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que M. Vuarin avoit dit qu'on n'observoit pas à Genève les cérémonies usitées dans les funérailles d'un chrétien. Mais si c'est un fait, quel reproche mérite celui qui l'énonce? M. Vuarin n'a pas répondu à cette nouvelle attaque; mais M. Laurent Prarion l'a justifié dans une lettre datée de Genève le 20 juin, et insérée dans la Gazette de France: «Non-seulement, dit l'auteur de lá lettre, ces bruits sont complètement faux et mensongers, en tant qu'ils concernent M. le curé de Genève, qui a constamment évité, dans toutes les circonstances, de s'immiscer dans les affaires de l'autre religion, se contentant de regretter qu'un si grand nombre de frères se soient séparés volontairement du sein de l'Eglise, mais encore nous nous faisons un devoir de le défendre contre des insinuations indiscrètes insérées dans le numéro 337 du même journal, tendant à discréditer gravement M. Vuarin, si elles n'étoient repoussées comme elles le méritent. Auroit-on déjà perdu la mémoire de tout ce qu'il a fait pour les pauvres de l'autre religion pendant les persécu tions révolutionnaires? A-t-on oublié les démarches que son zèle lui inspira à l'approche des alliés en 1813, pour rendre à l'église de Genève son ancienne splendeur? A-t-on oublié sa courageuse résistance en 1815 »? Il est triste, en effet, pour un curé occupé entièrement du soin de son troupeau, et qui évite tout ce qui pourroit être un sujet de plaintes de la part de l'autorité, de voir des reproches vagues ou entièrement faux, accueillis si légèrement par des écrivains qui semblent avoir du plaisir à trouver des prêtres en faute. Il faut espérer que la réputation d'un bon curé ne dépendra pas de ces rapports calomnieux et de ces insinuations malignes.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 9 juillet, après la messe du Roi, M. le comte 'Albignac lui a présenté deux cent cinquante élèves de P'Ecole de Saint-Cyr, dont il est gouverneur. S. M. leur a témoigné le plus grand intérêt, et leur a accordé un congé. -M. Destourmel, préfet de l'Aveyron, est nommé préfet de la Sarthe, à la place de M. Pasquier. M. le comte de Murat, sous-préfet de Châtillon, passe à la préfecture de l'Aveyron.

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M. le baron Lencennet de la Jugannière est nommé premier président de la cour royale de Caen, et M. le baron Goupil de Préfeln, procureur général près la même cour, M. Chantereyne est nommé premier président de la cour d'Amiens. M. Vandoeuvre, substitut à la cour royale de Paris, est nommé procureur général à Dijon, à la place de M. Riambourg, qui obtient celle de président, vacante dans la même

cour la mort de M. Morisot.

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Le Roi a accordé la grâce aux nommés Suriau, Blanchet et Rouvien, qui avoient été condamnés pour les désor dres et excès commis à Arpaillargues, dans le Gard, en 1815. MADAME a envoyé 300 fr. pour les malheureux incendiés du Mont-Saint-Sulpice, dont nous avons annoncé les désastres.

Le 11, on a continué, au tribunal de police correctionnelle, l'affaire du sieur d'Armaing, auteur du Surveillant. M. Chaix-d'Est-Ange, son avocat, a parlé pendant près de deux heures; un passage de son exorde lui a attiré une observation du président, qui a annoncé qu'il réprimeroit séverement ceux qui manqueroient de respect aux magistrats. M. d'Armaing a pris ensuite la parole, et a forcé le président a le rappeler au soin de sa défense; mais le jeune avocat a continué ses vives apostrophes, et son ton étoit tout-à-fait en harmonie avec ses paroles. M. de Marchangy y a oppose un mémoire distribué au tribunal par le sieur d'Armaing père qui se plaint de ne pouvoir ramener un jeune homme égaré par de pernicieux conseils. Des murmures s'étant fait enten dre au fond de la salle, le président a rappelé les spectateurs au silence, et a ordonné aux huissiers d'arrêter les perturbateurs. M. l'avocat du Roi a persisté dans ses conclusions, et la cause a été renvoyée à huitaine pour le prononcé du ju→ gement.

M. Mauguin a continué, dans la même audience, sa plaidoirie pour les éditeurs de la Bibliothèque historique. M. Marchangy a répliqué, et à relevé des expressions peu mesurées de l'avocat. Des murmures ont accueilli le discours de l'avocat du Roi, et les interpellations du président n'ont pu ramener le silence. M. Mauguin a repris la parole, et a eu besoin d'être contenu. Il est allé si loin que le tribunal a délibéré pour lui interdire la parole. Enfin, après s'être émancipé à plusieurs reprises, il a renoncé à la réplique. Le jugement sera prononcé le 24.

Les journaux ont annoncé la mort volontairé du général Le Tellier; on dit que la lecture de Montaigne l'a confirmé dans son funeste dessein. Il avoit été frappé de ce passage. des Essais: La plus volontaire mort, c'est la plus belle. Ce n'est pas le premier exemple des fâcheux résultats des mauvaises lectures. Il est telle situation où il suffit d'un sophisme ou d'un trait d'impiété pour achever d'égarer une tête déjà exaltée. Un journal remarque à ce sujet que les divres religieux produisent un autre effet, et qu'un homme célèbre, dégoûté de la vie et tenté de se donner la mort, y renonça après avoir la l'Imitation.

