Sayfadaki görseller
PDF
ePub

différents, ce que la pollinisation ne saurait réaliser. La pollinisation de la Tomate (genre Lycopersicum) par le Piment (genre Capsicum) ne peut réussir, alors qu'on obtient la coalescence modificatrice de leurs deux plasmas grâce à la greffe. Celle qu'a réalisée L. Daniel entre Vernonia (Composées) et Xanthium (Ambrosiacées) amène aussi des variations qu'on ne saurait produire par une fécondation impossible entre familles ou genres différents.

Bien plus, le plasma excitateur de la modification de l'être peut être apporté par des insectes, des microbes, quelquefois par des mycéliums de champignons agissant sur les parties souterraines de la plante (Marin Molliard).

Voici quelques exemples de ces faits imprévus, réalisables en raison sans doute d'une mystérieuse analogie, qui nous échappe encore, entre les plasmas de l'être modifiable et l'excitateur.

Je rapportais, dans mon premier Mémoire de 1886, que sur un Rosier à sépales glabres, un rameau à roses mousseuses apparut un jour au Jardin du Luxembourg à Paris, il y a une cinquantaine d'années. En examinant ce rameau anormal, on trouva (et l'on trouve toujours sur cette variété) que la branche aberrante portait un certain nombre de bédégars à surface mousseuse produits par la piqûre d'un Cynips qui communique au Rosier qui le nourrit et à la galle où il enferme sa larve, la propriété de produire les excroissances moussues qui caractérisent cette variété.

Sur certains pieds de Menthe poivrée (Mentha piperata), on voit des rameaux où l'inflorescence prend la disposition de celle d'un genre voisin, le Basilic (Ocymum basilicum). Ces rameaux, dits basiliques, produisent une essence d'odeur particulière et dextrogyre, contrairement à l'essence lévogyre et d'odeur poivrée que fournit le reste de la plante. Or MM. Charabot et Ebray ont établi, en 1898, que cette variation si profonde de la Menthe poivrée est toujours due à la piqûre d'un insecte (1).

D'après M. Marin Molliard, les fleurs de Matricaria inodora, sous l'influence du Peronospora raddii, prennent l'aspect des fleurs doubles de Radiées.

D'après les observations de Meehan, rapportées par A. Giard, les Liatris et les Vernonia, lorsque leurs racines sont atteintes par le mycelium d'un champignon, deviennent rameux, paniculés, à tiges fasciées. Leurs anthères restent infécondes, le

(1) BULL. SOC. CHIM., 3a série, t. XIX, p. 119.

pistil est respecté; d'hermaphrodites, ces plantes se transforment en unisexuées.

Ne semble-t-il pas qu'on doive invoquer ici l'influence d'un virus ou d'une zymase étrangère venant (comme dans le cas du virus vaccinal ou typhique) modifier les plasmas de la plante et son fonctionnement ?

Quelquefois, au contraire, c'est l'une des zymases naturelles nécessaires au développement normal et progressif de l'individu qui, venant à faire défaut, paraît occasionner la variation, comme il advient chez l'homme dans le cas de myxœdème ou lorsque, non encore adulte, on le prive des glandes génitales. Ainsi sans doute doit s'expliquer l'influence des graves mutilations, signalée à plusieurs reprises par M. L. Blaringhem, dans l'apparition d'espèces nouvelles (1). En sectionnant la tige du Maïs au ras du sol, au moment où le panicule mâle va se développer, le Maïs dit de Pensylvanie se change en Zea Mays pseudo-androgyna, espèce nouvelle apte à se transmettre par semis.

Sans doute ces modifications profondes, subites, de la race et et de l'espèce ne sont pas toujours transmissibles par graines, comme celle du Chou greffé d'Alliaire, des Enothera ou du Maïs, mais elles échappent toutes aux lois de l'adaptation lente et successive, et ne frappent qu'un petit nombre d'individus. sur des milliers soumis aux mêmes conditions extérieures.

D. Nous concluons que c'est par la coalescence des plasmas vivants, sexuels ou somatiques, agissant par fécondation, greffe, symbioses, parasitaires ou virulentes, quelquefois peut-être par soustraction des zymases nécessaires au développement normal, que se font les modifications plasmatiques et fonctionnelles d'où sont originaires la plupart des races et, sans doute aussi, des espèces actuelles. Les modifications ainsi survenues sont subites et non successives; elles transforment jusqu'aux principes constitutifs de l'être nouveau. Mais loin d'être monstrueux, les individus et les races ainsi produites ne franchissent généralement pas dans leurs variations les limites au delà desquelles disparaissent les analogies des formes anatomiques, et les principes spécifiques dont sont construits leurs plasmas, tout en se modifiant, conservent leur structure chimique générale.

(1) COMPTES RENDUS, t. 115, p. 6; t. 112, 25 juin 1906; t. 143, pp. 245, 1249 et 1252.

GÉOGRAPHIE

Les carrières et

Nederland als Mijnbouwland (1). notamment les charbonnages, tous situés dans le Limbourg, commencent à jouer un certain rôle dans la géographie économique, donc dans les moyens de subsistance de la Hollande.

