Sayfadaki görseller
PDF
ePub

Toujours l'Église l'a conservée religieusement, et défendue contre les novateurs soit par les décrets des pontifes romains, soit par les décisions des conciles généraux. »

« A cette primauté du siége apostolique, Jésus-Christ a voulu rattacher le lien de l'unité, lien en vertu duquel l'Église ne doit faire qu'un seul corps, tous les membres se trouvant unis à un seul chef, quoique répandus par tout le monde, sous les formes et dans les régions les plus diverses. Ce n'est donc pas seulement la gloire et la prééminence du siége de Pierre que notre divin Sauveur a eu en vue en l'établissant, mais encore et surtout la conservation de l'intégrité et de la santé de tout le corps mystique de l'Église... >>

Ainsi parlait l'immortel Pie VI dans son bref contre les écrits d'Eybel, auteur qui semble n'avoir eu d'autre but que de déprécier l'autorité des Souverains-Pontifes. Le pape démontrait ultérieurement par les témoignages des plus grands docteurs, que l'Évêque de Rome est le vrai successeur de St. Pierre, qu'il a été établi de Dieu comme la tête visible de l'Eglise, le vicaire de JésusChrist; que tout pouvoir lui a été donné pour gouverner la même Église; que tous les chrétiens lui doivent obéissance; qu'il possède une surintendance universelle, non par suite de quelque décret des conciles, mais de droit divin; et qu'il a sur tous les évêques non-seulement la primauté d'honneur, mais encore la primauté de juridiction...

Il était nécessaire d'établir ce point de doctrine avant d'en venir aux saints et aux grands hommes qui ont propagé, ou maintenu la foi catholique dans nos contrées; car c'est la pierre de touche à laquelle il faut les juger; le criterium qui doit nous servir à distinguer les apôtres de la vérité des apôtres de l'erreur. Afin de la mieux imprimer dans nos esprits cette règle fondamentale, qu'on me permette de rappeler en peu de mots, comment Pierre reçut la primauté dans l'Église, comment il l'exerça en

effet. Ce ne sera pas un hors-d'œuvre. Les premiers prédicateurs de l'Évangile furent envoyés en Belgique où par Pierre, où par ses successeurs au siége de Rome. La légitimité de leur mission dépend done de la légitimité de la juridiction qu'avait celui dont ils reçurent leur mandat (1)...

Un jour que N. S Jésus-Christ se promenait non loin des sources du Jourdain avec ses disciples, il se prit à leur demander :... Hé bien! les hommes que pensent-ils de moi ?

Les uns, répondirent-ils, vous disent un nouvel Élie, les autres un nouveau Jean-Baptiste, ou quelqu'un des prophètes. -Et vous, reprit notre divin Sauveur, que dites-vous? Là dessus Simon Pierre prenant la parole: vous êtes le Christ, dit-il, le fils du Dieu vivant... Et Jésus lui dit : Tu es heureux, Simon de Jonas, car ce n'est point la chair et le sang qui t'ont inspiré, mais mon père qui est aux Cieux... Et moi je te dis à mon tour que tu êtes Pierre et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et toutes les forces de l'enfer ne prévaudront point contre elle... Je te donnerai les clefs de mon royaume, et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le Ciel, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié de même (a).

Pierre croyait donc non d'une foi humaine, mais d'une foi divine; Pierre confessa hautement que Jésus était le Messie promis, le libérateur des hommes, le chef et le roi des fidèles, le législateur suprême, le sauveur, le vrai fils du Dieu vivant; et Jésus de son côté, après avoir loué sa foi, lui promit que dans le grand œuvre de notre régénération il aurait sa part, et quelle part? Ecoutons le grand pape St. Léon commentant les paroles que nous venons de citer : « Comme mon Père vous a révélé ma divinité, ainsi je veux vous manifester votre dignité, à savoir que vous êtes pierre; en sorte que quoiqu'il soit vrai que je suis moi la pierre angulaire, qui lie tout

(1) Voyez la 2e note du supplément.

(a) Matth. xvI.

l'édifice, le fondement en dehors duquel rien n'a de consistance; cependant vous aussi vous êtes pierre; car ma force fera votre consistance; et ce que j'ai par nature, vous l'aurez par communication (a). St. Augustin ajoute: «< De tous les apôtres Pierre est le seu! qui s'est trouvé digne d'entendre: vous êtes Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Église. Il a mérité de devenir le fondement de la maison de Dieu, pour recevoir l'édifice des peuples; et le pilier pour le soutenir (b). A la dernière cène Jésus dit encore à Pierre : « Simon, Simon, Satan a cherché à vous passer tous au crible comme le grain..... Cependant j'ai demandé pour toi, que ta foi ne chancelle point. Et toi, une fois converti, raffermis tes frères (c). » Enfin après sa résurrection, notre divin Sauveur lui dit jusqu'à trois reprises: « Pais mes agneaux, pais mes brebis (d). » C'est sur ce texte que les Pères s'appuient pour prouver que le pouvoir et la juridiction suprême de Pierre dans l'Église ont dû passer à ses successeurs légitimes, comme le pape Pie VI le fait voir amplement dans l'encyclique dont nous avons fait mention ci-dessus. Les actes des apôtres, cette histoire de l'Eglise naissante tracée par l'Esprit-Saint lui-même, nous montrent en maint endroit de quelle façon Pierre s'est conduit en véritable chef et en guide du collégé apostolique... C'est lui qui se lève le premier, « au milieu des frères, » ́pour leur annoncer qu'il faut choisir quelqu'un en remplacement du traitre Judas; et St. Jean Chrysostome dit à ce sujet : que Pierre prit ainsi l'initiative, parce que le soin de toute l'Église lui était confié; qu'il aurait pu sans doute choisir par lui-même quelqu'un pour apôtre, mais qu'il préféra laisser ce choix à la communauté, pour qu'il n'eut pas l'air d'être plus favorable à l'un qu'à l'autre (e).

