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félicitoit beaucoup des dispositions des habitans, et il' n'est pas douteux en effet que son zèle et ses manières engageantes ne procurent beaucoup de succès à son ministère. Ce qui s'est fait dans le Kentuckey annonce assez ce qui peut se faire dans la Louisiane; et c'est un spectacle consolant pour le chrétien, au milieu du deuil de la religion, de voir s'élever deux églises destinées peut-être à répandre la lumière dans celle vaste partie du contineut de l'Amérique.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. M. a reçu, le 29 mai, en audience particulière, l'ambassadeur de Portugal.

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- Mercredi dernier, le corps de Mile, de Montpensier a été transporté de Paris à Dreux. Les obsèques et l'office ont été célébrés dans cette dernière ville. Tout le clergé de la ville, les autorités et les habitans, se sont empressés d'y assister. Les dépouilles mortelles de la jeune princesse ont été dépo sées, avec le cérémonial d'usage, auprès de celles de ses augustes ancêtres.

Les monarques alliés sont attendus à Aix-la-Chapelle, vers la fin de l'été.

-On ignore encore l'époque du départ de l'expédition formidable que les Espagnols préparent pour l'Amérique méri dionale. Toutes les manufactures d'armes de la Biscaye sont dans une activité extraordinaire.

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- C'est le 13 mai qu'a eu lieu, à Stockholm, le couronnement de Charles XIV. Le roi a été proclamé dans les termes suivans: « Dès à présent, Charles XIV est roi couronné des » pays de Suède et de Gothie, avec les provinces qui en dé»pendent: lui et point d'autre ».

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Sir Davy, le célèbre chimiste anglois, va se rendre à Naples, pour essayer des opérations chimiques sur les fameux rouleaux d'Herculanum. Le prince-régent prend le plus vif intérêt au succès de son entreprise.

LIVRE NOUVEAU.

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Discours prononcé aux obsèques de très-haut et puissant prince Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, dans l'église de Saint-Denis, le 26 mai 1818; par M. l'abbé Frayssinous, prédica teur ordinaire du Roi. Brochure in-8o.; prix, 75 c. et 1 fr, franc de port. A Paris, chez Adrien Le Clere, au bureau du Journal; chez Le Normant.

(Samedi 6 juin 1818.)

(No. 399)

Histoire de Pierre de Bérulle, cardinal, ministre d'Etat, instituteur et premier supérieur des en France, fondateur de la congrégation de l'Oratoire: suivie d'une Notice historique des supérieurs-généraux de cette congrégation; par M. Tabaraud (1).

SECOND ARTICLE.

Il semble que le premier mérite de cet ouvrage, plus encore que de tout autre, devoit être l'éloignement de tout esprit de parti. Le cardinal de Bérulle fut un homme pieux; son histoire pouvoit être, en quelque sorte, un livre de piété. Il ne devoit du moins rien s'y trouver qui ressentît les préventions et l'aigreur. Il ne falloit point mêler des altercations minutieuses, de petites rivalités, j'oserois dire des tracasseries, au récit de tant de vertus et de bonnes oeuvres ; et le ton de la plainte et du reproche sied mal dans une vie d'ailleurs si édifiante. L'historien du cardinal de Bérulle nous eût fait aimer davantage son héros, en élaguant ou en abrégeant beaucoup le détail de querelles qui tiennent à la foiblesse humaine; et un peu de malice, bien plus que l'amour de la vérité, paroît avoir guidé sa plume dans la complaisance avec la→ quelle il raconte les contradictions que le cardinal eut à essuyer, et dans son affectation à rappeler les torts, vrais ou faux, des Jésuites qu'il n'aime pas. ]] accuse

(1) 2 vol. in-8°.; prix, 12 fr. et 15 fr. franc de port. A Paris, chez Egron, et chez Adr, Le Clere, au bureau du Journal. Tome XVI. L'Ami de la Religion et du Ror. H

ces religieux d'avoir traversé le cardinal, soit lors de l'introduction des Carmélites en France, soit surtout à l'occasion de l'établissement de l'Oratoire; et il les présente comme des ingrats, après le zèle que le pieux fondateur avoit montré pour eux lors de leur proscription. Il ne s'appuie, à cet égard, que sur les manuscrits qu'il a trouvés à l'Oratoire. C'est juger un procès sur le vu des pièces d'une seule des parties. Nous avons beaucoup de respect pour le cardinal de Bérulle, et nous sommes bien persuadés de la droiture de ses intentions. Mais lui-même étoit-il aussi inaccessible à quelques préventions? Son ardeur pour la gloire et les progrès de sa congrégation naissante, ne peut-elle pas l'avoir entraîné trop loin? N'a-t-il pu se mêler à son affection paternelle pour son œuvre un peu de cette jalousie ombrageuse qui accompagne naturellement un sentiment très-vif? Ses enfans surtout ont-ils toujours mis dans tous leurs procédés celte sagesse et cette modération que l'historien leur suppose? Faut-il s'en rapporter entièrement aux archives et aux traditions de l'Oratoire? et nous répondra-t-on que l'esprit de corps n'y aura pas glissé un peu de rivalité et d'amertume? Enfin, ne seroit-il pas convenable d'entendre aussi l'autre partie, et de ne pas la eondamner d'après les seuls mémoires de ses adver→

saires.

