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lonté, par une puissance qui est hors de nous; << et toutes les fois que nous nous en servons, soit << pour parler ou pour respirer, ou pour nous mou« voir en quelque façon que ce soit, nous devrions toujours sentir Dieu présent '. »

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Ainsi non-seulement le corps et sa vie prouvent l'existence de Dieu, mais encore impliquent sa pré

sence.

<< Mais, continue Bossuet, rien ne sert tant à << l'âme pour l'élever à son auteur, que la connais«sance qu'elle a d'elle-même et de ses sublimes opérations 2.

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« Nous avons déjà remarqué que l'entendement «< a pour objet des vérités éternelles.

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« Ces vérités éternelles que tout entendement

aperçoit toujours les mêmes, par lesquelles tout <<< entendement est réglé, sont quelque chose de « Dieu, ou plutôt sont Dieu même.

« Nous n'avons donc qu'à réfléchir sur nos pro« pres opérations, pour entendre que nous venons « d'un plus haut principe 3.

<< Car de là que notre âme se sent capable d'en« tendre, d'affirmer et de nier, et que d'ailleurs <«< elle sent qu'elle ignore beaucoup de choses,

3

1 T. x, p. 81.2 Ibid., p. 81. Ibid., p. 83.

« qu'elle se trompe souvent... elle voit, à la vé

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rité, qu'elle a en elle un bon principe, mais elle << voit aussi qu'il est imparfait, et qu'il y a une << sagesse plus haute à qui elle doit son être 1.

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«< En effet, le parfait est plutôt que l'imparfait, « et l'imparfait le suppose; comme le moins pose le plus dont il est la diminution... Ainsi « il est naturel que l'imparfait suppose le parfait, << dont il est, pour ainsi dire, déchu; et si une sa« gesse imparfaite, telle que la nôtre, qui peut doua ter, ignorer, se tromper, ne laisse pas d'être ; à plus forte raison devons-nous croire que la sa« gesse parfaite est et subsiste, et que la nôtre n'en « est qu'une étincelle.

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« Nous connaissons donc par nous-mêmes et par « notre propre imperfection qu'il y a une sagesse «< infinie, qui ne se trompe jamais, qui ne doute de << rien, qui n'ignore rien, parce qu'elle a une pleine compréhension de la vérité, ou plutôt qu'elle est « la vérité même 2. »

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Voilà bien ce que nous avons appelé l'acte et le procédé fondamental de la vie raisonnable, c'està-dire l'affirmation à l'infini, par l'anéantissement des limites, de toute qualité positive ou perfection

1 T. x, p 83. 2 Ibid., p. 83.

bornée que nous présente la nature ou notre

âme.

Et non-seulement, selon Bossuet, la vue de notre imperfection, jointe à la possession des idées éternelles, prouve l'existence de l'éternelle vérité, plus haute que nous, plus subsistante que nous, c'est-à-dire l'existence de Dieu; mais en outre la vue même des idées éternelles implique la vue de Dieu, et manifeste sa présence.

La présence de Dieu seule est le ressort divin qui élève notre esprit à Dieu : Bossuet le sait et l'affirme amplement.

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Car, dit-il, << nous voyons ces vérités dans une << lumière supérieure à nous-mêmes... C'est en lui, d'une certaine manière qui m'est incompréhensible, c'est en lui, dis-je, que je vois ces « vérités éternelles ; et les voir, c'est me tourner à « celui qui est immuablement toute vérité, et rece« voir sa lumière 1.

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<< Et quand je reçois actuellement cette impres«<sion, quand j'entends actuellement la vérité que

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j'étais capable d'entendre, que m'arrive-t-il, sinon << d'être actuellement éclairé de Dieu, et rendu « conforme à lui 2?

1 T. x, p. 82. 2 Ibid., p. 85.

« Il faut donc entendre que l'âme, faite à l'image << de Dieu, capable d'entendre la vérité, qui est Dieu

même, se tourne actuellement vers son original, « c'est-à-dire vers Dieu, où la vérité lui paraît au<< tant que Dieu la lui veut faire paraître.

« C'est une chose étonnante que l'homme en<< tende tant de vérités, sans entendre en même << temps que toute vérité vient de Dieu, qu'elle est << en Dieu et qu'elle est Dieu même. Mais c'est qu'il «< est enchanté par ses sens et par ses passions << trompeuses; et il ressemble à celui qui, renfer« mé dans son cabinet, où il s'occupe de ses af« faires, se sert de la lumière, sans se mettre en peine d'où elle lui vient '. »

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Ici donc Bossuet signale l'obstacle à la lumière de Dieu, et la nécessité de la condition morale pour la connaissance de Dieu et la démonstration de son existence. Puis il ajoute :

« Nous avons vu que l'âme, qui cherche et qui << trouve en Dieu la vérité, se tourne vers lui pour « la concevoir. Qu'est-ce donc que se tourner vers

Dieu?... Dieu est toujours et partout invisible«ment présent. L'âme l'a toujours en elle-même, «< car c'est par lui qu'elle subsiste. Mais pour voir,

1 T. x, p. 8%.

a ce n'est pas assez d'avoir la lumière présente il << faut se tourner vers elle, il lui faut ouvrir les «yeux. L'âme a aussi sa manière de se tourner « vers Dieu, qui est sa lumière, parce qu'il est la vérité; et se tourner à cette lumière, c'est-à-dire « à la vérité, c'est, en un mot, vouloir l'entendre... "L'âme est droite par cette volonté. »

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Bossuet comprend que l'âme commence à s'élever à la lumière par cette volonté, et il signale ce sens divin qui est l'attrait simultané du désirable et de l'intelligible Il voit que le premier amour et la première connaissance de la vérité s'impliquent mutuellement; et que cette double donnée naturelle s'accroît par notre concours et notre pureté.

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« L'amour de la vérité, dit-il, en suppose quel

que connaissance. Dieu donc, qui nous a faits à << son image, c'est-à-dire qui nous a faits pour en<< tendre et pour aimer la vérité, à son exemple, «< commence d'abord à nous en donner l'idée gé« nérale, par laquelle il nous sollicite à en chercher « la pleine possession, où nous avançons à mesure << que l'amour de la vérité s'épure et s'enflamme en

« nous. >>>

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