au culte public, n'entraîne pas la vente de cette église. 3° Il n'est pas juste de dire que la structure matérielle de l'église est appréciable à prix d'argent, et qu'ainsi, sous ce rapport, elle peut devenir un objet de commerce. Un édifice qui a été consacré à Dieu par l'autorité de l'Eglise ne saurait tomber dans le commerce, à moins qu'il n'ait été converti en édifice profane par cette même autorité. 4° Le droit de patronat, qui est un droit réel, c'est-à-dire attaché à la chose, ne découle pas de la vente dont nous avons parlé plus haut. 5o Les patrons des églises eux-mêmes n'ont pas le droit de communiquer avec ces églises par des portes intérieures, s'ils ne se sont pas réservé ce privilége à l'origine de la fondation, ou s'ils ne l'ont pas obtenu par une faveur apostolique. 6o Les patrons ne peuvent pas s'ingérer dans l'administration des choses ecclésiastiques. 7° Enfin les violateurs obstinés de cette immunité ecclésiastique tombent sous le coup des censures. CHAPITRE XIV LE SÉMINAIRE 1. Le séminaire se distingue, au dehors, par cette inscription qui en précise la destination: SEMINARIVM DIOECESANVM. Au-dessus de la porte d'entrée, un panonceau peint porte les armes de l'Ordinaire, car cet établissement est sous sa dépendance directe. 2. D'autres inscriptions ornent la façade. J'ai lu à Bénévent, où le fit graver d'abord Benoît XIII, ce texte biblique reproduit depuis: SAPIENTIA EDIFICAVIT SIBI DOMVM A Capoue, invitation est faite aux jeunes gens de la Campanie de venir apprendre la crainte du Seigneur : SEMINARIVM CAMPANVM VENITE FILII AVDITE ME TIMOREM DOMINI DOCEBO VOS. PS. 33. A Bari, le triple but du séminaire est attesté par cette inscription apposée en 1712 : AD DEI. CVLTVM ECCLESIÆ. DIGNITATEM CLERI. DISCIPLINAM Seminarium vient de semen. C'est là que la semence, jetée en terre, doit croître et fructifier; à la récolte, on jugera si l'espérance conçue au début s'est réalisée. Aussi Mer de Péricard fut-il très heureusement inspiré dans le choix de la devise qu'il adopta pour son séminaire d'Angoulême : SPES MESSIS IN SEMINE Le nouveau collége Américain, à Rome, est ainsi désigné au dehors: CONLEGIVM PONTIFICIVM CLERICIS INSTITVENDIS 3. Je ne veux entrer dans aucun détail d'intérieur. Toutefois je crois de mon devoir de réclamer, en faveur du bienêtre des séminaristes, trois améliorations qui me semblent urgentes que pour les longues heures de prière ou de méditation, ils puissent s'accouder sur un agenouilloir, au lieu d'être à genoux sur le sol et de se tenir droits quand même ; puis, que chaque classe soit munie de tables, afin qu'ils n'aient pas à écrire péniblement sur leurs genoux; eufin, qu'un calorifère communique sa chaleur aux salles communes et aux cellules, surtout lors des grands froids. Le temps du séminaire correspond à celui de la croissance physique : la vie de réclusion est déjà assez rude, sans qu'on lui surajoute des incommodités auxquelles prennent rarement garde les supérieurs et qui plus tard peuvent se traduire en conséquences graves, faiblesse, débilitation, épuisement, etc. 4. Le concile de Trente, en défendant aux évêques de permettre la célébration de la messe dans les oratoires privés, ne leur a pas enlevé la faculté de donner cette autorisation pour les oratoires des lieux religieux. La S. Congrégation du Concile a été spécialement interrogée pour les séminaires, et le 11 juillet 1620, elle a déclaré que leurs oratoires ne tombent pas sous la prohibition du Concile'. CHAPITRE XV LES HOPITAUX 1. Notre langue a établi une différence entre deux mots que l'on fait trop souvent synonimes, mais qui, en réalité, ne le sont pas l'hospice est un refuge ouvert à l'indigence ou à des besoins passagers, comme un pèlerinage, l'enfantement, etc.; l'hôpital, au contraire, n'admet que des malades, même à l'état chronique. Tous les deux sont des secours offerts à la misère par la charité. 