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son église et le soulagement des pauvres l'occupoient encore dans ses derniers instans.

Le diocèse de Rouen, qui comptoit, avant la révolution, un clergé si nombreux, trouve cependant, au milieu des pertes qu'il fait tous les jours, des sujets de joie et de consolation. Des jeunes gens pleins de zèle entrent dans l'état ecclésiastique. La ville de Saint-Valeryen-Caux, qui n'est pas considérable, a fourni six prêtres depuis six ans, et plusieurs candidats, nés dans son sein, travaillent encore, dans ce moment, à se rendre dignes du sacerdoce. Puisse la même ardeur se manifester partout, pour perpétuer ce ministère que nous ont transmis nos ancêtres, et dont nous sommes comptables à

nos neveux!

La paroisse de Gommegnies, dans le diocèse de Cambrai, vient d'éprouver tout ce que peut la prudence d'un curé zélé et charitable. Elle ne s'étoit que trop ressentie de l'esprit d'indifférence que la révolution a nourri et propagé, quand l'arrivée d'un nouveau pasteur a donné une impulsion différente. Instructions, visites, prévenances, exhortations amicales, offices, il n'a rien épargné pour gagner les coeurs; et déjà, depuis six mois, il a eu la consolation de donner la bénédiction nuptiale à soixante et quelques époux qui ne s'étoient point présentés à l'Eglise. Les offices sont plus suivis, les dimanches sont mieux observés, les bons exem ples moins rares. Ces heureux commencemens font espérer un retour entier et général, qui tournera à l'avantage de tous les habitans, et à la gloire de Dieu et de l'Eglise.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. M. le comte de Quesnay, aide-de-camp de Mgr. le duc de Bourbon, est parti pour aller à la rencontre de S. A. S., et lui annoncer la mort de son illustre père. Le Prince habitoit une campagne à soixante milles de Londres.

- M. le due d'Avaray est allé, de la part du Roi, faire

des complimens de condoléance à Mme la duchesse de Bourbon, et à M1le, de Condé, sur la mort du prince de Condé.

Une ordonnance de S. M., du 6 maí, règle la composition du corps des officiers de l'état-major de l'armée. Il sera établi près le dépôt de la guerre, à Paris, une école d'applieation pour le service de l'état-major général de l'armée. Les élèves de cette école seront choisis parmi ceux de l'école spéciale qui auront satisfait aux examens. L'ordonnance est fort étendue, et règle le nombre des officiers, leur avancement, leurs services, etc.

- M. le comte de Noailles, ambassadeur du Roi en Russie, est en ce moment à Paris, par congé.

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- Le projet de loi sur la banque de France, amendé par la chambre des pairs, ne sera point soumis, en ce moment, à la chambre des députés. On croit que la clôture de la session aura lieu la semaine prochaine.

Le sieur Charles Maurice a fait annoncer, dans le Journal du Commerce, qu'il n'étoit point l'auteur des articles insérés dans un journal, sous le nom de la Mère Michel, et qu'il n'écrivoit que sur des objets littéraires.

On vient de publier le procès-verbal de la cérémonie funèbre faite, à Lyon, le 25 avril dernier, pour les obsèques de M. le comte de Fargues, membre de la chambre des députés, et maire de Lyon. Ce magistrat étoit mort, le 23 avril, à l'Hôtel-de-Ville. Jean-Joseph de Méallet de Fargues avoit servi dans l'armée du prince de Condé, et fut fait maire de Lyon en 1814. Ses obsèques ont été aux dépens de la ville. Toutes les autorités et tous les corps s'étoient fait un devoir de s'y rendre. Son éloge a été prononcé par M. Munet, premier adjoint. Le clergé de la paroisse Saint-Pierre et celui de la cathédrale sont venus enlever le corps à l'Hôtel-de-Ville, et l'ont conduit, accompagnés d'un très-nombreux cortège, à l'église métropolitaine, où le service a été célébré. Le corps a été ensuite replacé sur le corbillard, et à la porte de Serin il a été remis à la famille, pour être transporté à Caillouxsur-Fontaines, et y être inhumé dans le tombeau de la famille de Sathonay, suivant les intentions du défunt. La garde nationale à cheval a escorté le convoi.

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M. Rambaud est nommé maire de Lyon. Les adjoints sont: MM. Mottet de Gerando, Manicaut, Devienne, d'Elphin, Vesque et Perret. Les anciens ont donné leur démission.

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Le vaisseau le Centaure, de 80 canons, lancé à Cherbourg, le 8 janvier dernier, est parti pour se rendre à Brest,

De nouveaux orages ont causé des désastres dans des cantons de la Moselle et du Cher. Une vingtaine de villages ont beaucoup souffert dans l'un et l'autre département.

- D'après les dispositions de la cédule du roi d'Espagne, du 1er mars dernier, plusieurs réfugiés espagnols qui faisoient partie du dépôt établi à Bourges, se sont mis en route pour retourner dans leur patrie.

-Un incendie terrible a éclaté à Salzbourg, le 30 avril, dans un bâtiment appelé la Pagerie, qui servoit de caserne. Le feu a fait des progrès si rapides qu'on n'a pu l'arrêter. Il a consumé la résidence de Mirabell, les casernes d'infanterie, les palais de Lodron, la Halle au pain, le couvent des religieuses de Saint-Loretto, l'église de la Trinité, le college de Marie, l'hôpital et l'église de Saint-Sébastien, et plusieurs rues. Le feu n'a cessé ses ravages que le 1er. mai au soir. La perte est immense. On craint que plusieurs personnes n'aient péri.

-La diete de Pologne a terminé sa session, le 27 avril. L'empereur a prononcé de nouveau, à cette occasion, un discours françois.

