Sayfadaki görseller
PDF
ePub

La chlorophylle intervient donc par ses fonctions chimiques. Agit-elle à la façon d'un catalyseur qui se retrouve intact à la fin de la réaction? On devrait admettre alors que le spectre visible, de lui-même, en l'absence de pigment, est capable d'opérer la dissociation du gaz carbonique et de la vapeur d'eau ; en effet, le propre d'un catalyseur est d'accélérer la vitesse d'une réaction; mais encore faut-il qu'il y ait réaction, si lente soit-elle. Or l'acide carbonique n'absorbe que les radiations très réfrangibles de longueurs d'onde voisines de 2000 u. a.

Il se pourrait que la chlorophylle subît une altération plus ou moins profonde au cours des opérations de photosynthèse; en se détruisant, elle rayonnerait l'énergie emmagasinée. Il est certain que la cellule insolée élabore sans cesse du pigment vert et que les radiations lumineuses, principalement les rayons rouges, exercent une action nocive sur la chlorophylle.

Les pigments jaunes qui accompagnent constamment la chlorophylle dans la cellule verte sont-ils indispensables à l'élaboration de la matière organique ? Pour répondre à cette question, il faudrait pouvoir expérimenter comparativement sur la chorophylle totale et sur les chlorophyllines; l'instabilité des carotinoïdes rend de telles recherches particulièrement délicates.

Tandis que la constitution chimique de la chlorophylle est suffisamment connue, nos données sur le rôle du pigment vert sont restées rudimentaires. Toutefois, il est permis d'espérer que la physiologie végétale ne tardera pas à profiter des progrès réalisés dans l'étude des phénomènes photochimiques. Un certain nombre de faits récemment établis semblent tracer la vie à l'expérimentateur; c'est ainsi qu'on aurait obtenu de l'aldehyde formique à partir du gaz carbonique et de l'eau par simple exposition à la lumière du jour d'une solution aqueuse d'acide carbonique additionnée d'une matière colorante: méthyl-orange, vert malachite, p. nitroso-diméthyl-ani

line; la réaction se produirait encore lorsqu'on interpose sur le trajet des rayons un écran de verre épais. La décomposition de l'acide carbonique par la lumière visible cesserait ainsi de compter parmi les phénomènes strictement biologiques.

La liste des catalyseurs lumineux ne cesse de s'allonger. On connaissait depuis longtemps la propriété de la chlorophylle d'accélérer la vitesse de décomposition des sels d'argent par la lumière rouge; un grand nombre de matières colorantes organiques jouissent d'un privilège analogue. Divers composés minéraux influent également sur la vitesse des réactions photochimiques : des traces minimes de sels d'uranium suffisent à rendre quatre ou cinq fois plus rapide la décomposition des acides bibasiques par la lumière. Inversement, certaines sulstances entravent l'action du rayonnement; c'est ainsi que les radiations ultra-violettes de moyennes longueurs d'onde (A 2900 u. a.) cessent de provoquer la polymérisation de l'aldéhyde formique en présence de chlorure ferrique, de nitrate d'urane, etc...

=

Dans tous les cas, les substances interposées accaparent le rayonnement et suppriment son action propre ; l'agitation vibratoire que leur communique la radiation se propage aux particules voisines provoquant certaines réactions que les rayons lumineux seraient incapables d'effectuer par eux-mêmes.

Mais eussions-nous trouvé le moyen d'utiliser l'énergie photochimique des rayons visibles, nous les verrions incontestablement opérer de la même façon que le font les rayons ultra-violets. Or la plupart des réactions provoquées par les radiations de courtes longueurs d'onde sont réversibles; c'est le cas notamment des suivantes :

2H 0022H'0'
2C002 2CO2
CO + H = H.CHO
n(HCHO) (HCHO)”

Dans toutes ces réactions, un composé ne subsiste qu'en présence d'une masse déterminée des corps qui le constituent. L'aldéhyde formique exposé aux radiations ultraviolettes ne se polymérise pas intégralement, pour la raison bien simple que ses polymères, soumis à leur tour au rayonnement, se décomposent en partie; l'équilibre est atteint, dans des conditions expérimentales données, lorsque la vitesse de polymérisation du formol est égale à la vitesse de décomposition des produits de condensation. C'est l'obstacle qui s'oppose à l'obtention de quantités importantes d'hexoses à partir du formol; les sucres se détruisant au fur et à mesure qu'ils prennent naissance, ils ne pourraient s'accumuler que si l'on avait le moyen de les soustraire, aussitôt formés, à l'action du rayonnement (1). Les réactions intracellulaires de synthèse sont bien différentes. La polymérisation de l'aldéhyde formique s'effectue sur-le-champ et les sucres optiquement actifs qui en sont le résultat s'accumulent impunément dans les cellules vertes sans avoir rien à craindre des radiations solaires.

