Toutes les étoiles sont pareillement en mouvement. Où cela nous conduit-il? Où allons-nous, par conséquent ?

La recherche d'une réponse satisfaisante à cette question, dernier terme de la « quadrilogie », sera l'objet d'une prochaine publication de l'infatigable astronome vulgarisateur.

C. DE KIRWAN.

ΧΙ

L'ASSAUT DU PÔLE SUD, par l'abbé TH. MOREUX, Directeur de l'Observatoire de Bourges, in-12 de 223 p. — Paris, Jouve, 1911.

Nos lecteurs n'ont pas oublié les deux importants articles que M. l'abbé Moreux a publiés, sous ce titre, dans les livraisons d'avril et de juillet 1910 de ce recueil. Nous n'avons donc pas à leur en donner l'analyse; mais il est intéressant de leur signaler les améliorations que les exposés de l'auteur ont subi sous cette nouvelle forme.

Une introduction d'une vingtaine de pages y a été ajoutée sous cette rubrique : « Chapitre 1: Pourquoi aller aux pôles », dans laquelle l'auteur fait ressortir l'importance d'une connaissance complète de la topographie et de l'hydrographie polaires, pour arriver à une détermination rigoureuse de la forme exacte du sphéroïde terrestre, et le concours précieux qu'elle apporterait à presque toutes les sciences.

L'avantage très appréciable de cette reproduction est sa répartition du texte en chapitres, au nombre de XVII, munis chacun d'un titre indiquant la portion du sujet qui y est traité. Une telle disposition aide à fixer l'attention en même temps qu'elle la repose, et ajoute au charme de la lecture.

Enfin un grand nombre de gravures traçant la carte du Pôle sud à différentes époques et des vues obtenues par le Dr Jean Charcot, durant la dernière expédition du Pourquoi pas ? achèvent de donner à cet élégant volume une valeur de nouveauté que tout lecteur appréciera.

XII

CH. DE KIRWAN.

ŒUVRES CHOISIES D'ÉMILE CHEYSSON, tome I. Un vol. in-8o de VIII-319 pages, avec un portrait en héliogravure. Arthur Rousseau, éditeur, 1911.

Paris,

Nul n'a eu plus d'activité intellectuelle que Cheysson, mais nul aussi ne s'est plus dépensé de tous côtés; aussi n'a-t-il jamais trouvé le temps de condenser en livres son œuvre écrite,

dont la bibliographie comprend 546 numéros. Le dernier de ces numéros, du reste, est un livre, mais un livre posthume, un recueil de poésies, car ce sociologue et cet ingénieur, qui publiquement s'était borné à donner quelques pièces de vers à l'Académie de Reims, au début de sa carrière (1869), avait continué à versifier suffisamment pour qu'on ait pu publier un recueil de 275 pages.

Aussitôt après sa mort (7 février 1910), quelques amis songèrent à publier un choix des écrits de Cheysson et ouvrirent à cet effet une souscription, mais avec la pensée, annoncée dès le début, d'en consacrer le reliquat à la fondation d'un prix, périodiquement distribué, conformément aux idées qu'il avait fait prévaloir lui-même quand, en des circonstances semblables, il s'était agi d'honorer la mémoire de son ami Georges Picot.

Cette souscription réussit pleinement; mais, fidèles à la pensée première, les organisateurs décidèrent de ne publier que deux volumes d'assez modestes dimensions. Le premier, dont nous allons parler, comprend, avec une brève introduction signée des initiales de M. de Foville, une notice biographique, une bibliographie des œuvres de Cheysson, puis, occupant les deux tiers du volume, « quelques opuscules où c'est tantôt l'ingénieur qui parle, tantôt le statisticien, tantôt le monographe, élève et continuateur de Le Play ». « Dans le second volume, dit M. de Foville, c'est surtout la science sociale et l'amour du prochain qui se donnent carrière. >>

La notice biographique n'est pas signée, mais M. de Foville nous apprend que c'est grâce à M. Frantz Funck-Brentano que les notes autobiographiques laissées par Cheysson ont pu être mises au point et complétées.

Cette notice est divisée en quatre parties, consacrées à la carrière de l'ingénieur, à l'action scientifique, à l'action sociale et aux dernières années.

Né à Nimes le 18 mai 1836, Cheysson entra à l'École Polytechnique en 1854 et à celle des Ponts et Chaussées en 1856; pendant sa mission de deuxième année, au Havre, il fit substituer un radier courbe au radier plat, prévu pour la grande écluse des transatlantiques, de 30,50 de largeur. Sa première résidence fut Reims (1859-1864), où il fut chargé d'un service. de voirie, d'améliorations agricoles et de navigation. Ce qu'il y a à relever particulièrement dans cette première période, c'est l'exécution improvisée, au moyen d'ateliers composés de tisserands réduits au chômage par la guerre américaine de Sécession,

de l'infrastructure du chemin de fer de Reims au Camp de Châlons, ligne de 30 kilomètres de longueur qui fut plus tard incorporée dans celle de Reims à Metz. Malgré l'absence de mouvements de terrain importants (en dehors de la profonde tranchée de la Housse aux portes de Reims), le prix de revient kilométrique de 20.000 francs est exceptionnellement bas, et le jeune ingénieur mérita pleinement les félicitations du Conseil général des Ponts et Chaussées et du ministre des Travaux publics.

