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LES ORNEMENTS

CHAPITRE I

L'ÉTOFFE

1. La matière des ornements est, d'après la tradition, la soie ou la laine; cette dernière dénotant plutôt la pauvreté, n'est guère admissible que dans les ordres les plus sévères qui ne vivent que d'aumônes.

2. Les étoffes de lin et de coton sont strictement prohibées', de même que celles en verre filé 2.

1 « Num planetæ, stolæ, manipula possint confici ex tela linea, vel gossipio vulgo percallo, coloribus præscriptis tincta aut depicta? S. R. C. respondit : Serventur rubricæ et usus omnium ecclesiarum quæ hujusmodi casulas non admittunt. Die 23 sept. 1837, in Mutinen. »

2 « ATREBATEN.-Paucis ab hinc annis mos invaluit in Galliis telas sericas vitreas texendi, quibus vestes ecclesiasticæ sacrificio missæ aliisque divinis officiis inservientes conficiuntur. Earum textura ex gossypio, aut simili materia solida componitur, cui superimposita sunt filamenta serica et vitrea, quæ aurea certe dici valerent, si ex vitro lux auro simillima produci posset: vitrum enim in filamenta subtilissima redactum inseritur filis sericis eodem ferme pacto, quo filamenta aurea vel argentea inseruntur telis aureis, vel argenteis

3. La doublure peut être en coton aux beaux ornements, on la fait en soie. Elle est généralement, à Rome, de la couleur de l'ornement ou en toile jaune, afin d'être moins salissante.

4. L'étoffe est rehaussée de galons, tantôt larges et tantôt étroits. A Rome, on ne se sert que de galons d'or ou de soie jaune. L'or est brillant et durable; le faux or n'est pas de mise, parce qu'il perd vite son éclat et rend une odeur désagréable. Le galon blanc est inconnu, même sur le violet et le noir.

Il va sans dire que nous ne pouvons pas accepter l'innovation qui consiste à tisser une imitation de galon dans l'étoffe.

5. Les ornements doubles sont une économie peut-être. Je n'ose les condamner, mais je dois dire qu'ils n'existent pas en Italie et que la tolérance ne s'est étendue jusqu'à présent qu'à l'étole baptismale.

6. L'étoffe est ou unie ou brodée. L'unie est préférable aux bouquets de couleur dont nous chamarrons nos tissus. La broderie s'étend partout et n'est pas limitée aux orfrois.

De plus, l'orfroi est toujours de la même couleur et de la même étoffe que le fond.

7. Le velours est rarement employé en Italie; à Rome, il ne l'est même pas du tout. En revanche, on y voit fréquemment des étoffes lamées d'or, qui, brodées ou non, produisent le plus riche effet; j'insiste pour qu'elles soient adoptées en France.

nuncupatis, vel etiam ad modum operis phrygii disponuntur super telam eadem filamenta. Quum autem hæc facili negotio in minutissimas partes frangi possint et delabi in calicem, cum probabili periculo valetudinis illius sacerdotis, qui has partes cum Jesu Christi sanguine deglutiat, eminentissimus et reverendissimus Dominus cardinalis Hugo Robertus de la Tour d'Auvergne Lauraguais, episcopus Atrebatensis, Sacrorum Rituum Congregationi humillime sequens proposuit dubium enodandum, nimirum: An licitum sit ad celebrandam missam ornamentis uti, quorum textura vitrea est mixta auro vel argento? Et Sacra eadem Congregatio rescribendum censuit : In voto magistri cæremoniarum seu negative ad propositum dubium, proptereaque prædictis ornamentis uti non licet. » (11 sept. 1847.)

CHAPITRE II

LES FORMES

1. Les formes multiples des ornements peuvent se réduire à trois la forme romaine, la forme gothique et la forme nationale.

2. La première présente l'immense avantage d'avoir, plus que toute autre, conservé, sinon toutes les traditions, au moins la majeure partie d'entre elles. Avec elle on arrivera facilement à l'unité. Rien ne serait plus facile si la Congrégation des Rites, usant de son autorité, voulait y tenir la main et si le clergé, en ne se désintéressant plus de ces questions, surveillait directement les ateliers de fabrication.

3. Les formes nationales ne se distinguent que par leur plus ou moins de bizarrerie. Prenons en exemple la chasuble: en Italie, la croix est en avant; en France, on la relégue en' arrière; en Espagne, on n'en met pas du tout. Pour la coupe, ce n'est pas plus uniforme et si la nôtre laisse beaucoup à désirer, la coupe espagnole est étrange avec son élargissement postérieur et sa découpure qui la fait ressembler à une boîte de violon, sous prétexte de ne pas gêner le mouvement des bras. Nos ornements, avec leur bougran et leurs broderies en bosse, ne sont-ils pas aussi ridicules qu'incommodes, au lieu de cette souplesse et de cette légèreté que présentent les œuvres romaines?

