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baye bénédictine de Sainte-Scolastique, on rencontre plusieurs arceaux, autrefois entièrement peints et aujourd'hui fort endommagés. Ce sont presque des ruines que l'incurie des propriétaires laisse chaque jour se dégrader davantage.

Le mot arceau est vulgaire ; c'est presque un terme technique, inventé par un maître maçon. Je lui préfère l'ancien français chapelette, et surtout le terme italien de majesté, à la fois plus expressif et poétique, car la maestù signifie tout ensemble le monument lui-même et ce qu'il contient. Or, au moyen-âge, on appelait Majesté le Christ sur un trône et, par analogie, la Vierge assise.

Jésus-Christ faisant asseoir Marie sur son trône, à son couronnement, lui a communiqué sa majesté. Dès lors elle a été constituée reine des cieux, et les fidèles ont pu la saluer avec la liturgie Ave regina cælorum. Le haut moyen-âge ne représentait la Vierge ni seule ni debout; sa majesté consistait précisément à siéger sur un trône et à montrer que cette gloire, inusitée pour une créature, elle la tenait de sa maternité divine. L'école italienne primitive n'agit pas différemment; voilà pourquoi les arceaux où Marie était figurée en reine ont reçu le nom populaire de Majesté, le motif iconographique servant au peuple, accoutumé à le voir, à désigner le monument ainsi orné, conformément à la tradition toujours vivace de l'art chrétien.

La chapelle est fermée, parce qu'il n'est ni sûr ni prudent de la laisser ouverte. Mais afin que le voyageur ne soit pas privé de la vue de la Madone dont il peut avoir besoin de réclamer l'assistance, la piété du bienfaiteur s'est appliquée à lui rendre ce service, sur la route d'Assise au couvent de Saint Damien, par exemple. De chaque côté de la porte, deux ouvertures sont pratiquées, qui permettent de regarder à l'intérieur, et, en allongeant le bras, on peut même puiser l'ean sainte dans le bénitier pour s'en signer. Enfin, au pied même de la muraille, un agenouilloir de pierre est disposé, et par cette sage prévoyance le pèlerin ne salira pas ses vêtements à la boue ou à la poussière de la route.

6. Les oratoires des chemins, comme les nomme Benoît XIII, oratoria viarum, n'ont d'autre but que de rendre le culte à une sainte image; même quand ils seraient pourvus d'un autel, on ne devrait pas y dire la messe, car ils tombent sous la prohibition du concile de Trente et du Pontifical qui ne les considèrent pas comme lieux sacrés '. De plus, l'image qu'on y vénère doit avoir été préalablement approuvée par l'Ordinaire 2.

La novelle de Justinien parle, au vi' siècle, d'oratoires qui n'avaient d'autre destination que la prière, solius orationis gratia, et non la célébration du saint sacrifice, laquelle, d'après le concile de Carthage, en 390, ne pouvait se faire inconsulto episcopo.

CHAPITRE XIX

LES LIEUX PIES

1. On désigne sous le nom générique de lieux pies tous ceux qui sont dédiés d'une manière quelconque, non-seule ment au culte, mais encore à des œuvres de piété et de charité, ainsi qu'à des usages pieux.

De ce nombre sont les cimetières, salles de catéchisme, hospices, hôpitaux, monts de piété, refuges, asiles ouvriers, conservatoires, pénitenciers, prisons, etc. Il appartient à l'évêque, qui en a de plein droit la haute surveillance et qui, en conséquence, appose à l'extérieur ses armoiries, de régler tout ce qui concerne le service religieux.

« Nullus extra ecclesiam in locis non consecratis celebret. » (Pontifical.) — « Neve patiantur (episcopi) privatis in domibus, atque omnino extra ecclesiam..... sanctum hoc sacrificium..... peragi. » (Conc. Trident., sess. XXII.)

2 « Statuit sancta Synodus nemini licere ullo in loco vel ecclesia, etiam quomodo libet exempta, ullam insolitam ponere vel ponendam curare imaginem, nisi ab episcopo approbata fuerit. » (Concil. Trid., sess. xxv.)

Au besoin, on pourrait y établir une chapelle, mais sans caractère public et pour l'usage exclusif des personnes qui y habitent. Si les prêtres étaient nombreux, il ne s'ensuivrait pas qu'on pût ériger, à son gré, divers oratoires pour leur donner facilité d'y célébrer, n'y en eût-il qu'un ou deux. Pour cela, un indult spécial serait nécessaire.

De même les chapelles de congrégations, dans les colléges et pensions, peuvent servir aux réunions, mais non à la célébration de la messe.

Le lieu est désigné au dehors par une double inscription, indicative et pieuse; on peut y ajouter l'image du saint tutélaire.

2. Parmi les lieux pies, nous comprenons encore les chemins de croix extérieurs, les calvaires et les croix de carrefours.

