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qu'une réaction est indépendante des phénomènes psychiques, il suffirait de montrer qu'elle n'est pas le résultat de l'éducation. Le P. Wasmann proteste avee raison contre ce principe qui n'est rien moins qu'évident.

Il ne veut pas nier qu'il y ait chez l'animal des réactions automatiques strictement réflexes qui se produisent indépendamment de toute influence psychique; mais de quel droit affirmet-on a priori que tout ce qui est inné est automatique ? Pourquoi parmi les réactions qui sont spontanées, non apprises, chez l'animal, quelques-unes ne dépendraient-elles pas d'actes de connaissance ou d'appétition sans lesquels elles ne pourraient pas avoir lieu ?

Là est précisément toute la question et c'est l'expérience qui doit décider.

Or, les expériences de Bethe, critiquées, reprises et poussées plus loin par le P. Wasmann, conduisent à tout autre chose qu'à des conclusions mécanicistes.

Il ne peut s'agir ici de résumer les chapitres très denses au cours desquels le P. Wasmann poursuit cette démonstration. Il répond successivement aux questions suivantes :

Comment les fourmis se reconnaissent-elles entre elles? (Ch. III). Comment les fourmis trouvent-elles leur chemin ? (Ch. IV). Les fourmis voient-elles? (Ch. V). Les fourmis entendent-elles? (Ch. VII). Les fourmis ont-elles le moyen de communiquer entre elles? (Ch. VIII).

Les lecteurs qui suivront dans le détail ces minutieuses mais très attachantes analyses, se convaincront aisément que Bethe avait appuyé ses affirmations sur de fragiles arguments.

Un exemple entre cent autres :

Pour Bethe, inutile d'admettre chez les fourmis des sensations visuelles. Ces insectes sont sans doute organisés de manière à réagir, par des mouvements de fuite ou de recherche, à des excitations lumineuses, mais sans qu'aucun phénomène de connaissance intervienne comme facteur essentiel à intercaler entre l'excitation et la réaction.

La très simple expérience suivante suffit pour mettre à mal la théorie Si on laisse arriver la lumière dans une région d'un nid de verre, où se trouve en observation une colonie de Formica sanguinea, pratensis, ou rufa, on remarque qu'au début, ces fourmis sont très sensibles à tout ce qui est capable d'exciter leur sensibilité visuelle. Approche-t-on, par exemple, le doigt de la paroi du nid, les sanguinea se précipitent menaçantes, les

mandibules ouvertes, comme pour mordre; les rufa et les pratensis, elles, se dressent sur leurs pattes postérieures et font mine d'asperger de venin ce qu'elles prennent pour un ennemi. Si les fourmis étaient des machines à réflexes, toutes les fois que l'on recommencerait la manoeuvre, la réaction devrait être pareille. L'excitation étant identique, le mécanisme devrait entrer en jeu de façon identique. Or, qu'arrive-t-il en réalité ? Si l'on recommence l'expérience plusieurs fois, à un intervalle de quelques secondes, après trois ou quatre essais chez Formica sanguinea, le résultat est nul. Quelques individus isolés ouvrent leurs mandibules, mais aucun n'accourt et bientôt mème aucun ne se dérange. Chez Formica pratensis ou rufa, on peut recommencer plus longtemps avec succès; mais les réactions. deviennent de plus en plus faibles et finissent aussi par cesser tout à fait. L'interprétation la plus obvie de ces faits n'est-elle pas la suivante? Il s'est produit une association psychique entre la sensation visuelle du doigt aperçu à travers la paroi du nid et l'innocuité expérimentée de cette apparition; il faut un certain temps à la fourmi, d'autant moins long qu'elle a des facultés psychiques plus élevées, pour faire cette association; l'association une fois faite, la réaction de défense est supprimée.

Quand le P. Wasmann attribue des facultés psychiques aux fourmis, il entend bien reconnaitre chez elles des phénomènes de conscience; non pas assurément de conscience réflexe parfaite, telle que seul un être intelligent, qui sait qu'il connaît, peut en avoir; mais de conscience sensible. A son avis, une sensation non sentie est un pur mot; or une sensation sentie est une sensation qui, à un certain degré, pénètre dans le champ de la conscience.

Et en cela le P. Wasmann est plus logique que certains zoopsychologues contemporains qui veulent continuer à parler de phénomènes psychiques chez les animaux, sans se prononcer sur la présence ou sur l'absence chez eux de phénomènes de conscience.

Bohn, par exemple, qui dans son livre sur la Naissance de l'intelligence» combat les exagérations des mécanicistes allemands, pour avoir voulu distinguer les phénomènes psychiques des phénomènes de conscience, finit par tomber lui-même dans les erreurs de ses adversaires.

Je ne nie pas la conscience des animaux, écrit-il, p. 111, mais je ne puis rien savoir à son égard. » Il parlera seulement

de psychisme et, s'il emploie le mot de sensation, ce sera pour désigner de simples processus nerveux.

A ce compte, Bohn pourrait donner la main à Zur Strassen et aux plus radicaux des mécanicistes. Ces derniers n'ont jamais songé à nier des sensations qui seraient de purs processus nerveux et ils ont admis du psychisme, au sens de Bohn, puisqu'ils reconnaissent que les animaux ont de la mémoire associative, à condition d'entendre par là l'aptitude à associer physiologiquement des processus nerveux.

