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signaler que les études de psycho-physiologie entreprises en vue d'une simple sélection aboutissent souvent à normaliser une besogne ou même à normaliser un appareil.

Enfin, faut-il rappeler les résultats obtenus par la sélection, même lorsqu'elle ne sort pas de son domaine? Un seul exemple suffira entre cent. Pendant la guerre on a souvent choisi par ces méthodes les techniciens des nouvelles armes ou des armées improvisées. Dans l'aviation belge, sur la totalité des accidents, 80 % étaient dus à l'insuffisance des pilotes lorsqu'on les recrutait sans règle ; ce nombre tomba à 20 % dès qu'on eut fait usage d'un recrutement rationnel. Ce que nous disons des accidents peut se dire de la production normale : un homme physiologiquement et psychologiquement adapté à sa besogne peut produire jusqu'à deux ou trois fois plus. Mais en outre il produit avec plaisir : les aigris sont souvent des désadaptés : des expériences ont prouvé que les chefs des syndicats révolutionnaires étaient très souvent des ouvriers qui n'étaient pas faits pour le travail qu'ils avaient choisi : une bonne sélection sera donc ainsi un élément de paix sociale.

C'est pourquoi nous ne saurions trop attirer sur ce problème l'attention des chercheurs de laboratoire comme des chefs d'entreprise, sous réserve que la science de la sélection, si minutieuse qu'elle doive être, ne doit point avoir la superstition des précisions numériques ; nous sommes ici dans l'ordre humain et non dans l'ordre matériel, et il ne s'agit point de constituer une physique, mais une psychologie.

J. WILBOIS,

Directeur de l'École d'Administration et d'Affaires.

VARIÉTÉS

I

ANTONIO FAVARO (1847-1922)

I

Issu d'une famille noble, qui se transporta, il y a trois siècles environ, de Trevignano à Padoue, Antonio Favaro naquit dans cette dernière ville de Joseph Favaro et de Catherine Turi, le 21 mai 1847 (1).

Joseph Favaro a laissé le souvenir d'un mathématicien d'stingué. Il mit de bonne heure son fils au gymnase de Padoue, où Antonio acheva ses études moyennes en 1865. L'écolier eut la bonne fortune d'y rencontrer un maître clairvoyant, Jacques Zanella, qui lui conseilla de prendre la voie des mathématiques. L'enseignement de cette branche était alors, à l'Université de Padoue, dans une de ses plus brillantes périodes, et Antonio put y suivre les leçons de Bellavitis et de Turazza. Lauréat en mathématiques à l'âge de 19 ans, il passa à l'École d'Application de Turin, d'où il sortit en 1869 avec le grade d'ingénieur.

Turazza n'avait pas perdu de vue son élève. A peine Antonio eut-il quitté l'École de Turin, que le Professeur de Padoue se l'attachait comme Assistant du Cours de Mécanique rationnelle. Bientôt après Turazza, se vit contraint à une absence prolongée. Ce fut pour la Faculté l'occasion de

(1) Les dates principales de cette notice sont empruntées à la Celebrazione del cinquantesimo anniversario d'insegnamento del Prof. Antonio Favaro, nella R. Università di Padova. Venezia, Istituto Veneto di Arte grafiche, 1920.

nommer Favaro suppléant du titulaire. Le nouvel élu donna sa première leçon de Mécanique rationnelle, le 7 juin 1870.

Il resta professeur suppléant de mécanique pendant deux ans; mais, en mars 1872, il fut nommé professeur extraordinaire de Statique graphique. Cet avancement rapide fut suivi d'un temps d'arrêt. Favaro dut attendre dix ans avant d'être promu professeur ordinaire, les règlements de l'Université exigeant pour cette nomination qu'une place fût vacante.

A cette époque, tout pouvait faire croire que Favaro se ferait un nom dans la Géométrie moderne et qu'il continuerait l'œuvre des Poncelet, des Chasles, des von Staudt, des Möbius et des Crémona. Il nous a laissé un ouvrage important qui prouve ce qu'il eût été capable de devenir, s'il eût continué à marcher dans cette voie je fais allusion à ses Leçons de Statique graphique (1). Écrites en italien à l'usage des élèves, elles furent presque aussitôt traduites en fançais, par Paul Terrier. L'édition française est en deux volumes, dont le premier, intitulé Géométrie de position, sert d'introduction au second, consacré au Calcul graphique. Les Leçons se distinguent par des qualités d'ordre et de clarté. Après plus de quarante ans écoulés, elles restent l'un des manuels les plus recommandables à ceux qui veulent s'initier à la Géométrie projective.

L'auteur fait précéder son travail par un Aperçu historique du développement de la Statique graphique, aperçu plein de bon sens et d'érudition. Une phrase perdue dans le texte pouvait donner à réfléchir (2). « Cédant à notre goût pour l'histoire des Sciences, disait Favaro, nous avons disséminé sous forme de Notes, dans le cours de notre travail, les renseignements qu'il nous a été donné de recueillir sur l'histoire particulière des diverses questions traitées. Nous serions heureux que cette innovation inspirât à la jeunesse

(1) Leçons de Statique graphique, par Antonio Favaro, Professeur à l'Université Royale de Padoue; traduites de l'italien par Paul Terrier, ingénieur des arts et manufactures. Première partie: Géométrie de Position. Paris, Gauthier-Villars, 1879.

Leçons de Satique graphique... Deuxième partie: Calcul graphique. Paris... 1885.

