Sayfadaki görseller
PDF
ePub

V

Considérations de droit public.

35. Sous ce titre, M. le docteur Schulte réunit comme «< choses démontrées», ce sont ses paroles, tout ce qu'il a été ramasser dans des lettres pontificales, dans divers décrets et actes des Papes, et qu'il a présenté dans les treize propositions citées plus haut comme doctrine catholique infaillible et immuable, devant être tenue, si l'on accepte comme une proposition de foi la décision du concile du Vatican sur l'infaillible magistère du Pontife romain.

J'ai démontré plus haut (n° 15 à 27), au sujet de chacune de ces propositions, qu'on n'est nullement obligé de les accepter comme des dogmes catholiques, qui résulteraient de la décision de foi du concile du Vatican sur l'infaillible magistère du Pontife romain; qu'elles ne sont pas des jugements pontificaux ex cathedra, et par suite qu'elles ne sont point irréformables.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small]

J'ai pareillement démontré (n° 13) à propos. de cette assertion ajoutée par M. Schulte à ses treize propositions mentionnées plus haut, à savoir: «< que des Papes ont déclaré ex cathedra >> que les Papes n'avaient jamais outre-passé les >> limites de leur pouvoir; qu'ils n'avaient jamais » erré dans leurs canons ou constitutions; que >> leurs constitutions reposent pour ainsi dire sur >> l'inspiration divine » ; j'ai démontré, dis-je, que cette proposition est sans fondement, puisque, en réalité, les Papes n'ont déclaré rien de semblable ex cathedra; puisqu'ils n'ont présenté rien de semblable comme définition doctrinale.

:

Par là s'écroule la base sur laquelle M. le docteur Schulte appuie ses conclusions ultérieures. Toutefois, je dois encore relever ici une proposition de M. le docteur Schulte, qui ne saurait rester sans être sévèrement critiquée. Il dit, en effet « La limite de l'omnipotence du Pape » sur la terre consiste donc uniquement dans sa pro» pre volonté. » Il est des gens que cette proposition pourrait effrayer; mais elle est fausse sous plus d'un rapport. En premier lieu, il n'est pas exact de parler de « l'omnipotence du Pape ». Le Pape a reçu du Christ, dans la personne de saint Pierre, la « plénitude du pouvoir » (ple

nitudo potestatis), c'est-à-dire, comme il est expliqué d'une manière très-précise par le concile œcuménique de Florence, « le plein pouvoir de paître, de conduire et de gouverner l'Église universelle ». Si on appelle cela «< omnipotence du Pape », on substitue à une expression autorisée, et qui a son sens exact dans le langage ecclésiastique, une autre expression << omnipotence », que la langue de l'Église n'emploie pas en parlant du Pape; qui éveille une idée fausse, et qui, chez les gens peu au courant de ces matières, peut faire naître les plus grandes inquiétudes; d'autant plus que M. le docteur Schulte ajoute que cette «< omnipotence du Pape » n'a « absolument » de limites que « dans sa propre volonté ». Or c'est là une fausseté révoltante. Le pouvoir du Pape (ne parlons plus d'<< omnipotence ») a ses limites dans la loi divine, dans la volonté de Dieu, et non point << uniquement dans sa propre volonté '. »

1 Je pourrais renvoyer encore M. le docteur Schulte à l'explication donnée par Walter dans son Droit canonique, § 126 (13e édition), où il montre comment « la puissance du Pape n'est ni arbitraire ni illimitée ». Mais c'est ce qu'un canoniste doit savoir sans cela, et M. Schulte répondra peut-être que ces arguments n'ont plus de valeur depuis la proclamation de l'infaillibilité. Ce qui n'empêche pas le raisonnement de Walter d'être aussi bon après qu'avant.

Tout ce que M. le docteur Schulte soutient ensuite, en partant de là, sur le pouvoir du Pape vis-à-vis des hérétiques, sur l'obligation. pour les catholiques croyants d'obéir au Pape, sur l'excommunication et le pouvoir qu'elle a de lier; tout cela n'est pas devenu après la décision dogmatique du concile du Vatican autre chose qu'auparavant.

Lorsque ensuite il va jusqu'à conclure qu'aujourd'hui, en principe, aucun souverain non catholique n'est en sûreté pour son trône; qu'aucun gouvernement dirigé par des non-catholiques n'est en sûreté pour son pouvoir; qu'aucun individu non catholique n'est, comme tel, en sûreté pour sa vie, pour sa liberté, pour son honneur, pour sa fortune, et que même, suivant les circonstances, aucun prince catholique, aucun gouvernement dirigé par des catholiques, aucun catholique ne sont davantage en sûreté sous ce rapport, il avance là, qu'on me pardonne l'expression, une assertion tout aussi ridicule que fausse (comparez plus haut n° 28 et 29). Il eût mieux fait de dire tout de suite: Désormais aucun homme n'est plus en sûreté devant le Pape! Heureusement un vrai catholique sait, d'après l'antique doctrine catholique, que

[ocr errors]

le Pape est, par l'institution de Dieu, le pasteur de tous les croyants, leur père et leur docteur; et, de ce qu'on lui donne l'assurance expresse que, comme docteur de tous les chrétiens, le Pape, en définissant des doctrines touchant la foi et les mœurs pour l'Église universelle, ne peut errer ni induire les autres en erreur, il ne croira pas pour cela que désormais aucun homme n'est plus en sûreté devant le Pape. Mais ce qui est possible, c'est que ceux qui ne sont point catholiques et qui, par suite de l'ignorance des choses de notre religion, sont plus faciles à tromper et à inquiéter, lorsqu'il s'agit de doctrines catholiques qu'ils ne connaissent pas, s'effrayent de semblables fantasmagories. A ceux-là je donne tout particulièrement l'assurance formelle que les princes, les gouvernements et les sujets, tant catholiques que non catholiques, sont, depuis la décision dogmatique du concile du Vatican sur l'infaillible magistère du Pontife romain, tout aussi en sûreté pour leurs personnes, leur vie, leur liberté, leur honneur et leur fortune, qu'ils l'étaient auparavant. Sans doute M. le docteur Schulte dit le contraire, mais les faits qu'il avance n'appartiennent pas au domaine de l'infaillibilité du Pape, et ne prouvent,

« ÖncekiDevam »