En 1864, Le Play, qui recrutait son personnel pour l'organisation de l'Exposition de 1867, enròla Cheysson pour l'attacher au service des machines, dont il ne tarda pas à le nommer directeur. Cette collaboration avec Le Play exerça une influence décisive sur l'orientation de la vie de Cheysson. Notons qu'à ses fonctions de directeur du service des machines vint s'ajouter celle de directeur du contentieux. Il fut décoré de la Légion d'honneur lors de la cérémonie de la distribution des récompenses.

Après la clôture de l'Exposition, il fut chargé de la démolition des bâtiments et de la remise en état du Champ-de-Mars; d'autre part, à partir de 1868, il fut attaché au secrétariat des ANNALES DES PONTS ET CHAUSSÉES, à la navigation de la Marne et au contrôle du chemin de fer de ceinture; en outre, il créa à l'École des Ponts et Chaussées le cours de Littérature administrative, qui ne devait pas survivre à la guerre de 1870.

Pendant le siège de Paris, Cheysson fut chargé du service des moulins, et nous aurons à revenir sur ce sujet à l'occasion d'une conférence reproduite dans le premier volume. Le succès qu'il obtint, notamment dans le règlement des comptes, le fit attacher comme secrétaire-rapporteur à la commission chargée de liquider les opérations de la Commission d'armement.

Aussitôt achevée la liquidation du service des moulins (août 1871), Cheysson entra comme directeur à l'établissement du Creusot. C'est là qu'il put mesurer l'influence décisive de la femme sur les destinées de la famille et qu'il puisa ses convictions sur la nécessité de la formation ménagère et sociale de la femme, ainsi que de sa protection légale contre la séduction et de son maintien au foyer domestique. C'est là aussi qu'il comprit toute l'importance de l'habitation.

Intimement associé à l'œuvre d'Eugène Schneider, Cheysson fut douloureusement frappé par la retraite que dut prendre le grand patron; en outre, la santé de sa première femme ne pou

vait supporter le séjour au Creusot. Aussi donna-t-il sa démission en 1874.

Redevenu simple ingénieur ordinaire, il fut envoyé à Vernon où il était attaché au service de la navigation de la Seine; il s'y distingua par quelques dispositifs ingénieux (échelle à poissons, manoeuvre des aiguilles de grande hauteur). Puis il eut à dresser, sous la direction de de Lagrené, le projet d'amélioration de la Seine entre Paris et Rouen, avec mouillage de 3,20. En 1876, il fut appelé à Paris, sans quitter le service de la navigation de la Seine; mais, dès l'année suivante, il entrait au ministère comme chef de la statistique et de l'économie générale des travaux publics; promu ingénieur en chef le 9 novembre 1877, il fut appelé par M. de Freycinet à la Direction des cartes et plans qu'il conserva jusqu'en 1884. Comme du cours de Littérature administrative, il fut l'unique titulaire de cette direction, mais il y fit preuve d'une grande activité : il fit reprendre le travail du Nivellement général de la France, l'ancienne œuvre de Bourdaloue étant dépassée dans les autres pays au point de vue de la précision; il poursuivit la création d'une carte de France au 200 000, celle du ministère de la Guerre n'existant pas encore. Les résultats obtenus furent très remarquables; mais, après la suppression de la direction, en 1884, le travail, remis à l'École des Ponts et Chaussées, ne marcha plus que lentement, et cette carte est restée inconnue du public, faute d'un éditeur en vain réclamé par Cheysson. Celui-ci avait aussi fait entreprendre la publication des tableaux statistiques, dits A et B, des cours d'eau non navigables ni flottables, mais, le service de ces cours d'eau ayant été transféré au ministère de l'Agriculture, le travail fut arrêté. Cheysson organisa aussi un atelier destiné à l'application des procédés de reproduction rapide et fonda un BULLETIN MENSUEL DE LÉGISLATION COMPARÉE DU MINISTÈRE DES TRAVAUX PUBLICS et un Album de statistique graphique. L'atelier et l'album ont survécu à la direction et ont été confiés à l'École des Ponts et Chaussées; mais le BULLETIN disparut en 1887.

Quand il ne fut plus directeur des Cartes et plans, Cheysson donna une nouvelle orientation à sa vie, tout en franchissant les derniers échelons de la hiérarchie il fut nommé inspecteur général de deuxième classe en 1890 et inspecteur de première classe en 1898; mais il ne fit plus que faire partie de commissions il présida celle du Nivellement général de la France et la sous-commission du travail du personnel des chemins de fer. Il fut en outre délégué à divers congrès internationaux et professa à l'École des Mines un cours sur lequel nous reviendrons.

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