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sans nombre. Une preuve de plus de la mansuétude de la démocratie américaine, sinon des démocraties en général.

Quoi qu'il en soit, la secousse de 1899 cut un effet salutaire. Elle mit en pleine lumière la fonction régulatrice des canaux, et elle fit voir que c'était de ce côté-là surtout que New-York devait chercher à assurer son avenir, sans toutefois laisser échapper l'occasion de prendre des mesures, par voie législative, pour que la New-York Central C revînt, dans le présent, à de meilleurs sentiments, et pour qu'elle se retirât d'une combinaison qui ne pouvait pas subsister sans elle. La concurrence des canaux empêcherait une coalition de ce genre de se reformer plus tard.

Du reste, sous ce rapport encore, New-York a été l'enfant gâtée de la nature. Si l'on jette un coup d'oeil sur la carte des États-Unis, on voit que, sur toute sa longueur, depuis l'embouchure du St-Laurent jusque dans l'Alabama, la chaîne des Appalaches entr'ouvre en un seul point, la muraille qu'elle dresse entre les États de la côte de l'Atlantique et la région des Grands Lacs. Cette brèche, c'est la vallée de l'Hudson, et c'est là seulement qu'on pouvait songer à amorcer un canal mettant en communication les plaines fertiles de l'Ouest avec le littoral, jonction qui se fit en 1825, par l'achèvement du canal Erié, reliant Albany, sur l'Hudson, à Buffalo, sur le lac Erié.

A l'origine, le canal Erié mesurait 584 kilomètres de longueur (363 milles), 40 pieds de largeur au plan d'eau, 28 au plafond, avec 4 pieds de profondeur ; il admettait des péniches de 78,62 pieds de long, 14,46 pieds de large, calant 3 1/2 pieds, et d'une capacité utile de 75 tonnes, soit 2550 boisseaux de froment ou 2700 boisseaux de mais.

En 1835, la Législature de l'État de New-York vota

les crédits nécessaires pour l'élargissement du canal, travail qui ne fut achevé qu'en 1862. Ses nouvelles dimensions furent les suivantes : longueur 566 kilomètres (352 milles), 70 pieds à la surface, 56 au plafond, profondeur 7 pieds. Dans, ces conditions, des bateaux de 98 pieds de longueur, 17,5 pieds de largeur au maître-couple, calant 6 pieds et chargeant 250 tonnes (8500 boisseaux de blé) pouvaient traverser le canal. On avait donné à la plupart des 72 écluses une double longueur, de façon à permettre le passage simultané de deux bateaux en une même éclusée.

En 1895, on décida d'allonger toutes les écluses, et aussi d'approfondir le canal de 2 pieds, sauf au passage des ouvrages permanents, où on se contenterait de 8 pieds au lieu de 9. Ces travaux n'ont été que partiel

lement exécutés.

Le canal original a coûté 7 143 789 dollars; les dépenses d'élargissement se sont élevées à 44 465 414 dollars, et celles des travaux entrepris conformément à la loi de 1895 ont été évaluées à 6 833 391 dollars, soit en tout 58 412 191 dollars.

Mais il s'en faut que dans ces conditions qui sont encore les conditions actuelles le canal Erié rende les services que réclament les intérêts du commerce de New-York. La grande enquête de 1899 a établi que, pour être réellement utile, le canal Erié devrait pouvoir donner passage à des navires chargeant de 25 à 30000 boisseaux de grains, et pouvant se rendre de Duluth ou de Chicago à New-York (1), sans rompre charge à Buffalo. Elle a fait ressortir également l'impossibilité pour le canal de lutter avec les chemins de fer, pour le transport des colis, aussi longtemps qu'on

(1) Soit respectivement des distances de 1500 et de 1300 milles, ou de 2414 et 2092 kilomètres.

ne l'aura pas doté, tant à Buffalo qu'à New-York, des installations nécessaires pour l'emmagasinage de ce genre de marchandises.

Un projet, qui tient compte de cette manière de voir de la commission, a donc été, soumis à la Législature de l'État, et la loi du 7 avril 1903 a autorisé l'émission d'un emprunt de 101 millions de dollars, destiné à couvrir les dépenses résultant des nouvelles améliorations à apporter aux profils et à l'outillage du canal Erié, et à ceux des deux autres canaux de l'État, le canal Champlain et le canal Oswego, dont l'utilité est plutôt locale que générale.

Jusqu'ici un dixième de ce crédit a été dépensé, mais il est impossible de savoir, même approximativement, quand les travaux seront terminés; on espère qu'il en sera ainsi dans cinq ans.

II

Il y a de très grandes difficultés techniques à surmonter, et le canal Erié définitif sera en grande partie un canal nouveau. Aussi a-t-il fallu voter une loi spéciale, celle du 30 avril 1908, fixant les règles suivant lesquelles devront se faire les expropriations pour le tracé modifié.

Dans son dernier rapport (1), la Chambre de Commerce de New-York fait cette remarque en parlant de cette entreprise : « Il est à prévoir que les méthodes de transport par les canaux élargis seront très différentes des méthodes actuelles, et il serait prématuré de dire, avant de savoir exactement ce qu'elles seront, quels sont les plans qu'il conviendrait d'adopter pour les installations des terminus. Cependant, il est probable que la ville de New-York devra réserver, pour satisfaire aux besoins de ce trafic intense, plusieurs piers » en différents points de la rivière; elle doit donc, dès à présent, avoir en vue cette échéance dans

(1) Loc. cit.,
P. 71.

les contrats de location qu'elle signera avec les compagnies de navigation. »

Le temps où New-York s'assoupissait sur ses lauriers est passé. Si elle cherchait une devise, il en est une qui lui conviendrait admirablement, parce qu'elle s'applique non seulement à ses Sky-Scrapers, qui lui sont imposés par la valeur vertigineuse du terrain dans l'ile de Manhattan, mais aussi aux efforts persévérants qu'elle doit faire pour ne pas déchoir du rang suprême qu'elle a toujours occupé, et qu'elle occupe encore, dans l'organisme économique de la nation. Cette devise, c'est Excelsior!

PAUL HAGEMANS.

XXV

LE PORT DE POUZZOLES

DANS L'ANTIQUITÉ

D'APRÈS UN LIVRE RÉCENT

Situation

Pouzzoles - en latin Puteoli- était située à 11 kilomètres à l'ouest de Naples, en Campanie.

<< A partir de Sinuessa - point extrême du Latium — écrit Strabon (c. 242), le littoral jusque Misène décrit un vaste golfe; puis, de là, un autre golfe beaucoup plus grand que le premier, et qui s'appelle le Cratère, depuis le cap Misène, jusqu'au promontoire de Minerve. C'est sur ces bords que se trouve la Campanie tout entière, plaine fortunée entre toutes. Des collines fertiles et les montagnes des Samnites et des Osques l'entourent. » Et comme signe de la fécondité du sol, le célèbre géographe rapporte que la récolte y est double ou triple et mème quadruple, que les olives y produisent une huile renommée et que les vins, surtout le Falerne, le Statanus et le Calès y sont exquis.

En réalité, le Cratère se compose lui-même de deux baies: la baie de Naples proprement dite et la baie de Pouzzoles, celle qui nous intéresse spécialement ici, située entre le cap Misène et le Pausilippe.

Ces contrées sont bien connues de chacun de nous. Toute notre éducation classique, les récits de l'histoire et de la mythologie, nos lectures et nos souvenirs de voyage nous les ont rendues familières depuis long

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