L'histoire transmet à la postérité le récit des exploits des paysans de la Vendée, admirés de leurs ennemis mêmes. La philosophie victorieuse avait fermé les temples du vrai Dieu et proscrit ses ministres. Les Vendéens réclament le droit imprescriptible chez un peuple libre d'adorer l'Éternel comme l'ont fait leurs aïeux. On le leur refuse, et ils courent aux armes. Les gentilshommes de la province sont sommés de venir se mettre à la tête des cohortes vendéennes. Tout s'ébranle, tout marche sous les ordres d'un paysan devenu général, et qui les conduit à la victoire. La lutte est longue, sanglante. Les Vendéens arborent le drapeau blanc, parce que, sous son égide, le culte catholique fut toujours respecté. Domptés enfin, mais non soumis, on les voit, à différentes époques, intrépides soldats, se soulever contre l'oppression qu'ils subissent ou contre celle qu'ils redoutent. On avait reproché au clergé de France, et surtout à ses grands dignitaires, du relâchement dans les mœurs et de l'affaiblissement dans la foi. Les mauvais jours arrivent : la persécution s'annonce; aussitôt toute tache disparaît: la conscience seule domine. Les pontifes, ainsi que les plus simples précipité hors des frontières une certaine quantité de femmes et de vieillards. Mais les hommes d'un âge mûr ont obéi presque tous à ce qu'on avait établi comme une exigerce de l'honneur. prêtres, bravent la mort, se résignent à l'exil plutôt que de trahir leurs devoirs religieux. Après avoir étonné le monde par leur courage, ils édifient les nations étrangères par leur piété. : Nous avons dit que la révolution avait suspendu l'action des lois. De là une anarchie suivie de la plus affreuse tyrannie. L'échafaud est en permanence la jeunesse, l'âge mûr, la vieillesse, des femmes, des jeunes filles, sortant à peine de l'enfance, y montent avec la même intrépidité; à peine si, dans le nombre des victimes, on cite quelques exemples de faiblesse. Enfin l'humanité reparaît. La révolution a montré au monde ce qu'un prodigieux bouleversement peut produire de crimes, ou mettre en évidence de vertus. Elle se repose: cependant le besoin d'une autorité, qui déblaye les ruines et raffermisse le sol, se fait sentir. Un favori de la victoire se présente on l'accepte pour maître, mais pourvu toutefois que ses faveurs se répandent de préférence sur des hommes nouveaux; car personne, en France, n'entend souffrir la supériorité de la naissance. A cette condition, éblouie par une brillante administration et par la gloire, la nation se soumet à supporter, pendant les quinze premières années du siècle, l'autorité la plus absolue. Plus tard, la liberté, passion secondaire, désir presque éteint, reparaît avec éclat; mais la crainte de perdre l'éga lité se glisse à ses côtés et prépare une nouvelle révolution. Le despotisme impérial avait amolli les âmes. Le courage militaire ne défaillait point; mais l'énergie civile avait été fortement ébranlée. Peu à peu une funeste transformation s'opéra. Au lieu des sentiments qui dominaient en 1789, la cupidité envahit les âmes, et la société fut menacée de cette honteuse dissolution, que traînent à leur suite les calculs exclusifs et sordides de l'intérêt personnel. FIN. TABLE DES MATIÈRES. INTRODUCTION. Avénement de Louis XVI au trône. — Caractère de ce prince. - Son mariage avec une archiduchesse d'Autriche. Caractère de la reine Marie-Antoinette.-Son éloignement de l'étiquette. - Sa liaison avec la princesse de Lamballe et la duchesse de Soirées de cette dernière. — Causes de la haine d'une partie de la cour pour Marie-Antoinette. — Caractère de nion publique. - Mécontentement du duc de Chartres, depuis duc d'Orléans, entretenu et exploité par ses familiers. franc-maçonnerie. Le duc de Chartres en devient le grand · Illuminisme fondé par l'Allemand Woishaupt CHAPITRE PREMIER. MINISTÈRES DE M. DE MAUREPAS ET DE M. TURGOT. - Louis XVI veut nommer M. de Machault ministre dirigeant. - herbes s'occupe de la liberté individuelle compromise par - - - - - Maurepas devient CHAPITRE II. Page 15 MINISTÈRE DE MAUREPAS, CLUGNY ET NECKer. guerre d'AMÉRIQUE. M. Amelot remplace M. de Malesherbes. - - Les améliorations Faiblesse du roi à Clugny, contrôleur général, meurt. — Necker lui succède. - Voyage de l'empereur - Prusse et l'Autriche au sujet de la succession de Bavière. — Nais- - -- - |