Sayfadaki görseller
PDF
ePub

tion de la nécropole n'est qu'un incident de la destruction de la colonie tout entière. L'abandon de celle-ci pendant un certain laps de temps est encore confirmé par ce fait que les seconds occupants de race phénicienne ignoraient l'emplacement des sépultures primitives; outre les cas décrits plus haut, on trouve très fréquemment des tombes de la deuxième période coupant celles de la première.

Les constatations correspondent donc à un événement grave, dont il faut chercher la trace dans l'histoire. Or le vr siècle, auquel appartiennent les types de lampes et de bijoux de la nécropole détruite, est marqué par la chute de Tyr, assiégée pendant treize années par Nabuchodonosor. Les désastres de la métropole entraînèrent la perte des colonies. Gadir même fut menacée, sinon prise par l'ennemi; mais Carthage, dont la prospérité avait grandi considérablement, vint à son secours; elle refoula les indigènes et rebâtit les colonies détruites. Ce sont bien là les péripéties que les découvertes font repasser devant

nos yeux.

Lors de sa destruction, la colonie de Baria possédait une nécropole importante, et un établissement minier près des gisements d'argent. Cette organisation est l'œuvre du temps, d'une période de prospérité; il faut done reporter assez loin en arrière les débuts de la colonie : une couple de siècles me semble un minimum; cela nous mène à l'an 800, et je crois qu'on peut fixer, à un siècle près, à l'an 900 les premiers débarquements des Tyriens et la fondation de Baria.

Quoique j'aie décrit les sépultures de l'age du fer dans un ordre méthodique montrant une progression dans la prépondérance phénicienne, il ne faut cependant pas croire à une sériation chronologique. Les deux civilisations, celtique et tyrienne, avaient leur déve

loppement propre, indépendant, et se pénétraient à des degrés divers la proportion des éléments tyriens, très forte dans le voisinage des centres d'exploitation des étrangers, diminuait rapidement à mesure qu'on s'en éloignait. Il n'y avait pas non plus mélange de races au sens strict du mot, et les relations entre colons et indigènes n'étaient probablement pas très amicales. C'est ainsi qu'on s'explique facilement que, aussitôt apportée par les navires, la nouvelle du siège de Tyr provoqua un soulèvement général qui entraina la

ruine des colonies.

RÉSUMÉ

La première possession de l'Espagne par les Phéniciens, celle qui donna lieu aux récits et aux légendes sur ses richesses et la beauté de son climat, jusqu'à en faire le séjour des bienheureux, correspond à l'hégémonie de Sidon et au dernier âge de la pierre, du xvro au XII° siècle. Elle prit fin par l'invasion de peuples venus du centre de l'Europe. Les regrets que causa la perte d'une si belle colonie, durent contribuer à envelopper le souvenir de cette première possession d'une atmosphère de mystère, origine de légendes et de mythes.

Pendant l'hégémonie de Tyr, approximativement de 1100 à 600, les Pheniciens ne furent plus jamais maîtres de l'Espagne. Au début, ils ne possédaient que le comptoir de Gadir, situé sur une ile, tandis que l'intérieur de la Péninsule appartenait aux envahisseurs qui avaient introduit la civilisation du bronze.

Dans la suite, ils établirent des colonies le long de la côte; leur influence ne pénétrait pas loin à l'intérieur ; celui-ci était occupé par la race celtibère, mélange des

indigènes et de leurs conquérants et dont la civilisation était celle du centre de l'Europe à l'âge du fer.

Lors du siège de Tyr par Nabuchodonosor, les Celtibères se soulevèrent et expulsèrent les colons.

Ensuite Carthage reprit la colonisation de l'Espagne avec plus de vigueur et parvint à la reconquérir grâce à ses armées de mercenaires.

L. SIRET.

LES FEMMES DANS LA SCIENCE"

J'ai pour mission de vous dire la part qu'à diverses époques les femmes ont prise au mouvement scientifique.

Il ne peut être ici question de faire, même en raccourci, l'histoire de toutes les femmes de science. Un patient chercheur, de son vivant professeur de mathématiques, M. Rebière, s'est efforcé d'en réunir les éléments sous forme d'une sorte de dictionnaire biographique (2) qui m'a servi de guide pour la préparation de cette conférence.

Je me bornerai, pour ma part, à évoquer quelques figures qui m'ont semblé particulièrement représentatives, et seulement - est-il besoin de le dire? parmi celles qui ont disparu de ce monde.

J'ai pensé par ailleurs que devant un auditoire dont la curiosité intellectuelle est si vive et le sens critique si aiguisé, je ne pouvais, en conscience, laisser dans l'ombre cette question si souvent débattue : les femmes sont-elles, en général, aussi douées que les hommes pour l'étude des sciences, et, dans ce cas, est-il souhaitable qu'elles s'en occupent et dans quelle mesure ?

[ocr errors]

Cette question - je ne vous le cacherai pas cette question ne laisse pas de m'inspirer une certaine

(1) Conférence faite le 30 novembre 1908 à l'Université des Annales de Paris, établissement d'enseignement supérieur pour les jeunes tilles.

(2) Les femmes dans la science, par A. Rebière, 2e édition, à Paris, chez Vuibert et Nony; 1897.

inquiétude! Sur un terrain depuis si longtemps livré à la controverse, une controverse souvent passionnée, on ne peut guère s'aventurer sans risque. Trouver des formules qui soient de nature à contenter tout le monde est un problème, hélas, bien difficile à résoudre, surtout pour un mathématicien que les implacables déductions de la logique géométrique ont mal instruit des subtils détours par où se peut insinuer l'expression purement littéraire de la pensée.

En une telle occurrence, le moyen de m'exposer le moins possible m'a encore paru de laisser la parole à des penseurs connus, de l'un et l'autre sexe, pour essayer de dégager ensuite quelque conclusion d'ensemble de leurs dires.

Il nous faut, avant tout, établir, parmi les gens de science, une distinction fondamentale entre ceux qui contribuent à faire la science, qui sont les savants proprement dits, et ceux qui se bornent à la posséder, à qui il conviendrait de réserver la qualification

d'érudit.

Or, c'est dans cette catégorie des érudits qu'en immense majorité viennent se ranger les femmes connues pour s'être occupées de science et à qui, pourtant, l'usage a le plus souvent concédé le titre de femme savante.

C'est, en réalité, à ces érudites que pensait Voltaire lorsqu'il a dit : « On a vu des femmes très savantes, comme il en fut de guerrières, mais il n'y en eut jamais d'inventrices. » Propos qu'il ne faudrait d'ailleurs pas prendre au pied de la lettre.

Dans tous les temps, donc, on a connu des érudites. Les écoles de philosophie de l'antiquité, qui en étaient en même temps les écoles de science, ont, parmi leurs disciples, compté nombre de femmes; les noms de quelques-unes d'entre elles sont même parvenus

III SÉRIE. T. XV.

5

« ÖncekiDevam »