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NARE, M'NARE]. Le sentiment de la composition avec MINARE une fois perdu, il est clair que des formes faibles, telles AMINAMUS AMINATE, devaient produire un verbe roman

amnar.

Et je dis que le lat. vulg. a eu aussi un SE AFFERRE comme le classique un SE CONFERRE (se porter, s'apporter), d'où un intrans. AFFERRE et un part. passé ALLATUS naturellement. D'où par conséquent en roman EO SUM ALLATUS, en a. fr. jo sui alez, d'où encore un verbe aler. Et en frioulan un lar, du simple latus, de FERRE.

J'ajouterai que, selon moi, le lat. vulg. a encore eu pour dire "aller, un simple SE FACERE (intr. FACERE), d'où l'it. bien connu farsi, aller, avancer.

Et c'est par ces (SE) AFFERRE, (SE) FACERE, que j'explique la fameuse glose de Reichenau profectus: alatus factus 1028, qui, à première vue, parait si bizarre. Il y a deux traductions au lieu d'une, comme à d'autres endroits. Une explication par des velléités étymologiques du glossateur qui aurait voulu dire: " einer dem Flügel geworden sind (Ztschr., XXIII, 326), me semble tout bonnement extravagante. Les gloses ont déjà le verbe entier: ultra alare 1122, transalaret 1130, transalavit 1131.

De toutes les explications qui ont été fournies d'andare etc., voilà, à mon sens, la plus claire, la plus simpliste, celle que partant je crois avoir le plus de chances d'être la bonne.

PAUL MARCHOT.

LA PLUS ANCIENNE AUBE

Je demande la permission de faire ici à l'interprétation que M. Monaci a donnée du refrain de l'aube bilingue.

L'alba part umet mar atra sol

Po y pasa bigil miraclar tenebras

dans les Rendiconti dell' Accademia dei Lincei, I, 475-87, une petite modification que les lecteurs pourront admettre ou rejeter à leur gré. Le savant directeur de cette revue, qui voit dans ce refrain un texte rétoroman, traduit le premier vers ainsi :

"L'aube du côté de la mer humide attire le soleil „.

Pour ma correction, je pars de cette assertion exprimée par M. G. Paris, que dans le texte une seule chose est certaine, c'est que "L'alba part est le fr. L'aube pert, le prov. L'alba par, début de tant de refrains d'aube, (Romania, XXII, 627), et je traduis les trois premiers mots par: L'aube paraît. Que faire alors du restant du vers: umet mar atra sol? La mer humide attire le soleil ne va pas; cela s'appliquerait plutôt à un coucher de soleil, où celui-ci plonge dans la mer, qu'à un lever, où il en émerge. Si l'on prend sol comme sujet, on a: le soleil attire la mer humide, ce qui ne pourrait non plus s'appliquer qu'à un coucher de soleil (ce dernier étant alors regardé comme

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fixe et la mer comme mobile 1). Mais on a un sens tout à fait satisfaisant et une description exacte d'un lever de soleil, si d'umet mar on fait une expression figurée signifiant la mer d'humidité "la mer de vapeurs, et si l'on traduit: le soleil attire (absorbe) la mer de brouillard. Il s'agit du brouillard que la nuit a répandu sur la terre, duquel le spectateur est entouré de toutes parts ou qu'il observe d'une hauteur, et qui est aspiré, pompé par les premiers rayons de l'astre du jour. Dans mon hypothèse, je traduis donc le premier vers ainsi: L'aube paraît: le soleil aspire l'humide mer [de brouillards].

Pour le second vers, il est traduit ainsi par M. Monaci: "Après qu'elle (l'aube) passe Vigil, voilà lumière (sur) Tenebras

Vigil est le Vigil-Joch près de Meran, Tenebras serait le nom d'une montagne voisine (mais non retrouvé). Mira est un mot rétoroman qui veut dire " voilà, et clar un autre qui signifie "lumière", "clarté. Les difficultés sont qu'il faut suppléer "sur, et que Tenebras, qui n'a d'ailleurs pas une allure de nom de montagne, n'a pu être identifié. La version suivante me semble à la fois beaucoup plus simple et beaucoup plus naturelle: Puis il (le soleil) passe le Vigil: voilà les ténèbres clarté (c'est-à-dire : voilà les ténèbres devenues clarté, changées en clarté.

PAUL MARCHOT.

1) Ce ne serait pas la découverte de Galilée avant Galilée, mais une figure poétique.

ROMAN FLAUTARE

L'a. fr. dit flaüter, le prov. flautar, l'esp. flautar, le port. frautar, l'ital. n'a que le substantif flauto, de même que le roumain qui dit flaut m., flaută f. Aucune langue romane ne reporte donc à une forme plus complète que flautare, et c'est celui-ci qu'on est bien obligé de considérer comme le thème.

Impossible, même en admettant que flaüter ait produit les autres formes romanes, de le rattacher d'une façon quelconque à FISTULA FISTULARE, FISTULA donnant en a. fr. le phonétique flestre 1) (en fr. mod. féle, terme de technologie, voir le Dict. génér.). Personne ne croit certainement plus maintenant au *FLATUARE (de FLATUS) de Diez, que dans son Supplément M. Korting semble déjà retirer d'après l'opinion de M. Stürzinger. Un *FLATUTITARE de *FLATUTUM (Horning, Zeitschrift de Groeber, XXII, 484) est forgé pour les besoins de la cause, cf. la critique qu'en fait M. G. Paris dans la Romania, XXVIII, 143.

Considérons donc le thème roman complet flautare. Il se laisse le plus simplement du monde ramener à un primitif *FAUTLARE, qui aurait subi une métathèse banale. Or, *FAUTLARE, chacun le voit, ne peut pas être autre chose que jouer une variation sur la mélodie fa ut la.

1) Rom. de Troie, Godefroy s. v.

Cette dérivation est possible, chronologiquement, le mot flauter n'apparaissant qu'au XIIe siècle et les noms de la gamme ayant été inventés au commencement du XIe. Le plus ancien exemple de flaüter est de 1165 environ: cil fleute (Erec, dans Godefroy, v. chalemeler), le plus ancien du subst. flaute est d'un peu après 1170: sonent flautes et fresteles (Chev. au lion, 2352, éd. Forster) 1).

Il est probable que le mot flaüter se sera dit pour un instrument primitif, le frestel, par exemple, sorte de pipeau, qui, d'après M. A. Schultz (Höfisches Leben, I, p. 557), n'avait que trois trous; flaüte aura été créé pour désigner l'instrument légèrement transformé, amélioré par l'addition d'un ou plusieurs trous. D'après Lacroix (Les Arts au moyen âge), "la flute simple ou à bec, dans le principe, est un tuyau droit, de bois dur et sonore, d'une seule pièce, percé de quatre ou six trous „2).

PAUL MARCHOT.

1) Les exemples du Dict. génér. sont plus récents.

2) On pourrait aussi partir de la combinaison fa la ut, mais la disparition de l'a initial semble être une difficulté.

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