2. Les inscriptions qui avertissent au dehors de la destination du local, sont de deux sortes simplement indicatives ou pieuses. Je citerai des unes des autres : A saint Jérôme des Esclavons, à Rome : HOSPITALE S. HIERONYMI PEREGRINIS ILLIR(icis) EXCIPIENDIS A sainte Marie dell'Anima (xvi1° siècle) : XENODOCHIVM BEATAE MARIAE DE ANIMA SVSTENTATIONI EXTRVCTVM A Bénévent (1610): MISERORVM ÆGROTORVM INO PIE AC NECESSITATI SVBLEVANDE Le cardinal Orsini, comme il résulte de ses procès-verbaux de visites, avait fait inscrire à Bénévent, au-dessus de la porte 1 « Cum rector et collegiales S. Dionysii Areopagitæ in monte Vallis Paradisi extra muros Granatensis civitatis, qui uti seminarista in dicto collegio collegialiter vivunt (in quo oratorium et altare S. Dionysio ipsius collegii patrono dicatum habent), dubitarent, an simile oratorium inter prohibita comprehendatur? Die 11 julii 1620, Congregatio Concilii censuit non comprehendi. » de ses deux hôpitaux, selon leur destination: Domus hospitalis pro infirmis ac peregrinis Hospitium pro peregrinis; puis il avait fait plaquer cette belle inscription au-dessus de l'entrée de l'hôpital fondé par ses soins dans sa ville métropolitaine : Hospes, ne ambigas a Deo peregrinos amantes amari. Juxta sacras paginas, peregrinum amat Dominus eique victum præbet ac vestitum. A Capoue, hôpital général (xvi° siècle) : PROVIDENTIÆ LARGITATEM A Turin, hôpital saint Jean (xvII° siècle) : SALUTI PAUPERUM TEMPORALI DIVITUM ÆTERNÆ APERTUM A Turin, hospicé des Rosines pour les jeunes filles pauvres (XVIII° siècle) : LABORE MANUUM TUARUM MANDUCABIS PSALM. 127 A l'hôpital de saint Jean Calybite, le Sauveur adresse cette parole aux visiteurs: INFIRMUS ET VISITASTIS ME S. MATH. C. XXV, 36 Le texte suivant se réfère aux Frères de saint Jean de Dieu, chargés du soin des malades: In custodiendis illis retributio multa. Il est du xvi° siècle et emprunté à la Bible. En 1872, lorsque l'hôpital espagnol de Monserrato, à Rome, fut restauré, on inscrivit à la façade sa triple destination: PAVPERIBVS PEREGRINIS INFIRMIS Les soins pris par Alexandre VII pour que les malades ne soient pas importunés par le bruit de la rue, sont attestés, en 1661, par cette touchante inscription plaquée à l'extérieur de l'hôpital de la Consolation, à Rome : Alexandro. VII. p. m. qui ut. corporum. valetudini. paterna. charitate. consuleret En France, nous trouvons une grâce analogue dans les inscriptions gravées aux façades des hôpitaux. A Baugé (Maine-et-Loire) : INFIRMORVM SOLATIO A l'hôpital saint Antoine, à Paris, un passage du livre des Rois (lib. II, cap. vII, 26-29) a été mis à peu près, sous cette forme : BENEDIC, ET SANCTIFICA DOMUM ISTAM IN SEMPITERNUM DEUS ISRAEL. ANNO DOMINI. 1767. A Marly, on dit, avec les Proverbes (xix, 17), qu'avoir pitié du pauvre, c'est prêter à Dieu : FOENERATUR DOMINO QUI MISERETUR PAUPERIS L'hôtel-Dieu de Chambéry a été augmenté par la générosité du comte de Boigne. A cette occasion, on a gravé son éloge à la porte d'entrée et, comme pendant, on a eu le |