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monde extérieur et ces chocs peuvent retentir jusque dans l'intérieur de l'atome» (p. 56).

<< La plupart des systèmes philosophiques font la distinction entre l'âme et le corps; nous sommes dès lors portés à dire que l'âme, c'est l'intra-atomique, et que le corps, c'est l'extra-atomique » (p. 56). « Étant donné que l'intra-atomique est indissolublement lié à l'extra-atomique, il en résulte que l'âme ne saurait en aucune façon être séparée du corps. Par conséquent, sont illusoires et chimériques toutes les théories d'extériorisation de l'âme ou de survie indépendante » (p. 57, note).

Quoi de plus simple et de plus lumineux? L'auteur repart, plein d'optimisme: «Comme ces pionniers qui ont découvert une piste heureuse, nous nous aventurerons dans cette voie. nouvelle pour en rechercher les aboutissements » (p. 58). Et il assiste au défilé triomphal des grands problèmes de la biologie » désormais résolus: « le mécanisme psychique », « le libre arbitre », « l'impératif catégorique », s'il vous plaît, « la conscience », « l'évolution », « l'être vivant universel ». Partout l'intra-atomique est le « Sésame, ouvre-toi ».

Oui, sans doute; mais encore faut-il que l'énergie intraatomique, pour devenir « la vie », soit déchaînée hors de l'étroite prison où elle est confinée, et pour cela, nous assure M. Préaubert, il ne faut rien moins qu'une « révolution ». Quelle sera donc l'énergie formidable, capable de briser les parois du cachot atomique? Évidemment, l'électricité, rien que l'électricité; et cela, moyennant une variation de potentiel si énorme, qu'elle << soit sur la limite des choses possibles » (p. 106).

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Or, poursuit-il, « nous ne voyons comme pouvant répondre à ce programme que, seules, les fulminations atmosphériques >> (p. 106), la foudre. Et voici donc la genèse de la vie au sein des grands orages de la période précambrienne, parmi les pluies torrentielles, l'énergie vitale intra-atomique se manifesta d'abord sous la forme de « globes électriques », dont nous avons encore aujourd'hui des exemples assez rares dans la foudre en boule ». La dynamique propre du « globe électrique >> présente, en effet, tous les caractères de l'activité vitale, physique et psychique non seulement il se divise par scissiparité et se conjugue avec son semblable, mais il perçoit, se souvient et se meut librement! En définitive, le globe électrique apparaîtrait avec tous les attributs fondamentaux de la vie ; ce serait le représentant primordial de l'être vivant universel» (p. 111). Bien sûr, il s'agirait là d'une phase préprotoplasmique » de la vie.

Dans le « globe électrique » s'effectuent les synthèses organiques primordiales d'où sortiront les albumines du protoplasme. Mais cette seconde étape de la vie phase marine est moins intéressante, certes, que la libération première de l'énergie vitale sous la forme d'éclairs en boule. Là triomphe, incontestée, l'originalité de M. Préaubert.

Mais, dira-t-on, il n'y a pas d'apparence que la foudre en boule, malgré son allure « de jeune chat », propage aujourd'hui de la vie sur notre globe. « Pourquoi la vie du globe électrique est-elle si courte, et sans postérité? Il est vraisemblable que les conditions atmosphériques actuelles ne sont plus assez favorables pour que le globe électrique puisse évoluer jusqu'à la forme protoplasmique, en condensant et combinant les éléments constitutionnels de l'air... » (p. 109). On aurait mauvaise grace d'insister. Nous ferions tort à M. Préaubert en terminant sur ces dernières citations. Il y a, dans son livre, l'exposé de quelques recherches personnelles qui ne manquent pas d'intérêt, encore qu'elles ne comportent point les conclusions démesurées qu'en tire leur auteur. Celui-ci abuse vraiment un peu du raisonnement extensif et de l'analogie. Que ne s'est-il borné à appeler l'attention des biologistes sur la part possible, ou mème probable, de l'énergie intra-atomique et de la dynamique des électrons dans le mécanisme des phénomènes vitaux !