Sur un autre point, de plus grande importance encore, le P. Wasmann se met en contradiction avec l'opinion de la majorité des psychologues contemporains. Ces derniers font tous leurs efforts pour atténuer les différences qui séparent l'intelligence humaine des facultés psychiques des animaux supérieurs. Quand on est partisan de la descendance animale de l'homme, il faut bien, coûte que coûte et malgré les faits, soutenir que l'intelligence humaine n'est qu'une intelligence animale perfectionnée !

Dans le chapitre X de son mémoire, le P. Wasmann fait bonne justice de ces affirmations tendancieuses. Énumérant six manières différentes dont une chose peut être apprise, il montre que deux d'entre elles sont exclusivement propres à l'homme, qui seul est capable d'abstraire et de raisonner.

On le voit, le travail du P. Wasmann donne plus que son titre n'annonce et il sera pour tous ceux qui cherchent des preuves expérimentales topiques en faveur de plusieurs thèses de notre psychologie traditionnelle, une mine abondante de solides arguments.

R. DE SINETY, S. J.

XXI

MONOGRAFIA DE LAS ESPECIES VIVIENTES DEL GÉNERO CYPREA (Memorias de la Real Academia de Ciencias de Madrid, 1901). J. G. HIDALGO. XVI-588 pages, in-4o.

L'auteur de ce mémoire n'est pas un nouveau venu sur le champ de la science, il y travaille avec succès depuis plus d'un quart de siècle, et ses œuvres malacologiques ont acquis une juste renommée. Il est bien connu en particulier en Belgique,

où la Société malacologique l'a inscrit parmi ses membres honoraires.

Tout le monde connaît ces mollusques marins appelés Cypræva par les naturalistes et porcelaines, dans le langage familier, à cause de leur éclat. Ils sont très recherchés des collectionneurs, et, pour quelques-uns, on a payé des sommes incroyables. On les voit un peu partout comme ornement sur les meubles ou les cheminées.

Les naturalistes se sont donnés avec prédilection à leur étude, et cela précisément a eu pour résultat de multiplier outre mesure les noms d'espèces et de variétés, plusieurs d'entre eux, synonymes ou peu délimités. Ajoutons que les divers renseignements étaient épars dans une infinité d'auteurs et d'œuvres, d'où résulte un véritable chaos pour l'étude de ce genre. Le D' Hidalgo a essayé d'y mettre de l'ordre, et il y a réussi. Son œuvre restera longtemps classique.

Pour la mener à bonne fin, il a étudié un à un les auteurs, au nombre de plusieurs centaines, qui ont écrit sur les Cypræa ; il a analysé les noms, examiné les descriptions, les comparant entre elles et aux exemplaires existants dans les principales collections, surtout dans la sienne, très riche, et dans celle du musée de Madrid. Le résultat de ce travail, réalisé dans un esprit de sage critique, a été l'élimination de plus de 400 noms d'espèces, réduits à la catégorie de synonymes ou de simples variations sans valeur taxonomique, la restitution d'autres tombés en désuétude, et la mise au point de tous ceux qu'il a conservés.

I admet pour le genre Cypræa 222 espèces; il avertit pourtant que, pour confirmer la validité de quelques-unes d'entre elles, il serait bon d'avoir des échantillons plus complets et en plus grand nombre. De chaque espèce, il donne le nom, la synonymie, la description en latin, la distribution géographique et les observations qu'il croit utiles.

Entre autres noms que l'auteur a fait passer au rang de synonymes, nous ferons remarquer l'espèce très belle et grande aurora, une des plus recherchées des collectionneurs et la gloire. des collections un peu riches. Elle s'appellera désormais aurantium, ce nom lui ayant été imposé par Martyn, en 1784, onze ans avant que Solander l'eût rebaptisée aurora (1795).

LONGIN NAVAS, S. J.

REVUE

DES RECUEILS PERIODIQUES

SYLVICULTURE

Le mouvement d'opinion en faveur de la cause des forêts. Notre dernière Revue des Recueils périodiques en matière forestière remonte à juillet 1907. Depuis lors, il s'est produit un fait, non pas précisément nouveau, car il s'était déjà manifesté assez longtemps auparavant, mais qui, depuis les deux dernières années écoulées, a pris un développement, une ampleur, une intensité qui ne permettent pas de le passer sous silence.

Nous voulons parler du mouvement d'opinion de plus en plus accentué, qui s'est étendu tant en France qu'à l'étranger, mais surtout en France, en faveur de ce qu'on peut appeler la Cause forestière. Il faut entendre par là, non seulement la promotion à la conservation et à l'amélioration des forêts existantes, mais à la création de nouvelles forêts partout où il se peut utilement; à la restauration par reboisement, réglementation et restauration des pâturages, d'où, comme conséquences, conservation et alimentation des sources, régularisation du régime des grands cours d'eau au profit de la navigation fluviale, atténuation du fléau des inondations; enfin, d'une manière plus générale, l'accroissement de la richesse publique en une classe de produits qui va s'épuisant graduellement par le développement incessant de la consommation et encore omettons-nous dans cette énumération les bienfaits climatériques et météorologiques, voire l'embellissement d'une foule de sites par la végétation arbo

rescente.

Incalculable est le nombre des revues, journaux, sociétés qui

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