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et rien n'autorise à affirmer que les mêmes phénomènes n'auraient pu se subordonner à une tout autre façon de voir. Néanmoins Ostwald reconnaît que l'on peut penser un monde où les faits éprouvés ne comporteraient généralement pas d'éléments concordants, si bien que la prévision y serait impossible, même pour un être doué de souvenir : ceci oblige à reconnaître des facteurs indépendants de nous ou éléments objectifs, dans notre connaissance du monde.

Toute science s'est formée grâce à l'induction par inférence, et c'est à tort qu'on parle d'une méthode déductive qui, de propositions universellement valables, conduirait à des conclusions universellement valables par une méthode de raisonnement universellement valable.

L'exemple des géométries non-euclidiennes donne à Ostwald assez beau jeu pour montrer que des propositions longtemps jugées comme universellement valables n'ont qu'une valeur empirique. D'autre part, le syllogisme classique :

Tous les hommes sont mortels.

Caïus est un homme.

Donc Caïus est mortel.

lui permet de dire que ce n'est qu'un exemple d'induction incomplète. Mais on ne voit nulle part qu'il discute la validité absolue de déductions partant de propositions posées comme simples points de départ, la valeur des conclusions n'ayant pas d'autre prétention que de posséder exactement la même valeur que les prémisses. Il est vrai que, pour lui, il ne s'agit plus là que d'un jeu et qu'il dédaigne de perdre son temps à de telles vanités. Cependant, comme auxiliaire de l'induction, la déduction joue un rôle dont il reconnait l'intérêt et il aurait été bon qu'il discutat la valeur logique de cette déduction; d'autre part, les cas idéaux dont il parle engendrent une science dont il devrait discuter la cohérence absolue.

Notons que l'arithmétique lui donne l'occasion d'affirmer de nouveau ses principes. A propos de la formation de la série des nombres naturels, il dit : « L'expérience enseigne que jamais il ne s'est présenté d'obstacle à la formation de types toujours nouveaux de ce genre, par l'addition continue des termes. Aussi peut-on considérer comme illimitée ou indéfinie l'opération par laquelle on forme cette sorte de classe ». D'autre part, à l'occasion des développements pris par la science des nombres, il note que ce travail se poursuit sans but technique spécial, mais

a pourtant une importance pratique considérable parce qu'il pose une fois pour toutes et permet d'appliquer immédiatement toutes les possibilités qui se rapportent à la mise en séries et à la division des choses susceptibles d'être comptées.

Logique avec lui-même, Ostwald constate que le déterminisme n'est pas démontré. Il est donc possible que le libre arbitre existe; comme du reste, dans l'hypothèse inverse, le monde garde pratiquement une indétermination partielle pour l'être humain, l'une et l'autre hypothèses conduisent au même résultat pratique à savoir que nous devons nous comporter par rapport à lui comme s'il n'était qu'en partie déterminé. Les deux théories, aboutissant aux mêmes conclusions pratiques, ne diffèrent que formellement et extérieurement.

Ce rapide aperçu permet d'apprécier l'essentiel de la philosophie des sciences d'Ostwald. Dans la partie plus particulièrement scientifique du volume, on trouve naturellement quelques aperçus sur sa théorie de l'énergie; mais, comme il y a consacré un volume spécial (1), il ne semble pas y avoir lieu d'en parler ici.

XIV

G. LECHALAS.

-

PHILOSOPHIE ET SCIENCE DE LA

PARERGA ET PARALIPOMENA. NATURE, par ARTHUR SCHOPENHAUER. Traduction par AUGUSTE DIETRICH. Un vol. in-18 de la Bibliothèque de Philosophie contemporaine, 195 pages. Paris, Alcan, 1911.

M. Dietrich a entrepris de donner une traduction francaise des Parerga et Paralipomena de Schopenhauer, mais en les décomposant en une série de petits volumes, dans chacun desquels il groupe des fragments traitant de sujets plus ou moins voisins. C'est ainsi que le sixième volume publié (il y en aura huit) a pour titre spécial : Philosophie et science de la nature (2). Ce mode de publication a soulevé des critiques dans la discussion desquelles nous n'entrerons pas ; mais nous regrettons que

(1) L'Énergie, un volume de la Nouvelle collection scientifique publiée par Alean. Traduction Philippi.

(2) Ce titre explique que nous parlions ici de ce volume sans avoir parlé des précédents, consacrés à la morale et à l'esthétique.

M. l'abbé Pacheu, la suppression de quelques notes, dont le caractère trop personnel tranche désagréablement sur la tenue plus discrète et plus objective du texte.

J. MARECHAL, S. J.

XXI

L'APOSTOLATO DEL P. MATTEO RICCI D. C. D. G. IN CINA SECONDO I SUOI SCRITTI INEDITI. Lettura del P. Pietro Tacchi Venturi D. M. C. tenuta all'Academia di Religione cattolica in Roma, il 12 di maggio 1910. Seconda edizione. Roma. Civilta cattolica, 1910. Un vol. in-8° de 49 pages et un portrait de Mathieu Ricci, hors texte.

