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goureux de quarante jours dans le désert, revêtant pour la circonstance la ressemblance du premier Adam. Mais le Christ, nouvel Adam, Adam régénéré, repoussa les embûches du malin.

Les gants en peau blanche, comme on les fit dans le principe, disaient donc allégoriquement la pureté intérieure, la vie sainte et sans tache, qui n'a du péché que l'apparence, car sous ce dehors trompeur, il y a une humanité regéné

rée.

Je vais essayer, par la doctrine du moyen-âge, de justifier ce symbolisme.

Les auteurs ecclésiastiques de ce temps, à la suite des Pères de l'Eglise, étaient fort ingénieux à établir un parallélisme constant entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Ainsi Adam, créé à l'état d'innocence, auteur de la vie du genre humain, le premier né d'entre les hommes, est la figure du Christ, conçu sans la tache originelle, le premier né du Père et de la Vierge, la vie même comme il l'affirme, Ego sum vita. Cette vie spirituelle et corporelle, Adam l'avait perdue: le second Adam la redonne.

« Quod vetus intulit, alter Adam in cruce fixus 1. »
« Adæ morte novi, redit Adæ vita priori. »
Quod vetus exemit, novus Adam a morte redemit.
Suscitat inde Deus, corruit unde reus.

Vita redit, mors victa perit, homo surgere credit

Summoque cum Domino scandere regna suo 2. »

Esaü était aussi un premier-né, mais déchu de ses droits par sa faute. Son frère puiné prend sa place. De même Adam coupable est l'aîné disgracié et le Christ, second Adam, est substitué à lui par la bénédiction de son Père.

1 Inscription sur un vitrail du XIe siècle, à la cathédrale de Châlons-surMarne.

Inscription gravée sur une plaque symbolique émaillée de la fin du Xe siècle. (Annal. arch., t. VIII, p. 7.)

Rébecca employant un artifice pour donner à Jacob l'apparence extérieure d'Esau, symbolise par avance l'Esprit Saint par l'opération de qui le Christ est conçu dans la forme du péché. L'auteur des Préfigurations du Christ et de l'Eglise (lib. 1) parle identiquement dans le même sens que Guillaume Durant :

« At supplantator Jacob ore vocatur hebræo :
Simpliciter vixit nec se mundo duplicavit.
Hunc afferre duos ad se mater jubet hædos
Illius atque manus texit de pellibus horum.
Nam conceptus homo Christus de Pneumate sancto,
Sancta Rebecca suo quod de vocitamine signat,
Indutus vestes Esau valde pretiosas,

Hoc est exponens legem simul atque prophetas,
In se Judæos et gentes credere fecit.
Obvolvitque manus hircinis pellibus ipse,

In cruce languores nostros portando super se:
Christus enim patitur pro peccatis alienis. 1»

La peau de chevreau n'est pas elle-même sans mystère; elle signifie, selon Pierre de Riga, le Fils de Dieu incarné :

<< Et similis capreæ Christus, quia plebis Hebreæ
Ortus de genere, carnem dignatur habere;
Et quia de veteri sanctorum germine natus
Extitit, hinnulus est cervorum jure vocatus

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Cette chair, qui lui donne l'apparence du péché, fait que le Christ est comparé au chevreau. Ecoutons l'auteur des Distinctions monastiques, livre II:

«Hœdus ab edendo dictus est. Per hoedum designatus est Dominus et Redemptor noster, propter similitudinem peccati, sicut et per hircum. Unde, quum legislator in Exodo de immolatione agni paschalis legem tradidisset, subjecit : Juxta quem

1 Pitra, Spicileg. Solesmen., t. III, p. 79.

Ibid., p. 34.

ritum tolletis et hoedum. Vel hædus erat Dominus Jesus Christus Judæis, reputatione, id est peccator, illis scilicet qui conviciabantur, dicentes ei : Dæmonium habes..... Vel per hædum ideo figuratus est Christus, quia ipse erat pro peccato..... Hoedus significat peccatum; unde Jacob, patri suo Isaac escas præbiturus, pelliculas hoedorum circumduxit manibus, quia Christus, Deum Patrem nostra conversione refecturus, manibus suis extensis in cruce, nostra peccata portavit, et ea cruci suæ affixit. Ipse enim peccata, non sua quæ nulla erant, sed nostra quæ multa et magna erant, portavit in corpore suo super lignum 1. »

