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PRÉFACE

DE LA TROISIÈME ÉDITION ALLEMANDE.

L'éditeur de cet écrit m'ayant fait savoir, peu de semaines après la mise en vente de la première édition, qu'il était nécessaire d'en publier une seconde, et m'ayant en même temps demandé si je ne trouvais pas à y faire quelques modifications, je ne vis rien à y changer, à part quelques fautes typographiques, et çà et là quelques expressions.

Depuis lors il a paru de l'écrit de M. le docteur Schulte, que je combattais, une seconde édition augmentée, dans laquelle il n'est encore tenu aucun compte de ma réfutation, par cetteraison sans doute que nos deux écrits étaient en même temps à l'impression.

Cette seconde édition de M. Schulte a reçu

des additions dans plusieurs de ses parties; mais la plupart n'ont pour but que de confirmer et d'étendre les affirmations de la précédente.

Elle contient aussi, il est vrai, quelques nouvelles << propositions doctrinales des Papes », que M. Schulte a récemment découvertes; mais, pour quiconque aura lu attentivement ma réponse à son premier écrit, ces prétendues propositions n'ont besoin d'aucune réfutation spéciale en effet, d'après les principes que j'ai posés dans cette réponse et qui n'ont été réfutés par personne, elles ne sauraient être regardées comme des jugements ex cathedra, et par suite elles n'ont absolument rien à faire ici. Citons seulement une ou deux de ces nouvelles « propositions pontificales »; celle-ci, par exemple : « Le >> Pape a le droit de déterminer par des règlements >> la façon dont chacun doit s'habiller » (p. 64); et cette autre encore plus étrange: «< Dans les » questions religieuses, d'après l'enseignement >> du pape Léon le Grand, l'Empereur est infail>> lible» (p. 114). Cette dernière assertion me parut un peu forte, et, pour défendre l'honneur de ce grand Pape, je crus de mon devoir de l'examiner sérieusement. Mais je compris bientôt que M. le docteur Schulte lui-même ne la

prenait réellement pas au sérieux, et qu'il voulait seulement montrer par là tout ce qu'une exégèse passionnée et inintelligente pourrait tirer des paroles mal comprises ou mal interprétées des anciens sur l'infaillibilité. Cela me parut évident, et je renonçai à mon projet, me contentant de noter cette phrase de M. Schulte que « dans les questions religieuses, d'après » l'enseignement du pape Léon le Grand, l'Em>> pereur est infaillible», comme une simple curiosité historique dont la réfutation serait aussi superflue que fatigante pour le lecteur. Toutefois, à ce sujet, je ne veux point passer sous silence une sentence du saint pape Léon, qui m'a particulièrement frappé dans une lecture que j'ai faite dernièrement de ses lettres, et que je tiens pour très-remarquable. C'est celle-ci : Veræ fidei sufficit scire quis doceat; ce qu'il dit non de l'Empereur, mais du Pape et des Évêques.

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Mais si la seconde édition du livre de M. le docteur Schulte ne me met pas dans la nécessité de rien changer à mon ouvrage dans cette troisième édition que je publie aujourd'hui, d'autres voix se sont fait entendre, qui m'offrent l'occasion toujours bienvenue d'expliquer et de défendre ma manière de voir.

Un crítique viennois, rendant compte de mon ouvrage, après plusieurs chicanes sans grande importance, s'exprime ainsi :

« Le point capital, duquel tout dépend dans l'ouvrage de M. Schulte, est de savoir si le>> nouveau dogme de l'infaillibilité pontificale a >> réellement toute la portée que celui-ci lui attri>> bue. Sur ce point, Mgr Fessler n'a pas contre>> dit son adversaire en principe. Il accorde que >> le privilége de l'infaillibilité n'appartient pas >> seulement aux décisions que les Papes pronon>> ceront à l'avenir, mais qu'il appartenait déjà à >> celles qu'ils ont prononcées dans le passé, >> pourvu qu'elles l'aient été réellement ex >> cathedra. »

Or, ce que ce critique donne ici comme le point en litige entre M. le docteur Schulte et moi, sur lequel je lui aurais fait cette concession << en principe »>, n'a été aucunement débattu ni mis en question. Les adversaires comme les défenseurs de l'infaillibilité conviennent d'un commun accord que la déclaration relative à l'infaillible magistère des Papes s'applique nonseulement aux actes des Papes futurs, mais encore aux actes des Papes des siècles passés. Personne, au concile du Vatican, n'a un instant

pensé à cette absurdité théologique, qui consisterait à dire que Pie IX et ses successeurs seraient seuls infaillibles dans leur magistère, alors que les Papes précédents ne l'auraient pas été. Non, le point en discussion est tout autre. Il s'agit de savoir si la définition dogmatique du concile du Vatican, relative au magistère infaillible des Pontifes romains, s'étend à toutes les diverses déclarations qu'un Pape a pu faire même accidentellement dans une bulle, dans un bref ou de toute autre façon, et même si elle s'étend aux actions des Papes; ou bien si cette définition dogmatique s'applique exclusivement aux déclarations des Papes du temps passé ou de l'avenir, dans lesquelles se rencontrent tous les signes caractéristiques d'une définition doctrinale infaillible, indiqués dans la constitution dogmatique de ce même concile. Là est toute la question, et sur ce terrain, je n'ai pu rien concéder à M. le docteur Schulte. J'ai appris, en effet, dans l'Église catholique, non pas comme le prétend un critique de la Gazette d'Augsbourg) à « subtiliser », en interprétant la décision d'un concile général, mais à m'y attacher fermement et étroitement, à n'y rien ajouter, mais aussi à n'en rien laisser retran

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