J. MARECHAL.

XXVII

LE PROBLÈME DE L'ESPACE, par L. ALVAREZ DE TOLEDO, Un vol. (23×15) de 304 pages. Paris, Alcan, 1920.

« Un enchainement de pensées et de recherches dirigées vers une idée unique... Qu'est-ce qui nous empêche d'atteindre la quatrième dimension de l'Espace? », a conduit l'auteur à « sept années de réflexion et de concentration », et de lectures, dont ce livre veut faire part.

On y trouve des choses de toutes sortes. Quoi d'étonnant? L'Espace est constitué de tout ce que Dieu a créé »... « Nous devons admettre que l'échelle si vaste du tout se compose d'un très grand nombre de degrés, et que chaque degré correspond à un état. De chacun de ces degrés, l'être qui correspond à cet état aura une vue propre de l'espace qui l'entoure, et, en com

mençant par les degrés inférieurs, nous saurons qu'à l'être occupant le premier échelon correspondra le premier état,... et ainsi de suite jusqu'à l'être occupant l'échelon n auquel correspondra le nem état, c'est-à-dire un nombre n d'espaces ». « Qu'est-ce qui nous empêche d'admettre la possibilité de reculer les limites de notre espace, c.-à-d. d'envisager pour nous la possibilité d'occuper le quatrième échelon auquel correspond le quatrième état, c.-à-d. un espace à quatre dimensions ? »

Dans la première partie l'auteur résume quelques lectures sur les trois espaces euclidien, lobatcheffskien et riemannien et l'hyperespace.

Dans la seconde partie il explique, en développant avec enthousiasme la théorie du sens de l'espace d'Élie de Cyon, comment nos organes sont faits pour un espace euclidien ; il ne résiste pas à l'envie d'ajouter quelques paragraphes sur le sens du temps, sur les erreurs dans la perception des directions et sur les maladies de l'orientation et de l'équilibre.

La troisième partie est originale. Elle apprend que si l'homme par sa nature empiète d'une manière infinitésimale » sur le quatrième espace, comme la droite empiète sur l'espace à deux dimensions par son infinitésimale largeur », c'est dans la direction spatiale de la quatrième dimension que doit et va se faire l'évolution de l'humanité. « Ce sera par le développement et la concentration de nos facultés mentales que nous parviendrons à l'élargissement de notre champ spirituel, c.-à-d. en développant l'organe invisible de la vue interspatiale qui nous conduira, nous et notre race terrestre, à la possession du domaine de la pensée supérieure ».

« Si l'organe percepteur des vibrations venues du quatrième espace, qui est en même temps le siège de la vue interspatiale, c.-à-d. de la fonction la plus spirituelle de notre âme, si cet organe existe, et il doit exister, il ne peut être situé que dans la région frontale, d'abord à cause du pressentiment infaillible qui nous fait attribuer à la clarté de certains fronts humains la plus noble et la plus pure des missions spirituelles, ensuite à cause du voisinage des lobes frontaux dans lesquels doivent être localisés les processus psychiques les plus élevés ».

Ces extraits suffisent pour caractériser ce livre déconcertant. L'auteur avertissait le lecteur dans la préface: « Il a fallu que j'écarte dans cette troisième partie toutes les barrières qui circonscrivent habituellement le champ de nos recherches scientifiques; pour franchir le troisième espace, il est indispensable

de briser bien des ponts derrière soi. Ce geste ne m'a pas ému; ce qui m'a ému, c'est la lumière que j'apercevais parfois au fond de certaines de mes pensées, et cette lumière unique était la plus belle récompense à mon geste démolisseur ».

Il renversait une première barrière dès le début de son introduction: «Ma conception de l'Espace est très simple: pour moi il est tout ce qui est ». Cette conception qui assimile le domaine. de l'esprit à celui de la matière, est-elle vraiment si simple? Si notre connaissance des choses de l'esprit est conditionnée par leur analogie d'être avec les choses matérielles, objet propre de nos facultés humaines, il faut se garder d'attribuer à l'esprit les propriétés qui, précisément, en distinguent la matière.