Voilà les doutes qu'il est permis de concevoir en général, et avant d'entrer dans l'examen du fond. Ces doutes se fortifient encore à la lecture de l'ouvrage de M. Tabaraud. Il avoit une opinion déjà toute formée sur les Jésuites; il l'a manifestée d'une manière très publique; il les a traités fort sévèrement, pour ne rien dire de plus, dans une brochure dont nous

avons rendu compte. (Voyez notre no. 64. ) Il a porté les mêmes idées et le même esprit dans ses recherches sur lá Vie du cardinal de Bérulle, et une aucienne antipathie a bien pu influer sur ses jugemens. Cependant, à n'en juger que d'après son livre même, il me paroît avoir exagéré l'opposition des Jésuites contre le cardinal de Bérulle, dans l'affaire des Carmélites: on voit bien que plusieurs Jésuites lui étoient contraires; mais on en voit aussi d'autres qui lui étoient favorables, et au fond, M. Tabaraid cite peu de faits. D'ailleurs, dans les commencemens surtout, les droits que réclamoit M. de Bérulle n'étoient pas une chose. absolument incontestable. On pouvoit s'étonner qu'il voulût enlever les Carmélites à leurs supérieurs ordinaires, et ne pas être de son avis sur une exception qui paroissoit contraire à la règle de sainte Thérèse. Cette manière de penser étoit excusable, au moins dans l'origine; et nous voyons qu'en effet elle fut partagée par des prélats, par des corps, et par des personnes qui faisoient profession de piété.

La seconde querelle fut bien plus vive. Elle vint de la rivalité entre les deux corps pour le gouvernement des colléges. Les Jésuites, dit M. Tabaraud, décrioient partout l'Oratoire; l'Oratoire, au contraire, n'avoit que de bons procédés pour les Jésuites. Non-seulement le père de Bérulle ne chercha jamais à se venger, mais ses enfans se continrent assez généralement, c'est l'expression de l'historien, dans les bornes de la modération. Un seul, le père Hersent, homme d'un caractère impétueux et turbulent, se permit des invectives contre la Société. Le père de Bérulle le fit changer de maison, et le renvoya peu de temps après. Le cardinal de Richelieu s'efforça de réconcilier les

deux corps, et les engagea à exposer lears plaintes réciproques. M. de Bérulle n'en attendoit rien: cependant, par déférence pour le cardinal, il exposa ses griefs dans une lettre du 23 décembre 1623. On nous assure que cette lettre est authentique; nous dirons franchement qu'elle ne nous a nullement paru digne d'un homme si sage et si pacifique. Elle renferme bien des minuties et des petitesses; elle est appuyée sur des rapports et des ouï-dire; elle est même assez aigre. Ce furent les Jansénistes qui la publièrent, pour la première fois, dans quelques-uns de leurs Re⚫cueils contre la Société; et M. Tabaraud, qui la cite en entier comme un monument irréfragable, n'a pas eru devoir placer à côté la réponse des Jésuites. Il parle de ce dernier écrit avec beaucoup de mépris, et ajoute qu'on iguore quel jugement le cardinal de Richelieu porta de ces deux Mémoires. C'est une lé gère distraction de l'historien, qui, à la page snivante, avoue que le cardinal de Richelieu accusoit. M. de Bérulle d'une aversion extrême pour les Jésuites. C'étoit apparemment sur ces Mémoires mêmes que le cardinal de Richelieu avoit conçu cette idée.

L'impartial historien ajoute : C'étoit en considérant les Jésuites en homme d'Etat, plutôt que comme chef d'une congrégation rivate, que leurs prétentions excitoient la sensibilité du cardinal de Bérulle. Si c'est-là ce que M. de Richelieu appelle hair les Jésuites, le pieux cardinal n'auroit pas désavoué ce genre de haine, qui lui étoit commune avec tant d'autres gens de bien. Mais cette haine chrétienne ne lui fit jamais rien entreprendre contre la compagnie de Jésus, et elle s'accordoit très-bien avec la charité. Ce petit passage ne laisse de former un commentaire fort curieux de tout

pas

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