→→ La ville de Paris vient d'acheter, pour 508,000 fr., la maison de Beaumarchais, à l'entrée du faubourg Saint-Antoine. Cette maison doit être abattue pour la construction de Ja branche du canal de Ouroq qui aboutira aux fossés de la Bastille.

M. Duhamel, député du département de la Manche vient de mourir à Coutances, sa patrie.

On a annoncé publiquement, à Modène, le 17 juin, de mariage du prince de Lucques avec la princesse de Sardaigne. Les cardinaux-légats Spina, Arezzo et Lante étoient venus à cette occasion à Modène, ainsi que le cardinal Oppizzoni, archevêque de Bologne, et ont dîné avec LL.MM. et LL. AA. RR.

Les élections de Westminster, si bruyantes et si orageuses, sont terminées. Les deux représentans élus sont sir Francis Burdett et sir Samuel Romilly, tous deux altachés à l'opposition.

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Un écrivain allemand, M. Jules Voss, a fait paroître ne Adresse aux habitans des bords du Rhin, dans laquelle il se déclare pour la monarchie absolue, et détourne le gouvernement de donner à la Prusse une constitution représendative. On dit que cet écrit,, d'ailleurs très éloquent, a-fait ane graude sensation.

AVIS.

Ceux de nos Souscripteurs dont l'abonnement expire le 12 août sont priés de le renouveler de suite, afin de ne point éprouver de retard dans l'enyoi du Journal. Cela est d'autant plus urgent pour ceux qui en font la collection, qu'ils pourroient, par un plus long retard, nous mettre dans l'impossibilité de leur donner les premiers nupiéros du réabonnement:

(Samedi 18 juillet 1818.)

(No. 411).

L'Evangile médité et distribué pour tous les jours de l'année, suivant la concorde des quatre Evangélistes (1).

Ce n'est pas sans raison que l'Eglise a toujours été fort réservée sur l'usage des versions et des commentaires de l'Ecriture. Elle sait que l'erreur, ingénieuse à s'appuyer sur nos livres saints, les altère avec plus ou moins de perfidie et de malice, dans des traductions infidèles, ou dans des explications artificieuses. Il n'est rien de si aisé, en effet, que d'affoiblir un dogme ou un précepte de morale. Il suffit pour cela d'un mot ou omis ou détourné de sa signification véritable. C'est par-là que les novateurs de tous les siècles, et en particulier les Protestans, ont le plus séduit les peuples; et leur dernière traduction de la Bible, à Genève, montre à quel excès ils ont poussé la licence à cet égard. Mais si l'expérience et la raison ont tenu l'Eglise en défiance sur les versions parties d'auteurs inconnus ou suspects, elle a d'un antre côté encouragé celles que publioient des écrivains graves, pieux, et soumis à l'autorité, et qui étoient approuvées des ordinaires des lieux. Elle sait tout l'avantage que ses enfans petivent retirer de la lecture assidue des saintes Ecritures, et elle sent l'importance de leur en

(1) 8 vol. in-12, belle édition; prix, 20 fr. et 28 fr. franc de port. A Paris, chez Adrien Le Clere, au bureau du Journal.

Tome XVI. L'Ami de la Religion et du Roi. V

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faciliter l'intelligence. Une foule d'ouvrages ont été composés dans ce dessein, et le zèle des savans comme des ames pieuses s'est exercé sur nos saints livres. Les premiers les ont étudiés sous le rapport de la critique, les seconds sous celui de la morale et de la perfection spirituelle, et la réunion de leurs travaux a été d'une grande utilité pour l'Eglise, a dissipé bien des difficultés, et a éclairé les fidèles sur des articles impor tans de la doctrine et des mœurs.

Parmi ces productions destinées à nous faire connoître tout le prix, et à développer le sens de la parole sainte, l'Evangile médité tient un rang honorable. Il est dû en grande partie aux soins d'un religieux estimable, le père Bonaventure Giraudeau, mort le 14 septembre 1774, à l'âge de 77 ans. Ce fut lui qui en dressa le plan, et qui en rassembla les matériaux; nrais son âge avancé et ses infirmités ne lui ayant pa permis d'y mettre la dernière main, la rédaction en fut confiée, de son consentement, à l'abbé Duquesne, docteur de Sorboume, ecclésiastique distingué par ses connoissances et sa piété. Il paroît que ce fut M. de Beaumont, archevêque de Paris, qui le choisit pour ce travail. Ce prélat s'intéressoit à l'ouvrage, et y donna, le 20 mars 1774, une ample approbation, qu'on lit à la tête de toutes les éditions. Mais il ne voulut point qu'on y mit le nom du père Giraudeau, saus doute pour ne pas effaroucher quelques esprits dans un moment où la société venoit d'être dissoute et où ses ennemis la poursuivoient encore jusque dans le tombeau. Toutefois l'abbé Duquesne, trop modeste pour se parer d'un travail qui n'étoit pas le sien, se faisoit un devoir, quand l'occasion s'en présentoit, de renvoyer au père Giraudeau les honneurs du livre,

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