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graveurs de portraits et d'estampes historiques et religieuses. Toutefois, en dehors de ces planches, son « excudit » ne semble se rencontrer que sur des livres à gravures, tels que des traités d'architecture, etc.

Notons à ce propos, que Gérard de Jode fut en relation avec des artistes d'élite les Wierix, Martin de Vos, Adrien de Weert, H. Colaert, Corneille de Cort, François Hogenberg et d'autres encore. Parmi ses principaux clients, il faut compter Christophe Plantin.

Gérard fut-il juif ? On l'a dit, et son nom pourrait le faire croire. M. Van Ortroy ne l'admet pas et justifie son opinion par d'excellentes raisons.

Après avoir ainsi brièvement rappelé ce que furent les de Jode, passons à leur ceuvre. M. Van Ortroy nous affirme qu'il ne s'occupe, à proprement parler, que de leur ceuvre cartographique. C'est trop de modestie. Le professeur de l'Université de Gand nous donne, de leurs autres travaux, une bibliographie « sommaire », mais déjà riche.

Les cartes géographiques des de Jode se divisent naturellement en deux groupes : les cartes volantes et les atlas.

Un des intérêts principaux des cartes volantes consiste dans leur excessive rareté. Grâce à de patientes recherches dans les archives du Musée Plantin, M. Van Ortroy parvient à établir l'existence de trente-cinq d'entre elles. En mettant à contribution toutes les bibliothèques importantes de l'Europe et même quelques-unes de l'Amérique, il a réussi à en retrouver dix-neuf, (seize de Gérard, trois de Corneille), dont on connait maintenant. un, rarement deux exemplaires. Sur ces trente-cinq cartes, l'érudit bibliographe nous dit à peu près tout ce qu'on en peut apprendre au lecteur sans aller jusqu'à lui mettre sous les yeux une reproduction photographique.

L'Atlas eut deux éditions, l'une et l'autre en deux volumes. La première, datée de 1578, est intitulée Speculum Orbis Terrarum. M. Van Ortroy en connait huit exemplaires : quatre en Allemagne, à Carlsruhe, Dresde, Erlangen et Hambourg; un en Hollande, à Middelbourg; deux en France, à la Bibliothèque Nationale de Paris et à Nantes; un en Amérique, à Washington. La Belgique ne possède malheureusement plus rien de la grande œuvre cartographique anversoise!

La seconde édition de l'Atlas parut, en 1593, sous le titre légèrement modifié de Speculum Orbis Terrae. L'ouvrage existe

cette fois au Musée Plantin à Anvers et à la Bibliothèque Royale de Belgique, à Bruxelles. On en connaît en tout treize exemplaires. Les onze qui sont à l'étranger se trouvent à Nantes et à la Bibliothèque Nationale de Paris; à Leiden, à Genève, au British Museum de Londres et à Washington, enfin, à Berlin, Göttingen, Weimar, Prague et Vienne. Les titres des quatre volumes sont reproduits, par M. Van Ortroy, en photogravures hors texte, et il en est de même du verso du titre du tome I de la première édition, qui contient une dédicace richement encadrée. Les cartes des deux volumes sont décrites une à une avec le même soin, le mème déploiement d'érudition que les cartes volantes. Je ne saurais entrer dans l'énumération de leurs particularités; mais, j'appelle l'attention sur l'analyse des liminaires (1) des tomes premiers des deux éditions. Elle nous fournit des renseignements importants sur les habitudes de travail des deux de Jode. C'étaient des éditeurs et des graveurs sur cuivre, qui pour le fond de leurs ouvrages savaient se faire aider par les savants en renom. J'aurai, dans un instant, à montrer Corneille de Jode sous ce jour spécial à propos de ses relations avec Liévin Hulsius.

Dans son introduction, M. Van Ortroy nous donne un relevé sommaire et provisoire des planches et livres sortis de l'officine de G. de Jode et sur lesquels se lit une des formules habituelles (2) Impressa per G. de Jode, vaeneunt a G. Judaeo, exstant apud G. de lode, prostant apud G. de lode, Antverpiae apud G. Judaeum, excudebat G. Judaeus, by G. de lode, caelabat et excudebat G. de lode, uutghegheven door Geraert de Jeude, in hanc formam redacta (il s'agit d'une carte) per G. de Jode opera G. I. tabula ad unguem depicta. La liste des ouvrages et planches sortis de l'officine de Gérard de Jode, déjà riche, nous l'avons dit, n'est cependant pas aussi longue que la multiplicité de ces devises pourrait le faire croire. M. Van Ortroy fait mieux que de nous en donner, pour employer ses expressions, un simple relevé sommaire », il entre, sur chacune de ces pièces, dans quelques détails.

