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rait au gouvernement un secours passager qui le mettrait en état de continuer le service. Cet expédient est accueilli avec faveur. Monsieur, frère du roi, l'appuie par un mémoire et contribue à lui concilier beaucoup de suffrages.

C'est dans ce moment où Calonne paraissait raffermi, qu'il commet une faute qui achève de briser son crédit. Ce ministre avait supporté l'opposition la plus véhémente, les attaques les plus vives sans paraître ému; mais le voilà arrivé aux dernières limites de sa patience; la mesure est comblée, son courage ne le soutient plus et son esprit devient impuissant contre l'impression profonde que lui laisse la guerre qu'on lui a faite. Il imagine d'établir le public juge entre l'assemblée et lui, il fait imprimer les mémoires qu'il lui a soumis. Cette publication est précédée d'une préface où les résistances des notables sont durement qualifiées, de manière à insinuer qu'ils sacrifient les intérêts du peuple au maintien de leurs priviléges. Le ministre la répand avec profusion : tous les curés en reçoivent un exemplaire.

Les notables qui, le samedi, étaient partis de Versailles disposés à un accommodement, y reviennent le lundi pénétrés d'indignation et demandent vengeance. Tous les bureaux adressent des plaintes au roi. L'archevêque de Toulouse, qui depuis la convocation des notables transmettait à Louis XVI des

notes sur les travaux de l'assemblée, les rend accusatrices contre le contrôleur général. Il devient évident qu'il faut choisir entre la dissolution de l'assemblée ou la retraite de Calonne. Montmorin, successeur de Vergennes et le baron de Breteuil intéressent la reine au renvoi du contrôleur général, en lui représentant que le ministre qui venait d'exciter tant de ressentiments ne pouvait pas rétablir les affaires, que le succès même de ses projets, si on les jugeait utiles, exigeait sa retraite. Le dernier coup lui est porté par la révélation faite au roi que, sans le consulter, il avait disposé d'une somme de douze millions pour soutenir le cours des effets publics, et que cette somme avait été gaspillée.

Le roi aimait Calonne : son esprit, la lucidité avec laquelle il traitait les affaires lui plaisaient. Convaincu de la nécessité de s'en séparer, il voulut cependant lui accorder la satisfaction d'assister à la disgrâce du garde des sceaux, regardé comme son ennemi. On accusait celui-ci d'avoir préparé et encouragé l'opposition future des magistrats qui faisaient partie de l'assemblée des notables. M. de Miroménil est renvoyé et remplacé par le président de Lamoignon. Le lendemain Louis XVI fait demander au contrôleur général sa démission (8 avril 1787).

Chose inouïe dans la monarchie absolue des rois de France! un ministre succombe devant l'opposi

tion d'un corps délibérant. La volonté du monarque est dominée par celle de l'assemblée. Cette victoire devient les prolégomènes des immenses changements qui auront lieu dans les institutions; l'autorité royale se montrera encore; mais on finira par la voir s'anéantir devant une puissance devenue plus forte que la sienne.

CHAPITRE V.

MINISTÈRE DE Loménie. fin de L'ASSEMBLÉE

DES NOTABLES.

Loménie, archevêque de Toulouse, est nommé chef du conseil

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des finances. Fourqueux reçoit le titre de contrôleur général et est bientôt remplacé par Villedeuil, puis par Lambert. - Le duc de Nivernais et M. de Malesherbes entrent au conseil.

- Loménie prend définitivement l'administration des finances.

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Son caractère.

Il dissout l'assemblée des notables.

-

Ordonnances sur l'établissement des assemblées provinciales, le commerce des grains et l'abolition de la corvée. Édits qui établissent l'impôt territorial, celui du timbre, et qui règlent l'état civil des protestants. L'ordre social existant est ébranlé de toutes parts. - Opposition ardente des magistrats aux volontés royales. - Ils se refusent à l'enregistrement de l'édit du timbre et de celui relatif à l'impôt territorial. parlement déclare qu'aux états généraux seuls appartient le pouvoir de créer des impôts perpétuels. Lit de justice. Protestation du parlement. — Il est exilé à Troyes.

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ments populaires. - Loménie est déclaré principal ministre. La Prusse envoie une armée en Hollande pour y établir l'autorité absolue du stathouder. La France perd toute son influence en Europe. - Édit sur la prorogation du second vingtième enregistré à Troyes par le parlement. Cette cour est rappelée. -Joie bruyante du peuple. Séance royale terminée comme un lit de justice. Protestation du duc d'Orléans. - Il est exilé. — Loménie et le garde des sceaux préparent l'édit qui doit restreindre le ressort du parlement de Paris et celui qui établit une cour plénière pour les

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enregistrements.-Le parlement averti publie une déclration. - D'Esprémesnil et Goilard de Montsabert sont arrêtés dans le sein de la grand'chambre. Lit de justice pour l'enregistrement des nouveaux édits. - Opposition des d'états. pays Résistance des états de Bretagne. Troubles à Grenoble. Assemblée de Viziles. La fidélité de l'armée commence à être ébranlée.-Assemblée du clergé qui refuse un don gratuit et demande la convocation des états généraux. Mémoires remis au roi par Malesherbes, sur les moyens à employer pour satisfaire l'opinion publique. - Arrêt du conseil qui suspend l'établissement de la cour plénière, et fixe l'ouverture des états généraux au 1er mai. Loménie invite les assemblées provinciales, toutes les juridictions et les gens instruits à donner leur avis sur la composition et la tenue des états généraux. Multitude d'écrits publiés. Le principal ministre cherche à créer un antagonisme entre la bourgeoisie et les corps privilégiés. - On - Déplorable état des finances. offre le contrôle général à Necker sous la suprématie de Loménie. - Necker refuse.-Démission du principal ministre. Grâces qu'il obtient.

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L'état de la fortune publique ne pouvait être amélioré que par les soins d'un financier habile. Montmorin s'efforça d'obtenir du roi le rappel de Necker; mais la répugnance de Louis XVI pour le banquier génevois était encore trop enracinée. Il répondit : « Vous voulez donc que je lui cède ma couronne 1? » Il fallut renoncer pour le moment à le faire rentrer dans le ministère.

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Necker, dans son Histoire de la révolution, dit avec cette naïveté d'orgueil qui lui était propre : « Le choix du roi fut un moment fixé sur moi, et s'il y avait persisté, rien de ce que nous avons vu ne serait arrivé. »

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