4. Le moyen-âge offre de fort beaux modèles, que l'on se plaît généralement à copier ou imiter. La confection doit-elle entrer dans cette voie ? Je n'hésite pas à répondre que non, au moins quant à la forme générale, car les détails d'ornementation ne sont déterminés par aucune règle spéciale. Rome s'est prononcée catégoriquement, par la circulaire adressée en 1864 aux évêques, contre toute innovation ou rénovation de type. Voici à quelle occasion:

Mgr Corazza, maître des cérémonies de la chapelle papale, au retour d'un voyage en Belgique et en Allemagne, dénonça l'altération du type moderne de la chasuble à la sacrée Congrégation des Rites, qui le chargea d'écrire, pour éclairer sa décision, un votum spécial sur ce sujet. Ce rapport étant des plus violents, Pie IX, dans un but de conciliation et d'apaisement, ne permit pas qu'on le distribuât suivant l'usage, quoiqu'il fût déjà imprimé, et en ordonna même la suppression; aussi je n'ai pu m'en procurer un exemplaire. Au lieu d'une condamnation formelle, Sa Sainteté voulut seulement qu'une circulaire fût adressée aux évêques pour leur demander compte du changement survenu dans leurs diocèses respectifs. Des principes y étant développés et affirmés, il est donc bon d'en rappeler les termes mêmes : « Quum... Sanctam Sedem non lateret quasdam in Anglia, Gallia, Germania et Belgio dioceses immutasse formam sacrarum vestium quæ in celebratione sacrosanctæ missæ sacrificii adhibentur, easque ad stylum, quem dicunt gothicum, elegantiori quidem opere conformasse...; Sacra Congregatio legitimis protuendis ritibus præposita super hujusmodi immutationibus accuratum examen instituere haud prætermisit. Ex hoc porro examine, quamvis eadem Sacra Congregatio probe nosceret sacras illas vestes stylum gothicum præseferentes præcipue sæculi XIII, XIV et XV obtinuisse, æque tamen animadvertit Ecclesiam Romanam aliasque latini ritus per orbem ecclesias, Sede Apostolica minime reclamante, a seculo xvi, nempe ab ipsa propemodum Concilii Tridentini ætate, usque ad nostra hæc tempora illarum reliquisse usum; proindeque, eadem perdurante disciplina, necnon Sancta Sede inconsulta, nihil innovari posse censuit, uti pluries summi pontifices in suis edocuere constitutionibus, sapienter monentes istas, utpote probato Ecclesiæ mori contrarias, sæpe perturbationes producere posse et fidelium animos in admirationem inducere. Sed quoniam Sacrorum Rituum Congregatio arbitratur alicujus ponderis esse posse rationes quæ præsentem immutationem persuaserunt, hinc, audito Sanctissimi Domini nostri Pii papæ IX oraculo, verbis aman

tissimis invitare censuit Amplitudinem tuam ut, quatenus in tua diœcesi hujusmodi immutationes locum habuerint, rationes ipsas exponere velis quæ illis caussam dederunt. >>

Introduire une forme même ancienne, c'est faire acte de nouveauté et produire une bigarrure regrettable, une anomalie que rien ne justifie.

L'archéologie ne doit pas nous parquer dans des époques fixes et invariables. Ce qui était bon autrefois peut ne plus convenir aux temps actuels. Autres sont les goûts et autres les besoins; d'ailleurs, en matière ecclésiastique, la liturgie primera toujours nécessairement et évincera même l'archéologie.

5. Le retour à la liturgie romaine comprend, outre les textes, les rites et les formes du culte. Si nos évêques ont jugé à propos de reprendre la barrette à trois cornes, la cappa magna, le pluvial avec armoiries et pectoral, le chapeau vert pontifical, etc., pourquoi répugneraient-ils, par exemple, à accepter la mitre romaine, qui leur rappellerait qu'ils sont les disciples du Saint-Siége, comme l'écrivait en 1049 le pape S. Léon IX à Ebherard, archevêque de Trèves: «Romana mitra (il y avait donc dès cette époque des mitres qui n'étaient pas romaines) caput vestrum insignimus, qua et vos et successores vestri in ecclesiasticis officiis romano more semper utamini semperque vos esse Romanæ Sedis discipulos reminiscamini.» Quand on change, c'est pour tout prendre en bloc, et non pour choisir ce qui convient et rejeter ce qui déplaît. Un tel procédé n'est propre qu'à dérouter les fidèles par la confusion qu'il engendre.

L'arbitraire, l'individualisme présentent cet inconvénient immense d'une fabrication d'aventure, qui variera suivant les personnes, en sorte que nous sommes en présence de plusieurs formes sans qu'on sache à laquelle s'arrêter de préférence. Sans doute tout me porterait, en raison de mes goûts, à prôner exclusivement le moyen-âge. Pourtant je crois plus convenable de sacrifier mon goût personnel à l'avantage réel de l'unité.

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