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bon esprit d'ajouter le but de la fondation. Les deux plaques de marbre blanc contiennent chacune un distique écrit sur quatre lignes. Elles disent que là est le siége commun aux maladies du peuple, qui y trouve gratuitement des remèdes, des secours, l'assistance religieuse (s'il faut donner ce sens à numen qui est un peu vague) et peut-être aussi la santé. Je crois cette première partie plus ancienne que notre époque, qui rapporte à la louange du comte de Boigne qu'il a rouvert et accru l'asile des infirmes.

PVBLICA MORBORVM HIC SEDES,

COMMVNE MEDENTVM

AVXILIVM, PRESENS NVMEN

INEMPTA SALVS

INFIRMIS ADITVS, PROECEPS

QVEM AVERTERAT OETAS

DEBOIGNI DONIS

AMPLIOR ECCE PATET

3. Je ne connais pas de décoration extérieure comparable à celle de l'hôpital de Pistoia. Lucca della Robbia a fait une œuvre d'art incomparable en traduisant en faïence coloriée, d'un haut relief, les sept œuvres de miséricorde corporelle, qui conviennent ici parfaitement.

J'ai été touché d'attendrissement en voyant, au-dessus du tour des enfants abandonnés, à Arezzo, un gracieux bambino emmaillotté et produit par la même main habile, qui lui fait dire « Mon père et ma mère m'cnt abandonné, mais le Seigneur m'a recueilli », Pater meus et mater mea dereliquerunt me, Dominus autem assumpsit me.

4. Dans les grands hôpitaux, comme à Rome S. Spirito, saint Gallican et sainte Marie della pigna, etc., les salles des hommes et des femmes sont séparées par un octogone, avec dôme, au milieu duquel s'élève un autel, en sorte que le prêtre célébrant peut être vu et entendu des deux côtés à la fois.

A Bénévent, dans la grande salle, l'autel est plaqué au

mur du fond et de tout point semblable aux petits autels d'une église.

Avec le système moderne qui multiplie les salles à l'infini, l'érection de cet autel devient fort difficile. On a beau faire une chapelle séparée, elle ne répond pas au même but, car il n'y a à pouvoir s'y rendre que les valides et ils sont rares dans un hôpital de cette façon, beaucoup de personnes alitées sont privées de ce secours religieux.

5. A saint Jean Calybite, une ravissante inscription surmonte la pharmacie : Nos remedia, Deus salutem. Dans sa concision élégante, ne rappelle-t-elle pas cette belle parole d'Ambroise Paré : « Je le pansay, Dieu le guarist? »

6. L'hospice de l'Anima, à Rome, est exclusivement affecté aux Allemands, ce que constate cette inscription ;

Teutonica qui stirpe venis Romam, aspice tectum
Quod te Teutonico suscipit hospicio.

Là aussi est en même temps une maison d'étude et un refuge pour les pèlerins :

AB PARVVLIS LABORI STVDENT

HOSPITES SANCTOS HABENT

VICTVS INTER HOSPITES COMIS

PLVS IBI MORES VALEANT QVAM ALIBI LEGES

CHAPITRE XVI

L'ÉVÉCHÉ

1. L'évêché, résidence de l'Ordinaire, affecte les grandes dimensions d'un palais; en conséquence, il sera isolé et non confondu avec les maisons civiles. Dès l'abord, on voit par qui il est habité à l'apposition, au-dessus de la porte, d'un panonceau aux armes de l'évêque.

2. Ce palais se compose de l'appartement d'apparat, de l'appartement personnel, de la chapelle, du vicariat, de la

chancellerie, du tribunal de l'officialité, des archives diocésaines et des prisons.

Le musée diocésain d'Angers possède une inscription du XVII° siècle, gravée sur marbre noir et dont les lettres sont dorées. Elle provient de l'évêché et emprunte sa citation au psaume LXXXVI, verset 5:

FVNDAVIT

EAM
ALTISSIMVS

Les prisons, comme au vicariat de Rome, seront situées en mansarde il faut que le détenu n'y soit pas malheureux et qu'il jouisse à la fois de l'air et de la lumière. Cependant, afin qu'il ne communique pas avec le dehors, sa fenêtre est grillée d'un treillis. On ne le prive ni de papier pour écrire ni de livres pour méditer, s'instruire ou se distraire.

3. Le vicariat, la chancellerie et le tribunal forment, à Bénévent, une aile entière de l'archevêché.

La salle d'audience de Mar le vicaire-général (le titre de M appartient de droit à ce premier fonctionnaire de la cour épiscopale, dans toute l'Italie) a pour complément une salle d'attente, où se tiennent les curseurs et un cabinet, où travaille le secrétaire.

