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institua des paroisses. Baronius croit qu'il n'existait pas moins de 44 églises de ce genre, sous le pape St. Corneille. Il est certain que ce pontife écrivit à Fabius qu'il n'avait pas moins de 44 prêtres, 7 diacres, 7 sousdiacres, 42 acolythes, 50 exorcistes, lecteurs et portiers. On peut voir sa lettre dans Eusèbe (a). Il est difficile de comprendre comment à l'encontre d'un monument si authentique, Fleury n'a pas craint de soutenir, dans son livre des mœurs des chrétiens, que ç'a été un grave désordre du xi° siècle, de commencer à célébrer sans l'assistance des ordres mineurs.

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Non-seulement l'Église ne requérait pas toujours leurs services, dans ces temps difficiles; on célébrait même hors des lieux consacrés, dans les chambres, les forêts les navires, les cimetières, les prisons, etc. On avait des autels portatifs en bois, comme étant d'un usage plus facile (b). Oui! on lit dans les actes du saint martyr Julien, prêtre d'Antioche, que se trouvant dans les chaines, et n'ayant pu se faire apporter un autel, il dit aux fidèles qui l'étaient venu visiter : Rangez vous autour de moi!

vous me servirez de temple; et ma poitrine sera mon » autel; autel qui ne sera, j'espère, pas moins agréable à

Dieu, qu'une pierre morte et insensible. » Il consacra en effet la sainte hostie sur son sein, et distribua ensuite la communion aux fidèles.

Ce n'est pas la seule fois que les prisons furent témoins de nos augustes mystères. St. Cyprien engage les prêtres à se rendre tour à tour dans les cachots, afin d'y célébrer pour les prisonniers. Cette précaution est nécessaire, ajoute-t-il, pour ne pas exciter les soupçons des gardiens. Soyons prudents, de peur de tout perdre (c).

Quelquefois, toute communication avec l'extérieur, était interdite aux captifs : ce qui leur faisait d'autant

(a) Hist., lib. VI, c. 43.

(b) Bona, Rer. liturg., 1. I, c. 20.

(c) Epist. 4.

plus de peine qu'ils se voyaient ainsi privés de la participation aux sacrements. En général cependant, on était moins sévère la veille de leur exécution; les prêtres profitaient de ce moment, pour leur porter les derniers secours de la foi. Étaient-ils dans l'impossibilité de le faire, ils envoyaient les diacres, et quelquefois même les acolythes. On lit dans le martyrologe romain, à la date du 15 Août, que St. Tharsice, encore acolythe, portait un jour le saint Sacrement à un prisonnier. Les payens s'en étant aperçu, se mirent à chercher ce qu'il avait sur lui. Le pieux acolythe croyant qu'il serait indigne de jeter des perles aux pourceaux, cacha son trésor : et plutôt que de le découvrir se laissa battre de coups jusqu'à ce qu'il rendit l'âme. Après avoir vainement cherché dans ses mains, ses habits et autour de sa personne, les meurtriers l'abandonnèrent; et son corps fut porté avec honneur par les chrétiens, au cimetière de St. Calixte.

Durant les premiers siècles, les fidèles eurent deux sortes de sépultures, l'une en plein air, l'autre dans d'immenses cavaux ou cryptes. Ces cryptes ne servaient pas seulement aux enterrements, mais souvent on y célébrait les autres cérémonies du culte et en particulier le saint sacrifice de la messe.

Qui n'a pas oui parler des catacombes de Rome, ces villes souterraines, où les premiers chrétiens cherchèrent tant de fois un asile contre les fureurs du paganisme? Nous renvoyons nos lecteurs aux divers ouvrages qui en ont traité (a). Une foule de martyrs y furent déposés. Les deux plus célèbres étaient celles de St. Sébastien et de sainte Agnès. Il y avait aussi des catacombes ou immenses carrières aux environs de Naples. Sans aller si loin les curieux peuvent se faire une idée de ces grandes excavations, en visitant la grotte dite de St. Pierre, à Maestricht.

(a) Voir Bosio, Marangoni, Boldetti, Bottari et le savant ouvrage du P. Marchi : Monumenti primitivi delle arti cristiane nella metropoli del Cristianesimo. Roma 1844.

On permettait encore aux fidèles de garder sous leurs toits les saintes hosties, et même de les porter, pour leur servir comme de sauvegarde au milieu des périls qui les menaçaient sans cesse. Les actes de sainte Eudoxie, qui souffrit sous Trajan, rapportent qu'au moment où les soldats vinrent pour la saisir, elle courut à une armoire de son couvent, où se trouvait le saint Sacrement; et qu'ayant caché dans son sein une particule sacrée elle se présenta sans crainte à ses bourreaux. Le président Diogène ordonna de la lier à un poteau et de la battre de verges. Comme on la dépouillait de ses vêtements la sainte hostie tomba par terre. Les bourreaux ne sachant ce que c'était la ramassèrent et la portèrent au juge. Celui-ci ne l'eut pas plutôt en main qu'elle se changea en flamme et brula profondément son bras gauche et les bourreaux. Diogène hurlant de douleur, invoqua le grand Apollon, pour qu'il consumât de ses feux la magicienne qu'il croyait avoir devant lui. Au même instant on l'eut dit frappé de la foudre lui-même : il tomba sans mouvement et sans vie (a).