Cette conférence sur Mathieu Ricci en Chine, d'après ses écrits inédits, faite à Rome, le 10 mai 1910, par le P. Tacchi Venturi, S. J., à l'occasion du trois centième anniversaire de la mort de Ricci, est une véritable biographie de l'immortel mathématicien missionnaire. Le ton du narrateur est naturellement celui du discours; disons-même, celui du discours visant sans détours à l'éloge. N'importe. L'inconvénient, au point de vue de l'histoire, est moindre, en réalité, qu'on ne serait au premier moment en droit de la craindre; car, contrairement aux traditions en usage dans les circonstances analogues, le discours du P. Tacchi Venturi est enrichi de notes justificatives nombreuses, parfois fort étendues, tirées des manuscrits inédits de son héros. Elles donnent à son petit volume son principal intérêt.

Nous ne connaîtrons bien l'illustre fondateur des missions de la Chine, que quand nous posséderons l'édition de ses Euvres complètes. Celle-ci comprendra, comme pièces principales, la correspondance de Ricci, et un commentaire sur les affaires de Chine, largement mis jadis à contribution par le P. Nicolas Trigault (1). Si nous sommes exactement informés, le travail du P. Tacchi Venturi est très avancé. En attendant de le présenter aux lecteurs de la REVUE, je leur signale volontiers la notice actuelle, comme la meilleure qui ait été écrite sur Mathieu Ricci. H. BOSMANS, S. J.

(1) De Christiana Expeditione Apud Sinas, suscepta ab Societate Jesu, ex P. Matthaei Ricci ejusdem Societatis commentariis, Libri V... Auctore P. Nicolao Trigautio Belga, ex eadem Societate. Augustae Vind., apud Christoph. Mangium, MDCXV. L'ouvrage a eu de nombreuses rééditions et traductions.

REVUE

DES RECUEILS PÉRIODIQUES

BIOLOGIE

La communication suivante, présentée par M. Arm. Gautier, le chimiste bien connu, à la séance de l'Académie des Sciences du 11 septembre dernier, ouvre des vues d'intérêt général et très actuel sur le mécanisme de la variation organique. Aucune des causalités invoquées n'était d'ailleurs ignorée, et, mème, des conceptions analogues, purement théoriques encore, s'étaient déjà fait jour. L'intérêt spécial de la présente note de M. A. Gautier réside dans une coordination très suggestive des résultats de recherches antérieures, parmi lesquelles il convient sans doute de ranger à bonne place les travaux de M. Gautier luimème sur la différenciation chimique interraciale ou interspécifique de certains produits organiques. De la synthèse, forcément un peu vague, dont on va lire l'esquisse, pourront naître des travaux de controle; car la généralisation tentée par M. Gautier a ceci de bon qu'elle donne prise à l'expérimentation et peut éclairer les méritoires tâtonnements auxquels se livre, depuis quelques années déjà, la biologie. Le principe- unanimement accepté du reste-d'une dépendance, au moins partielle, de la morphologie au regard du chimisme organique se trouve précisé d'une manière plausible, sans qu'on puisse dire toutefois que sa portée exacte soit d'ores et déjà délimitée, fût-ce par hypothèse. On remarquera aussi que l'expression «coalescence des plasmas » prend finalement, sous la plume de M. Gautier, une signification fort large, pour ne pas dire fort làche: le plasma dont l'accession, ou éventuellement la soustraction, détermine la variation chimique morphogène d'un être vivant, peut être, non seulement

un plasma germinatif ou somatique, mais une toxine bactérienne, une zymase, une hormone, ... donc probablement aussi, le cas échéant, un catalyseur inorganique, une combinaison métallique, bref un modificateur chimique quelconque. L'hypothèse générale reviendrait alors à l'affirmation, difficilement contestable, de l'intervention nécessaire de facteurs chimiques, affectant le plasma vivant, dans l'établissement de toute variété transmissible. Encore, M. A. Gautier ne précise-t-il pas, en fonction de son hypothèse, les conditions dans lesquelles la variation somatique individuelle deviendrait héréditaire. Or on sait à quel point ce problème tatillon a causé d'ennuis aux biologistes contemporains.

La note de M. A. Gautier ne résout donc pas, même hypothétiquement, les principaux problème en litige, mais elle fait entrevoir, en l'éclairant de clartés encourageantes, une voie de recherches d'où sortira peut-être leur solution. Ce mérite n'est pas banal, et on l'amoindrirait à vouloir l'exagérer. I justifie amplement, croyons-nous, la publication intégrale que nous faisons ici de cette très intéressante communication :

Sur les mécanismes de la variation des races et les transformations moléculaires qui accompagnent ces variations. Quoique les principes de l'adaptation au milieu et de la sélection naturelle paraissent à de bons esprits pouvoir expliquer la variation des êtres vivants et, au besoin, la formation lente et continue d'espèces nouvelles, les théories de Lamarck et de Darwin ne donnent point la raison des brusques modifications, en apparence spontanées, que l'on remarque assez souvent chez les plantes et les animaux quand on les observe en nombre suffisant.

Je voudrais montrer d'abord que ces variations qui apparaissent tout à coup sont l'origine principale des races et qu'elles peuvent être rapportées à deux causes prépondérantes, sinon exclusives 1° l'action d'un plasma fécondateur étranger sur l'ovule végétal ou animal; 2° la symbiose de plasmas végétatifs appartenant à des races, quelquefois à des espèces différentes, plasmas aptes à entrer en coalescence, c'est-à-dire à croître et à fonctionner en union intime avec les plasmas qu'ils modifient. A. C'est de mes études sur la composition chimique, la constitution et la variation des pigments des diverses sortes de vignes que sont nées mes premières conceptions sur un sujet qui n'entre pas, en apparence, dans le cadre habituel de mes

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