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appelle, on ne sait pourquoi, ébauche de hache. Les percuteurs et les nuclei ne sont pas des produits vraiment industriels, puisque le percuteurs ert à la confection même de l'outil de silex et que le nucleus n'est qu'un suprême déchet de taille un peu compact.

On est convenu d'appeler cette industrie, campignyenne. Ceux qui voudront se documenter sur ce niveau archéologique liront avec profit la savante monographie de MM. Hamal Nandrin et Jean Servais.

Campignyen est un terme commode. Dans sa simplicité il n'est peut-être que provisoire. Comme certains organismes, il se rajeunira sans doute par scissiparité, et l'industrie des puits d'extraction de silex, si nette, si bien individualisée, recevra un nom à elle.

Un nom ne résout pas un problème, mais faute d'un vocabulaire précis, faute d'un nom, bien des problèmes restent sans solution.

Le mystère des mineurs néolithiques s'ajoute à tous ceux de la préhistoire; mais, en précisant ce que nous ignorons, nous préparons peut-être modestement ce que nos successeurs pourront connaître.

Et nous montrerons au moins qu'il nous faut des fouilleurs. Une découverte sur le terrain fait plus progresser les questions d'archéologie que des heures de discussion théorique. Pour savoir ce qu'était l'homme de jadis, c'est lui-même qu'il convient surtout d'interroger.

PIERRE CHARLES, S. J.

La querelle des zodiaques

« Les extrémités de notre perquisition tombent toutes en éblouissement, comme dit Plutarque de la tête des histoires... Voilà pourquoi les plus grossières et puériles rêvasseries se trouvent plus en ceux qui traitent les choses plus hautes et plus avant, s'abîmant en leur curiosité et présomption. » MONTAIGNE, II, 12.

Dans cette querelle, mémorable par les passions qu'elle souleva, on peut distinguer trois phases d'inégale durée. La première embrasse les vingt premières années du dixneuvième siècle : elle n'est qu'un conflit de préjugés. Que l'on soit pour ou contre l'extrême antiquité des zodiaques, il manque à la discussion une base scientifique. C'est assez dire la variété des hypothèses, la divergence des conclusions et la stérilité du débat. La deuxième phase, après une recrudescence, se résume dans deux noms : Letronne et Champollion. L'un étudie les éléments archéclogiques des zodiaques et fixe leur âge (1); l'autre achève de dissiper les doutes en épelant sur les temples d'Esneh et de Denderah les cartouches des empereurs romains. La troisième phase est employée à mieux déterminer l'origine et la nature des zodiaques (2).

(1) Recherches pour servir à l'histoire de l'Égypte pendant la domination des Grecs et des Romains, in-8°. Paris, 1823. On trouvera l'histoire de cet ouvrage et des travaux antérieurs du même auteur, qu'il reprend ou résume, dans l'Introduction au Recueil des inscriptions grecques et latines de l'Égypte, 2 vol. in-4o. Paris, 1842.

(2) Letronne, Sur l'origine grecque des zodiaques prétendus égyptiens, discours lu à la séance publique de l'Académie, le 30 juillet

I

A l'aide de pures hypothèses et de hardies combinaisons, mêlant la fable et l'histoire, les époques et les événements, Dupuis (1) avait affirmé que le zodiaque (2) était d'invention égyptienne, qu'il exprimait soit des phénomènes célestes soit des circonstances de l'année agricole, et qu'il remontait à treize ou quinze mille ans avant notre ère. Or, « comme ce n'est pas au berceau de sa civilisation qu'un peuple s'avise d'une institution pareille, il fallait admettre une antiquité encore plus grande pour l'origine de la civilisation égyptienne » (3).

Nombre de savants firent crédit à l'auteur du Mémoire sur l'origine des constellations et sur l'explication de la fable par le moyen de l'astronomie (1781) et de l'Origine de tous les cultes (1793-1794), séduits qu'ils furent par ses brillantes rêveries scientifiques, séduits aussi, trop sou

1824, recueilli dans Mélanges d'érudition et de critique, in-8°. Paris, Ducrocq, que nous citerons dans la suite sous la rubrique : Origine des zodiaques; Observations critiques et archéologiques sur les représentations zodiacales. Paris, 1824. Ces deux ouvrages ont besoin d'être complétés et parfois corrigés par des travaux plus récents.

(1) Dupuis (Charles-François), conventionnel, né à Trie-Château (Oise), en 1742, mort à Is-sur-Tille en 1809. D'abord professeur et avocat, il se donna bientôt à l'étude des mathématiques et de l'antiquité. Il y porta un esprit étendu et pénétrant, mais confus et sans critique, préoccupé avant tout de trouver des arguments contre le christianisme. L'Origine de tous les cultes, quatre volumes in-4o et douze volumes in-8°, fut abrégée en un volume, à l'usage du grand public (1798). Dupuis donna encore : Mémoire explicatif du Zodiaque (1806).