Le relevé des impressions dues à Corneille de Jode est plus court encore, car il ne comprend qu'un seul volume; mais, il est bien intéressant. En voici d'abord le titre complet:

(1) Pp. 45-48 et 86-88.

(2) P. XII.

De Quadrante Geometrico Libellus. In Quo Quidquid Ad Linearum Et Superficiervm, Vtpote Altitudinum Et Latitudinum, Dimensiones facit lucidissime demonstratur. Additae figurae aeneae XXXVII. ad maiorem doctrinae intelligentiam & lucem hactenus non ita expositae. Sumptibus & expensis Cornelii de Ivdaeis editus. Noribergae, Typis Christophori Loghneri. M.D.XCIII (1).

Ce gracieux petit volume a tout l'attrait d'un beau livre. d'images. Il est devenu rarissime et on n'en connait plus que cinq exemplaires : un à la Bibliothèque Royale de Copenhague, un à l'Observatoire de Poulkova, un à l'Université de Göttingen, un à la Bibliothèque Impériale de Vienne, un enfin au Collège de la Compagnie de Jésus à Louvain. J'ai ce dernier sous les yeux. Depuis longtemps je me proposais de démontrer, en quelques lignes, que l'auteur du texte explicatif est un savant bien connu dans l'histoire des mathématiques et de la géographie en Belgique, le Gantois Liévin Hulsius (2). M. Van Ortroy m'en fournit l'occasion et je la saisis avec empressement.

Et tout d'abord, Corneille de Jode dit lui-même dans la dédi

(1) Le volume est un in-4o de 8 pages non numérotées, mais signées (A), A2, A3, (A4), 63 pages numérotées et une planche hors texte contenant deux figures, l'une au recto et l'autre au verso.

Pour arriver au nombre de 37 figures que nous verrons reparaitre dans toutes les mentions de l'édition allemande, il faut tenir compte de la jolie vignette du titre, qui en occupe près de la moitié, ainsi que des armes de l'évêque Jules de Wurzbourg mises en tête de la dédicace et de celles de Jode lui-même qui se trouvent en tête de l'avis au lecteur. Elles sont gravées avec un fini et un goût remarquables.

(2) Liévin Hulsius naquit, à Gand, on ne sait au juste en quelle année et mourut, en 1606, à Francfort, où il était venu s'établir après avoir quitté Nuremberg qu'il habita d'abord, quand il émigra de la Belgique pour l'Allemagne.

Outre les ouvrages que j'aurai à citer dans le cours de l'article, on peut consulter sur Hulsius:

Histoire des sciences mathématiques et physiques chez les Belges, par Ad. Quetelet. Bruxelles, Hayez, 1864, pp. 179-180.

Notes pour servir à l'Histoire des mathématiques dans l'ancien Pays de Liége, par C. Le Paige. BULLETIN DE L'INSTITUT ARCHÉOLOGIQUE Liégeois. T. XXI, Liége, Léon de Thier, 1888, pp. 485-487.

Geschichte der Mathematik, von Abraham Gotthelf Kästner; t. III. Göttingen, Johann Georg Rosenbusch, 1799, pp. 379-386. L'auteur y analyse, avec détail, les opuscules de Hulsius sur les instruments mécaniques.

Bibliotheca Belgica, par le bibliothécaire en chef et les conservateurs de la bibliothèque de l'Université de Gand; 1° série, t. XIII, Gand, Corneille Vyt, La Haye, Martinus Nijhoff, 1880-1890. Les ouvrages qui y sont analysés font connaitre Hulsius à un point de vue différent de celui qui nous occupe.

cace à l'évêque Jules de Wurzbourg (1) et dans l'avis au lecteur, que le De Quadrante Geometrico Libellus n'est que la traduction d'un autre opuscule qu'il venait de publier tout récemment « nuperrime » en langue allemande.

(

Cette édition allemande était toute récente en effet. Elle datait de 1594, comme l'édition latine, mais portait au titre à la fois le nom de l'auteur, Liévin Hulsius, et celui du Mécène qui se chargea des frais, Corneille de Jode. Voici ce titre, tel que M. Eneström l'a donné au tome IV de la 3 série de la BIBLIOTHECA MATHEMATICA (2).

« HULSIUS LEV. Theoria et praxis quadrantis geometrici... D. i. Beschreibung, Unterricht und Gebrauch des gevierdlen Geometrischen u. a, Instrument... Norimbergi, typ. Gerlach, sumptibus Cornelii de Judaeis 1594, 4, 70 S. 37 Taf. >>

Cette citation serait péremptoire et me dispenserait d'insister davantage, si l'érudit directeur de la BIBLIOTHECA MATHEMATICA avait eu lui-même un exemplaire de l'édition allemande sous les yeux. Mais, il donne ce titre de seconde main, d'après un catalogue, alors récent, d'une librairie d'ouvrages anciens, qu'il ne nomme pas. Je continue, donc, ma démonstration, car je m'étais formé une conviction bien avant d'avoir lu la note de M. Eneström.