La production des carrières (Montagnes de St-Pierre, à Maastricht, devenues un lieu d'excursion, et Valkenburg, sur la Geul, affluent de la Meuse), ne dépasse pas 3000 M3 et n'emploie qu'une quarantaine d'ouvriers.

Il y a quelques années on estimait généralement impossible la présence d'un bassin houiller dans ce pays essentiellement plat. Les faits sont venus contredire cette opinion, comme le montre le relevé ci-contre.

Il résulte de ce tableau que le champ houiller de la Hollande couvre 23 130 hectares. Mais on est loin de la réalité ; des sondages récents montrent qu'il s'étend certainement jusqu'à la Meuse (6000 hectares). D'autre part on estime qu'il existe 1000 hectares de terrain houiller au N.-E. de Vladorp, 2000 à l'Est de Winterswijk, et 16 000 entre Venlo et Ruremonde et dans le district de Peel.

Le charbon (maigre, demi-maigre, gras) extrait en 1908 représente 908 201 tonnes, soit le millième de la production mondiale. Mais l'œuvre n'est qu'à ses débuts.

Le prix par tonne était de 4,06 florins en 1895, et l'import total de 514 053 florins; ces chiffres sont devenus, en 1908, 7,11 florins et 6 240 540 florins. La progression est encourageante.

30% de la houille extraite sont consommés dans le pays; les 70% autres sont exportés notamment dans le district d'Aix-laChapelle. Si la consommation intérieure est faible, on le doit à la situation du champ minier, rejeté dans le Sud du Limbourg.

L'industrie houillère ne peut pas compter sur la Meuse comme moyen de transport: c'est donc par voie ferrée que l'évacuation devrait se faire vers les grandes villes du pays; or ici les charbons anglais et westphaliens, arrivés par eau, s'obtiennent à plus bas prix.

(1) Par P. Tesch. TIJDSCHRIFT VAN HET KONINKL.-NEDERL. AARDRIJK. ĜEN. (Amsterdam), 1910, pp. 1-30 et 1 carte dans le texte.

Si nous envisageons la main-d'œuvre, il importe de noter que plus de 5000 personnes ont trouvé, en 1908, le pain quotidien dans le travail des mines, qui ne comptaient il y a dix ans que 489 travailleurs.

[blocks in formation]

Les moyens de transport et de communication au Brésil (1). Le problème des communications est capital dans tout pays civilisé mais il l'est surtout au Brésil, où la nature a

(1) A. d'Anthouard, LA GEOGR., 1910, t. XXII, pp. 23-40.

III SÉRIE. T. XX.

43

singulièrement diversifié les différentes parties en y créant notamment de puissantes forces divergentes, et où le pays n'est pas une entité géographique, ni ethnique, mais une délicate conception géographique, en voie de réalisation; son épanouissement et la vie nationale y seront d'autant plus accentués, que le mouvement des hommes, des idées et des produits aura été rapide, facile et étendu jusqu'aux parties les plus reculées du territoire.

Malheureusement la configuration, ou mieux les conditions géographiques contrarient un peu les bonnes volontés. D'une part, les distances sont énormes, et la population peu dense et très éparpillée. D'autre part le pays est constitué par un immense plateau, généralement abrupt du côté de l'est, et séparé de l'Atlantique par une étroite bande de terres basses, qu'échancrent des baies et des embouchures de fleuves ouvrant un accès vers l'intérieur. Au nord, au nord-ouest et au sud-ouest, l'Amazone, qui offre la plus belle voie de pénétration naturelle, et le Rio Paraguay entourent le plateau d'une sorte d'immense canal, interrompu sur quelques centaines de kilomètres, à l'endroit où le plateau se soude aux Andes.

Des rivières très importantes sillonnent ces hautes terres, généralement dans le sens du méridien; si elles forment des biefs navigables précieux, quoique séparés par des cataractes et des rapides, en revanche elles rendent plus pénible, parce qu'elles doivent aborder normalement ces obstacles, l'établissement des voies ferrées, qui sont le prolongement des lignes de pénétration partant notamment des provinces de Rio Grande do Sul, de São Paulo, de Rio de Janeiro et de Minas Geraes.

A propos des chemins de fer il faut se demander: a) Quel est leur état actuel?

b) A quelles nécessités économiques et politiques ils répondent? Nous laissons dans l'ombre les résultats de l'exploitation, car il n'y a guère moyen de tabler sur les statistiques brésiliennes, qui sont presque l'enfance de l'art.

C'est en grande partie autour des principaux ports que le rail a commencé à rayonner. En partant de l'embouchure de l'Amazone, il s'est constitué un chapelet de réseaux côtiers plus ou moins considérables, que le Gouvernement cherche à raccorder et à pousser vers l'intérieur, pour les tirer de leur isolement et pour vivifier le pays, tout en drainant ses richesses. Il s'est en quelque sorte formé ainsi deux réseaux construits ou en projet. A. Un réseau international.

B. Un réseau intérieur et maritime.

« ÖncekiDevam »