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portion des forces hydrauliques utilisées en France. Le chapitre consacré aux chemins de fer offre un exposé clair et intéressant du perfectionnement des locomotives et du matériel roulant.

J. C.

XXV

LA CRISE DU COMBUSTIBLE ET SES REMÈDES, par AIME WITZ, correspondant de l'Institut. Un vol. in-16, 164 pages. Paris, Doin, 1920.

Les quatre chapitres de ce petit livre sont le fruit des réflexions qu'a suggérées à M. Witz la grave pénurie de combustible dont souffre la France principalement. Cette pénurie a déjà créé chez nos voisins une véritable famine; et elle met leur industrie en péril. La cause du mal est l'insuffisance de l'extraction, aggravée par la difficulté des transports, par une répartition défectueuse des disponibilités et par une utilisation souvent irrationnelle des ressources. Il y a un remède à cette situation dangereuse : il faudra se restreindre en tout, supprimer non seulement le gaspillage, mais encore le luxe, et réaliser des économies dans tous les domaines. Restriction et économie stricte, c'est le cri général. Mais les économistes et les techniciens ne sont pas d'accord, lorsqu'il faut choisir la façon jamais, en effet, problème plus difficile n'a été posé à l'ingénieur.

M. Witz entreprend une enquête serrée, afin de se rendre compte de l'usage qui se fait du précieux combustible : à quel endroit faudra-t-il réduire le plus la dépense? par quels moyens appropriés et immédiats? peut-on suppléer au manque de houille par des succédanés ou des adjuvants? Comment améliorer le rendement des combustibles en calories et des calories en kilogrammètres ?

Il faut lire attentivement ces quatre chapitres documentés. Citons le dernier dans lequel M. Witz entrevoit l'essor accru des grandes centrales électriques. Celles-ci produisent l'énergie sous une forme supérieure et qui se prête à des applications multiples et variées. Les centrales électriques envoient l'énergie au loin avec des pertes qu'on réduit à volonté en augmentant la tension et la section de ses conduites; elles la distribuent partout suivant la demande. De vastes projets ont été conçus dans tous les pays. L'Allemagne elle-mème, dont la puissance industrielle n'est pas brisée, va relier ses ports de la Baltique aux stations

hydro-électriques de la Bavière, de la Saxe et de la Suisse. La France, tout en recueillant précieusement l'énergie issue des transformations métallurgiques, va mettre en œuvre ses immenses forces hydrauliques et créer un vaste réseau national. La Belgique, petite et ramassée sur elle-même, se propose la création de quelques artères principales reliant des centrales importantes. Ces stations, formant entre elles un tout organisé, fourniraient la force motrice à nos chemins de fer, l'éclairage à nos villes et à nos campagnes, un appoint d'énergie à nos innombrables usines. Cette concentration, réalisée par les méthodes scientifiques actuelles, permettra d'utiliser le combustible dans les conditions de la plus stricte économie, tout en assurant une grande sécurité et une extrême souplesse de fonctionnement. — Peut-être espère-t-on conjurer ainsi la crise menaçante et s'avancer sans angoisse vers un avenir meilleur ?

XXVI

F. G.

DU ROLE DE LA MÉMOIRE dans nos conceptions métaphysiques, esthétiques, passionnelles, actives, par EUGÈNE D'EICHTAL, membre de l'Institut. Un volume in-12 de la Bibliothèque de Philosophie contemporaine. - Paris, Alcan, 1920.

M. Eugène d'Eichtal est un économiste distingué. Il croit devoir justifier son incursion sur le terrain de la philosophie : « Il n'est pas interdit aux économistes de philosopher » (Avantpropos, p. 5). Assurément ; d'autant moins que la pensée est un bien banal et qu'il reste de mode, aujourd'hui comme hier, d'entrer dans la philosophie comme dans un moulin.

Le présent volume groupe quatre études distinctes, dont voici les titres: Des rapports de la mémoire et de la métaphysique. Mémoire et esthétique. Mémoire et passions. Mémoire, langage, action. La première et la seconde étude ont paru dans la REVUE PHILOSOPHIQUE en 1918 et 1919.

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L'unité globale de ce livre composite est exprimée dans cette déclaration de l'auteur: Après bien des années de réflexions, la mémoire m'est apparue définitivement la faculté maitresse de l'humanité arrivée (par elle d'ailleurs) à un certain stade de civilisation» (Avant-propos, p. 6).

Quant à la méthode suivie, c'est exclusivement la méthode positiviste (nous prions qu'on veuille lire : « positiviste », et

non « positive >>); non point le positivisme massif et surchargé de l'école de Durkheim, mais un positivisme plus dégagé et plus sommaire, de bon ton d'ailleurs : un positivisme d'homme du monde.

La méthode donne ce qu'elle peut. De là, sans doute, la diversité de valeur des quatre dissertations, plus ingénieuses que profondes, qui nous sont offertes. La première démontre une thèse psychologique qui n'est guère contestée à savoir, la participation de la mémoire à toutes les opérations supérieures de l'esprit humain ; mais elle trahit en même temps une singulière incompréhension de l'objet et des procédés de la métaphysique. La seconde dissertation: Mémoire et esthétique, qui demeure sur un terrain accessible à l'empirisme positiviste, est beaucoup plus intéressante, souvent juste et fine. Des deux dernières études, assez courtes, il n'y a point à médire, mais seulement à remarquer que leur claire élégance n'a rien de « technique ». Les psychologues de métier - qui ne sont pas seuls au monde, grâce à Dieu ne considéreront point ce livre comme un outil de travail.

