Sayfadaki görseller
PDF
ePub

1852 à 1862 l'histoire ecclésiastique et le droit canon à l'Université de Vienne. En 1862, il fut sacré évêque de Nyssa in partibus et nommé coadjuteur pour le Vorarlberg; trois ans après, il était appelé à l'évêché de Saint-Hippolyte (basse Autriche). Quand s'ouvrit le concile du Vatican, ce prélat très-instruit, homme de science et homme d'affaires à la fois, et d'un caractère plein de douceur, fut, comme nous l'avons dit, nommé par le Pape secrétaire général du Concile.

On a vu à quelle époque avait été publiée la brochure sur la vraie et la fausse infaillibilité des Papes; il est bon de connaître les circonstances qui en ont amené la publication.

Ceux-là mêmes qui s'occupent le moins des questions religieuses savent quelle agitation s'est produite en Allemagne à la suite des décrets du Concile sur l'infaillibilité des Souverains Pontifes. Il s'y est formé, sous la conduite d'une quarantaine de prêtres révoltés, un parti qui rejette les décisions du Concile, et qui se propose d'élever avec l'aide des gouvernements, en face de l'Église du Pape et de la hiérarchie catholique du monde entier, je ne sais quelle Église qu'il prétend être la seule véritable, la vieille Église catholique.

D'une question purement religieuse, ce parti des soi-disant << vieux-catholiques » et ses alliés protestants font une question politique. Pour exciter contre

<< Rome >> les esprits encore tout enivrés des victoires. remportées sur la France, on établit une prétendue <«< connexion intime » entre la proclamation de l'infaillibilité pontificale et la déclaration de guerre adressée par la France à la Prusse; on oppose, dans le domaine théologique aussi bien que sur les champs de bataille, le «< germanisme » au «< romanisme >> ; enfin, pour porter à son comble l'exaspération d'un << patriotisme» aveuglé, on donne comme un axiome, dans d'innombrables brochures et articles de journaux, que Rome vise à exercer sur le monde une domination absolue. La définition de l'infaillibilité pontificale au concile du Vatican n'a pas, assuret-on, d'autre but : elle permet d'ériger en dogme la théorie que les papes ont formulée depuis Grégoire VII. Or, « d'après cette théorie, un État dont » les citoyens croient réellement à l'infaillibilité du >> Pape ne peut avoir une existence indépendante : il >> faut qu'il se place complétement sous la domination » du Pape. »

Cette dernière phrase, nous l'empruntons à un ouvrage qui a fait beaucoup de bruit en Allemagne, et qui a été publié au commencement de 1871 par un des principaux chefs laïques du parti « vieux-catholique », le docteur Schulte, Westphalien de naissance, jusqu'ici professeur de droit canon et de droit allemand à l'Université de Prague, et depuis peu appelé à occuper une chaire à l'Université de Bonn.

Longtemps le docteur Schulte avait joui en Allemagne d'une réputation bien méritée de canoniste, non-seulement pour son érudition étendue et pour l'originalité de bon aloi qui distinguait ses écrits, mais aussi pour leur stricte orthodoxie. On ne reprochait guère à ces ouvrages que l'imperfection et parfois l'obscurité de la forme. Vers 1862, des tendances d'opposition religieuse se manifestèrent chez M. Schulte, et à partir de 1865 ces tendances s'accentuèrent de plus en plus. En 1869 on crut reconnaître sa collaboration dans un odieux factum intitulé: Le Pape et le Concile, et publié sous le pseudonyme de Janus. Enfin, au commencement de 1871, il faisait paraître sous son nom la première des nombreuses brochures par lesquelles il devait se rendre tristement fameux parmi les ennemis de l'Église. Cette brochure, éditée à Prague, porte ce titre interminable: Le pouvoir des Pontifes romains sur les princes, les pays, les peuples et les individus, examiné à la lumière de leurs doctrines et de leurs actes depuis Grégoire VII, pour servir à l'appréciation de leur infaillibilité, et mis en regard des doctrines opposées des Papes et des Conciles des huit premiers siècles.

A l'apparition de ce pamphlet, ce fut une explosion de cris d'admiration dans les journaux « li>> bres penseurs » d'Autriche et d'Allemagne. Une feuille viennoise, la Presse, déclarait que «< toutes les » attaques qui avaient été dirigées jusque-là contre le

>> dogme de l'infaillibilité n'étaient que des piqûres » d'épingle auprès des terribles coups de massue » qu'assénait M. Schulte. »

Mgr Fessler ne crut pas devoir laisser cet écrit sans réponse, et telle a été l'occasion de l'ouvrage qu'on va lire.

Dans cette réfutation, le savant prélat suit pas à pas, chapitre par chapitre, l'argumentation de son adversaire, signalant les altérations que celui-ci fait subir aux enseignements du Concile, exposant en même temps la véritable doctrine, rétablissant les faits, prévenant les lecteurs contre les fausses interprétations. Arrivé au terme de cette marche un peu lente peut-être, mais sûre, il pose ses conclusions, et de tout le livre du docteur Schulte il ne reste plus rien.

M. Schulte affirmait que la définition de l'infaillibilité pontificale avait changé complétement les rapports existant actuellement entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel. Le but de son ouvrage était de montrer << aux gouvernants et aux gouvernés » ce qu'un catholique est en conscience obligé de croire s'il admet l'infaillibilité des Papes. Et M. Schulte dressait, d'après des déclarations et des actes des Papes du moyen âge, une liste de propositions doctrinales qu'il présentait à ses lecteurs terrifiés comme étant des décisions du magistère infaillible des Souverains Pontifes, et, par conséquent, d'après le con

cile du Vatican, des dogmes catholiques. Si l'on démontre que tout ce que cite M. Schulte n'a rien à faire avec l'infaillibilité, son livre est jugé. Or c'est ce que fait victorieusement Mgr Fessler. De l'examen des passages invoqués par M. Schulte, il résulte que ces passages ne doivent nullement être regardés comme des définitions infaillibles de la doctrine catholique sur la foi ou les mœurs. Par conséquent, en acceptant, conformément à leur devoir, la constitution du Concile sur l'infaillible magistère du Pontife romain, les catholiques ne sont pas tenus de croire ce que M. Schulte avance dans ses prétendues propositions doctrinales des Papes.

Mgr Fessler eût pu se borner à cette réponse, mais, dans l'intérêt des lecteurs que pourraient troubler les actes et déclarations des Papes, cités par M. Schulte, encore que ces actes et déclarations ne constituent pas un objet de foi catholique, le savant évêque n'a pas négligé d'indiquer brièvement, vers la fin de son ouvrage, les principaux points de vue auxquels on doit se placer pour les apprécier avec justice.

Tel est, en résumé, l'ouvrage de Mgr Fessler, réfutation anticipée des théories présentées avec tant d'assurance par M. de Bismarck dans son discours du 10 mars dernier, prononcé devant la Chambre des Seigneurs de Prusse. Des documents importants, bien connus en France, la déclaration col

« ÖncekiDevam »