Le problème de la synthèse des substances organiques à partir du carbone minéral a dès maintenant reçu une solution spéculative. Ce n'est pas à dire que nous soyons à même de supplanter la nature; la cellule verte reste le seul appareil en état de produire de grandes quantités de matière organique. En vain fait-on observer que son rendement est déplorable, les plantes ne restituant que le centième environ de la chaleur qu'elles reçoivent. Aucune comparaison n'est possible entre les rendements de l'industrie et ceux de la nature, du moment que l'industrie prend toujours comme point de départ un composé organique naturel élaboré par la vie, alors que les plantes n'ont à leur disposition que l'acide carbonique

(1) Voir les récents travaux de Baly sur la Photosynthèse : CHEMICAL SOCIETY, juillet 1921 et mai 1922.

de l'atmosphère. Continuerait-on à fabriquer des colorants artificiels si les matières premières extraites de la houille, c'est-à-dire des végétaux, venaient à faire défaut, si l'on devait partir du carbone lui-même, bien plus, préparer ce carbone en l'empruntant à l'atmosphère ou à la pierre calcaire ?

Si faible d'ailleurs que soit le rendement de la cellule du point de vue strictement thermique, qui se chargerait de construire une machine analogue, capable de fonctionner à la température ordinaire, sous les climats les plus uniformes, et de restituer un centième environ de la chaleur reçue? Trouverons-nous jamais un système chimique dont les éléments réagissent les uns sur les autres à basse température, pour aboutir à la formation de corps aussi complexes que le sucre, l'amidon, les matières protéiques ?

Il est évident d'ailleurs que la cellule verte ne peut être comparée à une machine thermique; elle ne fonctionne qu'à la lumière et, entre certaines limites, la température influe médiocrement sur le rendement. La plante verte est, avant tout, un appareil photochimique adapté à la lumière visible, appareil unique jusqu'alors dont nous n'avons pas fini d'inventorier les rouages.

Ignorance passagère, disent les plus optimistes, que les siècles dissiperont peu à peu ; ignorance profonde, pensent de bons esprits, moins impressionnés par les résultats obtenus que par les difficultés qui subsistent; abîme insondable dont les sciences expérimentales ne pourront que délimiter les contours sans parvenir à le combler.

H. COLIN,

Prof. à l'Institut cath. de Paris.

LES FONDEMENTS SCIENTIFIQUES

DE LA

SÉLECTION PROFESSIONNELLE

Le problème de la sélection du personnel est un de ceux qui se posent aujourd'hui au chef d'entreprise avec le plus d'acuité. Sans doute, lorsque la main-d'œuvre fait défaut, la question ne peut être résolue qu'au petit bonheur on est souvent forcé d'embaucher le premier venu. Mais par contre, par suite de cette même pénurie d'hommes, il est plus nécessaire que jamais d'utiliser chacun selon ses aptitudes. Le problème reste entier. Peut-on le traiter scientifiquement ?

La science, qui jusqu'ici n'avait inspiré que la technique parce que c'est dans le monde des corps bruts que le déterminisme est le plus apparent, envahit depuis quelques années le domaine du travail de l'homme, parce que là se mêlent, en doses diverses, la liberté et l'automatisme. C'est ainsi qu'il y a une science du moteur humain dont nous avons donné un aperçu ici même dans une étude sur le chronométrage (1). Il est légitime de se demander si des méthodes analogues ne conviendraient pas pour résoudre le problème de la sélection.

Certains psychologues, certains chefs de laboratoire et surtout certains industriels pressés, en attendant qu'une science rigoureuse ait eu le temps de se constituer, ont essayé des procédés empiriques. Nous en donnerons deux exemples.

(1) REV. QUEST. Sc., juillet 1923, pp. 118-134.

« ÖncekiDevam »