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h la hauteur à laquelle cette trajectoire aura été relevée après le parcours dont la projection horizontale est d. Nous aurons, d'après une propriété élémentaire bien connue : d = √h(2r—h), et puisque les arcs parcourus sont proportionnels aux vitesses, les rayons retrh des arcs commençant au sol et à la hauteur h le seront aussi.

=

Soient alors les conditions atmosphériques suivantes: température 10° au sol, 0° à 3 km., vent nul. La seconde relation nous donnera tout d'abord r 168 km. En l'introduisant dans la première, nous trouvons d=31,6 km. Ce qui signifie qu'un rayon sonore partant horizontalement de la source sera parvenu à 3 km. de hauteur à la distance 31,6 km. de l'origine. Supposons maintenant sur les 3 km. suivants une inversion qui ramène la température à 10°: le rayon recevra une courbure inverse qui le rendra de nouveau horizontal à 6 km. de hauteur, après un second parcours de 31,6 km. En vertu de la symétrie, dans le cas idéal choisi, il reviendra finalement au sol en décrivant des courbes inverses des précédentes, après un parcours total en projection horizontale de 126,4 km. Avec des différences de températures plus fortes que l'exemple extrêmement modéré choisi, nous obtiendrions aisément des portées deux ou trois fois plus considérables.

Par un calcul également facile, dont nous laissons le soin au lecteur demeuré encore sceptique, on se convaincra semblablement que les vitesses des vents observées en fait suffisent, et au delà, pour produire les effets demandés par la théorie. Rien n'empêche d'ailleurs d'admettre plusieurs ondulations successives des rayons sonores entre le sol et le niveau de retour, comme le suggérait déjà M. van Everdingen à propos du bombardement d'Anvers. On aurait donc plusieurs zones de silence successives, mais de peu d'étendue, qui ne pourraient évidemment être distinguées que

dans des expériences instituées ad hoc et soigneusement préparées.

Un des avantages de cette théorie, c'est qu'en s'abstenant de faire sortir la trajectoire du son de la troposphère, elle évite, non seulement la perte d'énergie dans le vide avancé de la stratosphère, mais aussi, jusqu'à un certain point, l'affaiblissement géométrique proportionnel au carré de la distance à l'origine. En effet, tous les rayons restent alors compris dans une nappe de petite épaisseur par rapport à la distance, dans laquelle l'expansion latérale est seule possible en principe. L'intensité, après un premier parcours de quelques kilomètres, deviendrait done inversement proportionnelle à la simple distance.

Bien des phénomènes d'observation quotidienne s'expliquent d'après ces principes. Aux petites distances (dans la zone d'audibilité normale) on entend mieux et plus loin sous le vent qu'à contre-vent. Dans le premier cas, les rayons sonores voisins de l'horizon sont ramenés vers le sol; dans le second, ils sont relevés et les rayons horizontaux, eux-mêmes, passent bientôt au-dessus des têtes. On entend mieux aussi, et pour la même raison, par temps froid et brumeux que par temps chaud, mieux la nuit que le jour, le gradient de température étant faible et souvent négatif (températures croissantes) dans la première alternative, positif dans la seconde. On entend mieux d'une position élevée et on s'y fait mieux entendre, parce que les rayons à concavité tournée vers le ciel qui y passent, ont leur point de tangence plus loin sur le sol. Enfin, il est plus facile de se faire entendre dans une salle fermée qu'en plein air, parce que l'air chaud, qui s'accumule au plafond, y réalise presque toujours l'inversion de température.

On rattachera sans peine au même point de vue l'explication de certains grondements mystérieux,

qu'on perçoit quelquefois au bord de la mer par temps chaud et calme. Les marins belges les appellent Mistpoeffers. Ailleurs on les connaît sous les noms divers de Bramidos, Brontidi, Marina, Barisal-guns, Seeschiessen, etc.

