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pretiosam nisi illis expresse a S. Sede indultam, non adhibeant. Sub mitra pileolum tantum nigri coloris induant, » et cela, dans l'intérieur de leur monastère et aux trois jours prescrits seulement. Il va sans dire que cette mitre simple est celle en toile, la seule que les généraux d'ordre parés portent aux chapelles papales et aux sessions du concile.

Les abbés de la congrégation du Mont-Cassin ayant réclamé contre cette décision générale, il leur fut répondu par le décret de Clément IV, inscrit au Sexte, qui les autorise à prendre la mitre orfrayée et non la mitre précieuse1.

Les protonotaires participants et ad instar, depuis la constitution Apostolicæ Sedis officium, donnée par Pie IX, le 29 août 1872, n'officient pontificalement qu'avec l'autorisation de l'Ordinaire et la mitre de toile 2.

Enfin les chanoines indultaires, ainsi que l'a réglé Pie VII dans la constitution Decet Romanos pontifices du 4 juillet 1823,

1

« Asserentibus monachis mitram pretiosam ipsis de jure competere;..... S. C. censuit quoad mitram servandam esse dispositionem cap. Ut apostolicæ, de Privilegiis in Sexto. » (20 jul. 1660.)

Il est utile de rapporter ici le texte même du Sexte, inséré au Corps du droit:

Ut apostolicæ Sedis benignitas (quæ nonnullis abbatibus aliisque prælatis, quibus non competit ex propria dignitate, concessit in ecclesiarum suarum gloriam et honorem quod mitra et aliis pontificalibus uti possint) provideat ne inde scandala oriantur, sic tamen quod ipsi privilegiati suorum privilegioram non frustrentur effectu, et ex majoritate ac decore majori ornatuum, majoritas appareat dignitatum de fratrum nostrorum consilio, præsenti decreto statuimus ut abbates et alii quibus mitræ usus est ab eadem Sede concessus, exempti quidem in provincialibus conciliis et episcopalibus synodis (quibus nonnulli eorum interesse tenentur) mitris tantummodo aurifrisiatis (non tamen aureas vel argenteas laminas aut gemmas habentibus) uti possint; non exempti vero simplicibus et albis ac planis utantur. In aliis vero locis exemptis et non exemptis mitris liceat illis uti, prout concessa eis ab eadem Sede indulta permittunt. » (Corpus jur. canonici. Sexti Decret., lib. V, tit. VII, de Privilegiis, cap. v.)

2 « Impetrala autem ordinarii venia, qui eam tribuere poterit quoties et pro quibus solemnitatibus voluerit et si missa solemnis celebranda sit in ecclesia exempta, obtento insuper assensu prælati... Quoad ornamenta pontificalia, hisce tantum uti poterunt... mitra simplici ex tela alba, cum sericis laciniis rubri coloris, ac pileolo nigri coloris, attamen nonnisi sub mitra adhibendo. » Cette concession ne concerne pas les protonotaires titulaires.

n'ont que la mitre de lin, qui ne peut être apposée sur leur cercueil ni figurée sur leurs armoiries'.

17. La mitre et la crosse sont deux insignes corrélatifs, c'est-à-dire que dans une parure complète, l'un ne va pas sans l'autre 2.

Cette règle admet cependant des exceptions et tous les deux peuvent, en certaines circonstances, se trouver séparés. Je n'en citerai que quelques exemples: hors de son diocèse, l'évêque garde la mitre, qui indique l'ordre, mais est privé de la crosse, signe de la juridiction qui lui fait défaut; au Magnificat, l'évêque, debout à son trône, s'appuie sur sa crosse, tête nue; l'archevêque, quand il bénit solennellement, quitte la mitre par respect pour sa croix qu'on tient devant lui, quoiqu'il ait la crosse à la main. De plus, protonotaires et chanoines n'ont pas droit à la crosse, bien que la mitre leur ait été concédée.

18. Aux enterrements et anniversaires des évêques, la mitre ne doit pas orner le cercueil ou le catafalque. Dans le premier cas, on se contente du chapeau vert, apposé aux pieds du défunt'.

1 « Mitra ex tela albi coloris linea cum lacinia sericea rubri coloris in extremitatibus vittarum. >> In funeribus, sive super cadaver, sive recurrente anniversario, mitra super tumulum non imponetur. — Insignibus seu stemmati familiari non apponetur mitra, nisi explicite fuerit a Sede Apostolica

concessum. »

2 « Cum usus baculi et mitræ sint correlativa et cui unum conceditur, aliud etiam concedendum esse in consequentiam intelligatur. » (Décret de la Congrégation des Rites, 8 janvier 1605.)

3 Ad pedes ejus ponatur pileus pontificalis, floccis sericis viridibus orna tus.» (Cærem. episc., lib. II, cap. xxi.)

CHAPITRE IX

LA CROSSE

1. Le mot français crosse est la traduction littérale de ces deux expressions de la basse latinité crocia et crossa, qui signifient bâton d'appui, béquille, potence. Dans le langage liturgique on dit, avec raison et d'une manière plus expressive, baculus pastoralis et en italien, par abréviation, pastorale. C'est, en effet, la houlette ou bâton des pasteurs des âmes et l'insigne symbolique de leur juridiction spirituelle.

2. La crosse se compose de deux parties: la hampe et la volute. La hampe, qui sert de support, est divisée également par des nœuds et terminée en pointe à sa partie inférieure. La volute, qui s'arrondit en forme d'ornement, a, à sa base, un nœud saillant et une douille, dans laquelle s'enfonce la hampe.

Les armoiries se gravent au sommet de la hampe.

3. La crosse se démonte par morceaux et se dépose, quand on n'en fait pas usage, dans une boîte longue, marquée sur le couvercle aux armes du dignitaire. Pour les fonctions, on l'appuie contre le mur, à la crédence.

