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fondé une mutualité interscolaire. Dans beaucoup de Départements, grâce à la générosité des mutualités scolaires ellesmêmes, grâce aussi à certains subsides, les enfants de l'Assistance publique ont été inscrits, comme leurs camarades de classe moins déshérités, sur les registres des « Petites Cavé ».

Les Petites Cavé» se sont livrées à différentes initiatives; elles ont entrepris notamment de reconstituer le domaine forestier français. Dans les Vosges, dans l'Ain, en Meurthe-et-Moselle, dans le Jura, dans le Doubs et dans l'Ardèche, un mouvement d'une haute portée sociale s'est produit et se généralisera. Le Jura donne surtout l'exemple: huit Forestières scolaires fonctionnent régulièrement dans l'arrondissement de Lons-le-Saunier; quatorze Forestières et Pastorales sont en pleine prospérité dans l'arrondissement de Poligny. Les mutuelles scolaires forestières ont déjà planté des millions d'arbres. La main-d'œuvre gratuite des écoliers est employée à la culture de plants fournis gratuitement par le service forestier, sur des friches généralement concédées gratuitement par les communes ou des particuliers. Le produit du reboisement alimentera la Caisse de retraites de la société scolaire.

Dans l'esprit de son fondateur, la mutualité scolaire devait être l'école de la mutualité. Faire entrer les enfants dès l'âge de 3 ans dans la grande famille mutualiste, c'était, du même coup, assurer le recrutement des sociétés de secours mutuels d'adultes. Au début, il semble que tout le monde ait été d'accord sur ce point; cependant, en fait, le plus souvent les mutuelles d'adultes se sont montrées assez défiantes à l'égard des « Petites Cavé ». En voici la cause: plus d'une société de secours mutuels s'attarde à une conception surannée de la prévoyance et s'accommode d'une organisation empirique. Les nouveautés auxquelles se risque la mutualité scolaire déconcertent; de part et d'autre, l'esprit diffère et les méthodes ne sont pas les mêmes. Il faut aussi constater que les « Petites Cavé », au point de vue de l'éducation de la prévoyance, n'ont pas tenu leurs promesses. Après l'école primaire, la plupart des enfants, 80 %, ne songent plus à la retraite qu'ils avaient commencé à se constituer. Un problème se pose, celui que l'on a défini par un terme qui a fait fortune; c'est le problème du « Pont Mutualiste ».

Je n'entrerai pas dans l'examen des développements auxquels, à cet endroit de son livre, s'est astreint M. Berteloot; aussi bien il me faudrait expliquer maintes choses particulières à l'organisation française de la prévoyance, et ce n'est pas mon but.

Qu'il me suffise de dire qu'en France les pensions de retraite peuvent s'acquérir par des versements au fonds commun des sociétés ou par des versements sur livrets individuels de la Caisse nationale des retraites; les premiers versements, paraissant de beaucoup les plus avantageux, constituaient une entrave considérable aux mutations d'une société à une autre. On a proposé et obtenu la création de livrets de pensions mutualistes présentant la même sécurité que les livrets de la Caisse nationale des retraites et réservant à leurs titulaires une rente plus élevée. Une Commission interministérielle a élaboré pour les mutualités scolaires des statuts modèles qui consacrent la création du livret de pension mutualiste et tiennent compte des avantages que la loi du 1er avril 1898 a accordés à la mutualité. Ces statuts ont été publiés sous la rubrique suivante :

MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR

MUTUALITÉ SCOLAIRE

Statuts modèles élaborés par la Commission interministérielle

Société scolaire de secours mutuels et de retraites ; Instruction complémentaire professionnelle et placement gratuit.

Loi du 1er avril 1898

Rente proportionnelle à partir de 50 ans d'âge,
après quinze années de cotisations mutualistes

En 1903, alors que la plupart des mutualités scolaires se disposaient à adopter les nouveaux statuts, M. Lépine, dans un ouvrage intitulé La Mutualité, ses principes, ses bases véritables, jeta l'alarme en établissant que la constitution des retraites au moyen du fonds commun des sociétés n'était point, comme on avait pu le croire, le mode le plus sûr et le plus productif. M. Cavé fut amené à déclarer inexact et inapplicable le livret mutualiste qu'il avait imaginé et à reconnaitre que le « pont »> s'était effondré avec ses illusions. Actuellement, on n'en est plus à caresser l'espoir d'une solution simpliste et radicale; on pense qu'il faut avoir recours à des moyens multiples variant d'après les circonstances. Pour réaliser l'unité mutualiste, sans dommage pour personne, on ménagera des transitions en créant des mutualités de pupilles chez les adultes, des mutualités d'adolescents chez les scolaires.

Il était tout naturel que l'enseignement privé adoptât la mutualité scolaire qui avait si bien réussi dans les écoles publiques. La mutualité scolaire a été adoptée et préconisée au Congrès international catholique (1900), au Congrès régional de Lille (1901), de Montluçon (1906). Elle a été expliquée dans le détail de son mécanisme par M. Vermont, membre du Conseil supérieur de la Mutualité, qui en est devenu l'ardent propagandiste dans les écoles congréganistes. En novembre 1901, un premier Congrès catholique des mutualités scolaires se réunit à Plaisance. A cette date, plus de cinquante mutualités fonctionnaient dans les écoles congréganistes. Un second Congrès eut lieu à Paris en 1903. Dans l'entretemps, plus de soixante sociétés s'étaient fondées. Toutes ces sociétés de l'enseignement privé portent, en général, le nom de «Jeunesse Prévoyante ». Les « Jeunesses Prévoyantes» ont connu les mêmes difficultés que les Petites Cavé»; appelées à résoudre les mêmes problèmes, elles ont été conduites aux mêmes solutions.