(2) « Le zodiaque est la zone de la sphère céleste où paraissent se mouvoir les planètes connues des anciens et qui s'étend à 6 degrés en réalité plus de 7 de chaque côté de l'écliptique, route du soleil. Cette bande oblique, c'est-à-dire inclinée sur l'équateur, est divisée en douze parties égales ou dodécatémories, qui répondent approximativement chacune à une constellation, et c'est à ces douze signes (Zúdia) que doit son nom le zodiaque. » F. Cumont, art. Zodiacus dans Dict. des ant. gr. et lat. par Daremberg et Saglio. (3) Letronne, Origine des Zodiaques, p. 9.

IVe SÉRIE. T. IV.

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vent, par ce qu'elles semblaient promettre. Moïse et la Bible n'étaient-ils pas mis en échec ? Pour plus d'un, sans doute, il n'en fallait pas davantage. On jura donc sur la parole du maître : « J'ai jeté l'ancre de la vérité au milieu de l'océan des temps ».

Peu d'années après s'ouvrait la campagne d'Égypte (1798). Quelques savants de l'expédition pénétrèrent dans le Saïd à la suite du général Desaix. Grande fut leur surprise de trouver dans le temple de Denderah deux représentations zodiacales (1), l'une, peinte au plafond du pronaos, l'autre, gravée au ciel d'une chambre supérieure, que Desaix fut le premier à voir et à signaler. On en découvrit deux autres à Esneh (2), l'une, dans le grand temple, l'autre, dans un petit temple situé à quelques kilomètres au nord de la ville.

Ces quatre monuments contenaient également les douze constellations zodiacales, d'après l'ordre du zodiaque moderne. Dans les deux zodiaques d'Esneh et dans celui du portique de Denderah, les douze constellations sont placées sur une ligne qui est pliée en deux droites parallèles. Tout autre est la ligne au deuxième zodiaque de Denderah : elle tourne en arc de spirale et forme un véritable planisphère, inscrit dans un carré, et soutenu alternativement par des personnages debout et agenouillés. Le plafond de la salle, entièrement couvert de sculptures, est divisé en deux portions égales par une grande figure en relief saillant et presque de ronde bosse. Les bras allongés au-dessus de sa tête, cette figure occupe toute la largeur de la voûte. Sur chacun de ses côtés descend

(1) Une représentation astronomique a le caractère zodiacal, quand elle offre la succession de plusieurs signes du zodiaque, disposés dans un ordre régulier ; ou bien encore, quand elle contient seulement une de ces figures qui n'appartiennent qu'au zodiaque, comme le Capricorne et le Sagittaire.

(2) Esneh et Denderah sont à peu près à égale distance, 58 kilomètres environ, de Karnak (Thèbes), la première au Sud, l'autre au Nord.

une bande d'hieroglyphes, qui se termine par un cartouche vide. A sa gauche est une scène astronomique ou astrologique ; à sa droite, le planisphère, dont elle dépend.

Ajoutons, détail à retenir, qu'au portique de Denderah, les trente-six décans (1), montés dans des barques, accompagnent les signes du zodiaque; que, sur le planisphère, on a la liste entière de ces mêmes décans, les cinq figures des planètes et plusieurs autres constellations importantes de la sphère égyptienne.

A son retour de la Haute-Égypte (août 1799), Denon, qui avait dessiné les zodiaques, en montra les croquis à ses collègues de l'Institut. Sans hésitation, on prit ces tableaux célestes pour des thèmes purement astronomiques. Ne les avait-on pas rencontrés sur des édifices réputés alors très antiques, dans le pays même où Dupuis avait placé l'invention du zodiaque ? Bien mieux, il y avait dans l'ordre des signes une disparité caractéristique: à Esneh, le premier signe était la Vierge; à Denderah, le Lion. Preuve évidente, disait-on, que les anciens Égyptiens avaient connu la précession des équinoxes (2) et marqué l'époque où les temples furent construits : les uns, quand le solstice était dans le signe de la Vierge; l'autre, quand le solstice était dans le signe du Lion.

A ce compte, les temples d'Esneh remontaient à sept mille ans, celui de Denderah à quatre mille ans avant notre

(1) Les décans sont des constellations que, chaque année, à époques fixes, les Égyptiens voyaient s'abaisser derrière l'horizon, l'une à la suite de l'autre, disparaître, remonter après une éclipse plus ou moins longue, et regagner insensiblement leur place primitive. L'astrologie s'empara plus tard des décans et leur fit jouer un rôle important dans l'établissement des horoscopes. Nous y reviendrons plus loin.

(2) « S'il est un fait historiquement avéré, c'est que la précession des équinoxes a été fortuitement découverte par Hipparque vers 130 avant Jésus-Christ, et résulte de la comparaison qu'il a faite entre ses observations et celles d'Aristylle et de Timocharis. Le témoignage de Ptolémée (Almag., vii, 12) ne laisse à cet égard aucun doute. » Letronne, Origine des zodiaques, p. 20.

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