-La dépouille mortelle du général Kosciusko est arrivée de Soleure à Cracovie, le 18 avril. Elle a été déposée dans l'église de Saint-Florien, jusqu'au moment des obsèques solennelles, qui auront lieu dans l'église du château.

CHIAMBRE DES PAIRS.

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Le 12 mai, la chambre a entendu le rapport de M. le mare quis de Garnier. Ce rapporteur a conclu, au nom de la commission, pour l'adoption du projet, en se plaignant néanmoins qu'on eût mêlé à la loi du budget une foule de dispositions qui doivent, selon lui, en être séparées. Il a signalé aussi quelques irrégularités, et en a demandé le redressement à l'avenir.

Le 14 mai, l'ordre du jour appeloit la discussion sur ce projet. M. le vicomte de Châteaubriand a proposé à la chambre de le voter sans discussion, attendu, a-t-il dit, que tout

amendement étant impossible dans les circonstances, la discussion étoit superflue. M. le ministre des finances a combattu cette proposition. La discussion a été ouverte; mais quelques articles seulement ont donné lieu à des observations, et aucun amendement n'ayant été proposé, on a adopté les articles du projet; puis on a voté au scrutin sur l'ensemble, et le projet a réuni 108 voix, c'est-à-dire, la presque totalité des suffrages.

NECROLOGIE.

S. A. S. Mr. le prince de Condé est mort dans son palais, le 13 mai, à sept heures trois quarts du matin, après avoir reçu tous les secours de la religion. Il avoit communié le jour de la Pentecôte, dans les sentimens les plus chrétiens, et avoit voulu que toute sa maison fut presente. Son aumônier l'ayant exhorté à pardonner à ceux qui l'avoient offensé : Si Dieu me pardonne comme je pardonne à ceux qui m'ont of fensé, dit le Prince, je suis sûr d'étre avec lui. La nuit qui précéda sa mort, il jouit de quelques momens de repos, et mêloit de temps en temps sa voix à celle de son aumônier pour réciter des prières. Il a été visité, dans sa dernière maladie, par MONSIEUR et par les deux Princes ses fils.

Le corps a été exposé dans un salon, dont on a fait une chapelle ardente. Des ecclésiastiques y récitent l'office des morts, et l'entrée en a été ouverte à ceux qui vouloient voir encore ce Prince vénérable. Le corps a été embaumé le jeudi. L'acte du décès du Prince a été dressé suivant les formalités prescrites. On dit des messes chaque jour auprès du corps. Les obsèques auront lieu le 23; on croit que le Prince sera enterré à Saint-Denis.

Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, naquit à Chantilly, le 9 août 1736. Il étoit fils unique du duc de Bourbon, premier ministre, en 1723, après la mort du Régent, et de Caroline, princesse de Hesse-Rhinfels. Orphelin à l'âge de cinq ans, il succéda à son père dans la charge de grand-maître de la maison du Roi, et fut élevé sous la tutelle du comte de Charolois, son oncle, prince d'un caractère rigide. En 1752, le jeune Prince fut fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, et l'année suivante il épousa Charlotte-Godefride-Elisabeth de

Rohan-Soubise, dont il eut M. le duc de Bourbon en 1756, et Mile, de Condé en 1757. En 1754, il fit, comme gouverneur de Bourgogne, l'ouverture des Etats de cette province. Il débuta dans la carrière des armes lors de la désastreuse guerre de sept ans, et montra beaucoup de courage à Hastenbeck et à Minden. Ses talens se développèrent encore mieux quand il eut sous ses ordres un corps de troupes séparé, et la victoire de Johannesberg, remportée sur le prince hérédi taire de Brunswich, en 1762, fit honneur à son habileté.

Rentré en France après la paix, il ne sépara point sa cause de celle du Roi dans les disputes de la cour et du parlement, et ne suivit point les traces du prince de Conti, qui favorisoit ouvertement la magistrature, et affectoit une opposition persévérante. Cependant, lors de la suppression du parlement, le prince de Condé refusa, probablement par l'impulsion du prince de Conti, de reconnoître les nouvelles cours, et subit, à cette occasion, un court exil. Il aimoit les lettres, et protégeoit spécialement plusieurs savans et littérateurs. Ce fut pour lui que Valmont de Bomare créa, à Chantilly, un beau cabinet d'histoire naturelle. Champfort et Gronvelle eurent part aux bontés du Prince, ce qui ne les empêcha pas de se jeter dans le parti révolutionnaire, avec tant d'autres ingrats.

C'est au prince de Condé qu'on doit le palais Bourbon, commencé dans de grandes proportions, et qui fait un des ornemens de la capitale. Il se plaisoit à embellir sa charmante retraite de Chantilly. En même temps dans les temps de ca lamites et de disette, il faisoit des distributions considérables de grains dans ses domaines. Lors de la première assemblée des notables en 1787, il présida le quatrième bureau, et se montra fidèle aux principes de l'ancienne monarchie. Dans la seconde assemblée, il signa le mémoire des Princes adressé au Roi à la fin de la session. Dès le 17 juillet 1789, il quitta la France avec sa famille, et se retira à Bruxelles, d'où il passa à Turin. Invité par Gustave III à se rendre en Suède, put accepter ses offres, et réunit, sur les bords du Rhin, un corps d'amis de la monarchie. I annonça son but dans un Manifeste énergique du mois de juillet 1790; c'étoit de délivrer le Roi et de lui rendre son autorité. L'assemblée çonstituante s'en vengea en révoquant la donation du Clermontois faite au grand Condé cent cinquante ans auparavant. On signifia au Prince qu'il eût à rentrer en France, sans quoi on

il ne

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