Il y a une vingtaine d'années on s'en est occupé beaucoup, sans aboutir à des conclusions fermes, parce qu'on ne croyait pas pouvoir les rapporter sûrement à des exercices de tir (éventuellement des orages ou des fractures de roches), étant donné qu'il n'y en avait pas eu, informations prises, dans le voisinage. Ce que nous avons appris pendant la guerre sur la portée du son du canon rend très probable qu'il ne s'agissait pas d'autre chose, mais que la source était seulement à chercher beaucoup plus loin qu'on ne croyait. Ainsi, sur la côte belge, on les entend le plus souvent par vent d'Est et en été; jamais, semble-t-il, la nuit. Ce sont justement les conditions qui doivent permettre d'entendre les tirs d'artillerie effectués, soit dans l'estuaire de la Tamise, soit au loin dans la Manche.

Nous remarquerons encore que l'intervention du vent doit être plus fréquente ou plus effective que celle de la température. Ce qui le montre, c'est la dissymėtrie habituellement constatée dans les observations, notamment quand il s'agit d'éruptions ou d'explosions. On pourrait répéter ici, mais avec quelque atténuation, ce qui a été dit de la théorie physique : les niveaux thermiques sont généralement horizontaux sur de grandes étendues, et par suite, les déviations du son dues à la température devraient être ordinairement symétriques dans toutes les directions, car ce n'est qu'exceptionnellement que la source sonore se trouvera près de la lisière des strates agissantes. Le vent seul est toujours dissymétrique. C'est donc lui qui doit être, vraisemblablement, le facteur dominant.

(A suivre)

V. SCHAFFERS, S. J.

L'Évolution des Reptiles

et

l'Origine des Mammifères

Parmi les problèmes qu'étudie la Paléontologie, un des plus captivants est, sans contredit, celui des modifications profondes qu'ont subies les faunes et les flores au cours de la longue série des âges disparus.

Vers le milieu du siècle dernier, un paléontologiste français, de grand renom d'ailleurs, Alcide d'Orbigny, donnait à ce problème la solution suivante (1):

« Une première création s'est montrée avec l'étage Silurien. Après l'anéantissement de celle-ci par une cause géologique quelconque, après un laps de temps considérable, une seconde création a eu lieu dans l'étage Dévonien; et successivement, vingt-sept fois, des créations distinctes sont venues repeupler toute la terre de ses plantes et de ses animaux, à la suite de chaque perturbation géologique qui avait tout détruit dans la nature vivante. Tel est le fait, le fait certain, mais incompréhensible, que nous nous bornons à constater sans chercher à percer le mystère surhumain qui l'environne. »

(1) Cours élémentaire de Paléontologie stratigraphique, II, 1849, p. 251.

Cette solution catastrophique du problème de la succession des êtres, si elle fut très généralement admise dans la première moitié du XIXe siècle, ne l'est plus du tout aujourd'hui. Les géologues ont montré qu'après les spasmes primitifs, la terre a passé par une série de cycles pacifiques qui se répètent, dont le cycle actuellement en cours peut donner la norme et qui ne suggèrent l'idée de cataclysmes généraux qu'à celui qui veut ramasser dans une courte période la lente et longue succession des phénomènes.

D'autre part, l'apparition soudaine d'une faune nouvelle, dans une région donnée, s'explique naturellement par des migrations, vers cette région, de types d'une autre zone migrations d'animaux terrestres, lorsque de nouvelles voies géographiques s'établissent entre deux continents ou parties de continents jusqu'alors séparés; migrations d'animaux marins, lorsque changent soit les conditions bathymétriques, soit les relations mutuelles des océans, ou que la mer envahit une aire continentale (1).

Quant aux changements successifs que l'on constate dans les types fauniques d'une région déterminée, on les fait dépendre aujourd'hui de l'évolution que subissent ces organismes, évolution par voie d'adaptation, conditionnée par la plasticité plus ou moins grande des organismes en cause et par la variation du milieu.

Cet article traite un cas particulier de cette évolution: l'Origine des Mammifères, en la considérant simplement du point de vue paleontologique. Je voudrais rechercher la solution du problème suivant peut-on trouver entre les Mammifères et les Reptiles fossiles

(1) Cf. Ch. Depéret, Les Transformations du Monde animal. Paris, E. Flammarion. Chap. XXVI et XXVII.

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