H. D.

XXVIII

IL TRATTAMENTO « MORALE » DELLO SCRUPULO E DELL' OSSESSIONE MORBOSA. Volume primo: Questioni teoretico-pratiche fondamentali. Volume secundo: Punti di vista morali e moralireligiosi da utilizzare nella cura, par M. NATALE TURCO. 2 vol. in-8°, XII-497 pages et 473 pages. - Turin, Marietti, 1919-1920.

M. Natale Turco nous présente deux imposants volumes sur « le traitement moral du scrupule et de l'obsession morbide ». Il se réclame volontiers de l'autorité du R. P. Eymieu, son prédécesseur dans cette voie, pour lequel il professe, à juste titre d'ailleurs, la plus fervente admiration. Est-ce à dire que l'œuvre de M. N. Turco ne soit qu'un écho des volumes bien connus du R. P. Eymieu? Ce dernier serait le premier à protester contre un rapprochement aussi excessif: l'ouvrage italien et les ouvrages français qui l'inspirèrent diffèrent à la fois par le point de vue prédominant et par le genre de services qu'ils sont appelés à rendre.

Le R. P. Eymieu, dans une lettre-préface, note spirituellement cette opposition au sein même de l'harmonie : « Je suis prêtre, et, traitant du scrupule, j'ai prétendu faire de la psychologie; vous êtes laïque, et, dépassant la science sans aucunement la dédaigner, vous nous conduisez en pleine théologie, en plein surnaturel » (Lettera-prefazione, p. IX). Cette remarque, légèrement paradoxale, empruntée aux auteurs eux-mêmes, ne doit - faut-il le dire? jeter aucun discrédit sur la psychologie, très fine, de l'un, ni sur la théologie, très sùre, de l'autre.

Le livre de M. Natale Turco est, sans doute, un peu long et trop touffu, mais avec cela, toujours clair et très agréable à lire. Écrit avec cœur, il témoigne en outre d'une sérieuse expérience personnelle et de beaucoup de lecture. N'ayant rien d'un manuel pédant pas même la sobriété il convient peut-être moins au pur psychologue, qui abstrait et s'abstrait, qu'aux « malades, médecins et confesseurs immédiatement aux prises avec la complexité des états d'àme réels et l'ampleur multiple des problèmes pratiques. Puisque, dans la réalité, tout confine à tout, on pardonne volontiers à l'auteur de paraître disserter quelquefois de omni re scibili ». D'autant plus que la « dissertation >>> occasionnelle est généralement celle qui peut éclairer et encourager, ou en tous cas intéresser. La lecture du livre de M. Natale Turco fera du bien avant tout aux malades eux-mêmes ; et il aidera, croyons-nous, les directeurs à acquérir cette sympathie clairvoyante et cette délicatesse de touche que réclame le traitement de leurs clients scrupuleux. Oserions-nous ajouter qu'une certaine propension de l'auteur à trop étendre son point de vue, par exemple à transformer souvent une monographie sur l'état scrupuleux en un traité général d'ascétisme, offre du moins cet avantage de replacer constamment la cure du scrupule dans l'ensemble de la vie spirituelle: l'expérience montre, en effet, qu'il y a bien des inconvénients à prétendre guérir le scrupule sans un souci toujours présent de la perfection chrétienne dans toute son ampleur.

Nous nous réjouissons de devoir, en définitive, féliciter l'auteur de ses défauts eux-mêmes, ou, plus exactement, de cette richesse exubérante, que, du point de vue sévèrement scientifique, nous avons la hardiesse de tenir pour une imperfection.

XXIX

J. MARECHAL, S. J.

LA RAISON ET LA VUE, par FRANK GRANDJEAN, docteur és-lettres, professeur à l'Université de Genève. Un vol. in-8° de 374 pages (Bibliothèque de Philosophie contemporaine). Paris, Alcan, 1920.

M. Grandjean, disciple de M. Bergson, dont il a étudié la philosophie dans de récents ouvrages, expose, dans le présent volume, les premières lignes de son système à lui, la première partie de sa critique de la connaissance.

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