M. Berteloot, après s'être longuement étendu sur la mutualité scolaire en France, dit quelques mots de ses manifestations en Belgique, en Italie et en Suisse.

A une époque où la France comptait à peine une dizaine de sociétés scolaires, la Belgique adoptait les « Petites Cavé ». C'est à M. le baron Raoul du Sart de Bouland, Gouverneur de la province de Hainaut, que revient le mérite de cette initiative. Une circulaire ministérielle du 13 juin 1897 appelle l'attention des autorités scolaires et plus particulièrement des inspecteurs de l'enseignement sur l'utilité d'organiser des Sociétés mutuelles dans les écoles primaires, dans les écoles d'adultes et dans les écoles annexées aux établissements de bienfaisance. En 1897, une loi abaissa de 10 à 6 ans l'âge minimum requis pour être affilié à la Caisse générale de retraite. La loi ajoutait même que le Gouvernement pourrait, dans des limites à déterminer par lui, autoriser des versements en faveur des personnes âgées de moins de 6 ans. La loi du 10 mai 1900 sur les pensions de vieillesse a institué des primes d'encouragement qui sont fonctions des versements et dont les mutualistes sont bénéficiaires à partir de l'âge de 6 ans, alors que les non-mutualistes, et dans des conditions plus rigoureuses, ne peuvent escompter les bénéfices de la loi qu'à partir de l'âge de 16 ans. Depuis le 7 décembre 1900, les mutualités scolaires et les mutualités mixtes, c'està-dire celles qui comprennent à la fois enfants et parents, père, mère, frères, sœurs, sont fédérées.

La Fédération compte aujourd'hui 328 sociétés avec 60 013 affiliés.

En 1904, les premières mutualités scolaires italiennes furent organisées dans la circonscription d'Ancòne. Bientôt la mutualité scolaire réunissait 1000 adhérents à Ancône et plus de 20 000 dans le royaume. En septembre 1906, au Congrès national des instituteurs italiens, le principe de la mutualité scolaire fut acclamé.

En Suisse, dans tous les cantons de langue française, la mutualité scolaire s'organise, mais jusqu'à présent l'on ne s'occupe que de la retraite dans les «Petites Cavé» suisses.

Après avoir esquissé l'histoire de la littérature mutualiste. scolaire, M. Berteloot termine son ouvrage par des considérations sur le rôle et sur l'avenir de la mutualité scolaire, tout en se défendant de porter un jugement définitif sur une œuvre qui n'a pas beaucoup plus d'un quart de siècle d'existence.

La mutualité scolaire est à la fois une institution de prévoyance et une œuvre d'éducation. De ces deux aspects de la mutualité scolaire, M. Berteloot retient surtout le second et il regrette que les avantages financiers offerts par les sociétés scolaires aient pris la première place dans les préoccupations des familles et quelquefois même dans celles de leurs promoteurs. M. Berteloot insiste sur le caractère de discipline à la fois morale et sociale que revêt l'acte de prévoyance des jeunes mutualistes. La mutuelle scolaire montre à l'écolier le moyen d'être prévoyant pour soi-même et de l'être pour les autres et lui enseigne la puissance de l'Association; elle lui apprend aussi le mécanisme des institutions de prévoyance et prépare des soldats et des chefs pour l'armée mutualiste de demain. Enfin, en France, on voit dans la mutualité scolaire un adjuvant considérable à l'œuvre des retraites ouvrières. On espère que la mutualité scolaire permettra de diminuer, dans une large mesure, l'effort financier de la nation en faisant profiter ses membres des avantages légaux en matière de retraites ouvrières beaucoup plus tôt qu'ils n'y auraient pu prétendre autrement.

B.

DES

REVUE

RECUEILS PÉRIODIQUES

HISTOIRE DES MATHÉMATIQUES

L'étude de l'Histoire des Mathématiques, d'après M. Loria (1). — Il y a trois manières d'apprendre une chose, dit quelque part S. François de Sales: la meilleure est de la professer, l'excellente de l'écouter par la voix d'un maître, la bonne de l'apprendre dans un livre. Eh bien! ajoute M. Loria, si nous ne pouvons pas transformer ceux qui aspirent à devenir des historiens des mathématiques en des professeurs ou en des étudiants, mettons entre leurs mains un bon livre qui leur épargne les douloureuses incertitudes, les faux pas, la perte de temps, que subirent tous ceux qui durent chercher tout seuls leur route.

Quelles doivent être les qualités de ce livre ?

L'article de M. Loria est écrit en réponse à cette question. Le professeur de l'Université de Gênes nous expose sur ce sujet des vues marquées au coin de beaucoup de bon sens. Celles-ci l'entraînent dans une discussion, fort courtoise d'ailleurs, avec le savant directeur de la BIBLIOTHECA MATHEMATICA, M. Ene

(1) Gino Loria. Sur les moyens de faciliter et diriger les Études sur l'Histoire des Mathématiques. ARCHIV FÜR DIE GESCHICHTE DER NATURWISSENSCHAFTEN UND DER TECKNIK, t. I, Leipzig, Vogel, 1908. L'article est écrit en français. C'est une communication faite au 4o Congrès des mathématiciens, tenu à Rome en avril 1908. — Voir aussi : Développements relatifs au projet d'un & Manuel pour les recherches sur l'histoire des mathématiques », par Gino Loria. BIBLIOTHECA MATHEMATICA, 3 sér., t. IX, pp. 227-236. Notre compte rendu était écrit quand nous avons eu connaissance de ce nouvel article de M. Loria. Il ne modifie en rien nos conclusions.

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