M. G. Gilson, directeur du Musée royal, dut déployer toute son habileté pour empêcher que la Belgique ne fût une fois de plus spoliée.

Ces Iguanodons, amphibies, sont des reptiles adaptés au régime herbivore et à la marche bipède, adaptation dont on peut suivre le cours pendant le Triasique et le Jurassique.

Une réadaptation ultérieure à la marche quadrupède a donné les Stegosaurus (fig. 5) du Crétacique; mais les fortes ossifications qui surmontent leurs arcs vertėbraux dénotent une spécialisation très grande, et les énormes cornes et protubérances du crâne des Cératopsides (fig. 6) du Crétacé supérieur font présager l'extinction du groupe. Car, d'après un principe général en Paléontologie, les formes très ornées annoncent la fin d'une lignée et de fait, tout au début du Cénozoïque ou Tertiaire, nous constatons la disparition des Stegosauriens et des Cératopsidės.

Un mode différent d'adaptation à la vie bipède a donné un type de petite taille, très aviforme : les Compsognathides (fig. 7), dans le Jurassique.

Une autre branche encore conduit à Diplodocus, énorme reptile herbivore, quadrupède à tête extraordinairement réduite, portée par un corps de 25 mètres de long qui décrit une arche de 5 mètres de haut. Ce type du Crétacé inférieur de l'Amérique du Nord est bien dans la note de ce pays, amateur de gigantesque... Mais les Allemands ont trouvé quelque chose de plus « colossal » : en Afrique orientale, jadis allemande, une expédition du Musée de Berlin a découvert, peu avant la guerre, des types de 60 m. de long. Ces formes géantes se rencontrent généralement à la fin des rameaux : peu après le Crétacique, nous ne rencon trons plus de ces Dinosauriens.

Adaptation à la vie aérienne.-On a voulu voir dans les Reptiles volants connus depuis le Triasique

supérieur (exemple: Pteranodon, fig. 8), des intermédiaires entre les Reptiles terrestres et les Oiseaux, qui apparaissent dans le Jurassique supérieur. Mais les Reptiles volants et les Oiseaux sont le résultat de deux adaptations indépendantes à la même fonction par un phénomène de convergence: les deux groupes se rattachent à notre type Protorosaurien. Le fait d'avoir l'un et l'autre des membres adaptés au vol n'est pas un critérium infaillible de parenté témoin les chauves-souris, qui sont des mammifères.

Adaptation à la vie aquatique. - Aussi bien parmi les Reptiles que parmi les Mammifères, toutes les séries observées vont toujours d'un type terrestre vers un type aquatique, et jamais en sens inverse. Notre type Protorosaurien terrestre a donné, par adaptation à la vie aquatique, notamment les Crocodiliens, dans le Jurassique, et les Ichthyosauriens, connus depuis le Triasique jusqu'à la fin du Mésozoïque ou Secondaire (fig. 9).

Toute cette magnifique descendance du type Protorosaurien qui s'est épanouie pendant toute l'ère Mėsozoïque, l'ère des Reptiles, n'a guère survécu dans le Tertiaire, et, à l'heure actuelle, nous n'avons plus que quelques crocodiles, des serpents, des lacertiliens, des tortues et un type très primitif, Sphenodon, limité à la Nouvelle-Zélande, qui a conservé encore les caractères du type permien, et dont la disparition totale est prochaine par suite de la chasse que lui font les porcs

et les chats.

Ce n'est donc pas le type Protorosaurien qui nous fournira les formes de transition entre les Reptiles et les Mammifères.

Ce ne sera pas davantage le type Pélycosaurien, dont nous ne dirons qu'un mot.

FIG 8. Pteranodon Marsh. Crétacé supérieur du Kansas. X 1/25, d'après Eaton.

Le doigt porteur de l'aile a été replié.

Descendance protorosaurienne

Adaptation à la vie aquatique

FIG. 9. Ichthyosaurus quadriscissus Fraas. Jurassique inférieur du Wurtemberg. x 1/80 d'après un individu de très petite taille, mais avec la peau conservée,

de l'Institut géologique de Louvain

Descendance pélycosaurienne hyperspécialisée

Dimetrodon incisivus Cope. Permien du Texas. X 1/18.