(2) Première partie, p. XXXIV.

studieuse la curiosité des recherches historiques qui sont en si grande faveur de nos jours. »

Chez Favaro l'historien des sciences devait finir par éclipser le géomètre; mais l'évolution fut lente, sans rupture ni même transition brusque; on va le voir.

Minich, professeur à l'Université de Padoue, s'était retiré de l'enseignement, laissant vacante la chaire d'Analyse infinitésimale. Favaro l'obtint tout en conservant ses autres cours, mais ne l'occupa que quatre ans. Cependant, « cédant en cela de nouveau à ses goûts pour les recherches historiques », il avait ajouté à ses leçons obligatoires un cours libre consacré à sa branche favorite, l'histoire de la Science. L'entreprise n'alla pas sans difficulté, mais finit par réussir, et Favaro nous a raconté lui-même quels obstacles il eut à vaincre. C'est l'objet d'un article publié en 1887 dans la BIBLIOTHECA MATHEMATICA de M. Eneström (1).

Les noms de Galilée et de Favaro sont aujourd'hui si intimement associés, qu'on s'attendrait à voir l'immortel Pisan faire de prime abord l'objet principal des recherches du Professeur de Padoue. Il n'en fut pas tout à fait ainsi. C'est l'histoire de la Faculté padouane de mathématiques qui occupa en premier lieu Favaro (2). Mais Galilée est la grande gloire de cette Faculté. Sa personnalité resplendit avec un tel éclat, qu'elle absorba bientôt presque toute l'activité de l'historien. Si, depuis plusieurs siècles, on parlait beaucoup de Galilée, Favaro se convainquit peu à peu qu'on le connaissait mal, pour ne point dire qu'on ne le connaissait pas. Aussi, après un nombre surprenant d'articles et de mémoires préparatoires de tout genre (3), quelques-uns de grande envergure, se décida-t-il à entreprendre l'Édition

(1) Otto anni d'insegnamento di Storia delle matematiche nella R. Università di Padova. BIBLIOTHECA MATHEMATICA, ZEITSCHRIFT FÜR GESCHICHTE DER MATHEMATIK. Nouvelle série, t. I. Stockholm, Central-Tryckerie, 1887; pp. 49-54.

(2) Favaro a publié lui-même la liste des nombreux travaux (105 no) qu'il a consacrés à l'histoire de l'Université de Padoue. Antonio Favaro. Per la Storia dello Studio di Padova. Autobibliografia. ATTI DEL REALE ISTITUTO VENETO DI SCIENZE, LETTERE ED ARTI. T. LXXXI. Venezia, Carlo Ferrari, 1922. 2o partie; pp. 211-232. (3) Voici les titres de trois d'entre eux choisis parmi les plus impor tants et les plus considérables par leur étendue :

Nationale des Euvres de Galilée (1); travail immense, qu'il eut le courage et la chance peu commune de mener à bonne fin. Nous en parlerons plus en détail tantôt.

. Dix-neuf ans s'écoulèrent entre l'apparition du premier et celle du vingtième et dernier volume (1890-1909). Aux yeux de ceux qui l'approchaient, l'éditeur semblait ne plus faire qu'un avec son héros. Il nous reste un témoignage original, mais touchant, de ce sentiment (2). Le 4 février 1907, Favaro célébrait les noces de son fils Giuseppe avec la comtesse Maria Dolphin. Les collaborateurs du Maître à l'Edition Nationale ne crurent pouvoir lui faire chose plus agréable, que de lui offrir une élégante plaquette contenant la réédition de quatre notices biographiques anciennes de Galiléc devenues très rares. Ce petit recueil n'a pas seulement un mérite artistique, il vaut comme document. Les biographies dont il se compose ont un mérite intrinsèque et sont pour ainsi dire contemporaines de Galilée, mais elles ont néanmoins paru après sa mort. Par suite, elles sont exclues des pièces publiées dans le tome XIX de l'Édition Nationale. On peut regretter qu'elles aient été réservées à peu près exclusivement au petit cercle des amis de Favaro.

L'illustre éditeur était demeuré jeune et semblait devoir le rester éternellement. Le 4 juillet 1920, il célébrait cependant le cinquantième anniversaire de sa carrière professo

Galileo Galilei e lo studio di Padova. Volumi due. Firenze. Successori Le Monnier, 1883.

Miscellanea Galileiana inedita. Studi e ricerche. MEMORIE DEL R. ISTITUTO VENETO DI SCIENZE, LETTERE ED ARTI. T. XXII. Venezia, Antonelli, 1887; pp. 701-1037.

Nuovi Studi Galileiani. Même recueil, T. XXIV, 1891; pp. 7-430. (1) Le Opere di Galileio Galilei. Edizione Nazionale sotto gli auspicii di S. M. il Re d'Italia. Direttore Antonio Favaro. Coadiutore letterario, Isidoro del Lungo. Assistente per la cura del testo, Umberto Merchesini. Firenze, G. Barbèra, 1890-1909.

(2) Nozze Favaro-Dolphin. IV Febbraio MCMVII. Antiche Vite di Galileo scritte da comtemporanei. Firenze, Barbèra, 1907. In recordo del IV febbraio MCMVII buono, fausto, felice ad Antonio Favaro per le nozze del suo Giuseppe con la nobil fanciu la Maria dei conti Dolphin queste singolarita biografiche dedicano Isidoro del Lugi, Umberto Marchesini, Pietro Barbera. Augusto Alfani, Arturo Venturi collaboratori suoi alle cure letterarie e tipografiche per l'Edizione Nazionale delle Opere di Galileo.

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