Beaucoup d'autres exemples cités par les pères, prouvent que les premiers chrétiens gardaient l'Eucharistie dans leurs maisons; mais Baronius remarque fort bien que ce n'était que sous une seule espèce: on ne communiait sous les deux espèces que durant le saint Sacrifice.

Il n'est donc pas étonnant que le pape ait accordé la permission de conserver le saint Sacrement sur elle, à Marie Stuart, princesse infortunée, qui ne sortit de sa prison, que pour porter sur l'échafaud sa tête blanchie par vingt ans de captivité.

(a) Ces actes ne semblent pas à l'abri de toute critique. V. Act. SS. 18 Aprilis, p. 532.

CHAPITRE VIII.

De l'an 532 à l'an 630.

Abus dans

St. Médard, évêque de Noyon et de Tournai, convertit un grand nombre d'idolâtres. St. Eucher, St. Domitien, St. Monulphe et St. Gondulphe, évêques de Maestricht.- Commencements de la ville de Liége. - St. Valfroi au pays de Luxembourg. l'élection des évêques. évêque de Térouane. apôtre des Flandres.

St. Géry, évêque de Cambrai.
Pépin de Landen, maire du Palais.
St. Achaire, évêque de Tournai.

- St. Omer, St. Amand,

St. Médard naquit à Salenci proche de Noyon, d'un seigneur franc nommé Nectard, et d'une dame romaine, c'est-à-dire gauloise (a), nommée Protagie. Il montra dès son enfance un amour tendre pour les pauvres. S'il en trouvait quelqu'un en paissant les troupeaux de son père (car cette occupation innocente n'avait alors rien de vil), il lui donnait ce qu'il avait porté pour sa nourriture, et jeûnait le reste du jour. Sa mère semblable à celle du jeune Samuel, lui avait fait une robe; et comme il allait à l'école dans la ville de Vermandois, depuis nommée saint Quentin, elle la lui donna pour y faire accommoder quelque chose par l'ouvrier; mais le saint enfant en revêtit un pauvre.

Les vertus de Médard croissaient avec l'âge, sa réputation avec ses vertus. Il était déjà connu dans presque toute la Gaule, lorsqu'après la mort d'Allomère, successeur de Sophronius, qui avait assisté au premier concile d'Or

(a) Il faut remarquer que les Gaulois étaient nommés Romains, parce qu'ils avaient été sujets de l'empire romain.

léans, il fut ordonné évêque de Vermandois par St. Remy, vers l'an 530. Il transféra son siége à Noyon, ville plus fortifiée que l'ancienne Auguste capitale du Vermandois, qui avait été ruinée par les courses des barbares dans le cinquième siècle.

Nous avons raconté plus haut comment on le contraignit à gouverner le diocèse de Tournai, conjointement avec le sien. Son zèle parut s'accroitre avec son troupeau. Radbode II, un de ses successeurs (1098), rapporte, sur la foi d'anciens manuscrits, que le saint convertit un grand nombre d'idolâtres sur les terres nouvellement soumises à sa juridiction. Ces payens, dit-il, étaient des barbares imdomptables, furieux; mais qu'est-ce qui résiste au zèle d'un apôtre?

St. Médard mourut après quinze ans d'épiscopat, et sa mort ne fut pas moins éclatante que sa vie, par la pompe de ses obsèques et les miracles qui les accompagnèrent. Dès que le roi Clotaire eut appris sa maladie, il alla avec un pieux empressement le visiter et lui demander sa bénédiction. Ce prince n'en demeura pas là. Pour se consoler de la mort de ce saint évêque, qu'il regardait comme un puissant protecteur auprès de Dieu, il fit porter son corps à Soissons, où il tenait sa cour, et promit de faire bâtir une église et un monastère sur son tombeau, dans une de ses terres nommée Croui. C'est l'origine du célèbre monastère de St. Médard de Soissons. Les chaînes de plusieurs prisonniers furent brisées pendant le convoi, et Grégoire de Tours les avait vues attachées au tombeau du Saint en mémoire du miracle (a).

Vers l'an 530, mourut à Maestricht, l'évêque St. Eucher; tout ce qu'on sait de lui, c'est que sa fête se célèbre au diocèse de Liége, le 27 Février. Il eut pour successeur St. Domitien. Né de parents illustres, il se distinguait encore plus par ses connaissances et par ses vertus que par sa naissance quand il fut appelé à l'épiscopat. Son

(a) Hist. de l'Église gall., t. II.

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