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quatorze stations qui composent la voie douloureuse. D'où il suit rigoureusement que si des tableaux sont proposés pour aider les fidèles dans la méditation de la Passion de NotreSeigneur, ces tableaux ne doivent pas avoir d'autre motif que la représentation exacte de l'objet même de la méditation. D'où suit encore, que, sous peine de poser un obstacle réel et insurmontable à l'acquisition des indulgences et d'exposer les fidèles à des erreurs graves, un thème quelconque d'iconographie, étranger aux quatorze stations reçues, eut-il pour objet direct et unique une scène de la Passion, comme la Flagellation, ne peut être subrogé à aucune des stations'.

Or, d'après la Sacrée Congrégation des Indulgences, les stations que, sous aucun prétexte, il n'est licite de modifier sont celles-ci :

1re station. Jésus est condamné à mort.

2o station.

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Jésus est chargé de la croix.

3 station. Jésus tombe sous la croix pour la première fois.

4 station.

5° station.

6 station.

7° station.

8° station.

Jésus rencontre sa très-sainte Mère.

Le Cyrénéen aide Jésus à porter sa croix.
Véronique essuie la face de Jésus.

- Jésus tombe pour la seconde fois.

Jésus console les femmes de Jérusalem.

9o station. - Jésus tombe sous la croix pour la troisième fois.

10° station. Jésus est dépouillé de ses vêtements et abreuvé de fiel.

11° station.

Jésus est attaché à la croix.

12° station. Jésus meurt en croix.

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« An indulgentiæ concessæ visitantibus Viæ crucis stationes datæ sint ob Christi Domini passionis meditationem contemplandam in genere, an vero taxative pro meditatione illarum stationum quatuordecim quæ a fidelibus generaliter cognoscuntur?

« Ad 1, negative. »

« Ad 2, affirmative. »

« An possint illis jam cognitis aliæ stationes subrogari?

.

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Negative. » (S. C. Ind., in una Montis Regalis, 16 feb. 1839.)

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Jésus est déposé de la croix dans le sein.

14° station. - Jésus est mis dans le sépulcre.

9° La distance qui doit séparer une station de la station suivante n'est pas déterminée. Cependant elle doit être suffisante pour nécessiter une marche, ne fût-elle que d'un pas, car il serait assez singulier que l'on pût, sans remuer de place, faire ce que tout le monde appelle le chemin de la croix, et se contenter de s'unir mentalement à un exercice où, aux termes mêmes du langage, le corps est appelé à prendre part'.

En effet, à Rome, lorsque le chemin de la croix se fait publiquement dans une église, les fidèles se mettent en marche à la suite de l'officiant et s'arrêtent avec lui devant chaque station. En France, on se persuade qu'il suffit de suivre de sa place la marche exécutée par le seul clergé. Les décrets précédents montrent si en cela, comme en tant d'autres choses, nous sommes dans le vrai.

10° Le privilége de bénir et ériger les chemins de croix appartient en propre aux Frères Mineurs de l'observance et, par extension, aux Capucins, qui sont une ramification de l'ordre franciscain. Or ce privilége s'étend à tous les lieux, églises, oratoires, couvents, hôpitaux, places publiques, etc. A Rome, les églises conventuelles de San-Francesco à Ripa et de San-Pietro in Montorio sont précédées d'une série de petits oratoires en plein vent, où chacune des stations est dé

1 S. Congregatio, Indulgentiis sacrisque reliquiis præposita, declaravit inter stationes Via Crucis non requiri distantiam æqualem Via Crucis Hierosolymitanæ nec determinatam. (In Roman., 3 decembr. 1736.)

• Utrum Christi fideles, in magno populi concursu, maxime cum ecclesia repleta et compressa sit devotis, possint sine corporis motu de loco in locum indulgentias Via Crucis lucrari?

« Negative. Singula enim summorum pontificum decreta affirmant, inter alias conditiones pro acquirendis stationum Via Crucis indulgentiis, necessario requiri aliquem corporis motum, ut clarius declaratum est ab hac Sacra Congregatione, die 30 septembris 1837 « Che si passi da una stazione all' altra per quanto permette o la multitudine delle persone che la visitano o la ristrettezza del luogo dove sono erette. » (Decr. S. C. Ind., in una Helvetiæ, 26 febr. 1841.)

signée par un monument orné d'un tableau peint à fresque et protégé par un treillis de fer.

En vertu d'un rescrit pontifical, qui est essentiellement personnel, de simples prêtres ou même des évêques, n'appartenant pas à l'ordre de Saint-François, peuvent procéder à une érection canonique, mais cette érection, pour être valide, ne doit pas être faite en dehors des églises'.

11° « Si on veut ériger les stations hors de l'église, dit Clément XII, comme cela se pratique en beaucoup d'endroits, on doit tâcher de toujours terminer ou commencer par l'église, par le lieu sacré. Il faut absolument que les oratoires soient fermés par des barreaux qui empêchent l'entrée des personnes ou des animaux. Tant les oratoires que les croix doivent être placés en des lieux non exposés à des irrévérences et si, dans la suite du temps, les lieux dans lesquels on les a érigés deviennent indécents, les supérieurs doivent les interdire on leur en fait un devoir strict de conscience.