(a) St. Léon. Sermon 3, sur l'anniv. de sa consécr.

(b) Serm. 29 de Sanctis.

(c) St. Luc, xxII.

(d) St. Jean, xxi.

(e) St. Jean Chrys., Hom. 3 in acta apost.

Cependant avant que d'abandonner à la communauté le soin de l'élection, Pierre avait décrit les conditions requises dans les candidats : d'abord ce devait être un membre de l'assemblée, ensuite il devait s'être trouvé de compagnie avec les apôtres depuis le baptème de Jean; enfin il devait pouvoir servir de témoin de la résurrection de Jésus-Christ (a).

C'est encore Pierre qui prêche le premier l'Évangile en public, à Jérusalem, le jour de Pentecôte. « Pierre, debout au milieu des onze, éleva la voix,» dit St. Luc; et St. Chrysostôme ajoute; qu'il parlait comme étant la bouche du collége des apôtres. Ils étaient à ses côtés pour rendre témoignage à sa parole; non qu'ils sussent d'avance ce qu'il allait prêcher, mais parce qu'ils étaient certains qu'il ne dirait que ce qui convenait à un chef déclaré infaillible par Jésus-Christ. Et qu'on remarque ici que Pierre ne parla pas seulement aux Juifs dans cette occasion, mais à des peuples de toute contrée, « aux Parthes, aux Mèdes, aux Elamites, aux habitants de la Mésopotamie, de la Cappadoce, du Pont, de l'Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l'Égypte et de la Lybie, à des gens venus de Rome, de Crète ou d'Arabie; enfin peut-on dire à des représentants de presque tout le monde d'alors.

C'est encore Pierre qui témoigne le premier de l'autorité dont l'Église a été revêtue dans l'ordre spirituel, pour annoncer la foi et diriger les fidèles dans les voies du salut. Déjà le nombre des croyants s'était considérablement augmenté à Jérusalem, quand les prêtres des Juifs, les magistrats du temple et les Saducéens, réunissant leurs colères, mirent la main sur Pierre et sur Jean et les jetèrent dans une obscure prison...

(a) C'est sur ce passage des actes et sur les commentaires de St. Jean Chrysostome qu'insiste Pie VI dans l'encyclique du 30 Mars 1791, où il condamne la proposition de la Convention nationale qui remettait au peuple le choix des évêques. Le pape ajoutait que les apôtres avaient envoyé bien des évêques aux peuples sans les avoir consultés; et qu'après tout personne ne pouvait se croire évêque légitime sans l'approbation du siége de Pierre.

Le lendemain on les en fit sortir pour paraitre devant le grand conseil : là se trouvaient réunis avec les princes des Juifs, les anciens et les Scribes, Anne et Caïphe les meurtriers de Jésus, entourés de tout ce qu'il y avait de prêtres à Jérusalem. On somme les apôtres de ne plus prêcher au nom de Jésus; et que repondent-ils ? « Jugez vous même, devant Dieu, s'écrie Pierre, s'il est juste de vous écouter plutôt que lui. » Et malgré les menaces du Sanhedrin, il continua les fonctions de son apostolat.....

C'est encore Pierre, qui le premier confirme la foi qu'il prêche par d'éclatants miracles. Un jour qu'il se rend au temple avec Jean, il rencontre un boiteux de naissance : Au nom de Jésus de Nazareth, lui dit-il, levez vous et marchez; → Et le boiteux se lève et il marche... Plus tard son ombre seule rend la vue, l'ouïe, la santé.

[ocr errors]

C'est enfin Pierre qui le premier se dresse contre l'erreur. Celle-ci eut pour premier représentant un certain Simon le magicien. Il méritait de lever l'étendart des hérésies, car rien n'égalait son astuce, ses fourberies, la honte de ses mœurs, l'hypocrisie de ses discours. Il avait longtemps séduit les habitants de Samarie par ses jongleries, quand Philippe, un des sept premiers diacres, vint prêcher dans leur ville. Un grand nombre d'entr'eux se convertirent au Christianisme et se firent baptiser. Simon demanda le baptême avec eux. Quelque temps après Pierre et Jean vinrent à Samarie pour administrer le sacrement de Confirmation: Voyant les prodiges que l'onction sainte opérait parmi les fidèles, Simon se présenta, de l'argent en main, chez les apôtres, pour demander s'ils ne voulaient point lui vendre le pouvoir de confirmer aussi comme eux. Sur quoi Pierre lui répondit : «Que ton argent soit avec toi en perdition, puisque tu as osé » croire que les dons de Dieu s'achetaient... » Cependant il l'engagea à la pénitence et au repentir de sa faute. Il faut croire que ce salutaire avertissement ne lui fut guère profitable; car à peine les apôtres s'étaient-ils retirés, qu'il

« ÖncekiDevam »