4. La crosse appartient de plein droit aux cardinaux de l'ordre des évêques et des prêtres et aux évêques; par concession pontificale, aux abbés commendataires et aux abbés réguliers. Elle est interdite aux abbesses' et aux protonotaires apostoliques 2.

1a SYPONTINA. Moniales S. Claræ et S. Benedicti civitatis Sypontinæ declarari petierunt: An earum abbatissis liceat in choro adhibere baculum episcopalem, eumdemque liceat, cum exponantur abbatissarum earumdem cadavera, earum manibus aptari, vel prope apponi? Et S. R. C. jussit Admoneatur episcopus, ut hujusmodi abusum dirimat. » Die 29 Jan. 1656. «Non baculo pastorali utantur.» (Const. Apost. Sedis de Pie IX.)

2

5. Les cardinaux, s'ils n'ont pas demandé au pape la faculté de tester, léguent en mourant leur crosse au trésor de la chapelle Sixtine et les évêques à celui de leur église cathédrale.

6. La crosse, par sa volute recourbée, symbolise une juridiction qui a des limites. Aussi le pape, quoiqu'évêque de Rome, ne la porte pas, parce que sa juridiction s'étend à la catholicité tout entière. Les cardinaux-prêtres ne peuvent, à Rome, s'en servir que dans leur titre et les évêques, dans leur propre diccèse et ailleurs, seulement avec la permission de l'Ordinaire ou s'ils font une consécration, une ordination ou une bénédiction personnelle. Les abbés n'ont pas le droit de la prendre, même avec l'assentiment de l'Ordinaire, en dehors de leur monastère ou de leur territoire et, pour exprimer que leur juridiction est liée et restreinte plus que celle des évêques, ils ajoutent à la volute un ruban blanc pendant 2.

7. La crosse se porte de la main gauche, afin de laisser la main droite libre pour bénir. Les évêques tournent la volute en dehors et les abbés en dedans, parce que pour ces derniers la juridiction est intérieure.

8. La crosse ne se prend jamais seule, mais concurremment avec les autres insignes pontificaux. Elle suppose le prélat paré et va de pair avec la mitre3. On n'en fait pas usage aux jours de deuil, parce que la juridiction ne s'exerce que sur les vivants et ne s'étend pas aux morts'.

« Utitur episcopus baculo pastorali in sua tantum civitate vel diœcesi et etiam alibi, ex permissione loci ordinarii et ubi consecrationes aut ordinationes vel benedictiones personales facere, ipsi Apostolica auctoritate conceditur.» (Cær. episc., lib. I, cap. xvii, n. 5.)

2. Baculum pastoralem albo velo appenso deferant; ab iisque, et aliis pontificalibus, etiam de ordinariorum licentia, extra ecclesias sibi subjectas prorsus abstineant, et neque in processionibus, quæ ab eorum ecclesiis per vias extra ambitum, vel parochiam ducuntur, insigniis prædictis utantur, vel penes se perferri faciant. » (S. R. C., 27 sept. 1659.)

3 « Mitra et baculus in episcopo sunt correlativa. » (Cærem. episc., lib. I, eap. xvII, n. 8.)

« Excipiuntur tamen ab hac regula officia et missæ pro defunctis, in quibus usus baculi cessat. » (Ibid., n. 9.)

9. La crosse est en or ou vermeil pour les cardinaux et les patriarches, en argent pour les archevêques et évêques, en bois pour les trappistes, d'après leurs constitutions.

10. La Glose du droit a fixé ainsi le symbolisme de la crosse : les pécheurs sont attirés par la courbe de la volute, les justes conduits avec la hampe droite et les retardataires stimulés par la pointe aigüe1:

<«< In baculi forma, præsul, datur hæc tibi norma :
Attrahe per curvum, medio rege, punge per imum;
Attrahe peccantes, justos rege, punge vagantes;
Attrahe, sustenta, stimula, vaga, morbida, lenta. »

Les oraisons du Pontifical expriment une idée analogue: correction des vices par la pointe, fermeté par la hampe, miséricorde par la volute.

11. La crosse reçoit une bénédiction spéciale du consécrateur, le jour du sacre, par cette oraison, suivie d'une aspersion d'eau bénite :

<< Sustentator imbecillitatis humanæ, Deus, bene † dic baculum istum et quod in eo exterius designatur, interius in

1 « Baculus pastoralis correctionem pastoralem significat, propter quod a consecratore dicitur consecrato: « Accipe baculum pastoralis officii, ut sis in corrigendis vitiis pie sæviens. » De quo dicit Apostolus: « In virga veniam ad vos. » Virga igitur pastoralis potestas intelligitur sacerdotalis quam Christus eis contulit, quando apostolos ad prædicandum misit, præcipiens eis ut baculos tollerent et Moses cum virga missus est in Ægyptum... Baculus est acutus in fine, rectus in medio et retortus in summo; designat quod pontifex debet pungere pigros, regere debiles sua rectitudine et colligere vagos. » (Guill. Durant., Rat. div. offic., cap. xv.)

Le musée de Rouen possède une crosse en cuivre du xe siècle, qui a été trouvée dans le tombeau d'une abbesse de S. Amand, à Rouen. On lit au bas de la volute ces trois mots :

: ARGVE: OBSECRA: INCREPA

Le B. Adam, abbé de S. Josse, en Picardie, qui mourut en 1166, ordonna, en léguant sa crosse à son successeur, qu'on y gravât ces mots : Onus non honor; c'est une charge et non un honneur que je vous lègue en vous remettant cet insigne de ma dignité. (Corblet. Hagiographie du diocèse d'Amiens, tom. I, p. 13.)

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