J. M.

XXVII

NON-ARISTOTELIAN LOGIC, by. HENRY BRADFORD SMITH. Une brochure in-8° de 1-40 pages. Philadelphia, The College Book. store, 1919.

-

Ces quelques pages, faisant suite au livre « Primer of Logic » du même auteur, ont en vue de montrer la possibilité d'une extension de la logique classique qui lui permettrait de se faire accepter des logiciens plus récents. Il n'est guère possible, après une aussi brève initiation, de formuler une appréciation définitive sur cette école de calcul logistique qui fait preuve assurément d'une réflexion très méthodique.

XVIII

R. L.

LE SYSTÈME D'ARISTOTE, par (). HAMELIN, chargé de cours à la Sorbonne. Un vol. in-8° de I-428 pages. Paris, Alcan, 1920.

Ce livre contient une série de conférences données à la Sorbonne par M. O. Hamelin. C'est un exposé bien ordonné du

système d'Aristote. Il serait superflu d'en faire l'éloge. Nulle part, croyons-nous, pas même dans son ouvrage sur Descartes, le regretté maître n'a su concilier, avec la même maîtrise, l'analyse philologique du texte, avec la compréhension totale de l'esprit d'une doctrine.

Le chapitre premier, consacré en partie au point de départ d'Aristote, jette une lumière vive et vraiment insoupçonnée sur toute la théorie subséquente du jugement et du raisonnement. On croit entendre le prélude du critère de vérité cartésien. . L'auteur laisse cependant trop dans l'ombre la divergence profonde entre les positions respectives des deux penseurs.

Le chapitre sur l'opposition des concepts est un chef-d'œuvre d'analyse et de critique. Il y est montré nettement qu'Aristote avait déjà le pressentiment que l'opposition fondamentale est l'opposition relative.

Le chapitre consacré au syllogisme me parait définitif.

Le dernier chapitre seul laisse à désirer. L'auteur y a confondu deux notions, qui, me semble-t-il, sont distinguées par Aristote lui-même la notion de l'être comme tel, Tò öv ov, et la notion de l'être pur.

L'être comme tel est bien une abstraction, un universel, mais de cette universalité particulière qui s'appelle analogie. L'être pur au contraire, n'est pas abstrait, c'est un être vivant, réel, et dont la caractéristique la plus importante est d'être « esprit subsistant », νόησις νοήσεως.

S'il est individu, c'est d'une façon qui n'a rien à voir avec l'individualité des ètres d'une même espèce. Il l'est par plénitude, ceux-ci le sont par déficience. Il n'y a donc aucune contradiction à dire que les êtres d'une même espèce doivent leur individualité à leur matière, tandis que les êtres qui sont formes pares la doivent à leur forme même. Il y a individualité par la matière quand les êtres n'épuisent pas leur forme ; il y a individualité par la forme quand l'être embrasse cette forme tout entière.

A part ce dernier chapitre, on peut dire que le Système d'Aristote par (). Hamelin est le meilleur ouvrage sur le grand métaphysicien grec.

H. THIELEMANS, S. J.

XXIX

re

Partie: Dans les sciences. Partie: Dans les sciences

LA PART DES CROYANTS DANS LE PROGRÈS DE LA SCIENCE AU XIX SIÈCLE, par ANTONIN EYMIEU. 1 exactes, 3 édit., 1-272 pages. - 2 naturelles, 2 édit., 1-308 pages. - Paris, Perrin, 1919 et 1920.

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Les ouvrages du P. Eymieu servent le public en servant la vérité; je ne pense pas qu'il soit possible d'en faire un plus bel éloge, ni qui en dise mieux le caractère et la tendance. A moins d'être sceptique on reconnaitra l'intérêt de premier ordre que nous avons à n'être point victimes de préjugés qui en imposent par l'audace et l'insistance qu'on met à les répandre, audace et insistance qui ne s'expliquent que par le besoin de suppléer aux preuves absentes et à la carence totale des aguments solides. Parmi ces préjugés, un des plus répandus assurément et des plus funestes est celui qui affirme le conflit fatal, l'opposition irréductible de la science et de la foi. A vrai dire, ce prétendu conflit ne fut guère aperçu par les meilleurs esprits; des livres tels que « Science et Religion » de Boutroux en fourniraient au besoin la preuve; la plupart dédaignèrent même de l'apercevoir et continuèrent tranquillement à unir à une foi sincère une science incontestée. Mais, au-dessous de cette élite, s'agite la masse des demi-savants ils sont légion des penseurs dits << libres», des primaires qui demandent à la Science des prétextes à ne plus croire, les instituteurs » comme l'écrivait naguère M. Lamy, « déjà exposés à trouver dans les commencements de leur savoir la fin de leur croyance »; ajoutez à ces parasites de la Science quelques spécialistes dépourvus d'horizon, étroitement confinés dans leur monde infinitésimal, peut-être mème quelque vrai savant, sachant tout de la science, hormis ses limites et ce formidable inconnu qui l'encercle de toutes parts... et tout cela, à certaines heures, faisait chorus pour exclure de la Science les croyants et déclarer incompatibles l'esprit scientifique et l'assentiment de foi. J'en demande pardon à ces gens-là, mais il faut qu'ils déchantent. Des livres tels que ceux-ci portent à leur dogme» un coup mortel. A moins toutefois qu'ils ne préfèrent se dispenser de le lire, et c'est ce qui ne manquera pas d'arriver, l'auteur n'ayant pas, au fond, écrit pour eux et n'espérant certainement pas les convertir; il s'adresse aux esprits de bonne foi ou suffisamment pénétrés de l'esprit scientifique pour préférer la vérité, l'état objectif des

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