Comme ce dernier texte éclaire le symbolisme des gants! Les gants figurent le péché du genre humain, qui est le bouc maudit et coupable. Jésus-Christ monte sur l'arbre de la croix en raison de ce péché, qui n'est pas sien. Aussi les gants sont-ils un vêtement de surcroît, qui ne tient nullement à la personne. Ce péché, il le cloue à la croix elle-même, afin qu'il disparaisse sous l'expiation. Mais le mystère de la rédemption ne se continue-t-il pas chaque jour dans le sacrifice de l'autel, que les auteurs du moyen-âge ont nommé une croix ara, crux ? Les gants ont donc une relation directe avec l'oblation solennelle de l'hostie sainte et conviennent avant tout au pontife qui représente en sa personne et par ses fonctions le Christ lui-même : sacerdos alter Christus.

14. A consulter: Barraud, Des gants portés par les évêques, Caen, 1867, in-8°. - Barbier de Montault, Les gants pontificaux, Tours, 1877, in-8°.

1 Spicil. Solesm., t. 11, p. 35.

2 On connaît ces vers du XIe ou XIe siècle, empruntés à Marbode, et souvent gravés, au moyen âge, sur les autels portatifs :

« Ara crucis, tumulique calix, la pidisque patena,
Sindonis officium candida byssus habet. >>

CHAPITRE V

LES TUNICELLES

1. Nous appelons tunicelles les deux vêtements de dessous que la rubrique distingue avec raison par les noms significatifs de tunicelle et de dalmatique (tunicella, dalmatica.)

2. Elles se portent sous la chasuble, à la messe solennelle seulement.

3. Leur forme est exactement celle de la tunique du sousdiacre et de la dalmatique du diacre, c'est-à-dire avec des manches fermées.

4. On les fait en étoffe de soie unie, mince et sans doublure, pour ne pas trop charger le prélat, et on y ajoute des galons d'or étroits, simplement en soie jaune pour les indultaires.

5. La couleur est celle prescrite par la rubrique pour la solennité blanc, rouge, vert, noir, violet. Cette dernière couleur sert aussi pour les jours où s'emploie le rose.

6. Les tunicelles se prennent après l'étole et avant les gants. La tunicella se met la première, puis la dalmatica; le diacre et le sous-diacre en attachent les cordons sur les épaules.

7. Pendant ce temps, le prélat récite deux prières spéciales, qui en précisent le symbolisme :

« Ad tunicellam. Tunica jucunditatis et indumento lætitiæ induat me Dominus.

» Ad dalmaticam. Indue me, Domine, indumento salutis et vestimento lætitiæ et dalmatica justitiæ circumda me semper. »

Ces textes fixent clairement la signification mystique des deux vêtements. La tunicelle symbolise la joie et le contentament du cœur, la dalmatique exprime le salut et la justice.

8. L'évêque, en se revêtant des tunicelles, rappelle, par les

vêtements qui leur sont propres, les deux ordres qu'il a reçus autrefois, le sous-diaconat et le diaconat.

CHAPITRE VI

L'ANNEAU

1. L'anneau pontifical est nommé par la rubrique du missel annulus cordis, parce qu'il engage le cœur par la foi donnée.

2. Il diffère de l'anneau ordinaire en ce qu'il est plus gros et plus orné. Sa forme est celle d'un cercle d'or, rehaussé au chaton d'une pierre précieuse, que les cardinaux et les évêques peuvent seuls entourer d'une garniture de diamants. Pour les indultaires, Pie VII a posé cette restriction : « Annulus cum unica gemma. »

Il doit être assez large pour se mettre par-dessus les gants. 3. Ont droit à le prendre, aux offices pontificaux en général, les cardinaux, les évêques et les abbés. Le Saint-Siége le concède, pour la messe solennelle seulement, aux protonotaires et aux chanoines de quelques chapitres.

4. L'anneau, apporté sur un plateau d'or ou d'argent, se met après les gants et avant la chasuble; c'est la fonction du prêtre assistant de le passer au doigt annulaire de la main droite, après l'avoir baisé.

5. Pendant ce temps, le prélat dit cette prière :

« Cordis et corporis mei, Domine, digitos virtute decora et septiformis Spiritus sanctificatione circumda. >>

6. Le diacre retire l'anneau, chaque fois qu'on doit laver les mains et le prêtre assistant le remet ensuite.

7. Le consécrateur bénit l'anneau par cette prière qu'il accompagne d'une aspersion d'eau bénite :

« Creator et conservator humani generis, dator gratiæ spiritualis, largitor æternæ salutis, tu, Domine, emitte benedictionem tuam super hunc annulum, ut quicumque hoc

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