A Rome, il n'est pas rare de voir le chemin de croix disposé sur la pente d'une colline et aboutissant à une église ainsi, à saint Bonaventure sur le Palatin et à saint Pierre in Montorio. Les stations forment autant d'édicules détachés et l'on passe ainsi de l'un à l'autre en gravissant la colline.

Les croix se placent généralement aux carrefours, là où deux voies se coupent en croix ou en des endroits notables. Elles rappellent tantôt une mission, tantôt un souvenir pieux. Elles affectent trois formes la croix simple, le crucifix et le calvaire.

Que la croix ait toujours pour base un ou trois degrés. Là le voyageur s'agenouillera pour prier ou, fatigué, se reposera. Au soubassement, on fera bien de ménager une place pour une inscription qui nommera le donateur et réclamera du passant une petite prière en sa faveur. Ainsi faisait-on jadis.

Dans les campagnes, ces croix servent souvent de but de station aux processions et alors le soubassement s'élargit en manière d'autel, qui, à l'occasion, se garnit de bouquets de fleurs.

La croix la plus simple est en bois, peint en rouge. Parfois, on y ajoute les instruments de la Passion. Elle est plus

durable en pierre; alors on y sculpte le Christ et l'addition de la Vierge, de saint Jean et des autres personnages qui figurèrent à la mort du Sauveur, la transforme en calvaire.

Les croix de mission porteront avec elles leur date, pour que le souvenir de la grâce reçue ne se perde pas dans le pays. Comme elles sont élevées aux frais de tous, elles comportent une ornementation plus soignée et un aspect plus monumental. On n'oubliera pas qu'elles sont indulgenciées.

En Allemagne, les croix de carrefours sont généralement abritées par des arbres qui les ombragent de leur feuillage épais. L'orme convient surtout à cet endroit, car il est à la fois élancé et couronné par un dôme de verdure fort gracieux. Un seul redira ce qu'est la croix: un arbre noble, sans égal dans nos forêts, comme chante Fortunat. Trois arbres rappelleront la Sainte-Trinité, qui a toute entière coopéré au mystère de la Rédemption : le Père, en laissant immoler son Fils; le Fils, en prenant un corps; le Saint-Esprit, en sanctifiant le sein de Marie.

Les réguliers ne peuvent, sans l'autorisation de l'Ordinaire, planter une croix hors de leur cloître, même sur un terrain qui leur appartient1.

3. Les lieux pies, surtout ceux qui servent au culte, en raison même de leur destination, exigent qu'on les traite avec respect et décence. Ainsi, il serait inconvenant de danser sur la place qui les précède, de faire d'un calvaire une promenade et un lieu de repos, etc.

La vente d'objets de piété, qu'elle soit habituelle ou limitée à certains jours de grande affluence, ne doit pas se faire ailleurs qu'aux abords, porche, place ou marches du lieu pie, jamais à l'intérieur. A moins de cas extraordinaires, elle ne

1 « MONTIS POLITIANI. S. R. C., ad preces canonicorum et capituli Montis Politiani declaravit : Fratribus Minor. Observant. Reformat. S. Francisci non licere, sine licentia ordinarii, portare processionaliter crucem, illamque benedicere, et plantare extra eorum claustrum, etiam in fundo et re propria, neque benedicere babitus sacerdotales clericorum et personarum non subjectarum. Hac die 18 septembris 1666. »

se compliquera pas de la vente de comestibles ou d'objets profanes, comme jouets d'enfants, etc.

La police du lieu appartient directement au recteur, qui tiendra la main à ce qu'il ne se produise jamais aucun écart aux convenances, et qui veillera à ce que la sainteté du lieu ne soit pas méconnue et oubliée.

4. Canoniquement, le mot lieux pies a une grande extension. Reiffenstuel les définit : « Quæcumque loca, ad charitatis, misericordiæ vel religionis opera aliumve pium usum destinata, dummodo authoritate episcopi sint erecta » (Jus canonic. univers., lib. III, tit. xxxvi, n. 2.)

Dans ces lieux, même non érigés par l'évêque, l'érection d'oratoires appartient de plein droit à l'Ordinaire. Telle est la décision de la S. C. du Concile qui, le 27 mars 1847, a déclaré que la réserve du concile de Trente ne leur était pas applicable '.

Cette règle s'applique aux écoles et pensionnats qui sont dans les conditions voulues pour être considérés comme lieux religieux.

CHAPITRE XX

L'ESCALIER SAINT

1. On conserve près saint Jean de Latran, dans un édifice spécial, l'escalier qui, à Jérusalem, conduisait au prétoire de Pilate. Sainte Hélène le transporta, au Iv° siècle, à Rome, avec les autres monuments de la Passion, dont elle chargea cinq navires.

2. L'édifice est précédé, grâce à la munificence de Sixte V, d'un ample et majestueux portique, d'ordre dorique, percé,

1 « An oratoria in hospitalibus, ceterisque piis locis absque episcopi auctoritate erectis constituta in prohibitione concilii Tridentini comprehendantur? S. Congr. Conc. respondendum esse censuit : Negative. »

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