La salle des jugements précède la chancellerie. Au fond se dresse le tribunal, de chaque côté les bancs du ministère public et du greffier. Le plafond est égayé de rosaces et la bordure d'une série de paysages qui alternent avec l'écusson du cardinal Orsini, encadré dans un pallium. La décoration la plus vraie est celle qui rappelle aux juges leur devoir par cette sentence, extraite des œuvres de saint Jérôme et parfaitement appropriée à la destination du local :

PRIVSQVAM AVDIAS

NE IVDICA VERIS

QVEMQVAM

D. HIERON:

DE SEPT: ECCL.

GRADIBVS

Ne pas condamner quelqu'un sans l'entendre préalablement, pour avoir sa justification ou recueillir les aveux qui confirment sa culpabilité, est un de ces axiomes de droit qu'il semble inutile de rappeler et surtout de mettre en évidence. Et pourtant que de jugements précipités, que de sentences insoutenables si l'on ne prend cette précaution élémentaire, qui n'enlève pas le coupable au châtiment, mais ne fait que retarder sa peine! L'Écriture a raison de conseiller la lenteur quand il s'agit de faire sentir à un inférieur l'effet d'une colère même motivée : Tardus ad iram'.

4. La chapelle particulière, qui ne sert qu'à l'évêque et où le S. Sacrement n'est pas conservé, a un autel, semblable à ceux déjà décrits pour les chapelles latérales de l'église ; plus un coffre pour les ornements et un prie-dieu avec fauteuil pour la préparation et l'action de grâces. Cet agenouilloir est revêtu, selon le temps, d'une couverture verte ou violette (rouge ou violette pour un cardinal); on le place soit au milieu, soit sur un des côtés, où souvent il gêne moins.

Il convient que, comme décoration, on y peigne les saints évêques du diocèse, ainsi qu'on le voit à Bénévent.

La croix archiepiscopale se conserve à demeure dans cette chapelle, à la droite de l'autel, si l'Ordinaire est archevêque ; mais rien n'autorise à faire parader ni la croix ni la crosse sous un dais, en quelqu'autre endroit que ce soit.

5. L'appartement personnel exige une bibliothèque et un bureau de travail, une chambre à coucher et un cabinet.

6. La représentation requiert trois pièces : un vestibule, une salle du trône et une grande salle.

Au vestibule, les portières sont armoriées et sur un des côtés on élève l'espèce d'autel fait pour honorer l'écusson épiscopal. Cet autel comporte: une crédence vide, garnie de laine verte; un gradin, peint en vert, avec les armes aux deux bouts; un dossier vert et armorié. Les cardinaux tendent tout en rouge et ajoutent un dais.

A côté pend un coussin et l'ombrelle, de couleur verte ou Epist. S. Jacobi, 1, 19.

violette suivant le temps et rouge ou violette pour un cardinal.

Au salon d'honneur, le trône se compose d'un tapis, d'un fauteuil qu'on retourne tant que l'évêque n'y siége pas; d'un dossier et d'un dais; le tout en laine verte pour l'évêque et en soie rouge pour le cardinal qui, en plus, pend le portrait du pape au dossier et tend le salon entier de damas rouge.

La grande salle, dite aula maxima, est nécessaire pour la tenue des conciles provinciaux et des synodes, certains actes solennels, comme réunions, assemblées diverses, mandatum, etc. On pourrait encore l'utiliser fort agréablement pour des concerts spirituels. Benoît XIII, qui a su penser à tout, a fait de la grande salle de Bénévent, un type achevé, auquel je prends ses trois traits principaux la vie des évêques, leurs portraits et la carte du diocèse.

A la partie supérieure, sous la voûte, l'écusson porté par chaque évêque est accompagné d'une petite légende latine qui raconte en quelques lignes les dates et les œuvres de son épiscopat. Ces deux cordons tiennent peu de place, mais offrent un puissant intérêt.

Au milieu de la muraille vient la série des portraits.

Enfin, sur la paroi du fond, s'étale la double carte géographique de la province ecclésiastique et de l'archi-diocèse.

A Bari, j'ai observé la mème ornementation, seulement les cartes géographiques sont de création toute récente. Faites avec beaucoup de goût, elles ne sont pas sèches comme celles de nos atlas, mais pittoresquement mouvementées et imagées. C'est un vaste paysage, avec ses montagnes, ses vallées, ses cours d'eau, ses chemins de communication, ses villes et villages. L'une donne la province ecclésiastique de Bari, telle qu'elle était autrefois, avec ses siéges nombreux : il n'en reste plus que deux actuellement, les autres ayant été supprimés. La seconde carte est consacrée à une vue générale de l'archi-diocèse, dans son étendue actuelle.

7. Un évêché est ordinairement assez vaste pour pouvoir donner une ou deux salles à un musée diocésain, où prendront place successivement toutes les vieilles choses hors

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