On sait, en effet, que dans son Historische Nachricht von den Nürembergscher Mathematicis (3), Doppelmayr consacre une importante notice à Liévin Hulsius. Il nous apprend qu'Hulsius publia à Nuremberg, en 1594, un ouvrage, dont il donne comme suit le titre (4).

Theoria & Praxis Quadrantis Geometrici, das ist Beschreibung, Unterricht und Gebrauch des gevierten geometrischen und anderer Instrument, damit eine jede Ebene, Höhe, Breite, Länge, Weite, Tiefe, und gewiese Distanz eines jeglichen Dinges nach des Euclides und anderer gelehrten Mathematieken Regel abzusehen und abzumessen, etc. mit 37 Kupffern gezieret. »

Les mots soulignés le sont dans le texte de Doppelmayr. On voit comme il concorde bien avec celui de M. Eneström et avec quel bonheur il complète les pointillés qui maquillent le titre donné par le savant suédois. Les mots très importants pour

(1) Jules von Mespelbrunn. Il fonda l'Université de Wurzbourg, où il appela Adrien Romain.

(2) Leipzig, Teubner, 1903, p. 403.

(3) Nürnberg, in Verlegung Peter Conra Monaths, 1730, p. 162-164. (4) P. 162.

nous Typis Gerlach, sumptibus Cornelii de Judaeis » sont, il est vrai, omis. En les supprimant, Doppelmayr ne fait que se conformer à un usage, alors comme aujourd'hui, courant, qui consiste à ne pas faire mention des noms d'éditeurs dans les titres des ouvrages cités. Mais, le Nurembergeois comble amplement la lacune dans la note, à la citation au bas de la page ajoutée. Il nous y apprend, qu'un amateur, « Liebhaber », des sciences mathématiques, Corneille de Jode d'Anvers, engagea Hulsius à publier cet écrit, «dieses scriptum », et qu'il lui en facilita les moyens en lui communiquant les cuivres des gravures.

A. Asher, auteur d'un Bibliographical Essay on the Collection of Voyages and Travels edited and published by Levinus Hulsius (1) eut sous les yeux, à n'en pas douter, le volume signé par Hulsins et de Jode. Dans la bibliographie finale, il en donne en abrégé le titre comme suit (2): « Theoria et praxis quadrantis geometrici, etc. with 37 plates, Nuremberg, 1594, 4 ». Mais, dans le corps de son mémoire (3), il nous avait appris que de Jode fournit à Ilulsius les planches de la Theoria, planches dont il avait gravé les cuivres avant d'être entré en relation avec le Gantois. C'est ce que nous avait dit Doppelmayr, mais je tenais à confirmer son témoignage par celui de A. Asher, dont le Bibliographical Essay a de l'autorité.

Il importe, en outre, de le remarquer, Hulsius dit ailleurs en termes exprès, qu'en 1594 il publia, à Nuremberg, simultanément en allemand et en latin, son traité relatif au quadrant. On sait, en effet, que dans son Tractatus primus Instrumentorum Mechanicorum (4), il donne, par ordre chronologique, une liste

(1) London and Berlin, A. Asher, 1839.

(2) P. 115.

(3) P. 14.

(4) Tractatus primus Instrumentorum Mechanicorvm Levini Hvlsii. Oerlaris Demonstratio Novi Geometrici Instrumenti, Planimetrvm dicti, vnà cum suo Inductorio, cuius beneficio circumferentia Prouinciae controuersae, Vrbis, Arcis, Castrorum, vel quaeuis superficies in campo obseruari, dimetiri, notari, et in Charta delineari, eorumque area, siue magnitudo facile inveniri potest: Nec non Retis et triplicis tum Quadrati tum Quadrantis vsus, quibus omnis longitudinis, altitudinis, latitudinis, et profun ditatis obseruatio lucidissime demonstratur. Francofvrti Ad Moenvm, Ex Officina Typogr. Wolfgangi Richteri, impensis Autoris. M. DC. V. Cum Priuilegio S. Caes Maiest.

L'ouvrage existe à la Bibliothèque Royale de Belgique.

J'appelle l'attention sur les instruments qui sont nommés dans ce long titre la planchette circulaire (planimetrum cum suo inductorio), le carré géométrique, le quadrant et une espèce de damier nommé retis. J'aurai à

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