12° « Dans une église ou lieu pieux, lorsque le local le permet, on fera bien d'ériger deux Viæ crucis pour la commodité des fidèles, une pour les hommes, et l'autre pour les femmes. Lorsque l'une est établie hors de l'église, on doit toujours en ériger une autre dans l'église, pourvu que l'édifice soit assez grand pour qu'il n'y ait pas de confusion; dě cette manière, les fidèles pourront pratiquer le pieux exercice, sans être arrêtés par la pluie ni par d'autres empêchements. »

13° Il n'est pas absolument nécessaire que la première station soit placée du côté de l'évangile. Cependant, puisque

1 « 3. An per formulam rescripti censeatur prohibitum quominus Via crucis erigatur extra ecclesias vel oratoria sive publica sive privata, ex. gr. in cœmeteriis, vel in claustris?

a 4. An sub pœna nullitatis apponatur facultatis delimitatio ad loca ubi ordo minorum observantium S. Francisci non existit, et ad ecclesias et oratoria tantum ejusmodi locorum; ita ut Via crucis à sacerdote seculari in locis in quibus laudatus ordo extat, vel extra ecclesias seu oratoria erecta, denuo erigenda sit?

« Ad tertium et quartum, affirmative.» (Décret de la Sacrée Congrég. des Indulgences, 20 janv. 1859, in Tornacen.)

telles sont la coutume et la pratique générale, il faudrait des raisons graves pour s'en écarter; car, dit encore le pape Clément XII, «< cet exercice doit se pratiquer d'une manière uniforme dans tous les lieux, sans rien changer à ce qui s'est observé jusqu'ici dans les couvents de l'ordre1. »

14° L'exercice solennel du chemin de la croix, à Rome, a lieu le vendredi et le dimanche, dans l'après-midi. L'on allume les cierges du grand autel, ainsi qu'un cierge ou deux à chaque station. D'ordinaire, un sermon sur la passion précède la cérémonie.

La procession défile dans cet ordre le porte-crucifix, entre deux clercs tenant des torches allumées ou des lanternes, deux chantres, le clergé et l'officiant, en surplis et étole rouge, ou violette pendant l'avent et le carême. L'on s'arrête à chaque station et l'on s'agenouille, pendant que les chantres disent le verset Adoramus te auquel les fidèles répondent : Quia per sanctam etc. Le prêtre lit une courte considération en français sur le sujet de la station. Il récite ensuite avec le peuple un Pater, un Ave et le verset Miserere nostri. En passant d'une station à l'autre, les chantres chantent une strophe du cantique français, à laquelle le peuple répond par un refrain. Quand le parcours des stations est terminé, le prêtre s'arrête au pied de l'autel et récite les versets et oraisons d'usage. Il monte les degrés de l'autel et, prenant le crucifix que tient le portecroix, il donne la bénédiction, sans rien dire, en faisant le signe de la croix sur le peuple agenouillé.

J'ai insisté à dessein, malgré leur aridité, sur tous ces détails pratiques, parce que j'ai cru important de citer mème textuellement les décrets de l'Église Romaine qui forment la législation en pareille matière. Les indulgences sont des fa

1 An indifferens sit ut incipiant a cornu epistolæ et desinant in cornu evangelii, aut vice versa?

Non est de necessitate præcepti ut ad acquirendas indulgentias incipiendum sit pium exercitium Viæ crucis a cornu evangelii; hæc est tamen consuetudo ac praxis generalis, quæ piis est innixa congruentiæ rationibus. » (In una Brugen., 1837.)

veurs spirituelles, que les papes distribuent à leur gré, avec toute l'étendue et la liberté d'une puissance que rien ne limite. Rome a donc pu imposer des règles spéciales pour l'obtention de ces indulgences, quelque répugnance que puissent avoir à les adopter des esprits minces et fâcheux, suivant la parole de saint François de Sales. Nous terminerons avec lui ces préliminaires par cette louable pensée : « Il se faut arrêter à ce que Dien ordonne et son Église... et en somme c'est une présomption insupportable à qui que ce soit de penser mieux entendre les nécessités spirituelles des fidèles et de s'imaginer être plus sage que l'Église 1. »

CHAPITRE III

L'ESTHÉTIQUE

1. Par cela même que l'exercice du chemin de la croix est extra-liturgique, il se constitue libre d'allure et populaire. Il ne faut pas se le dissimuler, le peuple a peu ou point de sympathic pour les grands offices, messe et vèpres, parce qu'il ne comprend ni le latin, qu'il n'a pas appris ou qu'il a oublié, ni les cérémonies dont, négligence ou ignorance volontaires, on ne lui inculque point l'esprit pas plus qu'on ne lui en révèle l'origine. Et pourtant, le prône se fait tous les dimanches! Comment se passe donc la journée du dimanche pour les Romains?

Le matin, une messe basse, avec ou sans sermon.

Le soir, la dévotion ne chôme pas pour savoir se passer de vêpres. Mais les fidèles affluent aux oratoires, aux monastères, avides de sermons, de neuvaines, de chemins de croix, de chapelets médités et de ces mille autres choses, créées exprès pour eux et qui parlent puissamment à leur foi vive et à leur imagination ardente.

J'ai nommé le chemin de la croix : j'aurais tort de laisser

1 4460 lettre à une abbesse. OEuvres complètes, t. XIV, p. 137.

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